Chez
les Dufour, on produit Le P'tit Dieu, fromage à la
démarche Bleu-Blanc-Coeur.
Il s'agit d'un
article de La
Voix du Nord
du mardi 7 juin 2011, signé ALEXIS DEGROOTE :
Pour la
première fois, Christine et André Dufour ont ouvert les
portes de leur exploitation située à
Sus-Saint-Léger. Pour faire découvrir le fromage de
Christine, Le P'tit Dieu, mais aussi pour expliquer la
démarche d'André en ce qui concerne l'alimentation de
ses vaches laitières.
La ferme du Petit
Dieu fait partie du réseau Bleu-Blanc-Coeur. Une association
créée il y a dix ans qui oeuvre pour une agriculture
à vocation santé durable. Pour cela, André
Dufour a une méthode : « Ici, les vaches sont nourries
à l'herbe, explique l'exploitant de
Sus-Saint-Léger, qui ouvrait sa ferme au public, samedi, pour
expliquer la démarche. On utilise aussi des graines de lin,
riches en Oméga 3. On n'utilise pas de maïs. On a
toujours travaillé comme ça. » La base de
cette alimentation, ça reste donc l'herbe. Été
comme hiver. « C'est sûr que c'est plus contraignant,
mais je pense que c'est une meilleure alimentation pour les vaches.
Ça améliore la santé des animaux. Et ce qu'on
fait pour les animaux, on le fait aussi pour nous. » Et si
le système est plus contraignant, c'est notamment «
parce qu'on doit faire cinq coupes par an. Actuellement, on a
déjà les deux tiers des réserves d'herbe pour
l'hiver. Même s'il ne pleut pas, on n'a pas de problèmes
pour avoir ces réserves... » Avec son alimentation
herbe et graines de lin, André Dufour note des coûts
plus élevés. Mais s'y retrouve au niveau des
rendements. « Les vaches produisent moins de méthane
et plus de lait. » Si la démarche des
adhérents de Bleu-blanc-coeur est soutenue par le
ministère de l'Agriculture, André Dufour aimerait ce
celle-ci soit reconnue comme une sorte de label. Idem pour sa femme,
Christine, qui produit des fromages depuis une douzaine
d'années avec du lait de l'exploitation. Ce fromage, c'est Le
P'tit Dieu, du nom d'un lieu-dit de Sus-Saint-Léger. Mais
produire du fromage, apprendre les techniques, ça ne se fait
pas comme ça d'un claquement de doigt. « J'ai appris
dans une ferme, explique Christine. Il a fallu attendre pour
avoir ce que je voulais. Pour moi, l'essentiel, c'est de donner le
meilleur à mes clients, je ne lésine pas sur la
qualité. » La recette au point, il a fallu aussi
s'équiper. « Les bâtiments sont aux normes CEE
depuis 2003. Dans le processus de fabrication, on est dans une marche
en avant. Dans les bâtiments, il n'y a jamais de marche en
arrière. »
André et
Christine Dufour ont ouvert les portes de leur
exploitation.
Fabrication
artisanale
Une fabrication que
Christine veut garder « artisanale ». Pour Le P'tit Dieu,
« on travaille avec le lait du matin, encore chaud. Dans un
premier temps, le lait fermente dans une cuve. » Puis place
à l'empressage. « Pour un fromage, il faut trois
litres de lait », poursuit Christine Dufour qui
précise aussi que « le brassage se fait à la
main. Il y a trois brassages successifs » Viennent ensuite
les retournements, le salage... « L'affinage est de un
mois et demi à deux mois », explique Christine
Dufour, qui fabrique également du fromage blanc, de la
faisselle, ainsi que des tartes au P'tit Dieu. « Avec, par
exemple, des fromages qui ont pu s'abîmer. Il y a une vraie
demande pour tous ces produits. » Mais au fait, il ressemble
à quoi, ce P'tit Dieu ? « On est partis du Rollot
fermier, c'est une recette de fromage de la Somme. Pour la
fabrication, c'est la même que pour le Maroilles (pâte
molle à croûte lavée). Sa croûte
orangée apparait progressivement au cours des brossages
à l'eau salée et ne fait pas intervenir de colorants.
» Pour la commercialisation, Christine n'a pas de magasin
sur place et vend donc ses produits dans des magasins de produits du
terroir. Pour découvrir Le P'tit Dieu, il n'y a pas que les
portes ouvertes de samedi !
Renseignements
à l'adresse al.dufour@orange.fr
Idée
recette à base de "P'tit Dieu"
Nous vous
proposons d'expérimenter une idée
apéritive :
LES GOUGERES
AU P'TIT DIEU
recette pour
40 choux environ
- 15cl de
lait et 20cl d'eau
- 170g de
beurre demi-sel
- 240g de
farine
- 6
oeufs
- 150g de
"P'tit Dieu"
- poivre
Portez
à ébullition le lait, l'eau et le beurre. En
dehors du feu, ajoutez la farine et remuez
énergiquement pour obtenir une pâte lisse.
Remettez à feux doux 2 minutes, en remuant
jusqu'à ce que la pâte se détache des
parois. Otez la casserole du feu et ajoutez les oeufs un par
un. Ajoutez le "P'tit Dieu" râpé et le poivre,
mélangez bien. Préchauffez le four à
180°C. Sur une plaque huilée, déposez des
boules de pâte à l'aide d'une cuillère.
Faites cuire pendant 30 minutes et déposez les choux
sur une grille. A déguster tiède... Bon
appétit !
