le vendredi 15 juillet 2016

 

 

 

notre lieu de rendez-vous, à Puget-Théniers, avant la montée vers St Léger

 

 

 

 

 

 

 

 

 

la montée vers St Léger

 

 

 

 

 

 

St Léger !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

rafraîchissement à la fontaine du village

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Noël est content de sa casquette Léo !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

J'avais préparé quelques mots avant la boucherie que des salauds ont voulue hier soir à Nice.
Je propose qu'on reste quelques instants en silence, en pensée avec les victimes, leurs familles et toutes celles et tous ceux qui ont à veiller sur notre sécurité et notre santé.
Je voulais dire que même si on a peur, on a le devoir de rester groupés et de défier crânement la barbarie en répétant inlassablement : Même pas peur !

Christophe Ripoche, vendredi 15 juillet 2016

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

D'abord, j'ai eu vent de Zoé.

Durant la seconde guerre mondiale, après l'invasion de la zone sud par la Wehrmacht, Saint-Léger est devenu terre d'asile. Accessible seulement par la pittoresque petite route que vous connaissez, l'entrée du village était gardée par le fameux pont suspendu.

Jamais la garnison allemande, en poste à Puget-Théniers, n'osa le franchir, de peur de ne plus pouvoir revenir.

Bénéficiant de sa situation d'enclave, Saint-Léger offrit ainsi la sécurité, le repos et la nourriture à des réfugiés politiques, des chrétiens libanais, de nombreux juifs qui purent se cacher de la milice de Vichy et des troupes allemandes.

Ce ne fut pas une mince affaire d'organiser la vie du village qui doubla alors sa population. Nombreux étaient celles et ceux qui n'avaient pas de carte d'alimentation officielle. Les enfants juifs fréquentaient l'école mais n'étaient pas inscrits sur les registres, en cas de contrôle. La totalité des réfugiés a été sauvée. On pourrait dire plus, puisqu'une petite fille juive a été conçue à Saint-Léger à cette période.

En 1989, Mme Zoé David, secrétaire de mairie à partir de 1942, fut honorée par l'Etat d'Israël du titre de "Juste parmi les Nations" et le village salué pour la solidarité et le silence dont ont fait preuve ses habitants.

"Quiconque sauve une vie sauve l'univers" dit le Talmud, devise qui orne la Médaille des Justes. Zoé, fille du maire César David, deviendra par la suite la première femme du département à être élue maire, en 1945, et le restera 28 ans.

Ensuite, j'ai lu Fernand.

Voici ce que Fernand Migliore, alors adjoint, écrivit en janvier 1994 dans le bulletin municipal. Etonnamment, c'est pile poil à cette époque que nous envoyions, avec mes élèves, un questionnaire aux différents Saint-Léger, tout ceci allant déboucher, deux ans plus tard, sur la naissance de notre association.

Fernand, que je n'ai jamais connu, est décédé à 58 ans, au printemps 2003. Il devait participer au 4e Rassemblement des Saint-Léger, à Saint-Léger-les-Mélèzes, dans les Hautes Alpes voisines, où 22 habitants d'ici, sur les 68 recensés, se sont déplacés.

Ça commence comme un message biblique, mais ce n'en est pas un.

Réveillez-vous !

Dans la longue histoire de notre village, le XXe siècle marque une fracture nette entre une petite société montagnarde pauvre, exclusivement agricole, repliée sur elle-même, et un XXIe siècle dont on ne sait pas ce qu'il sera.

Lorsqu'on regarde un peu les noms de famille sur les registres d'état-civil, ou de paroisse, on constate aisément que les familles étaient bien fixées dans leur terroir.

On naissait, on se mariait et on mourait dans sa commune et, jusqu'au début du siècle, on traînait rarement ses sabots au-delà des limites du canton. A pied ou à dos d'âne, par des chemins pierreux, il fallait un jour pour aller et revenir à Puget-Théniers ou Entrevaux.

Voilà pourquoi, dans chaque recoin de nos vallées, se sont développés des villages pauvres mais farouchement attachés à leur indépendance et fiers de le proclamer à la moindre occasion. Le progrès avançait à pas de fourmi, l'énergie n'était qu'humaine ou animale, et rien n'avait fondamentalement changé depuis l'aube des temps.

Puis, tout s'est accéléré.

Les sciences et les techniques ont banalisé la mécanisation, rendant encore moins concurrentielle l'agriculture de montagne. Les routes élargies, macadamisées, à l'usage des automobiles, ont facilité les déplacements et l'émigration des agriculteurs vers le chef-lieu de canton, puis les cités prospères de la Côte.

