Souvenir
de la dernière Guerre Mondiale, cette photographie a
été transmise par Marcel Gardais. La ligne de
démarcation entre la France libre et la France occupée
passait devant la porte Saint-Léger, à deux pas de
l'actuel collège Robert Barrière. Une histoire parfois
si lointaine, que cette photo rend si proche de nous... terriblement
proche.
©
Lhoumeau.com
2007
"Nous vivions à la campagne,
exploitant un petit vignoble. J'avais un frère de dix-neuf ans
qui faisait son service militaire et une soeur de quinze
ans.
Toutes les cloches avoisinantes,
comme toutes les cloches de France, sonnent le tocsin. La guerre
vient d'éclater. Adolescente de douze ans, je ne mesure pas
réellement tout ce que cela peut représenter.
Et pourtant, bien des années plus tard, deux souvenirs
resteront à jamais gravés dans ma mémoire.
Mon frère, en tant
qu'appelé, doit partir d'office à la bataille. Je vois
alors ma mère se prendre la tête entre les mains et
pleurer à chaudes larmes. Mon père, quant à lui,
se roule sur son lit en criant : "Marc, Marc !" C'était
mon frère. Nous ne l'avions jamais vu pleurer. Impuissantes,
ma soeur et moi assistons à une scène terrible,
scène qui devait se dérouler dans bien des
foyers.
Dès le lendemain, mon
père reçut une convocation le contraignant à
amener notre cheval, une jument de quatre ans appelée
Coquette, à la gare afin de l'embarquer dans les wagons
à bestiaux en direction du front, donc des combats. Nous
n'aurons plus jamais de nouvelles de cette pauvre bête que nous
aimions pourtant énormément. Le seul souvenir qu'il me
reste est un fer à cheval tombé de son sabot et que je
garde précieusement depuis.
Les combats durèrent jusqu'en
1940. Il y eut des morts, des blessés et beaucoup de
prisonniers. Mon frère a la chance de revenir sain et sauf...
Puis il se maria et partit vivre chez sa femme à environ deux
kilomètres de chez nous. L'année suivante, ce fut le
tour de ma soeur mais elle resta dans la famille avec son
mari.
Notre gouvernement nous a vendus et
les Allemands arrivent rapidement à Paris. A la suite de cela,
ils envahissent une partie de la France. La ligne de
démarcation se trouve alors à quatre kilomètres
de chez nous. Nous sommes encore en pays non occupé, ce qui ne
signifie pas libre.
novembre 1942 : les
Allemands envahissent le reste du pays
|
A partir de cette date fatidique,
terreur et horreur deviennent définition de notre vie
quotidienne. Beaucoup de Français et de Juifs sont
déportés, torturés et fusillés par les
Allemands et les collabos pour n'avoir pas collaboré avec eux.
Les maquis se forment alors un peu partout dans le pays, par petits
groupes, en se cachant dans les bois. Ils étaient
ravitaillés clandestinement en armes par des parachutistes
anglais...
Lors d'une dénonciation par
des traîtres, fusillades et représailles sont
inévitables. Les années pendant lesquelles ce calvaire
dura correspondent à un véritable enfer.
1944 : l'année de
mes dix-sept ans
|
Très souvent, de cet
âge, ne restent que des bons souvenirs, ou presque... Pour moi
c'est tout autre chose et je n'ai pas eu droit à ces
années d'insouciance.
Nous sommes au mois de mai, toujours
sous l'occupation allemande. Lors de ce bel après-midi de
printemps, nous voyons soudain arriver une Citroën noire avec
quatre hommes à bord qui demandent à parler à
mon père. Après l'avoir contacté, ils
s'éloignent de nous, car j'étais avec ma soeur, et
discutent un grand moment. Puis ils reprennent le chemin du retour.
On a appris par la suite qu'il
s'agissait de résistants, dont Max Lafourcade, très
connu pour ses exploits contre les Allemands. Ils étaient
là afin de nous demander de les héberger durant 48
heures. Ils vivent ainsi dans la clandestinité.
Ils arrivent un soir à la
tombée de la nuit et on peut compter 42 hommes. Nous avons
préparé toutes les trois, ma mère, ma soeur et
moi, un bon repas et dressé plusieurs tables dans la grange.
C'est ainsi que les paysans trouvent l'espace des grandes
réunions de famille. Cela dure deux jours et deux nuits. Nous
avons aussi cuisiné de bons gâteaux et à leur
départ nous avons sabré le champagne. L'ambiance est
bonne, mais nous les trouvons trop imprudents. Notre ferme se trouve
à 300 mètres de la route qui relie Castelmoron à
Sauveterre, entre bois et vignes.
