C'est
pour éviter de faire disparaître définitivement
ce qui reste de l'ancienne splendeur de cet édifice que nous
avons entrepris sa restauration.
l'église
en 2001
Les dévotions
à St Léger de alson
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SAINT LEGER : Né en
Neustrie vers 616, il devint Evêque d'Autun. Pour s'être
opposé à Ebroïn, Maire du Palais de Neustrie sous
le règne de Clotaire III, il eut les yeux crevés, puis
fut mis à mort vers 678 sur l'ordre du même Ebroïn
qui fut lui-même assassiné cinq ans plus tard, en 683.
Moeurs courantes en ces temps...
SAINT MOMMOLIN : Né
à Constance, près du lac du même nom, vers la fin
du VIe siècle. Il se retire du monde avec quelques compagnons
et acquiert une grande réputation d'austérité et
de piété, renommée qui vint aux oreilles de
Clotaire II qui le fit comparaître en sa Cour avec ses
compagnons. Il le nomma Evêque de Noyon et de Tournai où
il se distingua par sa vie de piété.
SAINT CLAIR : Apôtre et
martyr. Né vers la fin du Ier siècle et venu on ne sait
trop d'où (sujet très controversé, d'Afrique
peut-être), on le trouve à Rome au temps du Pape
Anaclet, l'un des premiers Papes (de 76 à 88). On trouve
ensuite sa trace à Cologne où l'on vénère
encore une pierre blanche qui lui aurait servi d'anneau et avec
laquelle on touche les yeux malades. Envoyé en Aquitaine, il
arrive à Lectoure où on veut le forcer à
sacrifier aux Dieux de l'Empire. Il s'y refuse. On le traîne
dans des ronciers et des buissons jusqu'à ce que mort
s'ensuive.
SAINTE RADEGONDE : Fille d'un
Roi de Thuringe, née vers 520. Elle épouse Clotaire Ier
en 538. Révoltée par les crimes dont elle est le
témoin dans la famille royale, elle quitte la Cour et fonde le
monastère de la Sainte Croix à Poitiers et s'y
retire.
SAINT REMEDE : Il en existe
trois entre lesquels on ne sait trop lequel choisir, savoir
:
- un Evêque de Rouen
(Fête le 19 Janvier)
- un Evêque de Gap, martyr
(Fête le 3 Février)
- un autre enfin,
dénommé St Remède du Taur,
vénéré à Trente (Fête le 1er
Octobre).
SAINT JUIN : N'a jamais
existé. Simple invention des pèlerins venus à St
Léger au mois de Juin... Même phénomène
à St Seurin à Bordeaux avec Saint Fort (confusion avec
le "fort" - le tombeau - de St Seurin).
document
de 1608 : enquête d'utilité publique. On
interroge les chanoines du Chapitre de la Collégiale
de VILLANDRAUT et leur réponse nous a
été conservée. Le moins que l'on puisse
dire est qu'elle n'est pas très convaincante :
"...toutes les
années, au premier jour de juin, se fait une grande
assemblée et convocation de peuple à une
dévotion qui se fait à l'honneur de SAINT JUIN
en la paroisse de SAINT LEGER, diocèse de
Bourdalloix, où s'y rendent de toutes parts plusieurs
personnes venant du Pays d'ENTRE DEUX MERS, du Comté
de BENAUGES, Pays de MEDOC et autres circumvoisins. S'y
rencontrent bien souvent plus de trois mille personnes, la
plupart desquelles faut qu'ils passent le ruisseau
nommé de l'AURIGNE sur un pont de bois qui est en la
paroisse de BALIZAC, et quelquefois ledict ruisseau est si
débordé qu'il entraîne ledict pont de
boy."
extrait de "Marsau -
Histoire d'une famille de laboureurs au quartier de Triscos,
commune de Balizac (Gironde)" par Jean Dartigolles 1997
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mars 2009 - vue de
larrière de léglise en venant du
château
photos prises par Danièle Marlier
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a
lecture d'un livre de pierre
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Le choeur : avec la base du
clocher et le dallage de la nef centrale dissimulé sous les
larges carreaux d'argile du pays, il est le seul vestige de l'ancien
édifice roman.
Les chapiteaux du choeur,
côté nef, sont d'un style naïf qui rend leur
datation délicate, mais certainement antérieure
à l'autre paire de chapiteaux. A droite, un mouton. A gauche,
un évêque ganté suivi d'un serviteur tenant une
palme Leur mutilation est due à la présence d'une
poutre de gloire vraisemblablement fixée au niveau de cette
paire de chapiteaux. Ceux qui se trouvent du côté de
l'abside ont été également mutilés par
les montants d'un retable qui faisait séparation entre le
choeur et l'abside, où l'on installa la sacristie. La facture
de ces chapiteaux est d'une qualité remarquable, notamment
celle du chapiteau de droite figurant un combat de lions, et dont le
coup de ciseau plein de vigueur et de finesse n'est pas sans rappeler
le style de ceux de l'abbaye de La Sauve-Majeure.
