L'histoire de cette Église
romane du XIe siècle a été
particulièrement riche et mouvementée.
Successivement détruite par les hordes de l'Amiral de Coligny
pendant les guerres de religion, reconstruite, abandonnée
à nouveau, elle présentait au XIXe siècle
l'aspect du plus total abandon. Une ruine pittoresque, disait-on
à l'époque.
Cette situation était
essentiellement due au départ imposé du curé
Babin en août 1792 et aux persécutions durant la
Révolution. D'ailleurs la paroisse ne fut pas rétablie
lors du Consulat de 1801.
Ensuite, l'église connut un
grand sommeil jusqu'à ce qu'en 1873, Charles des Courtis
"Seigneur de La Valette" l'acquière à la Commune de
Marigny-Brizay, aidé en cela par la souscription de quelques
paroissiens locaux, avant de la transmettre presque aussitôt
à un Conseil paroissial appelé Conseil de Fabrique.
Bien qu'une seule paroisse ne
fût pourtant reconnue par autorités civiles et
religieuses - celle du chef-lieu - les nouveaux acquéreurs se
mobilisèrent pour retrouver leur identité cultuelle.
Ils firent tant qu'ils obtinrent satisfaction dès 1878 avec
l'appui de la Préfecture et malgré la position
contraire maintes fois réitérée du Conseil
Municipal qui voyait là, la volonté d'un groupe
d'habitants de réaffirmer son autonomie.
Décidément, les conséquences de l'ordonnance
royale de 1819 étaient encore dans bien des esprits.
La restauration de l'église,
entreprise à partir de 1875, contribua efficacement à
la conservation même de l'édifice mais entraîna,
et c'est bien dommage, la disparition sous des habillages de
plâtre de belles fresques murales du XIIe siècle.
Pour parfaire l'uvre
entreprise, il ne restait plus qu'à édifier un
presbytère à proximité - ce fut rapidement chose
faite sur un terrain offert par M. de Traverzay, président de
la Fabrique, à proximité immédiate de
l'église - et attendre un nouveau prêtre. L'abbé
A. Ceray fut nommé en 1883.
Enfin, le 7 mars 1926, eut lieu
l'installation des deux cloches actuelles et leur
bénédiction par Mgr de Durfort, Évêque de
Poitiers.
Cette église se
caractérise, outre son architecture heureuse, par son
positionnement au bout d'une petite vigne qu'il faut traverser pour
accéder à son portail d'entrée, vigne qui s'est
installée en place d'un ancien cimetière mais où
subsiste encore la sépulture de Marie-Louise Chapiteau de
Remondes, épouse des Courtis. Dans l'épitaphe, on peut
lire "elle fut bonne mère".
À l'intérieur, le
mobilier est intéressant : une grande cuve octogonale qui
semble dater du XIIe siècle, à une époque
où l'on pratiquait les baptêmes par immersion, et aussi
différents tableaux représentant des apôtres.
La nef se termine par une abside
semi-circulaire à l'extérieur et à cinq pans
à l'intérieur, ce qui est rare pour l'époque
romane. Cette abside est la partie la plus intéressante de
l'édifice avec sa voûte semi-gothique à nervures
rayonnantes, ces cinq baies en plein cintre encadrées de
colonnettes porteuses de chapiteaux richement décorés.
Sur les parties latérales de
la nef apparaissent sur de petits promontoires les blasons de la
lignée familiale des anciens propriétaires depuis 1270.
Une précision importante : les
pouvoirs publics inscrivirent l'église de Saint-Léger
à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques
le 17 avril 1935.
Le dernier desservant attitré
de cette paroisse a été le chanoine Émile Naudin
de 1946 à 1957.
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saint
Léger, saint protecteur de l'église
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À noter dans la
proximité immédiate la présence d'un
prieuré qui remplissait vraisemblablement l'office d'auberge
pour les nombreux pèlerins empruntant le chemin de St Jacques
de Compostelle.
Après les décès
de M. et Mme des Courtis, toujours légalement
propriétaires, l'église est revenue en 1963
définitivement (?) la propriété de la Commune de
Marigny-Brizay. Cependant, le culte n'étant plus
assuré, elle connut un nouveau sommeil et l'édifice,
faute d'entretien, présenta vite l'aspect d'un paquebot
à la dérive.
En 1998, la Municipalité,
ayant pu réunir de précieuses subventions, entreprit
une tranche de travaux relativement conséquente. La couverture
a pu être entièrement refaite et la tour carrée
du clocher bien restaurée.
L'année suivante, le 21
novembre 1999, la réception de l'achèvement des travaux
s'est effectuée en présence de Mgr Rouet,
Évêque de Poitiers, à l'occasion d'une
cérémonie peu ordinaire, mêlant à la fois
les rites laïcs et religieux.
La forme et la tenue de cette
manifestation inhabituelle ont été, semble-t-il,
unanimement appréciées. Les cloches pouvaient à
nouveau sonner !
Source :
"Si
Marigny-Brizay m'était conté..." - Jean-Claude Lemoine
- 2003
l'église
photographiée
en 1923 par Gossin
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l'église
de St Léger la Pallu
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"M.
de Longuemar a rendu compte de la visite qu'il avait faite des
travaux de restauration entrepris par M. Ch. des Courtis de la
Valette dans l'ancienne église de
Saint-Léger-la-Pallu.
A signaler dans ce monument de l'époque romane : un porche
sous le clocher placé à l'entrée de la nef, avec
portail extérieur à trois archivoltes ; une longue nef
en contre-bas de six marches avec le sol extérieur en pente
vers La Pallu ; une abside à pans coupés
éclairées par cinq baies à plein cintre
encadrées de colonnettes et ornées de cordons
élégamment fouillés par le ciseau des
décorateurs romans. Pour mémoire, quelques figures
à fresque du XIVe siècle représentant les
apôtres, mais en si mauvais état qu'elles
disparaîtront promptement. Enfin, un bénitier ou cuve
baptismale octogone, décoré sur les faces d'arcades
ogivales."