Ils sortent durant la journée,
s'assoient sur le capot de leur voiture, mitraillette au poing, et
circulent ainsi dans les environs. Cela peut nous compromettre. Les
Allemands ne badinent pas du tout quand ils attrapent maquisards ou
coopérants. C'est la torture et la mort assurées. C'est
pourquoi, quand Max Lafourcade nous demande d'accepter un parachutage
d'armes dans notre propriété, mon père,
déçu de leur manque de discrétion, refuse. Nous
n'avons aucune défense. En réalité, nous sommes
impuissants et constituons une belle cible pour les
Allemands.
Avant leur départ, Max
Lafourcade me demande de lui coudre une grande croix de Lorraine
tricolore à l'intérieur de sa veste. Presque un
demi-siècle plus tard, je revois encore cette scène
comme si c'était hier. Tout ce petit monde part ensuite chez
d'autres bons Français, qui, tout comme nous, veulent bien
prendre le risque de les aider.
Notre maison se compose d'un
étage où dorment mes parents, ma soeur et mon
beau-frère. Moi, je dors au rez-de-chaussée.
Un mois passe. Nous sommes dans la
nuit du dix au onze juillet 1944. Nous entendons soudain, dans le
silence de la nuit, des avions passant à basse altitude.
J'ouvre alors ma fenêtre et je vois se balancer sur un tas de
paille le reflet de grosses lumières. J'en avertis mes parents
sur le champ. Nous sommes alors cloués sur place
d'émotion et peut-être aussi de peur.
Un nuage de parachutes s'abat partout
autour de notre maison, tombant dans les vignes et dans les
prés. Nous entendons une voix nous dire : "N'ayez pas peur,
c'est le groupe Lafourcade". C'est alors que nous reconnaissons
notre équipe qui venait de passer outre le refus de mon
père.
Ils nous demandent d'atteler notre
bétail afin de ramasser les bidons d'armes parsemés
partout dans les champs. Nous nous exécutons. La lune
éclaire quasiment comme en plein jour. Durant deux bonnes
heures, on ramasse et entasse les armes devant la porte. Il est
approximativement 3 heures lorsque nous entendons deux coups de feu
tirés du bout de la route. Nous avons peur. On a beau
être courageux devant le danger, le courage nous abandonne. On
nous rassure quelque peu en nous affirmant qu'il s'agit de deux
gardes qui ont tiré sur une patrouille allemande ; celle-ci a
fait demi-tour.
Mon père souhaite conseiller
à un maquisard de cacher les armes dans les bois et de partir
afin d'éviter l'affrontement. Celui-ci lui braque alors son
révolver sous le menton en lui disant : "Vous êtes
Français ou vous ne l'êtes pas ?" Après ce
geste et ces paroles, nous nous sommes posé bien des
questions. Il y avait de bons résistants mais aussi des faux
et nous n'avons jamais su qui était
celui-là.
Les Allemands ont un poste
d'observation après Sauveterre sur la butte de Castelvieil et,
de là, ils essayent de repérer les mouvements
aériens.
Une heure passe. Tout est calme. Le
jour commence à pointer. Les maquisards déballent les
armes reçues. Mon frère, qui avait deviné ce qui
était en train de se dérouler depuis chez lui, est venu
aider tout ce monde. C'est alors que, tout à coup, on entend
crier :"Voilà les Boches !" C'est ainsi que nous les
appelons.
Nous vivons alors en quelques
secondes une vraie guerre : une guerre dans la guerre. Nous sommes
encerclés. J'entends ma mère crier : "Marc,
sauve-toi vite !" Il réussit à s'enfuir. Lui
n'avait pas de défense. Nous nous réfugions rapidement
à l'intérieur de la maison où, couchés
à plat ventre sur les planches, nous tentons d'éviter
les balles qui crépitent sur les murs et traversent les
volets.
A l'extérieur, la bataille
fait rage. Les armes reçues ont été
déballées et installées. Il y a une
réplique terrible de nos résistants et nous vivons les
instants les plus longs de notre vie.
Mon père nous dit de ne pas
avouer que nous sommes complices. Il suffit de dire que nous avons
été contraints, sous la menace, dans la mesure
où nous n'avions aucune défense. La bataille dure
environ une heure, et Dieu que c'est long !
Il fait maintenant grand jour.
Soudain, des coups furieux sont frappés à la porte :
"Ouvrez !" Inutile de vous dire quelle peur horrible nous
avons. Impuissants devant toute une armée, ils sont
terriblement nombreux. Mon père sort le premier.
