lundi 3
octobre 2016
Saint-Léger-la-Montagne
va accueillir
une cinquantaine de migrants venus de la jungle de
Calais
France Bleu
Limousin - article de Nathalie Col
|
Alors que les
discussions sont officiellement toujours en cours entre la
préfecture et les communes pour créer 900 nouvelles
places d'accueil de migrants en Nouvelle Aquitaine, en coulisses
ça avance. Ainsi une cinquantaine de migrants devraient
bientôt arriver à
Saint-Léger-la-Montagne.
le
centre de vacances du comité d'entreprise de la SNCF,
à Saint Léger la Montagne © Radio France
- Nathalie Col
|
Ce sont
essentiellement des hommes, de cinq nationalités
différentes qui seront accueillis dans un centre de vacances
appartenant au comité d'entreprise de la SNCF et situé
dans le bourg de Saint-Léger-la Montagne. Gisèle
Jouannetaud, la maire de la commune, l'a appris par un coup de fil de
la préfecture il y a quelques jours. La préfecture de
la Haute-Vienne qui se refuse pour l'instant à communiquer sur
le sujet durant cette "phase de concertation destinée
à définir les lieux et structures d'hébergement
et les associations qui accompagneront les personnes
accueillies."
Reste que dans le
village, on s'interroge. A commencer par la maire qui se demande
justement comment et par qui ces migrants vont être pris en
charge. Car de son côté, la commune de 330 habitants n'a
"pas les moyens financiers et humains" de s'en occuper. Il n'y
a pas d'association d'entraide capable de jouer ce rôle
à Saint Léger-La-Montagne, dont une partie importante
de la population est plutôt âgée. L'élue
attend donc des précisions et organisera dès que
possible une réunion, pour informer ses
administrés.
un
accueil pour quelques mois
|
L'été
dernier ce centre de vacances a accueilli en moyenne 80 enfants par
semaine mais d'ici quelques jours ou semaines il servira donc pour
une cinquantaine d'adultes, soit l'équivalent de 15% de la
population du village. C'est autant que le nombre de personnes
accueillies dans le centre de Peyrat le Château,
également en Haute Vienne, qui est à l'heure actuelle
la plus grosse structure du genre, en Nouvelle Aquitaine. Et selon
les informations que Gisèle Jouannetaud a pu glaner
auprès de la préfecture, l'accueil dans le centre de
vacances de sa commune devrait durer jusqu'à fin avril ou
mi-mai.
mardi 4
octobre 2016
Saint-Léger-la-Montagne
se prépare à les accueillir
une cinquantaine de migrants annoncée
Le Populaire
du Centre
|
Fin septembre,
Gisèle Jouannetaud, maire de Saint-Léger-la-Montagne, a
été avisée par la préfecture de la
Haute-Vienne de l'éventuelle arrivée d'une cinquantaine
de migrants en provenance du Pas-de-Calais.
Hier,
Gisèle Jouannetaud, maire de
Saint-Léger-la-Montagne, a visité le centre de
vacances SNCF susceptible d'accueillir la cinquantaine de
migrants annoncés, avec des responsables de
l'entreprise ainsi que des représentants de l'Etat et
de l'Adoma
|
Il s'agirait
d'Afghans, d'Irakiens, de Libyens et Syriens. Aussitôt
avisée, Mme le maire a réuni le conseil municipal pour
tenir tout le monde informé. Aujourd'hui, elle attend des
précisions quant à l'accueil de ces migrants. Elle
s'interroge sur la réaction de ses administrés et sur
l'isolement de ces migrants dans une commune qui ne dispose pas de
commerce.
arrivée
prévue le 15 octobre
|
Ils devraient
être logés dans un centre de vacances appartenant
à la SNCF. D'après Mme le maire, c'est la Banque
alimentaire qui pourrait apporter les repas mais Gisèle
Jouannetaud ignore encore le nom de l'association ou de la structure
qui prendra plus globalement en charge ces personnes. Une prise en
charge qui devrait se prolonger jusqu'en mai.
Ce lundi
après-midi, le village de Saint-Léger-la-Montagne a
reçu quelques visites. Des responsables de la SNCF et du
comité d'entreprise, mais aussi des gens de la
préfecture et de l'Adoma (ex-Sonacotra,
spécialisée dans l'insertion par le logement). Une
visite de l'établissement SNCF a été faite. Il
reste aux responsables à décider si la structure va
pouvoir recevoir ces cinquante personnes et qui va faire quoi.
