la boue des Flandres

 

sur la ligne de front de Zonnebeke

 

Le 12 novembre 1914, jour de la mort d'Auguste Jaud, voici comment le colonel Eggenspieler décrivait les conditions de vie dans le secteur d'Ypres et de Zonnebeke. La pluie, la boue...

"Pour comble de malchance, la pluie se mit à tomber abondamment. Elle envahit tout, les tranchées, les boyaux et la campagne. Impossible pour les hommes de se coucher. Ils restèrent debout dans l'eau et dans la boue jour et nuit. L'état sanitaire du régiment ne tarda pas à se ressentir de cette situation. Les hommes avaient les pieds macérés par l'eau froide. Ils étaient enrhumés et perclus de douleurs. Les médecins étaient sur les dents."

Voilà une des visions que l'on pouvait alors avoir des tranchées du secteur de Zonnebeke :

 

 

 

 

Mon cher amour

 

Malgré ce Noël où l'on m'impose votre absence
Notre contrée est embellie de verts sapins
Et la Bretagne fêtera au petit matin
Le divin enfant et votre belle résistance.

Vous dites que la Faucheuse rôde en votre tranchée
Sous la forme du typhus, triste maladie
Je vous prie donc, pour l'honneur de votre pays
Et pour mon souvenir, de ne pas renoncer.

Vous souvenez-vous de la mer, l'odeur du sable
Le cri d'un marin qui demande à manoeuvrer
Le murmure des vagues berçant nos âmes enivrées
Par une de ces fêtes de villages mémorables ?

Rappelez-vous des prairies de notre Plouguiel
Des fleurs se hasardant au lever d'un doux soleil
Les chênes centenaires recouverts de salsepareille
Le chant des oiseaux, la couleur dorée du miel.

Battez-vous, non pas pour le pays, mais pour vous
Et pour moi aussi, qui pense à vous chaque jour
Si votre vie dépend aussi de notre amour
Mon cher et tendre, je vous attendrai jusqu'au bout.

Votre épouse, Jeanne Tremel

 

En 2014, Chloé Fourment, élève de 1re au lycée "Europe" de Cholet, a rédigé cette lettre, dans le cadre du concours "Mots de guerre".

 

 

 

  

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