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On
notera les rails du Petit Anjou, ce petit train
départemental, inauguré en 1893, qui allait
cahin-caha, au rythme de la vapeur, de Saumur à
Nantes, de Beaupréau à Angers, de Candé
à Noyant, s'étendant sur 315 km et desservant
plus de 60 petites gares, dont St Léger sous Cholet.
Il fallait compter presque une journée pour aller de
Cholet à Saumur !
Durant plus de 50 ans, il sillonnera notre campagne à
la moyenne, respectable pour l'époque, de 15 km/h. La
ligne Cholet-Beaupréau sera mise en service le 4
septembre 1899.
La voie unique courait tantôt au bord de la
chaussée, tantôt à travers champs,
franchissant les routes sans la moindre barrière.
De pittoresques voitures voyageurs offraient un confort
sommaire : il n'y avait pas de chauffage, l'éclairage
était assuré par des lampes à huile, et
les banquettes étaient en bois, mais tout le monde
était enchanté du tortillard, qui emmenait la
famille au marché ou à la noce, qui livrait
aussi les engrais, les ani-maux, la pierre, le bois et, bien
sûr, le vin...
Souvent, il lui arrivait de musarder en route... Certains
l'ont-ils poussé dans les côtes ?
A partir de
1924, des automotrices aux allures d'autocar, plus connues
sous le nom impropre de "michelines", vinrent apporter un
peu de confort et de souplesse au trafic voyageurs : elles
ne sifflaient pas, mais faisaient Pin-Pon !
Pour les marchandises, on avait le choix entre les wagons
couverts dits "à bestiaux", les plats, et les
tombereaux.
Pendant les sombres années des deux guerres, il eut
ses heures de gloire. Plus rusé que quiconque, il se
fit tour à tour ravitailleur clandestin et complice
des maquisards.
Tout semblait pour le mieux, mais l'automobile arrivait...
Après la guerre, on reprocha à notre petit
train d'être démodé et de n'être
plus assez rentable. Ainsi, discrètement, s'en alla
le Petit Anjou, un jour de printemps 1948...
Anecdotes
:
- 18 mars
1906 : M. Marvi, cycliste, se retrouve nez à nez
avec le train au passage à niveau de St
Léger qui se trouvait route de Beaupréau
devant l'actuelle mairie. Heurté par la
locomotive, il est projeté en arrière et a
juste le poignet foulé.
(source : Le Patriote de l'Ouest du 22 mars 1906)
- 26
juillet 1933 : le train met le feu à une haie
près de la route de St Léger puis au Bois
Lavau : 2 ha brûlés
- 12 avril
1938 : le train met le feu aux bois de M Cesbron-Lavau,
puis au Bois Lavau de St Léger
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