Apparemment, beaucoup de points sont positifs. L'arrivée doit
avoir lieu le 15 octobre.
lundi 17
octobre 2016
laccueil de
réfugiés divise les habitants dun
village
reportage du
journal télévisé de 13h
présenté par Jean-Pierre Pernaut sur
TF1
|
Le
démantèlement de la "jungle" de Calais a
commencé depuis quelques semaines, les 12 000 migrants du camp
sont progressivement répartis sur tout le territoire
français. A Saint-Léger-la-Montagne, un petit village
de la Haute-Vienne, une cinquantaine de migrants sont attendus, ils
seront hébergés dans un centre de vacances de la SNCF
mais leur venue ne fait pas lunanimité auprès de
la population.
pour voir le
reportage du JT de 13h de Jean-Pierre Pernaut sur TF1
vendredi 28
octobre 2016
St-Léger-la-Montagne
: 47 migrants ont été accueillis dans la
nuit
France 3
Nouvelle Aquitaine - par Lucas Hobé
|
Dans le cadre de
l'évacuation de la Jungle de Calais, 47 migrants sont
arrivés à Saint-Léger-la-Montagne (Haute-Vienne)
dans la nuit du 27 au 28 octobre.
démantèlement
de la Jungle de Calais © Max PPP
|
47 migrants ont
été accueillis au centre d'accueil et d'orientation de
Saint-Léger-la-Montagne dans la nuit du jeudi 27 au vendredi
28 octobre.
Tous adultes, ils
sont originaires d'Ethiopie, du Soudan, d'Irak, de Somalie et du
Mali. Ils ont été pris en charge dès leur
arrivée, après un long voyage en autocar. "Nous
veillerons à ce que leur sérénité et leur
tranquillité soient assurées" indique dans un
communiqué la Préfecture de la Haute-Vienne.
Outre
lhébergement et la restauration, ils
bénéficieront d'un accompagnement sanitaire et social
mais aussi administratif notamment pour les demandes
dasile.
87
migrants accueillis en Haute-Vienne
|
Au total, 87 migrants
ont été accueillis en Haute-Vienne dans les deux
centres d'accueil et d'orientation (CAO) de
Saint-Léger-la-Montagne et de Limoges.
Ces deux nouveaux CAO
sont gérés par ADOMA à
Saint-Léger-la-Montagne et lAFPA à Limoges,
partenaires de lÉtat qui en assure 100% du financement.
La Préfecture de Haute-Vienne
indique qu'accueillir ces personnes fuyant les guerres et les
persécutions, "c'est avant tout répondre à un
objectif humanitaire, celui de leur mise à
labri."
mercredi 2
novembre 2016
Limousin : des
migrants de Calais sont déjà repartis à
pied
France Bleu
Limousin - article de Jeanne-Marie Marco
|
En Haute-Vienne et
en Corrèze, des migrants de l'ancienne jungle de Calais sont
déjà repartis, à la recherche d'une gare.
Cette situation
était prévisible. En Haute-Vienne et en Corrèze
plusieurs migrants ont déjà quitté leur centre
d'accueil. Ils sont arrivés en Limousin il y a tout juste une
semaine.
le
centre d'accueil des migrants à Saint Léger la
Montagne © Radio France - Jeanne-Marie Marco
|
Le calme Limousin ne
plaît pas à tous les migrants de l'ancienne jungle de
Calais. A Saint Léger la Montagne, sur les 47 migrants
hébergés, déjà 3 manquent à
l'appel, annonce la maire de la commune, Gisèle Jouannetaud.
Ces 3 jeunes hommes auraient été vus dans des communes
voisines à la recherche d'une gare. À Voutezac, c'est
sans surprise le même scénario. Sur les 14 migrants
arrivés la semaine dernière, 2 jeunes ont quitté
le centre.
