Lucheux,
dans le Doullennais, bien que petite, est une ville qui
possède beaucoup de curiosités dont voici la liste
:
1 - L'arbre aux
épousailles
Ce nom sent déjà la
légende. Cet "arbre creux" est formé de deux tilleuls
accolés, âgés d'environ 300 ans. La coutume veut
que, lors du mariage, toute la noce se réunisse autour de
l'arbre pour voir passer les jeunes époux à travers le
passage laissé entre ces arbres car "le premier qui
passera, Maître sera." Désormais, il s'agit plus
d'un folklore, l'espace s'étant considérablement
réduit au fur et à mesure que l'arbre a pris de
l'âge.
l'arbre aux
épousailles
2 - Terrain de ballon au
poing
Ce jeu picard n'est pas sans rappeler
le volley-ball. Un peu moins fin dans les gestes, il possède
des adeptes, des clubs et des terrains, dont celui de
Lucheux.
3 - Le donjon
Élevé en 1120 sur une
motte artificielle, il était le symbole de la puissance des
seigneurs, les comtes de Saint-Pol. On compte trois niveaux : la
salle seigneuriale voûtée sur croisée d'ogives,
surmontée de deux salles de gardes circulaires.
le
château
4 - Le
château
Construit au même moment que le
donjon, il fut une place forte sur la frontière du royaume de
France pendant 500 ans. Deux grosses tours en marquent
l'entrée.
5 - L'église romane
Saint-Léger
Les exemples d'églises romanes
dans la région sont assez rares pour être notés.
Construite vers 1140, et en partie détruite par un incendie au
XVIe siècle, son transept reconstruit à cette
époque est gothique.
l'église
Saint-Léger, par Claude Deroletz - novembre 2004 -
http://clochers.org/
6 - Le beffroi
Construit au XIIIe siècle, il
a marqué pendant 700 ans la puissance de la commune. Il est
désormais classé au patrimoine mondial de
l'UNESCO.
le beffroi
La cité,
à la limite de la Picardie
et du Nord-Pas-de-Calais, a vécu les guerres
et Jeanne d'Arc est y même
passée.
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En ce début de mois
d'août, la pluie bat le sol à Lucheux. Ce qui n'incite
pas les touristes à se ruer sur les visites guidées
proposées par l'Office de tourisme du Doullennais. Alexandra,
l'hôtesse d'accueil, est bien esseulée dans son chalet
face à la mairie. "Ce chalet a été
installé cette année. Avant, nous avions un local dans
la mairie, mais nous étions moins visibles."
Tous les jours, sauf les lundis, une
visite guidée sillonne les rues de Lucheux. Parce que cette
petite ville le vaut bien, avec son passé
étoffé. Des touristes osent la comparaison :
"Ça ressemble un peu à Gerberoy."
À Lucheux, on évoque en
effet le Moyen-Âge, et ce château sur cette motte
féodale. Alexandra explique : "Le donjon constitue la plus
vieille partie du château de Lucheux, puisqu'il date de 1120,
construit par Hugues II, comte de Saint-Pol. Il est le symbole de la
puissance seigneuriale." L'édifice abrite aujourd'hui
l'Institut médico-éducatif, qui s'occupe d'enfants en
difficultés scolaires. Pour arriver à la porte du bourg
du château, il faut escalader une rue en montée. Deux
grosses tours, bien massives, défendent cette entrée
qui possédait jadis un pont-levis, une herse et des
archères. Dans les fossés, n'imaginez pas de l'eau, non
! Mais des ronces et des épines, beaucoup moins accueillants
pour les éventuels assaillants, tombés dans le trou, et
dans le piège défensif.
Invasions anglaises
et espagnoles
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Du côté de la porte du
Haut-Bois, qui donne sur la forêt de Lucheux, se trouve une
curiosité : des mâchicoulis arcades, un système
de défense ramené de la deuxième
croisade.
"Ces trois grandes arcades sont
parfaitement conservées. Elles sont uniques dans le Nord de la
France." remarque fièrement Alexandra. Au XIIIe
siècle, le donjon est rénové par Jean de
Luxembourg, l'homme qui mit en place l'emprisonnement de Jeanne
d'Arc. D'ailleurs, une plaque sur le beffroi rappelle : "En
souvenir de Jeanne d'Arc passée ici en novembre 1430, venant
d'Arras et allant au Crotoy". Alexandra ajoute : "On ne sait
pas si elle a séjourné à
Lucheux."
La guerre de 100 ans, puis les
invasions anglaises et espagnoles, marquent la
cité.
Alexandra : "Lucheux fait partie
de l'Artois jusqu'en 1477, année de son rattachement au
royaume de France."
Le beffroi impose sa présence
à l'entrée de la ville. Les rues sont toujours
désertes malgré les nuages qui se tarissent. "Il
date du XIIIe siècle." note Alexandra. "Pendant 700
ans, il a servi d'hôtel de ville, puis pour stocker les
archives." Le carillon sonne. Comme toutes les heures. Depuis son
classement au patrimoine mondial de l'UNESCO, les visiteurs peuvent
accéder au premier étage. Au-dessus de ce passage
voûté sur croisée d'ogives où est
passée feue Jeanne d'Arc.
Nicolas Goinard
Le Courrier Picard - 7 août 2005
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l'église
Saint-Léger et la chapelle en forêt
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le beffroi et le
château du village
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