Article
de presse extrait de l'Express de septembre 1972
(...) Saint-Chamas est au bord de
l'étang et la baignade, l'été, était une
grande distraction. Les jeunes gens pouvaient profiter à leur
guise de ce plaisir. Les jeunes filles se baignaient le matin
à six heures, quand il n'y avait personne. Le dimanche, elles
se promenaient par groupe mais ne dépassaient jamais la limite
de l'agglomération. Les jeunes gens avaient plus de
liberté. Souvent, la journée de travail
terminée, ils se regroupaient par affinité et faisaient
de nombreuses farces. On attachait un chat à la sonnette du
curé, on frappait aux portes des grincheux, on faisait
brûler du soufre à la sortie des éviers (ces
sorties étaient de véritables canalisations en pierre
taillée).
vue panoramique sur
l'étang de Berre
Il y avait, aux environs de 1910, une
salle de gymnastique dans une baume du baou, la baume qui a longtemps
servi d'abattoir à la boucherie Garcin (actuellement Roulan).
Un soldat du 55' de ligne, Aimable, était le promoteur et
l'animateur de ce mouvement. Les jeunes gens, deux ou trois fois par
semaine, après le repas du soir, allaient "prendre un
champereau " (petit verre d'eau-de-vie), puis gagnaient leur salle de
culture physique et se livraient aux joies de la lutte romaine,
lancement de poids, course de fond, c'est-à-dire parcours au
pas de gymnastique Saint Chamas-Miramas aller-retour.
le Pont Flavien
Parmi les distractions courantes, le
bal tenait la première place. On dansait presque tous les
dimanches dans la salle de l'hôtel Bosio (immeuble actuel des
ouvriers de Shell-Berre). Il y avait quelquefois un orchestre, mais
le plus souvent on dansait au son d'une viole. Ces bals avaient lieu
de 14 heures à 18 heures et de 20 heures à 22 heures,
le dimanche seulement.
entrée du
pays
Avant que Bosio bâtisse son
hôtel, c'est à la taverne de la Guinguette que la
jeunesse dansait. C'était Bosio qui exploitait cette vieille
taverne et c'est là que se fêtait la
Saint-Léger, avant 1890. Les arrêtés du maire
y interdisait et la circulation, et le stationnement des charrettes,
à l'occasion de cette fête. On payait dix sous pour
danser lorsqu'il y avait un orchestre.
Les troupes de passage étaient nombreuses. L'une d'elles, le
théâtre Pitalugue, a laissé de très
agréables souvenirs. Ce théâtre de plein air,
installé vers 1900, place du Port, puis, quelques
années plus tard, place Jean-Jaures actuelle, a joué
pendant plusieurs mois de la belle saison les pièces "qui ont
fait pleurer nos grand-mères" : les Deux Orphelines, la
Porteuse de pain, les Mystères de Paris...
St Chamas -
l'hôtel de ville
Outre ce théâtre
Pitalugue, le théâtre Bachimont venait donner des
représentations exclusivement consacrées à
l'opérette, le dimanche en matinée, l'été
seulement à l'hôtel Bosio. Mais les places
coûtaient cher et il n'y avait que les
privilégiés qui pouvaient applaudir la Mascotte, les
Mousquetaires au couvent, Gillette de Narbonne ou les Cloches de
Comeville. Le cirque Pinder s'installait presque chaque année
sur la place du Port. Le jeu de boules était pratiqué
régulièrement le dimanche. Il y avait même un
terrain réservé pour la classe aisée. C'est
celui où l'on a bâti les maisons des agents de la
poudrerie, au croisement des routes de Miramas et de Grans.
St Chamas - la rue
Gambetta
La fête de
Saint-Léger connaissait une ampleur exceptionnelle. Le
samedi, retraite aux flambeaux, puis concours de musique entre les
deux orchestres des bals rivaux, place de l'Hôtel-de-Ville,
après 1906, place de la République avant. Deux bals
avaient lieu du dimanche au mercredi, l'un salle Bosio, l'autre
à la fonderie (laiterie Tardy). Tous les soirs, il y avait un
concert, que nous appellerions de variétés, à la
Guinguette. Le plus important était celui du mercredi. On y
pouvait applaudir de grandes vedettes du chant.
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poudrerie de
St Chamas
la sortie des ouvriers
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Le dimanche, grand concours de
boules. Le mardi, dans le port ou dans l'anse qui se trouve au
quartier la Folie, joutes provençales. Le mercredi,
deuxièmes joutes réservées aux jeunes gens de la
localité. Les arènes du maire, Marius Sarnègue,
construites en 1848 par Joseph Sarnègue, donnaient une grande
corrida. Il y avait deux quadrilles, l'un provençal, l'autre
espagnol. Les mises à mort étaient rares ; parfois, le
quadrille espagnol tuait le dernier taureau. La course se terminait
par un spectacle réservé aux amateurs : une vachette
aux cornes éboulées faisait la joie de tous.