À Saint
Léger la Montagne, le Centre d'Accueil et d'Orientation est
dans le bourg de la commune. Un petit bourg habité par moins
de 300 habitants. Ici, à part l'Auberge, il n'y a pas un seul
commerce. Les migrants que nous avons rencontrés se sentent
perdus au milieu de nulle part. Nadir, un soudanais de 21 ans nous
confie qu'il ne va pas rester ici très longtemps "peut
être quatre ou cinq jours, ici c'est difficile, on ne voit
presque personne, il n'y a pas d'école, il n'y a rien, juste
dormir et manger. Si je reste en France, moi je veux apprendre le
français pour travailler. Si je vais dans un magasin pour
acheter quelque chose, personne ne me comprend."
l'entrée
de la commune de Saint Léger la Montagne © Radio
France - Jeanne-Marie Marco
|
Nadir explique qu'il
ne va pas rester très longtemps en Limousin
Pour rappel, en
Haute-Vienne, ils sont accueillis à Limoges et à Saint
Léger la Montagne. En Corrèze, ils sont logés
à Saint-Priest-de-Gimel et Voutezac. En tout, un peu moins de
200 personnes sont hébergées en Limousin dans des
Centres d'Accueil et d'Orientation.
Ces solutions
d'hébergement sont provisoires. Tous les migrants font une
demande d'asile auprès de l'Office français de
protection des réfugiés et apatrides. Une fois cette
demande enregistrée, quelle que soit la réponse, chaque
migrant va recevoir un récépissé. Ce document va
leur permettre d'être accueilli dans des Centres dAccueil
de Demandeurs dAsile (CADA). Il existe en France 31 centres
daccueil pour demandeurs dasile répartis dans 14
régions. Les migrants sont hébergés durant toute
la durée de létude de leur dossier de demande de
statut de réfugié . En Limousin, les migrants de Calais
devraient rester là jusqu'à la fin de l'année
selon la Préfecture de la Haute-Vienne.
mercredi 23
novembre 2016
un mois
après avoir quitté la Jungle de Calais,
les migrants tissent des liens dans un village du
Limousin
France Bleu
Limousin et France Bleu - par Françoise Ravanne et
Isabelle Gaudin
|
Évacués
de la Jungle de Calais en octobre dernier, les migrants trouvent
petit à petit leurs marques dans le petit village de
Saint-Léger-la-Montagne en Haute-Vienne. Ils sont aujourd'hui
35 sur les 47 arrivés fin octobre. Un mois après,
France Bleu Limousin est retourné les voir.
les 35
migrants accueillis à Saint-Léger-la-Montagne
commencent à tisser des liens dans la
commune
|
C'est au cur de
cette petite commune située en pleine forêt limousine
qu'une quarantaine de migrants est arrivée il y a quasiment un
mois. Tous en provenance de la Jungle de Calais. Ces jeunes hommes,
Éthiopiens, Soudanais ou encore Somaliens, sont venus se
reconstruire à Saint-Léger-la-Montagne, un cadre de vie
qui est bien loin de leurs cabanes de fortune de la
Jungle.
Ces migrants ont
reçu un véritable soutien sur place. Le jour de notre
reportage, c'est la Banque alimentaire qui vient leur livrer de quoi
cuisiner puis le Secours populaire qui arrive, des sacs remplis de
vêtements. Le matin, ils ont aussi droit à des cours de
français. Un quotidien qu'apprécie de plus en plus
Mohamed, un jeune Éthiopien : "Je suis content d'être
ici, on a l'occasion de rire, de plaisanter". Il se souvient de
son arrivée il y a un mois : "Il y a beaucoup
d'associations qui viennent, et beaucoup de relationnel. Pourtant, au
début, quand on est arrivés la nuit en bus dans ce
petit village entouré de forêts, on a été
un peu apeurés, mais finalement tout se passe bien avec les
gens."
"Je suis content,
on rit, on plaisante" - Mohamed
la
Banque alimentaire fait partie des associations qui viennent
en aide aux migrants de Saint-Léger
|
Des liens se sont
tissés petit à petit avec les habitants de ce village
de 300 âmes. Pourtant, ce n'était pas évident au
départ, se rappelle Gisèle Jouannetaud, la maire de
Saint-Léger-la-Montagne. "Les gens étaient
très méfiants, parce qu'ils ne connaissaient pas, on a
toujours peur de ce qu'on ne connaît pas. Et puis maintenant,
ils disent "on aurait pas cru, mais ça se passe bien ! "
Elle raconte combien les gens sont fiers maintenant d'accueillir ces
migrants, "même s'il y a des récalcitrants comme
partout". Gisèle Jouhannetaud espère même que
ces jeunes migrants "ne s'ennuient pas trop".