Les fresques : la
première décoration de l'ensemble des voûtes
remonte au XIIIe siècle. Dans le cul-de-four se
développe, dans une mandorle, un dessin au trait
représentant le Christ en majesté, entouré des
symboles des quatre Evangélistes. Dans la voûte du
choeur apparaissent par endroits des visages d'anges aux contours
très nets et très purs. Le second ensemble de fresques
remonte au XVIe siècle. Il s'agit de la représentation
des travaux des mois, sujet unique en Gironde, donnant des
renseignements précieux sur la vie économique du
village. Chaque mois est symbolisé par son activité
économique dominante, figurée à son tour par un
personnage à mi-corps, dans l'attitude caractéristique
du travail choisi :
Janvier : rigueur
du froid
Février : travail du vin (soutirage)
Mars : taille de la vigne
Avril : ?
Mai : rencontre amoureuse
Juin : ?
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Juillet :
moisson
Août : battage au fléau
Septembre : foulage de la récolte
Octobre : semailles
Novembre : cueillette de glands
Décembre : mise à mort du cochon
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Cette
peinture représente les mois de juillet à
décembre.
voir http://www.ac-bordeaux.fr/Etablissement/ADaquitaine/hlande/voyage.htm
Les nefs : Les trois nefs,
égales en hauteur, qui font de l'église de St
Léger un édifice du type hallenkirche selon
l'expression consacrée, lui donnent un caractère
majestueux et aéré qui frappe dès que l'on y
pénètre, d'autant que les voûtes sont
élevées et l'éclairage bien
aménagé. A l'époque romane, l'église ne
comportait qu'une nef : la nef centrale, dallée de pierre.
Puis, au début du XVIe siècle, des agrandissements
eurent lieu vers l'ouest, comme le prouve l'inscription qui se trouve
sur le pilier de la chaire :
L'AN
MIL VXI
A ESTE FAICT CE PILI
PAIE PAR PIERRE
DE LABADIE REQUIES
IN PACE AMEN
|
L'an 1511
A été fait ce pili(er)
Payé par Pierre
De LABADIE Qu'il repose
En paix Amen
|
Cet agrandissement a permis
l'installation de l'autel de pierre dédié à
saint Clair, ainsi que l'aménagement d'un passage, d'un
"courroir" à l'arrière de l'autel, facilitant la
circulation des pèlerins autour de l'autel pour y effectuer
leurs dévotions. La symétrie fut rétablie
grâce à l'édification plus tardive de la nef
orientale, comme le prouve l'architecture des fenêtres et des
colonnes différente de celle de la nef occidentale.
Enfin, le lambris en bois servant de
plafond fut remplacé par une voûte en pierre de taille,
en 1707, pour le prix de 1475 livres, dans le style gothique. Des
peintures ornent l'ensemble des piliers, mais n'ont pas encore
été dégagées.
La nef orientale est embellie par une
peinture du XVIIe siècle évoquant l'Annonciation. Elle
se termine par une chapelle dont la voûte à liernes et
tiercerons est de style gothique tardif. A gauche, dans cette
chapelle, un vestige des anciens contreforts romans.
La façade :
caractéristique de l'art régional, le clocher-mur de St
Léger montre, dans son apparente unité, les traces de
nombreux remaniements : deux baies ont été
bouchées ; le pignon, de forme géométrique et
sommaire, ne fait guère penser au XVIe siècle.
N'aurait-il pas été reconstruit à
l'époque "classique" en même temps que la porte
d'entrée ?
La tourelle où se
déploie l'escalier à vis montant aux cloches date du
XVIe siècle également, si l'on en croit l'accolade qui
surmonte le linteau de la porte d'entrée donnant sur cet
escalier.
Le porche, qui s'étendait sur
toute la longueur de la façade, abrite des banquettes de
pierre. Trop hautes pour pouvoir servir de sièges, elles
étaient utilisées comme tables d'offrandes. Les
pèlerins y déposaient des dons en nature qui se
vendaient ensuite à l'encan.
