La
vie, c'est la
naissance de la petite Marie-Josèphe, le 20 mars 1915. Sa
maman Marcelline et ses jumelles de soeurs veillent sur elle.
Son papa Auguste est mort le 12 novembre 1914, mais personne ne le
sait encore.
Les
morts, c'est une
triste litanie. La Grande Guerre va décimer la
famille.
Souvenons-nous du
témoignage de Baptiste Chupin :
"(...)
François et Joseph, les deux plus jeunes,
riaient en disant : "On les aura, ces sales
Boches !"
Seul le fils aîné, Auguste,
récemment marié à Marcelline
Bousseau, pleurait. II savait qu'on allait leur
mettre un fusil dans les mains et les
expédier en renfort à l'autre bout de
la France ! (...)"
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Rappelons que les parents
Jaud (Marie Dobigeon et Auguste Jaud père) avaient eu 7
enfants, 4 garçons et 3 filles :
- Auguste, notre Poilu,
né en 1881. Il va mourir, nous le savons, "tué à
l'ennemi" le 12 novembre 1914 près d'Ypres.
- François, en 1882.
Lui aussi mourra "tué à l'ennemi", le 15 février
1915, près de Verdun.
- Marie, en 1884 - Elle se
marie en 1912 avec Louis Fougère. Louis sera
déclaré "disparu" le 7 mai 1916, près de
Verdun.
- Augustine, en 1887 - Elle
se marie en 1912 avec Stanislas Guilloreau
(1887-1965).
1887
- acte de naissance de Stanislas
Guilloreau
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- Joseph, en 1889 - Il
mourra "des suites de ses blessures" le 28 février 1915,
à l'hôpital de Flers, dans l'Orne.
- Joséphine, en 1892
- Elle se marie en 1913 avec Joseph Papin. Joseph mourra de
"blessures de guerre" le 4 novembre 1916, près de
Verdun.
- Julien, en 1896 - Il
meurt en bas âge, en 1910.
Ainsi les 3 frères
encore en vie à la déclaration de guerre vont-ils
disparaître en l'espace de 6 mois (de novembre 1914 à
février 1915).
Deux de leurs beaux-frères suivront en 1916, près de
Verdun.
frère cadet
d'Auguste (29 octobre 1882 - 15 février 1915)
"tué à l'ennemi" à Xon-Lesménils
(Meurthe et Moselle)
lieu-dit Xon
où a combattu le 277e Régiment
d'Infanterie
vue du village de Lesménils - au fond, le village de
Norroy
monuments
érigés sur place, au Signal de Xon
avec la liste des morts en ces journées de
février 1915 :
plus de 600 morts, rien que pour le 277e Régiment
d'Infanterie
F. Jaud - Caporal
au 277e Régime d'Infanterie
François
repose dans la tombe individuelle 220, carré 14/18 B,
dans la nécropole "Le Pétant".
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frère
d'Auguste (4 septembre 1889 - 28 février 1915)
meurt "des suites de ses blessures" à l'hôpital
civil de Flers dans l'Orne
Joseph
était 2e classe au 114e Régiment
d'Infanterie
hôpital
temporaire 9 bis de Flers - service de santé des
armées
Joseph repose dans
le carré militaire du cimetière Saint-Jean de
Flers, section C
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mari de Marie,
soeur d'Auguste (9 octobre 1883 - 7 mai 1916)
"disparu" à Esnes (Meuse)
journée
du 7 mai 1916 : 16 hommes tués - 92 blessés -
415 disparus au 135e R.I.
parmi ces disparus, Louis Fougère
Louis
servait dans les rangs du 135e Régiment
d'Infanterie. Il avait été
blessé en mars 1915 à Zillebeke, dans
les Flandres, tout près de l'endroit
où était mort son beau-frère
Auguste 4 mois plus tôt.
Arrivé depuis quelques jours dans la
région de Verdun, il disparaît le 7
mai 1916 dans les violents combats de la cote 304
au-dessus d'Esnes en Argonne (Meuse). Son corps ne
sera pas retrouvé, mêlé
à la boue des tranchées et au sang de
ses camarades tombés avec lui. Il n'avait
pas 33 ans.
Marie est veuve, après quelques
années seulement de mariage. Il faudra bien
des mois pour qu'à Vertou (Loire
Atlantique), où elle habitait avec Louis
avant guerre, elle soit elle aussi officiellement
déclarée Veuve de
Guerre...
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mari de
Joséphine, soeur d'Auguste (15 novembre 1882 - 4
novembre 1916)
meurt de "blessures de guerre" à l'ambulance 4/54 de
Landrecourt (Meuse)
né à
Saint Crespin (Maine et Loire) le 15 novembre 1882 -
marié à Montigné sur Moine le 2 juin
1913
la
nécropole nationale de Landrecourt-Lempire (15 000
m²)
Elle est peuplée des corps de 1 962 militaires
français tombés au cours de la bataille de
Verdun.
Joseph repose dans le carré B, rang
13.
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