Ah ! cet Allemand. Je le revois
encore. Grand, gros, un vrai bourreau. Il s'acharne sur mon
père à grands coups de mitraillette, ou plus
précisément à coups de crosses de mitraillette.
Ils sont plusieurs à lui taper sur la tête, le sang lui
sort par les yeux.
Ma soeur, enceinte de cinq mois, se
jette sur ces brutes. Qu'a-t-elle fait ? Elle reçoit à
son tour une terrible correction. Puis ils la laissent cinq heures de
suite debout contre un mur, les bras levés. Ce fut ensuite le
tour de ma mère, giflée à tour de bras. Mon
beau-frère et moi sommes épargnés.
On nous isole les uns des autres puis
commence l'interrogatoire. La consigne est bien passée. On
nous sépare de deux à trois mètres environ,
debout, les bras levés contre le mur de la maison.
Interdiction de lever la tête, avec la mitraillette
pointée dans le dos, attendant notre dernier moment.
C'est alors qu'on place près
de moi Max Lafourcade, les yeux hagards. J'ai juste le temps de lui
dire : "Pauvre Max !" Ce sont là les dernières
paroles que nous avons échangées. Il avait
échappé deux fois aux griffes de ces bourreaux mais
cette fois, les mains liées derrière le dos, il est
anéanti, impuissant. Son calvaire va commencer. Puis arrivent
encore deux autres maquisards qui, eux aussi, les mains liées
derrière le dos, ont été fait prisonniers. C'est
terrible. L'horreur est là.
Les Allemands doivent ramasser leurs
morts. Il y a beaucoup de mouvement puis ils emmènent nos
trois héros derrière la maison. C'est horrible. Nous
sommes totalement impuissants. Nous les entendons hurler de douleur.
Par la suite, nous pourrons voir qu'on leur a arraché les
ongles et tuméfié les parties les plus sensibles de
leur anatomie. Leurs visages sont ensanglantés et on les
entend crier à deux kilomètres. Puis retentissent des
coups de feu. Nous comprenons que c'est la fin. Ils sont morts en
véritables héros sans avoir vendu leurs frères.
Nous sommes toujours debout, les bras
levés, quand subitement arrive un groupe d'Allemands avec un
autre maquisard : un jeune de dix-huit ans entré dans le
maquis le jour où nous les avions hébergés. Sous
la torture, il avoue tout. Il avoue que nous les avions
hébergés volontairement en ajoutant que nous les avions
nourris. "Les femmes nous ont gâtés avec des
gâteaux et nous avons sabré le champagne
ensemble."
Soudain, tout s'écroule. Ils
prennent brutalement mon père et lui disent : "Tu vas aller
creuser ton trou et ton gendre te couvrira", cela dit dans un
parfait français. Il ne faut pas oublier que les Allemands
sont pilotés par de vrais Français, des traîtres
qui nous dénoncent. Quel instant terrible !
Mon père vint nous embrasser
pour nous dire son dernier adieu. Comme cela s'éternise un
peu, un milicien, car c'était la milice de Vichy, hurla :
"Et que ça bombe, le vieux !" et mon père nous
abandonna avec sa pioche à la main sous nos cris, nos pleurs
et tout ce que vous pouvez imaginer.
Quelques minutes passèrent.
Soudain une voiture arriva à toute allure. Un Allemand (ou
peut-être un espion français, nous nous sommes toujours
posé la question) en descendit et nous amena, ma soeur et moi,
dans un chai. Il nous embrassa paternellement et nous dit :
"C'est la guerre, il faut vous punir ! De deux choses l'une : soit
on tue votre père, soit on brûle la maison." Mon
père revint vers nous et on nous donna une demi-heure pour
enlever tout ce que nous voulions sortir.
Quelle force nous avions ! Je me
souviens avoir fait passer toute seule une armoire par la
fenêtre. Chose inutile... En très peu de temps, des
grenades furent lancées, toute la maison fut embrasée
et ce que nous avions sorti également. Le bétail fut
abattu sur place ainsi que les cochons, les moutons et toute la
volaille. Tout y était passé et il ne restait plus
rien, absolument rien. Bien sûr, interdiction
d'éteindre. Nous regardions, hébétés,
tout ce qui partait en fumée. Les Allemands étaient
toujours là, dévastant tous les arbres fruitiers et
courant entre les rangs de vigne pour tuer les quelques volailles
jusqu'alors épargnées. Ils nous laissèrent
partir chez mon frère qui nous hébergea jusqu'à
ce que nous nous trouvions une solution à notre malheur.