Un trou dans la pierre permettait de
verser des grains dans un récipient placé
en-dessous.
table à
offrandes à droite du portail
Les iches
heures de l'art baroque régional
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Les retables : seuls
rescapés du naufrage des cinq autels qui ornaient
l'église au XVIIe siècle. Le retable de la chapelle
consacrée à Notre-Dame est signalé dès
1688. Deux colonnes d'ordre composite, cannelées à leur
partie inférieure, de belles chutes de fleurs et de fruits,
des bouquets opulents, une corniche denticulée, un fronton
arrondi flanqué de deux pots à feu, un cadre
travaillé en font un ensemble très riche,
mouvementé et harmonieux à la fois. Le tableau qui orne
le centre du retable a été restauré et la
façon habile dont est traitée l'Assomption de la Vierge
Marie laisse penser qu'il s'agit d'une oeuvre de maître. Le
devant d'autel en cuir doré et peint est un spécimen
intéressant d'un art assez peu répandu dans les
églises de Gironde.
retable de
l'Assomption de la Vierge Marie
Selon les textes, l'autre retable,
dédié à sainte Radegonde, est une copie
exécutée au XVIlle siècle sur le modèle
du retable baroque de saint Clair. Il est composé de deux
colonnes torses et la "couronne" est une sorte de baldaquin
ajouré, sommé d'un beau bouquet et portant du
lambrequins dans sa partie inférieure. La peinture qui orne le
centre du retable est celle qui se trouvait dans le retable de saint
Clair aujourd'hui ruiné, et comme on s'en doute, elle
représente saint Clair en évêque près
d'une source. L'autel est enclos d'une balustrade en bois de
noyer.
retable de saint
Clair
La chaire : elle est
très simple de forme et la plupart des panneaux sont sobrement
ornés de losanges et de triangles ; mais l'un d'entre eux
porte une tête de chérubin et des feuillages
stylisés d'une facture très habile.
L'autel dédié
à saint Clair : mutilé pour permettre la pose d'un
retable baroque en bois, il nous a été
révélé lorsque ce dernier s'est
écroulé. Il est formé par un gros massif de
pierre établi sur un socle important surmonté d'une
table très épaisse à la tranche moulurée.
Il est complété par un retable de pierre qui porte les
caractéristiques d'un style gothique tardif. Les deux niches
surmontées de dais d'esprit flamboyant, ainsi que les
pinacles, abritaient les statues de saint Clair et de saint Juin,
traditionnellement associé à la dévotion
à saint Clair (la fête de saint Clair est fixée
au premier dimanche de juin, est-ce une explication ?)
la nef centrale
avec, à gauche, la chaire
Les statues : l'une est du
XlVe siècle. Il s'agit de saint Jean souffrant,
élément de la poutre de gloire que nous avons
évoquée plus haut. Saint Jean porte la main droite sur
son visage en signe d'affliction devant le Christ en croix et la
Vierge en pleurs. Le sculpteur a été gêné
par les faibles dimensions du bloc de bois pour donner de l'ampleur
au drapé du manteau que le saint relève sur son bras
gauche et retient sous son coude droit. Les plis ne sont cependant
pas mal traités et certains enroulements pourraient faire
penser qu'il s'agit d'une oeuvre du XIVe siècle.
La seconde statue représente saint Remède. C'est le
seul vestige du retable qui se trouvait dans le choeur. Des documents
nous indiquent qu'un tableau ornant ce retable représentait un
crucifix entouré de la Vierge et de saint Léger, et que
deux statues se dressaient de part et d'autre de ce tableau : l'une
d'entre elles représentait saint Remède en
évêque avec sa crosse terminée par une boule, et
l'autre saint Savin en diacre. La puissance, la
générosité du trait et le mouvement font de
cette statue une oeuvre baroque de maître.
Les fonts baptismaux : ils ont
été commandés en 1842 à Darros, menuisier
de Préchac. Ils coûtèrent 400 francs et sont
peut-être la réplique de fonts baptismaux
antérieurs, car leur facture ne rappelle en rien le style du
XIXe siècle.
les fonts
baptismaux
Les orgues : elles furent
installées sur une tribune au-dessus de la porte
d'entrée en 1782. On y accédait par un escalier
à peu près en forme d'escargot qui tenait fort peu de
place et faisait l'admiration de tous.
Les verrières : il n'en
reste malheureusement plus aucune. Nombreux sont les écrits
chantant leur beauté. Certaines ont été
démontées en même temps que les orgues, vers
1850. La dernière a été descendue en
1896.
La chapelle orientale est
voûtée sur croisée d'ogives avec un appareillage
à cinq clefs. Ce mode de construction était
généralement destiné a permettre de voûter
des nefs beaucoup plus larges. On ne connaît pas la raison de
cette réalisation à cet endroit où elle ne
s'impose pas. Elément de décoration ?
Peut-être.
la voûte
à 5 clefs
extrait
de "Un antique vaisseau échoué depuis des
siècles", plaquette distribuée par la mairie
de St Léger de Balson
Pour une visite plus
approfondie (plan de l'église, fresques, voûte
à 5 clefs et autres photos), allez rendre visite
à http://www.vallee-du-ciron.com/
aux pages de St Léger de Balson
|
page n°2 sur
l'église
https://www.stleger.info