"Ça se
passe super bien" - la maire de
Saint-Léger
une
habitante fait un don pour leur acheter des chaussures
neuves
|
C'est une vraie belle
histoire humaine qui se noue dans ce petit village. Une habitante a
même fait un don pour leur acheter à tous des chaussures
neuves. Ce mercredi soir, les habitants et nos 35 migrants vont se
retrouver pour la première fois à la salle des
fêtes pour partager un repas.
les
migrants accueillis à Saint-Léger ont
partagé leur premier repas avec les habitants
mercredi soir
|
Parmi les
bénévoles qui viennent les voir, Gérard, du
Secours populaire. "Ce sont des gens qui ont beaucoup
d'éducation, un qui était infirmier, un autre
ingénieur. Ils ont un grand sens du relationnel, très
ouverts aux autres. C'est un vrai plaisir de pouvoir les aider".
Ses inquiétudes de départ sont désormais
balayées : "Je me faisais du souci pour eux car à
Calais où il y avait beaucoup d'animations et ils
s'étaient organisés. Là, ils arrivaient dans un
village où il n'y avait rien, à une trentaine de
kilomètres de Limoges. Et finalement, c'est une belle aventure
humaine."
Il faut dire
qu'à part l'auberge, il n'y a pas un seul commerce à
Saint-Léger-la-Montagne. Certains migrants sont effectivement
repartis peu après leur arrivée, mais le gros des
troupes est resté.
mardi 29
novembre 2016
Migrants et
Montagnards font connaissance
L'Eveil de
la Haute-Loire
|
(...) Ces jeunes
hommes, Éthiopiens, Soudanais ou encore Somaliens sont venus
se reconstruire à Saint-Léger-la-Montagne, dans un
cadre de vie qui est bien loin de leurs cabanes de fortune de la
"Jungle". Ils ont reçu un véritable soutien sur place.
La Banque alimentaire leur livre de quoi cuisiner. Le Secours
populaire leur fournit des vêtements. Le matin, ils ont aussi
droit à des cours de français.
300
personnes sont venues partager un repas autour duquel
migrants et Limousins ont pu échanger
|
(...) Et ce 23
novembre, la salle des fêtes devient très vite trop
petite pour recevoir quelque 300 personnes venues partager un repas
autour duquel migrants et Limousins vont faire connaissance. Ah !
S'il n'y avait pas ce barrage de la langue ! Certains sont
anglophones, peu parlent français et beaucoup ne parlent que
l'arabe. Les traducteurs sont beaucoup mis à contribution pour
installer un dialogue à peine cohérent. Une chose est
sûre, parmi eux doit exister un cuisinier, un vrai : ses plats,
un peu trop épicés pour les Montagnards, sont
excellents et font ressortir sa profession. Beaucoup
d'échanges ont lieu, des échanges enrichissants pour
tous. Personne ne l'a dit, mais une chose est sûre, d'autres
fêtes des voisins auront lieu. Et surtout, des a priori ont
disparu.
mercredi 14
décembre 2016
réfugiés
en Haute-Vienne : fuir l'enfer et ne jamais se
retourner
Le Populaire
du Centre - par Florence Clavaud-Parant
|
Sans trop savoir
où il allait, Seir a pris le bus. Direction
Saint-Léger-la-Montagne. Un lieu surprenant, à la fois
glacé et chaleureux, presque exotique à ses yeux
Il nous écrit
lui-même son prénom sur un bout de papier. Il dit
sappeler Seir. Devant la grille du centre daccueil (1),
vêtu dun simple tee-shirt, il grelotte. Pourtant, le vent
froid qui souffle ce matin ne semble pas latteindre. Dans un
anglais imparfait - comme le nôtre - Seir tente de nous
raconter ce qui la mené jusquà ce village
limousin dont il ignorait tout il y a quelques jours encore, y
compris le climat si différent de ce quil a
connu.
ne jamais
revenir au Darfour - "never back !"
|
Comme tous les
Soudanais qui fuient lenfer du Darfour, Seir est arrivé
par la mer, "by the sea". Là-bas, il na rien
laissé, sauf peut-être le souvenir de son père,
"killed in the war", tué à la guerre. Son voyage
aura duré deux ans. Deux longues années denfer,
laisse-t-il entendre, où manger, dormir, shabiller, se
laver, relève chaque jour du parcours du
combattant.