Le soir, lorsque le calme fut revenu,
nous sommes retournés sur les lieux. De notre maison il ne
restait que des pans de murs fumants. Mais horreur, en passant devant
une fosse asséchée : trois cadavres, la face contre
terre, avaient été achevés d'une balle dans la
nuque. Nos trois maquisards torturés étaient morts pour
la France sans avoir parlé ni dénoncé leurs
compagnons.
Les Allemands nous avaient interdit
de les enterrer dans des cercueils. Nous prîmes la
responsabilité de confectionner des caisses de bois. Ils
furent enterrés dans la prairie jusqu'à la fin de la
guerre où les familles sont venues les
récupérer. Dans la vigne, nous avons découvert
le cadavre d'un autre Français qui demeura inconnu. Dans le
maquis, personne ne portait son vrai nom. Il fut enterré
dans le cimetière du village.
Le jeune maquisard qui n'avait pas
supporté la torture et nous avait dénoncés leur
avait également appris qu'ils se cachaient dans les bois d'un
village voisin : Mauriac. Il y eut une autre bataille sanglante et
cinq autres résistants tombèrent sous la torture et les
balles allemandes Pour sa part, il sauva sa peau. Mon père fut
appelé plus tard pour son jugement.
La guerre prit fin le 8 mai 1945,
quand les Alliés américains et anglais sont venus nous
libérer, mais combien de cas semblables ont été
vécus. Pour ma part, cela s'est passé j'avais dix-sept
ans et, quand on est encore un enfant, cela laisse des traces
indélébiles.
Nous vécûmes de 1945
à 1947 dans un baraquement en planches que nous avons
installé à coté de notre maison
brûlée jusqu'à ce qu'elle soit reconstruite en
1947.
Il ne faut pas oublier non plus les
habitants de la commune. Ils ont en effet généreusement
participé à une collecte qui nous a permis de nous
acheter des vêtements et quelques meubles pour continuer
à vivre avec ces douloureux souvenirs. Je les en remercie
encore.
Dans ma tête, cela
défile souvent et je n'oublierai jamais, même 48 ans
après.
C'est pourquoi quand on passe sur la
route qui relie Castelmoron à Sauveterre, nous trouvons un
monument avec inscrit sur une plaque :
Au lieu-dit
Labrousse, à l'issue d'un parachutage d'armes organisé
par les Alliés, les soldats F.F.I. M. M. Lafourcade, M. E.
Juzean, M. R. Mayen et un inconnu tombèrent pour la
France, martyrisés et fusillés par les Allemands qui
incendièrent la maison sous les yeux réjouis de la
milice de Vichy.
Français, souvenez-vous !!!"
Simone Barbe, le 19 avril
1992
juillet 2004 -
Pénic (St Léger de Vignague) - 60e anniversaire des
actes de résistance
discours de Yves d'Amécourt
Commémoration à
St Léger de Vignague
- 5 juillet
2008
Commémoration
du 64e anniversaire des combats survenus dans notre
région en 1944
"(...) Dans la nuit du 10 au
11 juillet 1944 eurent lieu ici des opérations de
parachutage commandées par le groupe de Max
Lafourcade. Les résistants demandèrent
à la famille Bry datteler le bétail afin
de ramasser les bidons darmes parsemés dans les
champs. Mais les Allemands encerclent
lopération et très rapidement une
fusillade fait rage.
Au petit matin, les Allemands infligent une correction
à la famille Bry. M. Bry est tabassé. On isole
les uns pour interroger les autres. Chacun se tient debout,
les bras levés avec interdiction de tourner la
tête. Cest au petit matin aussi quauront
lieu les calvaires de Max Lafourcade, Elie Juzean et Roger
Mahien. La famille Bry entend les cris de douleur, puis les
coups de feu.
Simone Bry, que je remercie
dêtre là ce matin, témoin de cette
horreur, écrit dans son livret : "Nous comprenons
que cest la fin. Ils sont morts en véritable
héros sans avoir vendu leurs frères."
Puis ce fut au tour de la famille Bry dêtre
punie. Leur maison fut brûlée, le bétail
abattu sur place, ainsi que les cochons, les moutons et
toute la volaille. Le soir il ne restait plus que les
débris dune maison et les corps des 3
héros et dun autre retrouvé dans les
vignes. La famille Bry les enterra dans des cercueils
confectionnés en planches malgré
linterdiction faite par les Allemands. Leurs familles
viendraient les recueillir à la fin de la guerre.
Cette nuit-là, la bataille se poursuivit à
Mauriac où 5 autres résistants
tombèrent sous les balles allemandes.