Bientôt, dans les montagnes privées de forces vives, les vieux agriculteurs ne furent plus remplacés, alors que l'économie euphorique de l'époque, maintenant baptisée "des trente glorieuses", au regard de l'histoire, ajoutée à un besoin citadin de retour à la nature, amenait vers les campagnes dépeuplées, où presque tout était à vendre, des espèces de doryphores, plus gentiment appelés "résidents secondaires". Puis, après une vie de labeur et quelques sous bien gagnés, les retraités émigrés revinrent au pays (…)

Le Saint-Léger que j'ai connu en 1962 et que je regardais vivre depuis les fenêtres de l'école avec l'odeur chaude des étables, le passage des troupeaux et des mules chargées de bois, ce Saint-Léger, mon pays d'en-haut, portait déjà en lui les germes du Saint-Léger d'aujourd'hui et c'est aujourd'hui, compte tenu des données économiques et humaines actuelles, que se prépare le Saint-Léger de demain.

Nos efforts, nos illusions, nos réussites, nos échecs, nos amitiés, nos désaccords, nos erreurs, déboucheront sur l'avenir que nous aurons su préparer à notre village.

Nous ne sommes pas nombreux, dispersés dans l'espace, dans nos professions, accaparés par d'autres intérêts, souvent absents, et Saint-Léger n'est pour beaucoup d'entre nous qu'une étape facultative où l'on s'arrête encore avec plaisir mais sans ressentir le besoin de s'y investir.

Peut-on dans ces conditions encore longtemps vivre en commun, prendre collectivement les décisions qui déterminent la vie de notre village ?

Ce sera difficile, mais je dis "oui" si chacun d'entre nous prend conscience qu'il est indispensable, irremplaçable.

Pour l'avenir, c'est surtout le désintérêt et le manque de conviction des jeunes générations que je redoute. Aucune loi, qu'elle vienne de Paris ou de Bruxelles, ne viendra à bout d'une commune qui veut continuer à vivre.

Ces mots, que je relis en urgence quand les forces, parfois, m'abandonnent, me ramènent inévitablement à l'ami Edouard David, fait du même bois.

Neveu de Zoé que j'évoquais tout à l'heure, maire à son tour de 1983 à 2014, présent dès 1996 au 1er Rassemblement des Saint-Léger, à Saint-Léger-sous-Cholet, adorable et tonitruante grande gueule qui fit les beaux jours de nos assemblées générales, il fut l'un des premiers à intégrer notre réseau d'amitié.

Il fallait bien, à l'image de ses administrés auxquels chaque année il offrait ses vœux sous la forme d'un poème, il fallait bien que notre jeune association bouge et vive !

 

Edouard, ancien maire de St Léger, et Christian, maire de St Léger près Troyes

 

Du coup, jeunot moi aussi et conquis, je m'étais secrètement juré de tout mettre en œuvre pour qu'un jour - c'était dans longtemps à l'époque - les Saint-Léger puissent se retrouver dans ce délicieux havre de paix posé au bout du bout du monde, après cette étonnante mais terminable route en lacets. Ce minuscule Saint-Léger se mérite, vous l'avez vu, mais nous y sommes, et il vit aujourd'hui une jolie page de son histoire ! Merci aux organisateurs de ces trois jours de retrouvailles d'avoir bien voulu accepter qu'on leur force un tantinet la main.

Dans quelques heures, en assemblée générale, nous évoquerons les 20 ans de notre asso et nos perspectives d'avenir. Au moment où, suite aux diminutions des dotations de l'état, on taille sévèrement dans les budgets communaux et drastiquement dans l'attribution des subventions, notre association - qui n'a rien d'autre à offrir que de l'amitié, simple supplément d'âme - souffre des replis sur soi. Au moment où il n'est plus vraiment dans l'air très morose du temps de se préoccuper de l'autre, qu'il soit chrétien libanais, juif, musulman, femme, homosexuel ou migrant, notre asso peut sans trop de soucis apparaître ringarde et inutile. Il nous faut dès lors méditer encore les mots de Fernand : Pour l'avenir, c'est surtout le désintérêt et le manque de conviction des jeunes générations que je redoute. Aucune loi, qu'elle vienne de Paris ou de Bruxelles, ne viendra à bout d'une " association de communes " qui veut continuer à vivre.

Restons groupés, juste forts de notre nom commun, et misons tout sur notre jeunesse, qui est - reconnaissons-le - l'avenir. Excellent week-end à toutes et à tous, et vive notre amitié !

Christophe Ripoche, le 4 juillet 2016

 

 

 

 

le mot d'accueil de Josiane, grande ordonnatrice de la fête, avec son mari Claude - Alain Robert à ses côtés

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

le pistou !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

le vendredi

le vendredi

le samedi matin

le samedi matin

le samedi après-midi

le samedi après-midi

la soirée du samedi

la soirée du samedi

les randonnées du dimanche matin

les randonnées du dimanche matin

l'assemblée générale et l'apéritif

l'assemblée générale et l'apéritif

le dimanche midi

le dimanche midi

la partie de pétanque

la partie de pétanque

le dimanche soir

le dimanche soir

avant - après

avant - après

 Sinon, Merci de fermer l'agrandissement.

 

 

 

https://www.stleger.info