Cette
tuilerie-briqueterie est créée au cours du 19e par la
famille Turquois.
Elle est située sur l'emplacement d'une carrière de
pierre à chaux et à un kilomètre de
carrières de terre. On y fabrique donc de la chaux en
même temps que des tuiles, des briques et des carreaux.
L'extraction de la pierre se fait
sous terre. Actuellement (en 2003) une cavité de 300 m2
résulte de cette exploitation sous les bâtiments de
l'établissement. Une petite exploitation agricole est jointe
à l'activité de tuilerie ; les bâtiments semblent
dater du troisième quart du 19e siècle. Le four
couché à sole inclinée, qui fonctionne encore de
nos jours, a vraisemblablement remplacé un premier four debout
; 30 stères de bois sont nécessaires pour une cuisson
qui dure 30 heures.
four vu du sud-est.
© Inventaire général / Photo P.
Moisdon
Un corps de bâtiment portant en
décor les lettres T et R, pour Turquois et Ragot, est
édifié au début du 20e siècle. Par le
mariage d'une fille Turquois, l'entreprise passe aux mains d'Albert
Beauvieux, à qui succèdent ses fils Gérard et
Jacques. De grands hangars sont édifiés dans les
années 1960, 1970, puis 1980. Depuis 2002, l'affaire est
reprise par le couple Calais qui perpétue la cuisson au
bois.
Source : le patrimoine
industriel des Deux-Sèvres
http://www.poitou-charentes.culture.gouv.fr/
Voici un article de
la Nouvelle République daté du 9 août 2002 et
intitulé "Terre à l'ancienne" :
"Franck Calais,
à 32 ans, vient de prendre la tuilerie de la famille Beauvieu
à Saint Léger de Montbrun. Le goût du beau
travail à lancienne la fait quitter un poste de
chef de fabrication responsable de 50 personnes. Aujourdhui,
dans son entreprise, ils sont deux. La production artisanale de
tuiles et carreaux de terre est devenue si rare quil
nexiste plus que deux unités de fabrication dans le
secteur (lautre est à Boussais). Les usines, les grands
groupes ont en général eu raison des ateliers qui
étaient encore, en Thouarsais, au nombre dune
quarantaine après guerre.
Hormis le recours
à quelques machines pour broyer, malaxer, mouler la glaise, la
technique employée date de lantiquité. Ici le
travail se fait en plein air, sous un hangar entièrement
ouvert. La spécialité est notamment la tuile dite "tige
de botte" (37cm de long), élégante avec sa forme
resserrée sur un bord. Jadis les femmes les moulaient sur
leurs cuisses fuselées. Fraîches, elles sont prise une
à une à la main et placée sur des clayettes pour
un premier séchage. La nature ici fait son uvre sans
brusquerie : durant trois jours en moyenne pour une tuile à un
mois pour une tommette. Selon la météo, le caprice des
vents.
Les bonheurs dans
la fournaise :
Le processus doit être nécessairement doux pour
éviter les effets dune brusque rétractation qui
provoque immanquablement des fissures dans la masse.
Même soin calme pour le four. Celui-ci est chauffé au
bois, avec des chutes de menuiserie et de la sciure. Durant 25
heures, sous une surveillance permanente, la température monte
paisiblement jusquà 1 000 à 1 200°,
"jusquà ce que le verre dune canette de
bière laissée comme témoin commence à
samollir". Le feu nest alors plus nourri.
48 heures plus tard, la gueule du four est ouverte. Un authentique
moment de vérité. Car les hasards dun vrai feu ne
seront jamais maitrisés. On ne parle pas ici de la soufflerie
brûlante domptée au degré près par les
industries. Dans le secret du grand creuset, les flammes ont
dessiné sur la terre de longues nuances sombres, des
drapés incarnats, des veines vermillon, des jaspures brunes,
des diaprures flamboyantes. Ce feu-là réduit en cendre
la triste uniformité des produits standards. Les tuiles, les
carreaux de toute forme, les briques, les alvéoles de terre
cuite pour stocker les bouteilles prennent, dans la fournaise, ce
caractère irremplaçable recherché par ceux qui
veulent travailler des matériaux- non pas précieux-mais
devenus rares.
Les particuliers et
les artisans qui ont entrepris la restauration dune maison
ancienne sont les clients attitrés de Franck Calais : "Je suis
à leur disposition, même pour une toute petite
série". Sa connaissance du métier - il le pratique
depuis longtemps - dans des structures industrielles lincitera
à diversifier dans quelques temps ses produits. Sans
abandonner la base, la tuile, il compte proposer de nouveaux styles
de tommettes, de nouvelles couleurs et installer cet automne, ou cet
hiver, un hall dexposition."
P. LExcellent
Voici un article
extrait du bulletin municipal de 2009 :
"L'entreprise
Atelier de la Terre Cuite, implantée sur le territoire de
St-Léger-de-Montbrun a obtenu le label "Entreprise du
Patrimoine Vivant" attribué par le Secrétaire
d'État chargé du Commerce, de l'Artisanat, des Petites
et Moyennes Entreprises, du Tourisme, des Services et de la
Consommation, M. Hervé Novelli.
Cette petite
entreprise artisanale, reprise en 2002 par M. et Mme Calais Franck et
Valérie s'est fait connaître grâce à ses
carreaux de terre cuite, briques et tuiles.
M. Calais fait rentrer 400 tonnes de terre glaise et en ressort 300
tonnes de produits finis par an.
Tout est fabriqué suivant les méthodes traditionnelles
de cuisson au four.
Ses clients viennent de la France entière.
Au-delà de
l'accompagnement économique apporté, cette distinction
revêt une dimension culturelle qui est recherchée car
elle constitue une reconnaissance majeure et justifiée de la
valeur patrimoniale des entreprises d'exception qui dynamisent tous
les aspects de l'activité sur le territoire
français.
Aujourd'hui, la
commune est fière d'héberger l'une des dernières
tuilerie artisanale du département.
D'ailleurs, elle aimerait le faire participer activement dans son
projet d'aménagement de bourg. En effet, l'Atelier de la Terre
Cuite pourrait fournir tous les panneaux d'identification de la
commune.
Si vous le souhaitez, vous pourrez visiter l'atelier au mois de juin
prochain pour les journées du Patrimoine
Artisanal."
Hélas,
l'Atelier a fermé ses portes en 2010.
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