Pendant de nombreuses années après la Grande Guerre, ce
type de courses s'est déroulé dans ces arènes.
Il faut avoir assisté à ce spectacle pour se rendre
compte de l'animation et de la joie qui y régnaient
!
Saint Chamas - les
joutes sur l'étang de Berre - au premier plan, les barques des
juges
Il n'y avait pas de bufs
cocardiers, pas de razeteurs. Mais les quadrilles provençaux
ont laissé un souvenir durable le chef du quadrille, le
père Pouly Bayarel Clairon, dit Trompette, un Marseillais qui
plantait un flot de cocardes sur la tête du taureau. Le
spectacle était achevé lorsque le quadrille avait
enlevé la cocarde, après tous les simulacres habituels
d'une mise à mort. Un quadrille exceptionnel était
celui d'Aramis : des Hollandais qui sautaient le taureau à
pieds joints. Les enfants avaient leur journée de fête.
Le mercredi matin : traversée du port à la nage, course
aux canards et jeu du "pennon ". La course aux canards consistait
à lâcher un ou plusieurs canards dans le port. Il
fallait ensuite les attraper. Ce qui compliquait tout c'est qu'au
moment où le nageur croyait tenir le volatile, celui-ci
plongeait et lui échappait. Il fallait même souvent
barrer le chenal du port pour empêcher la fuite
définitive du canard au large de l'étang.
Pour lire
l'intégralité de l'article et l'interview de l'auteur,
rendez-vous sur le site "Lei gènt Dóu baou de Saint
Chamas" qui fait la part belle aux villageois et à la langue
provençale :
" Uno
lengo es un clapas ; es uno antico foundamento ounte chasque
passant a tra sa pèço dor o
dargènt o de couire ; es un mounumen
inmènse ounte chasco famiho a carreja sa
pèiro, ounte chasco ciéuta a basti soun
pieloun
Uno lengo, en un mot, es la revelacioun de la
vido vidanto, la manifestacioun de la pensado umano,
lestrumen subre-sant di civilisacioun e lou testamen
parlant di soucieta morto o vivo."
Frédéric
Mistral - 1887
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" Une
langue est un bloc ; cest un vieux fondement
dédifice pour lequel chaque passant a
jeté sa pièce dor, dargent ou de
cuivre ; cest un monument immense pour lequel chaque
famille a apporté sa pierre, pour lequel chaque
cité a bâti son pilier
Une langue, en un
mot, est la révélation de la vie de tous les
jours, la manifestation de la pensée humaine,
linstrument sacro-saint des civilisations et le
testament parlant des sociétés mortes ou
vives."
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Son adresse : http://perso.wanadoo.fr/lei-gent.dou-bau/
La Fête de la
Saint-Léger aujourd'hui à St
Chamas
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"Depuis 1900, Saint-Chamas n'a pas
beaucoup changé. Le quartier du Pertuis, avec sa rue de la
Fraternité et la place de la République, sont les
mêmes. Les photos en témoignent. Ce qui a changé,
c'est la vie de ses habitants."
Le Comité des Fêtes de
Saint Chamas, très actif, s'emploie à animer le
village. Pour preuve, voici le programme de la
vendredi
26 août
15 h 30
Ouverture de la Fête : 3 coups de canon
15 h 30 Concours de boules
16 h 00 Course d'ânes
17 h 30 Course de garçons de café
18 h 30 Apéritif concert
21 h 30 Attrapaïre
22 h 00 Grand Bal avec Eric Roy
dimanche
28 août
09 h 00
Concours de pêche
10 h 30 Groupe folklorique Li Dansaire Dou Grand Cavaou
11 h 30 Apéritif offert par la
municipalité
15 h 30 Concours de boules
18 h 00 Spectacle enfants
19 h 00 Apérif concert
22 h 00 Grand Bal avec Eccheveria
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samedi
27 août
10 h 30
Péna Sun Rise
15 h 00 Course de trottinettes
15 h 30 Concours de boules
16 h 00 Concours de lancé de savates
18 h 30 Apéritif concert
22 h 00 Grand bal avec Dynamic Orchestra
lundi 29
août
10 h 30
Péna les Arlequins
11 h 00 Abrivado
13 h 00 Aïoli
15 h 30 Concours de boules
21 h 00 Concert
23 h 00 Grand feu d'artifice
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2017
lire
https://www.frequence-sud.fr/art-42273-fete_de_la_saint_leger_a_saint_chamas_saint-chamas
https://www.stleger.info