Seir ne dira rien de
ses souffrances. Cest à peine sil explique
brièvement que cest bien son périple en Libye qui
aura été le plus traumatisant. Sans doute plus
difficile encore que sa traversée de la
Méditerranée dans une embarcation où
sétaient entassées 400 personnes : le jeune homme
sourit, il écarte les bras et mime en se penchant le tangage
et le roulis dun bateau secoué par les vagues qui le
mènera péniblement jusqu'en Italie. "It was
difficult, but we arrived in Italy."
Non, Seir na
pas connu la jungle de Calais. Il explique quil est
resté quelque temps à Paris avant quon lui
suggère de se rendre en "Aquitaine". Sans trop savoir
où il allait, Seir a pris le bus.
Saint-Léger-la-Montagne. Un lieu surprenant, à la fois
glacé et chaleureux, presque exotique à ses yeux. Il
assure quil ne partira plus dici tant quil
naura pas obtenu ses papiers. "My papers, to stay in France
!".
Ne jamais revenir au
Darfour. "Never back !". Seir nous fait comprendre quil
veut laisser derrière lui la misère, la violence et la
mort. A-t-il rêvé un temps de poursuivre jusquen
Angleterre ? Nul ne sait, mais cest bien en France,
assure-t-il, quil entend désormais rester pour reprendre
ses études déconomie entamées dans son
Soudan natal et interrompues par une guerre à laquelle plus
personne ne comprend rien et qui semble navoir ni début
ni fin.
le
Soudan, la Libye, lItalie, la France - le voyage de
Seir (24 ans) aura duré 2 ans © Th.
Jouhannaud
|
Comme lui, une grande
partie de la quarantaine de réfugiés séjournant
à Saint-Léger-la-Montagne a déposé une
demande dasile auprès de lOfpra (Office
français de protection des réfugiés et
apatrides). Tous sont des hommes jeunes, seuls, et la plupart ont fui
la guerre. Ils sont Erythréens, Soudanais, Ethiopiens
Les premiers sont arrivés en octobre de Calais, mais certains
sont repartis depuis, au gré des aléas administratifs
et des conditions de leur prise en charge. Seir fait partie dun
petit groupe accueilli il y a une quinzaine de jours.
Les conditions
dhébergement ne sont pas luxueuses, mais suffisent
largement au confort de ceux qui ont connu le contexte que lon
imagine. Les réfugiés sont hébergés au
centre de loisirs du Comité central du groupe public
ferroviaire, en vertu dun accord entre lEtat et la SNCF.
La gestion des lieux a été confiée à
lAdoma (2). "On ne nous a pas demandé notre avis,
explique le maire, Gisèle Jouhannetaud. Mais nous
navions pas de raison de refuser. Je connais Saint-Léger
depuis que je suis jeune, jai toujours vu les gens dici
faire preuve de solidarité quand cétait
nécessaire."
Il aura tout de
même fallu une première réunion en octobre avec
le préfet et les élus du secteur, puis une seconde,
avec les habitants, pour préparer les esprits à
larrivée des réfugiés. Certes, un
début de pétition hostile et quelques fausses rumeurs
ont bien circulé, mais elles ont visiblement vite
été enterrées et les dons ont afflué :
des vêtements, des chaussures, même des
vélos.
Depuis, la vie
sorganise. Près de 200 personnes, venues de la commune
et des alentours, ont participé à un dîner festif
où migrants et habitants ont cuisiné et partagé
leurs plats. "La Banque alimentaire sest chargée du
ravitaillement car les réfugiés avaient besoin
dépices et de denrées quon ne trouve pas
partout, explique Elodie Tuffet, bénévole à
lassociation Radeau actif. Il y a une certaine chaleur
humaine dans les liens qui se sont tissés avec une bonne
partie des habitants."