Source :
Bulletins de
la Société des antiquaires de l'Ouest - 1877
http://visualiseur.bnf.fr/CadresFenetre?O=NUMM-65702&I=282&M=tdm
Entourée
par les vignes plantées dans un ancien cimetière,
l'église romane du hameau de Saint-Léger-la-Pallu est
du XIe siècle. Le sol alentour a été
exhaussé de telle sorte qu'il faut fortement descendre pour
accéder au portail.
L'église n'a
pas subi de transformations extérieures radicales lors de la
campagne de restauration effectuée à la fin du XIXe s.
Le remarquable et rare clocher-porche roman subsiste toujours. Il
donnait à l'ensemble un caractère défensif
indéniable, marquant ainsi la toute puissance de l'Eglise.
C'est surtout la décoration intérieure qui a fait
l'objet de soins particuliers de la part des propriétaires de
l'époque. Seule l'abside romane, magnifiquement
décorée, est restée à peu près
conforme à l'origine.
A la base du massif
clocher-porche, un portail à triple voussure
Source :
http://homepage.mac.com/joel.jalladeau/poitou/page7.html
Attenant à
l'église, un ancien prieuré, récemment
restauré par la communauté de communes du Val Vert, a
été transformé en espace culturel. Son origine
se confond très certainement avec celle de l'église,
mais contrairement à celle-ci, il a subi de nombreuses
transformations au cours des siècles. Ce sont 2
élévations des XVIe et XVIIe siècles que l'on
peut encore voir aujourd'hui.
Tout le patrimoine
architectural de Marigny-Brizay ici
Tout le patrimoine naturel de Marigny-Brizay ici
En vrai, le saint
Léger n'est pas mort près de Fécamp,
mais en Picardie, dans la forêt de Lucheux
voir la rubrique "Bibliographie / Qui était saint
Léger ?"
les
"vendanges du choeur"
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Il s'agit d'un article de
Centre
Presse daté du 23
septembre 2018 et signé Françoise Vincent :
"Le Choeur d'hommes du Haut-Poitou
a fait sa rentrée cette semaine à
Saint-Léger-la-Pallu, non pas pour chanter mais pour vendanger
!
Jeudi, une vingtaine de choristes du
Choeur d'hommes du Haut-Poitou (CHHP) sont venus au Prieuré de
bonne heure, non pas pour chanter mais pour vendanger la vigne
située devant l'entrée de l'église de
Saint-Léger-la-Pallu faisant partie du site du Prieuré.
En effet, cette petite église romane est bien connue pour sa
singularité : sa vigne plantée au XIXe siècle
sur l'ancien cimetière. "C'est Patrick Joubert, le
précédent président du Choeur d'hommes, qui a
proposé à Marigny-Brizay que les choristes
entretiennent la vigne appartenant à la commune", a
expliqué sur place l'actuel président, Jean-Marie
Tremblais. Une convention a officialisé cette
idée.
vendanges et
entretien de la vigne
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Ainsi, depuis quatre ans, les
choristes se retrouvent chaque année pour les "vendanges du
choeur" et pour l'entretien de la vigne. "Nous coupons le raisin
pour notre consommation personnelle et nous faisons du jus de raisin
pour les manifestations du choeur d'hommes... De quoi faire avec 8
rangs de 20 mètres de long et cette année est
particulièrement riche en raisins, une belle
récolte", a ajouté un des choristes qui est aussi
vigneron.
Un vrai moment de convivialité pour se connaître
autrement entre choristes et pour conserver cette vigne qui fait une
des originalités de l'église de
Saint-Léger-la-Pallu, connue aussi pour son remarquable
clocher porche roman encore conservé. Toujours
sacralisée, cette petite église du XIe siècle
accueille aussi régulièrement des concerts de musique
classique dont celui du choeur d'hommes, "Matin
d'été", programmé en juin ou lors du
festival Vox Musica dont l'édition 2018 se déroulera
début octobre.
un choeur ouvert
aux nouvelles voix
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Si le choeur d'hommes a
vendangé, jeudi, il a aussi repris ses
répétitions, aujourd'hui dimanche, à l'espace
culturel du Prieuré. En effet, les répétitions
sont programmées le dimanche matin, de 9h45 à 12h, tous
les quinze jours, sauf pendant les vacances scolaires. Le
répertoire du choeur est éclectique,
"constitué de poèmes, de musique de films, de chants
traditionnels provenant de différentes régions et pays,
là où les ensembles masculins font partie de la culture
comme par exemple le Pays Basque... Ainsi que différentes
petites pièces, dont certaines ont été
spécialement arrangées pour nous par Bernard Loosfeld,
l'un de nos choristes musiciens et, bien sûr, de grands airs
d'opéra d'auteurs illustres tels que Mozart, Berlioz, Gounod,
Schubert, Verdi, Dvorak...", indiquent les choristes.
L'ensemble vocal composé d'une cinquantaine de choristes, tous
amateurs, accueille toujours de nouveaux choristes. Pour les hommes
qui seraient tenté de faire partie de ce choeur, ils peuvent
venir écouter, découvrir les répétitions
du dimanche matin ouvertes au public. Le premier concert du CHHP en
cette nouvelle saison aura lieu à Neuville-de-Poitou le 17
novembre prochain.
Lien : http://choeur-hommes-haut-poitou.over-blog.com
https://www.stleger.info