Conseil :
Utilisez aussi le "P'tit Dieu" pour donner une touche
d'originalité à vos tartiflettes,
croque-monsieur, quiches ou encore soufflés au
fromage...
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un aint,
un Petit ieu
et des aufres
!
|
Il
s'agit cette fois d'un article de L'Écho du Pas-de-Calais
n°126, daté de juillet-août 2012, et visible sur
http://www.echo62.com
:
En sus, on se sent
léger à Sus-Saint-Léger !
À condition de ne pas avoir abusé de la gaufre
"couliche" et du Ptit Dieu, le fromage local
À condition aussi davoir effectué les 12
kilomètres à pied du sentier du Petit Dieu. Une belle
randonnée pour apprécier ce village de 350 habitants,
au sud du Pas-de-Calais, à une demi-heure dArras,
presque dans la Somme il est limitrophe avec la commune
picarde de Lucheux.
Avec
limpression très nette que les arbres sont
omniprésents au fil de la balade. Charmants et taillés
en têtards au centre du village, dans le "chemin du berger" par
exemple ; majestueux à lorée de la forêt de
Lucheux ; protecteurs derrière la ferme du chemin qui
mène au calvaire. Sans oublier le rassurant "Petit Dieu",
larbre qui donne justement son nom au sentier de
randonnée pédestre.
Un arbre qui, dit-on,
fut frappé par la foudre mais continua à grandir et
sépanouir. Une petite statuette de
lEnfant-Jésus fut placée au milieu du
tronc.
On nest pas
surpris dapprendre que Sus-Saint-Léger sappelait
naguère Sylva Sancti Leodegarii, la forêt de saint
Léger. Cest dans cette forêt que
lévêque dAutun aurait été
décapité le 2 octobre 678. La légende veut que
saint Léger ait marché de son lieu de martyr
jusqu'à Lucheux en portant sa tête dans les mains.
Une chapelle lui fut dédiée, reconstruite au XVe
siècle sur les ruines dune plus ancienne. Cette chapelle
fut rachetée et restaurée en 1867 par le curé de
Lucheux, mais ce sanctuaire, malmené par les troupes au repos
à l'arrière du front en 14-18, s'écroula en
1922. Une nouvelle chapelle a été bénite le 2
octobre 1932. Un pèlerinage a toujours lieu chaque
année le 1er dimanche de septembre.
Pour la petite histoire, une association des Saint-Léger de
France, de Suisse et de Belgique regroupe 73 communes dont deux du
Pas-de-Calais : Saint-Léger-lès-Croisilles et
Sus-Saint-Léger que lon parcourt en repérant
quelques authentiques murs en torchis, de belles maisons en pierre
comme limposante école-mairie avec ses allures de
château. Un petit crochet par léglise
simpose, elle abrite une statue de saint Léger
évidemment ; il est représenté avec une
tarière (grande vrille pour percer des trous dans le bois).
Patois et
Flamands
La place
Raymond-Dubois permet dévoquer une personnalité
de la commune. Raymond Dubois fut un éminent
spécialiste de la langue picarde. Né à Roubaix
en 1904, attaché de recherche au CNRS, il avait entrepris
dès 1942 la première table du Trésor des parlers
picards. Table qui contenait 400 000 fiches à son
décès le 16 janvier 1963 à
Sus-Saint-Léger, son cher village dont il fut
linlassable historien. En 1960, avec son ami Roger Berger,
Raymond Dubois avait publié le célèbre
"Quatre cents vues des villages dArtois en 1605-1610,
tirées des albums de Charles de Croy". La riche
bibliothèque de Raymond Dubois et son "Glossaire du patois
de Sus-Saint-Léger" ont rejoint luniversité
de Picardie à Amiens.
Toujours au chapitre
des personnalités léodégariennes du nom
des habitants de la commune -, citons encore
Alexandre-Victor-Napoléon Deruelle, notaire, juge de paix,
conseiller général du canton dAvesnes-le-Comte de
1867 à 1873, maire de Sus-Saint-Léger ; et Jacques
Duquet soldat du 2e régiment de carabiniers qui se trouva aux
batailles dArlon (1793), de Werdt, au passage du Danube,
à la bataille dHochstett en 1800. Membre de la
Légion dhonneur, Duquet mourut à
Sus-Saint-Léger en 1842 à lâge de 84
ans.
En sus, on se sent
léger
sauf le dimanche 19 août 2012 !
Le village accueillera ce jour-là la 25e édition de la
fête de la gaufre "couliche", véritable gaufre flamande
à gros trous. Cette fête a été
lancée par le club des aînés. La légende,
encore elle, veut que des soldats flamands aient apporté la
"couliche" à Sus-Saint-Léger lors de la guerre de Cent
Ans.
Le "Ptit Dieu" est beaucoup plus récent et pacifique, ce
fromage est fabriqué artisanalement à la ferme
Dufour.
Sus-Saint-Léger
appartient à la communauté de communes des 2 Sources,
issue de la fusion en 2008 des communautés de communes du
canton de Pas-en-Artois et des Villages solidaires. Une
intercommunalité très rurale qui ne manque pas
datouts, ni didées. Loffice de tourisme des
2 Sources est dynamique et propose en juillet des balades estivales
à la fois historiques et bucoliques.
Renseignements : 03
21 22 64 13 - OT des 2 Sources
5 route nationale - 62 158 Bavincourt LArbret -
http://www.ot-2sources.fr
https://www.stleger.info