ous
n'aurez pas ma aine
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Il
s'agit d'un article de
en date du 15 janvier 2016 :
"Mercredi 13 janvier, la
municipalité a planté un arbre de la
laïcité dans le jardin situé derrière la
médiathèque, au cur du centre-bourg de Marigny,
à proximité de l'église et de la place de la
mairie.
Deux mois, jour pour jour, après les terribles attentats de
Paris, et un peu plus d'un an après ceux de Charlie Hebdo,
cette cérémonie a été organisée en
hommage aux victimes des attentats et pour célébrer la
laïcité, une valeur aussi essentielle de la
République française que la liberté,
l'égalité et la fraternité, principe de
séparation de l'État et de la religion garant du
respect de toutes les croyances.
Après l'allocution du maire
Joël Bizard, les enfants de l'Assemblée municipale des
jeunes ont lu chacun leur tour un passage du texte "Vous n'aurez
pas ma haine", du journaliste Antoine Leiris, dont la femme a
été victime des attentats du 13 novembre.
Un texte poignant et digne qui figurera sur une stèle
installée à côté de l'arbre de la
laïcité; un petit cèdre du Liban qui deviendra
grand."
Vous
verrez ici le reportage d'Antoine Leiris lui-même sur
sa visite à Marigny-Brizay et la commémoration
des attentats du 13 novembre 2015, en présence de
l'assemblée municipale des jeunes.
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les mots dans la pierre
:
(...)
Vendredi soir, vous avez volé la vie dun
être dexception, lamour de ma vie, la
mère de mon fils mais vous naurez pas ma haine.
Je ne sais pas qui vous êtes et je ne veux pas le
savoir, vous êtes des âmes mortes. Si ce Dieu
pour lequel vous tuez aveuglément nous a fait
à son image, chaque balle dans le corps de ma femme
aura été une blessure dans son coeur.
Alors non je ne vous ferai
pas ce cadeau de vous haïr. Vous lavez bien
cherché pourtant mais répondre à la
haine par la colère, ce serait céder à
la même ignorance qui a fait de vous ce que vous
êtes. Vous voulez que jaie peur, que je regarde
mes concitoyens avec un oeil méfiant, que je sacrifie
ma liberté pour la sécurité. Perdu.
Même joueur joue encore.
Je lai vue ce matin.
Enfin, après des nuits et des jours dattente.
Elle était aussi belle que lorsquelle est
partie ce vendredi soir, aussi belle que lorsque jen
suis tombé éperdument amoureux il y a plus de
12 ans. Bien sûr, je suis dévasté par le
chagrin, je vous concède cette petite victoire, mais
elle sera de courte durée. Je sais quelle nous
accompagnera chaque jour et que nous nous retrouverons dans
ce paradis des âmes libres auquel vous naurez
jamais accès.
Nous sommes deux, mon fils
et moi, mais nous sommes plus forts que toutes les
armées du monde. Je nai dailleurs pas
plus de temps à vous consacrer, je dois rejoindre
Melvil qui se réveille de sa sieste. Il a 17 mois
à peine, il va manger son goûter comme tous les
jours, puis nous allons jouer comme tous les jours et toute
sa vie ce petit garçon vous fera laffront
dêtre heureux et libre. Car non, vous
naurez pas sa haine non plus (...)"
Antoine Leiris -
16 novembre 2015 - 4:18
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