"Nous
navions pas de raison de refuser"
|
Créée
il y a quatre ans, Radeau actif, dont la vocation est de susciter du
lien social en milieu rural, a dû passer contrat avec
lAdoma pour intervenir au quotidien dans le centre. Matchs de
foot, ateliers cuisine, et surtout cours de français rythment
le quotidien des réfugiés. A Saint-Léger, il
ny a pas grand-chose à faire, alors ceux qui ont choisi
de rester soccupent comme ils peuvent. "Here, people is
friendly" (3), dit Ahmed (4), un jeune homme souriant qui, entre
deux ateliers, trouve quelques minutes pour sortir nous parler. Lui
aussi vient du Darfour. "Jai dormi dehors, dans les rues,
jai eu froid, maintenant je peux souffler", soupire-t-il.
Lui aussi espère rester en France. De toute façon,
laisse-t-il entendre dans un geste dimpuissance, il na
plus nulle part où aller.
(1) Pour des raisons
de discrétion et de respect de la vie privée,
laccès à lintérieur du centre
nest pour lheure toujours pas ouvert à la presse.
En revanche, les réfugiés peuvent aller et venir en
toute liberté.
(2) Adoma : organisme spécialisé dans le logement
social
(3) "Ici, les gens sont accueillants"
(4) Le prénom a été modifié.
jeudi 29
décembre 2016
le Noël des
migrants à
Saint-Léger-la-Montagne
France 3
Limousin - par Gwenola Beriou
|
Le Secours
Populaire de la Haute-Vienne a organisé ce mercredi 28
décembre un après-midi festif pour les migrants
accueillis dans la commune haut-viennoise.
C'est une petite
parenthèse de douceur et de solidarité dans un
quotidien rythmé par les démarches administratives pour
obtenir un titre de séjour. Le Secours Populaire de la
Haute-Vienne, qui accompagne les migrants depuis leur arrivée
cet automne, leur a proposé hier une petite
cérémonie de Noël, avec petits fours et colis pour
chacun.
Une attention
particulièrement appréciée par ces hommes
originaires du Soudan, d'Erythrée et d'Ethiopie,
hébergés dans le centre d'accueil de St
Léger-la-Montagne depuis maintenant deux mois. Leur
intégration dans la petite commune des monts d'Ambazac se
passe très bien. Seul regret : alors qu'ils étaients 60
à leur arrivée, la moitié des migrants est
déjà repartie.
voir la vidéo
ici
samedi 28
janvier 2017
laccueil des
migrants, un gros morceau
Le Populaire
du Centre
|
2016 a
été très dure pour la commune de
Saint-Léger-la-Montagne en général et pour le
maire, Gisèle Jouannetaud en particulier.
Et pourtant, quand
elle prend la parole pour son allocution de vux, aucune
personne étrangère à la commune ne peut deviner
ce qui s'est passé : "Je voudrais que nous ayons une
pensée pour ceux qui nous ont quittés. Je pense en
particulier à Luc Buisson et à René Lefort qui
ont uvré au sein de notre commune. 2016 a vu
l'arrivée des réfugiés au centre de vacances
SNCF. Cet événement qui nous a inquiétés
lorsque le préfet nous l'a annoncé, c'est finalement
déroulé sans incident, et je ne peux que remercier les
élus des communes voisines, ainsi que les associations de
bénévoles pour leur solidarité et leur
implication. Merci aussi à Adoma pour la bonne gestion de ce
centre. Les habitants ont bien participé à
l'intégration des réfugiés lors du repas
d'échange en novembre. Quant aux réfugiés
eux-mêmes, on ne peut que les féliciter de leur attitude
respectueuse."
Gisèle
Jouannetaud pendant son allocution © Claude
Lecourt
|
Elle parle ensuite de
la naissance de la communauté de communes Elan le 1er janvier
: "Ce ne sera pas facile, mais les bonnes volontés sont
là." Elle passe au bilan 2016 de la commune. Beaucoup de
travaux et d'achats, tous utiles pour ne pas dire indispensables.
Elle a une petite pointe d'humour en rappelant que 3 églises
existent sur la commune.
Elle rappelle la mise
en marche de la chaufferie biomasse centralisée qui permet des
économies importantes. Elle remercie tous les services qui ont
aidé au financement de tous ces travaux et passe aux projets
2017.
agrandissement
de l'Auberge
|
Le plus important
sera l'agrandissement de l'Auberge des 3 Clochers, laquelle auberge,
"grâce à ses gérants Angèle et Thierry,
est un pôle d'attraction pour les visiteurs qui aiment la bonne
chère. Vous allez d'ailleurs déguster tout à
l'heure des amuse-gueules entièrement faits maison par
eux."
