La
bourgade celtique aux eaux curatives était organisée
autour des sources et fontaines :
habitations à Saint
Léger, commerçants et artisans avec leurs
industries florissantes installées à proximité
des sources. Les villas romaines étaient construites sur
la colline opposée, de Saint Prix à Saint
Nazaire. Le centre de la cité romaine, Castellum, est
aujourd'hui le Châtelot.
le blason de la
ville
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Au
début du XIIIe siècle, la fille
aînée du Seigneur de Bourbon-l'Archambault,
Mathilde de Courtenay, Comtesse de Nevers, épousa
Eudes, fils aîné du Duc de Bourgogne. A la mort
de Mathilde, Eudes devint lui-même Seigneur de
Bourbon-Lancy, ville que son épouse avait affranchie
en 1224, lui conférant de l'importance en regroupant
la ville-close, les faubourgs Saint-Nazaire, Saint-Martin et
Saint-Léger. Sa femme morte, Eudes accorda à
Bourbon-Lancy les armoiries de Mathilde de
Bourbon-l'Archambault : un lion d'or entouré de 8
coquilles dorées, sur fond bleu azur.
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Au XVIe siècle, nombre de
riches et illustres personnages faisaient des cures thermales et bien
des "hommes descience" venaient à Bourbon-Lancy pour tenter
d'expliquer le jaillissement des eaux
chaudes. Réputées soulager les douleurs
articulaires et autres sciatiques, elles auraient aussi guéri
les stérilités féminines... ce qui fut plus que
jamais affirmé après que l'épouse d'Henri II,
Catherine de Médicis, ait fait, en 1542, une cure qui, suivant
10 années sans maternité, fut le prélude
à plusieurs naissances !
Bourbon-Lancy - Vue
générale de St Léger, prise du Tourniquet
Bourbon-Lancy - Vue
générale de St Léger
vue
générale de St Léger
Vue
générale de l'établissement thermal de St
Léger - 1916
parc de St Léger
- l'embouteillage
La vie des "petites gens", simples
habitants de Bourbon-Lancy, était très
éloignée de celle des riches curistes. Accablés
de misère, ils l'étaient aussi de craintes
superstitieuses, terrifiés par divers "sorciers" et "mauvais
esprits" à qui ils prêtaient d'immenses pouvoirs, cela
ne les empêchant d'ailleurs pas d'avoir recours à la
prière à Dieu ou la Vierge lorsqu'un fléau
s'abattait sur eux. Il y eut, outre celles qui avaient touché
les gens, des épidémies décimant les troupeaux,
des crues énormes, des sécheresses catastrophiques, des
hivers très rigoureux où, descendant des forêts
du Morvan, poussés par la faim, des loups terrifièrent
la population de Bourbon-Lancy. Une légende (?) raconte
qu'au XIXe siècle, un couple de loups vint hurler devant la
maison du garde forestier de Germigny, qui avait pris leurs
louveteaux.
Bel-Air et route de St
Léger
un coin de St
Léger et la villa du Rocher
un coin de
St-Léger
En 1622, des moines Capucins vinrent
s'établir et furent bien accueillis par la
population. Ils créèrent deux couvents de femmes,
des Ursulines, en 1632, et des Visitandines, dans le
monastère fondé par Gaspard de Coligny, à
Saint-Léger.
Bourbon-Lancy -
Quartier St Léger
quartier de St
Léger
la place St
Léger
la place de St
Léger
hôtel et
café des Sources - la place St Léger
Le XVIIIe siècle fut, pour le
moins, tumultueux : une épouvantable famine, en 1709, provoqua
de très nombreux décès, laissant les vivants
exténués et sans aucune ressource. Comme toujours dans
ce type de circonstances, les bandits déferlèrent sur
la région, déjà ravagée par le malheur, y
semant la terreur par le meurtre et le vol.
En 1740, un très violent orage occasionna bien des
dégâts matériels dont la chute d'un clocher de
l'église de Saint-Léger et celle d'une partie d'une
tour de fortification de la ville.
Après la prise parisienne de
la Bastille, la "Grande Terreur" mit Bourbon-Lancy à
égalité avec les plus grandes villes, les
églises étant profanées, les couvents
réquisitionnés, les objets sacerdotaux brisés,
les blasons mutilés, tout comme les statues de saints... Dans
le cadre de la déchristianisation, l'église
Saint-Léger devint "Temple de la Raison" où fut
célébrée la "Fête de l'Etre Suprême"
; puis, le nom de "Bourbon-Lancy", pour sa similitude avec celui du
Roi (Bourbon), fut remplacé par celui de "Belle Vue les
Bains", qui devint Bellevue-les-Bains, que la ville porta
jusqu'en 1814 : les rues et places furent rebaptisées de noms
révolutionnaires (Égalité, Marat, Constitution,
Sans-Culotte...)
la place St
Léger
Les religieuses du couvent des
Ursulines, sur la place de l'actuelle église, assuraient
gratuitement l'instruction des jeunes filles. Chassées
pendant la Révolution, leur église devint, en 1802, le
lieu du culte catholique de Bellevue-les-Bains et accueillit une
cloche de l'église Saint-Léger. L'église
actuelle fut construite en 1881.
