n curieux acte d'nhumation |
1912 - Bulletin de la Société historique et scientifique des Deux-Sèvres |
Lettre XIII -
Saint-Léger-de-Mesle - 21 décembre
1700 Les écrouelles, c'est le nom
désuet dune maladie dorigine tuberculeuse
provoquant des fistules purulentes localisées sur les
ganglions lymphatiques du cou. Du Moyen Âge au XIXe
siècle, les rois de France et d'Angleterre sont
réputés détenir le pouvoir de guérir les
écrouelles par simple contact. Selon la légende, cette
pratique remonterait à Clovis. "Ecrouelles" dérive du latin
scrofa, "truie", qui exprime laspect dégoûtant des
symptômes. Le mot "scrofule" est synonyme. La maladie est
également appelée "mal royal". Henri IV touchant les
écrouelles - gravure de Pierre Firens - 1609 L'apparition du toucher royal en
France pour guérir les écrouelles n'est pas connue avec
précision. Le chroniqueur Guibert indique avoir vu
personnellement Louis VI le Gros (règne 1108-1137)
guérir des scrofuleux en les touchant et en faisant le signe
de la croix, miracle qu'il qualifie "d'habituel". Il ajoute que le
père du roi, Philippe Ier (règne 1060-1108), pratiquait
déjà ce miracle mais qu'il avait perdu son don
miraculeux par suite de ses péchés, c'est-à-dire
du double adultère avec Bertrade de Montfort, qui avait
entraîné son excommunication. Écrouelles au
cou - 1893 Le rituel comprend un double geste :
le toucher direct du malade et le signe de la croix. On décrit
Saint Louis comme prononçant des paroles (inconnues) lors du
toucher, probablement une prière. La formule "Le roi
te touche, Dieu te guérit !" n'est attestée
qu'à partir du XVIe siècle. Devant le manque de
succès de la guérison, la formule s'est progressivement
transformée en "Le roi te touche, que Dieu te
guérisse !" Parallèlement se met en place
la coutume de donner une aumône aux malades. En France, elle
n'est remise qu'à ceux qui viennent de loin et varie entre 20
sous et 12 livres sous le règne de Philippe le Bel. À l'origine, le toucher se
fait de manière ponctuelle, sans régularité. Il
ne devient périodique qu'à partir de Saint Louis, qui
se livre au rituel un jour donné de la semaine. À
partir du XVe s, les malades se présentant au roi font d'abord
l'objet d'un examen médical et d'un tri, pour
départager ceux-ci qui sont effectivement atteints des
écrouelles des autres. Le toucher royal le plus
spectaculaire est celui qui suit le sacre. En France, à partir
de Louis X le Hutin, le lendemain de son sacre à Reims, le
nouveau roi de France, suivi de sa cour, se rend en pèlerinage
sur le tombeau de saint Marcoult, à
lextrémité est du Chemin des Dames. Depuis le
haut Moyen Âge, on vénérait les reliques de ce
saint qui prodiguait des guérisons aux malades atteints des
écrouelles. Henri IV en fut empêché par la
Ligue. Louis XIV toucha près de 200
000 malades. Versailles devint un lieu de pèlerinage quand
Louis XIV sy installa définitivement. Les malades
étaient accueillis sous les voûtes de lOrangerie.
Le contact avec les scrofuleux était éprouvant du fait
du grand nombre des malades à toucher et parce que la maladie
pouvait se manifester par des plaies purulentes sur le
visage. En avril 1689, le chroniqueur du Mercure Galant insista
sur le fait que Louis XIV, qui pratiqua ce rite toute sa vie,
surmontait le dégoût que pouvait lui inspirer le contact
répété des malades des
écrouelles. Louis XV, à Pâques 1739,
refuse tout net confession, communion et cérémonie
rituelle. Il ne touchera jamais plus les écrouelles.
Auprès d'un peuple resté largement croyant, l'effet
politique est désastreux. Ce rite réapparut une
dernière fois le 29 mai 1825, date du sacre de Charles
X. Avec la complicité de
Michel
Guironnet. Merci, Michel
! Pour en savoir plus :
http://fr.wikipedia.org