Elle passe ensuite la
parole aux élus venus l'encourager qui l'ont chaleureusement
félicitée pour ses qualités en matière de
gestion de l'arrivée des réfugiés, ce qui a
été loin d'être facile pour elle, comme pour tous
les Montagnards.
mercredi 22
février 2017
immersion
auprès de migrants du Centre d'accueil et
d'orientation
de Saint-Léger-la-Montagne en
Haute-Vienne
France 3
Limousin - par Angélique Martinez
|
Depuis fin octobre
2016, le CAO de Saint-Léger-la-Montagne a accueilli 77
migrants dans le cadre de l'évacuation de la Jungle de Calais.
Certains sont partis rejoindre l'Angleterre, les autres
bénéficient d'un hébergement et d'un
accompagnement sanitaire, social et administratif.
Le Centre d'accueil
et d'orientation a accepté de recevoir l'une des
équipes de France 3 Limousin. L'objectif est de montrer le
quotidien de ces hommes déracinés dont la moyenne
d'âge est de 28 ans. Ils sont Ethiopiens, Soudanais, Irakiens,
Somaliens ou Maliens. Pour eux, cet hébergement n'est que
temporaire car ce centre de Saint-Léger-la-Montagne doit
fermer ses portes en mai prochain.
L'entraide est sans
doute le fil conducteur de ce centre d'accueil. Tous ces hommes
accueillis depuis la fin octobre apprennent ensemble une nouvelle
vie, loin des guerres et des conflits. Mais tout n'est pas si simple
même si tous bénéficient de beaucoup d'aide au
quotidien.
voir la vidéo
ici
"(...)
Les migrants
nous ont
invités
à une
collation au
centre
d'hébergement
en avril, car
leur
départ
s'est
échelonné
de fin avril
à
mi-mai. Ils ont
été
envoyés
sur les centres
de Limoges,
Peyrat le
Château,
Guéret,
et Meymac en
Corrèze.
Au
15 mai, tous
étaient
partis, avec
des regrets.
Certains sont
restés
en contact avec
des
bénévoles. L'un
d'entre eux en
accueille
régulièrement
à Saint
Léger en
son domicile,
car leur
souhait est de
revoir leur
lieu de
séjour
(...)"
Gisèle
Jouannetaud,
maire de Saint
Léger la
Montagne, le 3
novembre
2017
|
|
|
|
|
la
collation du mois d'avril 2017
|
le
cadeau, chargé de symboles, donné
à la mairie en souvenir de leur
passage
|
De
l'Afrique de l'Est
Berceau de l'Humanité
à Saint Léger la
Montagne
Berceau d'Humanité
octobre
2016 - mai 2017
|
|
"la
carte que nous avons reçue de la part de
tous, signée par Ali"
|
|
samedi 24
juin 2017
en Haute-Vienne,
des vélos pour les migrants
France Bleu
Limousin et France Bleu - par Solène de
Larquier
|
A la suite d'une
initiative citoyenne, des bénévoles
récupèrent et remettent en état des vélos
pour les confier à des réfugiés en Haute-Vienne.
Le but : leur apporter un peu de liberté. Reportage à
Limoges où l'association "Véli-vélo" a
lancé un appel aux dons.
Mohamed
et Yasin, 2 migrants hébergés à
Limoges, ont reçu des vélos remis en
état © Radio France - Solène de Larquier
|
Un vélo pour
les migrants. C'est la nouvelle mission qu'a récemment
entrepris l'association Véli vélo. Tout est parti d'une
initiative citoyenne lorsque des migrants et réfugiés
sont arrivés à Saint-Léger-La-Montagne en
octobre 2016. Comme plusieurs habitants de la région, Damien
Tabard, agriculteur et chauffeur de bus scolaire, s'est
demandé ce qu'il pouvait faire pour aider lorsqu'il a appris
qu'une quarantaine de migrants et réfugiés allaient
venir. "Certains se sont proposés pour donner des cours.