L'église
Saint-Léger, qui avait été "Temple de la
Raison", fut démolie. Le Docteur Philippe Mouteau, grand
artisan de la mise en valeur des eaux thermales de Bourbon-Lancy,
souhaita reposer sur place. A cet effet, il acheta et fit
réparer à ses frais la chapelle de
Saint-Léger, où il fut inhumé en
1695. Une plaque de marbre recouvrait sa tombe et fut remise
à sa famille lors de la démolition, à la
Révolution.
la rue de
St-Léger
la rue de
St-Léger et l'entrée du parc - entrée du Grand
Hôtel
En 1926, Bourbon-Lancy, 4 483
habitants, est "capitale industrielle" grâce à sa
"Manufacture Centrale de Machines Agricoles C. Puzenat". Émile
Puzenat, 21 ans, fils de Claudien pense lui succéder un jour.
Le Docteur Pain est alors maire de la ville, Henri Turlier -directeur
général de l'usine Puzenat- est un de ses adjoints. Le
paternalisme est, à l'époque, commun chez les patrons
d'entreprises ; ainsi, les fins d'années, celui de l'usine a
coutume de recevoir, devant son château, les pères de
familles nombreuses et de leur remettre quelque argent pour
étrennes. Le 17 novembre 1930, il invite tout le
personnel de l'usine pour le mariage de sa fille, mobilisant toutes
les salles de Bourbon-Lancy, dont celle de l'ancien Casino
Saint-Léger.
les villas de St
Léger
les villas de
Saint-Léger
les villas de St
Léger
les thermes de
Bourbon-Lancy
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Aquae
Borvonis(les eaux de Borvo) : la petite bourgade gauloise aux eaux
bouillonnantes, nichée au coeur de la plaine de la Loire et au
pied des forêts touffues qui descendent du Morvan, connaissait
sous l'empire gallo-romain un succès retentissant.
Les celtes, avec leurs druides, avaient été les
premiers à vénérer les vertus curatives des
sources chaudes. Des vagues de légendes flottaient autour de
ces eaux bienveillantes, qui ne pouvaient qu'être
alimentées et agitées par un génie.
Hôtel Saint
Léger - 1904
Bourbon-Lancy -
Hôtel St Léger
Hôtel des Thermes
et Hôtel St Léger
Hôtel St
Léger
Nos ancêtres les Gaulois
vénéraient Borvo, le dieu celte des eaux et des
sources. La Rome Antique s'accompagne de ces croyances et traditions
celtiques afin de pouvoir bénéficier, elle aussi, du
bienfait de ladite eau magique.
l'hôtel Saint
Léger
Hôtel Saint
Léger
Bourbon-Lancy devint ainsi la
capitale du thermalisme et du raffinement. Les Thermes
représentaient la magnificence de l'Empire Romain. Les
baigneurs, pieds nus sur des mosaïques pourpres, jaunes, vertes,
se détendaient dans le faste et la volupté. Le Bain
Royal, tout de marbre recouvert, était entouré de 12
grandes niches ornées de statues où scintillaient des
petites pierres de couleur azurée. Les colonnes de jaspe
formaient un dédale entre les douches de chaleur en terre
cuite, les bassins et les piscines couvertes. Partout on ne voyait
que fontaines jaillissantes, voûtes ornées de fresques,
marbre d'une blancheur étincelante. Les empereurs romains, les
célébrités du clergé, les altesses
royales, tous les importants personnages de la noblesse à
travers les siècles sont venus prendre les eaux dans notre
humble Bourbon-Lancy.
hôtel Saint
Léger et pergola
Bourbon-Lancy -
hôtel Saint Léger
hôtel Saint
Léger vu des Jardins du Casino
hôtel Saint
Léger
Catherine de Médicis, Louis
XIV, Jules César composaient la foule brillante et
élégante venue rendre hommage à cette eau
bénie des dieux. L'injure des temps et le ravage des guerres
ont volé à Bourbon-Lancy son passé glorieux,
mais la source demeure intarissable et le Génie des Eaux ne
cesse de soigner ses visiteurs.
le
Grand Hôtel
la
résidence St Léger
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LE JOURNAL DE SAÔNE-ET-LOIRE -
lundi 1er juin 2015
Germaine Tillion sur Wikipédia ici
Sources et liens pour poursuivre
la visite :
https://www.stleger.info