Il
s'agit d'un article de La
Dépêche
en date du 19
janvier 2020 et signé Françoise Modéran
:
"Saint-Léger vit au rythme des
saisons et de Garonne. Le fleuve est très présent dans
la vie des riverains. La grande crue de 1930 demeure ancrée
dans la mémoire des hommes et dans la terre. Cette
année-là, Garonne est envahissante, toute la plaine est
recouverte dun manteau liquide. De génération en
génération, les familles se sont toujours transmis un
enseignement unique : celui de vivre avec Garonne quand elle prend
ses aises. Pour cela, les maisons sont construites en fonction des
inondations et du niveau de Garonne.
En 1952, les inondations sont fortes.
Autrefois, les gens acceptaient dêtre bloqués par
Garonne. Ils savent prendre leur mal en patience : la
solidarité est une nécessité. Cest une
époque où chacun respecte Garonne, en été
comme en hiver, en crue ou asséchée. Les sirènes
retentissent dans la plaine pour annoncer larrivée
imminente de leau. En 1981, Garonne est très
menaçante. Inquiétude, frayeur et eau sont de retour
pour un temps dans la plaine.
Garonne continue
régulièrement à faire des siennes. Elle rappelle
à chacun quelle est impétueuse,
imprévisible et pourtant nécessaire. Elle peut noyer
les terres lors dune inondation triennale ou trentenaire. On ne
peut jamais connaître à lavance
lintensité, la durée, la vigueur ou
lépoque de lévénement.
Le fleuve conserve jalousement ses
secrets. En voici un. Jadis, quand on pêchait lalose avec
les birols, les gourmets disaient que lalose était
meilleure à Saint-Léger, car trop salée avant et
pas assez après. Cest Garonne la mystérieuse,
tantôt généreuse et parfois trop
envahissante."
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