Avec quelques personnes, nous nous sommes dit que ce serait bien
aussi de les aider à être mobiles, d'autant plus qu'il
n'y a pas de commerces à Saint-Léger-la-Montagne. Une
solidarité s'est mise en place et une trentaine de
vélos ont pu être récoltés et remis en
état" explique Damien Tabard.
Quelques incidents
ont eu lieu au départ : "La plupart viennent de pays assez
plats ou n'ont pas forcément fait de vélo avant. Ils
avaient par exemple du mal avec le frein dans les descentes et on a
eu quelques chutes... Mais heureusement ça s'est bien
arrangé" raconte l'agriculteur. Petit à petit, les
vélos ont été adoptés par les migrants et
réfugiés. "Tellement qu'ils ont tenu à les
garder avec eux lorsqu'ils sont partis de
Saint-Léger-la-Montagne pour aller vers d'autres centres en
Limousin" ajoute l'agriculteur qui les a aidé à
transporter leurs vélos. "Une fois dispersés dans
d'autres centres, les autres résidents ont commencé
à dire qu'ils aimeraient aussi avoir un vélo. C'est
vraiment un symbole de liberté pour eux." Damien Tabard
raconte d'ailleurs une anecdote d'un voyage en Afrique : "Je me
baladais à vélo et les gens m'appelaient patron. Alors
je leur disais, 'mais je suis comme toi, pourquoi tu m'appelles
patron ?' Ils m'ont répondu : 'Toi, tu te déplaces en
vélo, nous à pied."
une
initiative citoyenne qui fait des émules à
Limoges
|
Une vingtaine des
migrants de Saint-Léger sont désormais résidents
du Centre d'accueil et d'orientation (CAO) de Limoges, rue Babylone.
Justine Bazert y est référente social : "On les a
vus débarquer avec un fourgon de vélos, on a
été très surpris ! Nos quarante résidents
prennent le bus et n'ont pas de vélo. On n'a pas eu de
demandes directes mais on s'est aperçus que plusieurs nouveaux
arrivants ont commencé à prêter leurs
vélos." Badri, originaire Somalie, est très
reconnaissant envers les habitants de Saint-Léger et des
alentours : "Beaucoup nous ont aidés". Comme tous ceux
qui ont eu un vélo, Badri l'a pris avec lui à Limoges :
"Ici, il y avait 40 personnes avant notre arrivée à
Limoges... la plupart n'avaient pas de vélo alors maintenant
on les partage avec eux, on les utilise ensemble." Un bel
élan de générosité avec tout de
même quelques sueurs froides parfois car les règles de
sécurité et de conduite ne sont pas toujours
assimilées : "Certains n'en ont jamais fait de leur
vie", explique Justine Bazert.
Le CAO de Limoges
permet aux migrants et réfugiés d'utiliser le
réseau de bus et les encourage à le faire pour
être autonomes mais aussi pour aller vers la population locale,
échanger avec elle. Mohammed a conservé son vélo
mais il s'est aussi mis à prendre le bus : "Lorsque j'ai un
programme fixe, comme du travail, je prends le bus. Le vélo
c'est pour un usage différent, lorsque j'ai du temps libre.
C'est très bien pour faire de l'exercice, pour le corps mais
pour l'esprit aussi", explique-t-il.
A Limoges, Damien
Tabard a sollicité l'association "Véli-vélo",
qui milite pour l'usage du deux roues. L'idée de départ
était d'aider les migrants et réfugiés à
garder leurs vélos en état. "Nous sommes venus pour
réparer les vélos avec eux, raconte
Jérôme Fraisse, le président de l'association
limougeaude, mais nous nous sommes aperçus qu'il y avait
une forte demande de la part d'autres résidents du CAO pour
avoir leur propre bicyclette." L'association a donc fait appel
aux dons pour en récupérer. "Nous avons
déjà eu une dizaine de retours favorables, nous
comptons les remettre aux migrants la semaine prochaine",
ajoute-t-il.
L'association
espère également mettre en place des ateliers de
réparation avec les migrants mais aussi d'encadrement pour
apprendre les bases du vélo et les règles de
sécurité.
le site de
l'association "Véli-vélo" ici
octobre 2016 / octobre 2019 - 3 ans plus
tard
erci
de fermer l'agrandissement
https://www.stleger.info