Chers amis, nous sommes ici
pour nous souvenir quen 1944 au lieu-dit Labrousse
à lissue dun parachutage darmes
organisé par les Alliés et les soldats FFI,
Messieurs Max Lafourcade, Elie Juzean et Roger Mahieu et un
inconnu tombèrent pour la France (...)
(...) Tous combattaient la
bête immonde. Cette bête immonde qui avait
envahi la tête et le cur des Allemands et de
certains Français a été ensuite
terrassée. Il faut se souvenir et pardonner. Le
pardon nefface pas le souvenir : il le
porte
64 ans plus tard nous nous
apprêtons à fêter avec nos correspondants
allemands de la ville de SOTTRUM le 35e anniversaire du
comité de jumelage de nos deux villes.
Lamitié a remplacé lhorreur.
64 ans plus tard, le Président de la
République Française assure la
Présidence de lEurope et succède ainsi
au Chancelier Allemand.
LEurope a remplacé la guerre.
Lamitié a remplacé lhorreur,
lEurope a remplacé la guerre.
Oeuvrons les uns et les
autres pour défendre les valeurs damitié
et de paix. Cherchons ce qui nous unit plutôt que
dexalter ce qui nous divise, et sur cette base
construisons pour nos enfants et avec nos enfants un avenir
meilleur !" (...)
Yves
d'Amécourt, maire de Sauveterre de Guyenne, le 5
juillet 2008
Commémorations à
Pénic - St Léger de Vignague
12 juillet 2009
"Mesdames,
Messieurs, Chers Amis,
Nous sommes ici pour nous
souvenir des évènements qui se sont
déroulés à Pénic dans la nuit du
10 au 11 juillet 1944. Il y a 65 ans, exactement.
Lorsque jétais plus jeune Conseiller
Général, jai eu loccasion de
mentretenir de ces évènements de
Pénic avec Marc Bry. Aujourdhui, Marc Bry
nest plus. Chaque année lorsque que je viens
ici avec lANACR, cest à lui que je pense
et à tous les membres de la famille Bry. Je remercie
Mesdames Bridge et Barbe, les surs de Marc Bry, pour
leur présence aujourdhui. Cette présence
nous honore ainsi que celle de tous les membres de la
famille.
Permettez-moi de remercier à nouveau Simone Barbe qui
a surmonté ses peurs pour écrire un petit
opuscule sur les évènements de Pénic,
dont elle fut un témoin. Ce nest pas facile
décrire ainsi lhistoire. Ce petit
opuscule "Javais 17 ans" se termine ainsi : "Dans
ma tête, cela défile souvent et je
noublierai jamais".
Et bien grâce à Marc Bry, grâce à
Simone Barbe, grâce à Madame Bridge,
grâce à lANACR, nous pouvons dire nous
aussi, que nous noublierons jamais. Chaque
année, à Pénic, nous nous souvenons.
Chaque année, cest une nouvelle promesse que
nous faisons ensemble. La promesse, de faire en sorte
quaprès nous, on noublie pas.
Le souvenir sentretien comme un jardin, cest un
travail de chaque jour. En passant devant le jardin du
souvenir, les enfants posent des questions à leurs
parents, les parents posent des questions à leur
entourage, et ainsi lhistoire avec un grand H et,
celle toute aussi importante, avec un petit h, seront
racontées, afin que jamais ce qui cest
passé ici, il y a 65 ans exactement, dans la nuit du
10 au 11 juillet 1944, ne soit oublié.
La dernière guerre, comme elle est arrivée, et
la période qui la suivie doivent être
racontées aux générations qui
grandissent, afin quelles restent vigilantes. Afin
quelles ne se laissent pas abuser par des discours
angéliques qui, sous couvert de promesses qui
flattent le coeur de lhomme et sa raison, visent
à mieux loppresser.
Il faut raconter lhistoire, lhistoire des hommes
et des femmes de tous les jours, les valeurs quils
portaient, les faits avérés, les actions de
résistance
Cest en racontant cette
histoire que lon fera autant de barrages à ceux
qui contestent lHistoire. Ceux qui prétendent
que rien ne sest passé, ceux qui tentent de
dissuader les hommes dentretenir le jardin du
souvenir, pour un jour pouvoir nier ce qui est
arrivé.
Faisons le serment aujourdhui que, si nous
pardonnons, si nous avons pardonné, nous
noublierons jamais. Le souvenir nefface pas
le pardon, il le porte.
Vive lEurope de la paix ! Vive la France en
paix."
Yves
d'Amécourt, maire de Sauveterre de Guyenne, le 12
juillet 2009
Sources et liens
:
|
https://www.stleger.info