"Deux
prêtres, deux députés, des conseillers
généraux, plus d'une douzaine de maires, une nef
bondée de fidèles, jamais l'église de St
Léger n'avait accueilli autant de monde, sinon peut être
pour les "grandes heures" de l'époque révolutionnaire,
rappelées par M. Lassarade qui retraça l'historique de
l'édifice.
On remarquait aux premiers rangs les parlementaires MM. Marchand et
Bussereau, M. Simon représentant M. Delapeyronnie, maire
conseiller général, absent pour raison professionnelle,
Mmes et MM. les maires des communes du canton, des conseillers
généraux voisins, une délégation de la
gendarmerie et de nombreuses personnalités.
Ce n'est pas tous les jours que les habitants de St Léger
inaugurent une église toute neuve... ou presque, puisque
l'église figure sur un privilège du pape Calixte Il qui
en confirme la possession aux moines de l'abbaye de St Cyprien de
Poitiers. Elle leur avait été donnée quelques
années auparavant par Constantin Gras, apparenté aux
premiers seigneurs de Pons et leur vassal, qui possédait
quelques fiefs autour de notre cité.
Mais l'outrage du temps et les péripéties de notre
histoire avaient fait leurs ravages. Le plafond menaçait
ruines, le pavage était défoncé, les murs
croulaient sous l'humidité, et l'édifice avait dû
être fermé voici quelques années.
une vue de la
façade de l'église en 1919
Un village de France sans
église, c'est bien triste, et ce n'est plus un village. Aussi,
la municipalité gratta-t-elle les fonds de budget, et un bel
élan de solidarité réunit toutes les bonnes
volontés, croyants ou mécréants.
En ce matin de Pentecôte, les murs avaient retrouvé leur
blancheur d'antan, le tillis tout neuf n'avait plus de
gouttières, le sol avait retrouvé un pavage rutilant,
les fenêtres s'ornaient de vitraux.
Jean Moreau,
maître verrier à Pons - http://vitraux.moreau.chez.tiscali.fr/photo.html
Aussi se bousculait-on pour la
cérémonie de réouverture, une messe au rituel
quelque peu bouleversé.
Tout d'abord les enfants présentèrent le nouveau chemin
de croix tout neuf, puis ils décorèrent le choeur, et
enfin apportèrent les instruments du culte.
Fiat lux, et la lumière revint. Et la chaîne que tous
les participants formèrent avant de se séparer ne fut
pas rompue sans une pointe d'émotion.
Un vin d'honneur réunit tout le monde à la salle des
fêtes. M. Chaurreau, l'heureux maire de St Léger,
après avoir excusé quelques personnalités, M. le
Sous-Préfet, le représentant de la direction des
antiquités, M. Delapeyronnie, M. le chef de corps des sapeurs
pompiers, et quelques maires du canton, adressa ses remerciements et
ses félicitations à tous les participants et à
tous ceux qui avaient oeuvré à la réussite de ce
projet, les bénévoles, les artisans et entreprises
Pelletier, Cardinal, Moreau.
Puis il termina son allocution en reprenant le symbole de
l'inscription maladroitement gravée au-dessus du portail :
"Sit pax intrati", la paix soit pour celui qui entre...
M. Bussereau lui succéda et rappela un autre symbole, celui de
cette église rénovée grâce à
l'huile de coude de ses paroissiens et aux seuls deniers communaux,
un bel exemple de volonté et de solidarité. En
conclusion, M. le député dit combien était
symbolique aussi cette chaîne de fraternité nouée
par tous à la fin de la cérémonie.
M. Marchand précisa que, bien qu'homme de robe -nul n'ignore
qu'il est avocat- il s'exprimait en laïc, un laïc qui, avec
beaucoup d'humour et de verve, insista sur les trois symboles
-beaucoup de succès décidément les symboles dans
les différentes allocutions !- du village blotti autour de son
église, de sa mairie et de son école.
Une journée pas comme les autres à St Léger
où on se souviendra de cette
cérémonie."
Louis
LASSARADE
l'église
de St Léger près Pons (2004)
'église
Saint Léger de SAINT-LEGER-EN-PONS
lassée
Monument Historique le 23 juillet 1909 et le 24 janvier
1931
|
Malgré des destructions
et d'importantes restaurations qui ont modifié son aspect
primitif, l'église de Saint-Léger reste
intéressante à plus d'un titre. La
variété et la bonne exécution de ses modillons
suffiraient seules à assurer la réputation artistique
de cette église. Sa construction remonte au 12e
siècle.
l'église Saint
Léger, classée monument historique le 23 juillet 1909
et le 24 janvier 1931
http://www.sdap-17.culture.gouv.fr/
On trouve mention de
l'église de St Léger dans le cartulaire de l'abbaye de
St Cyprien de Poitiers, dans une notice de dons faits à cette
abbaye dans la région de Pons, entre 1087 et 1107, par
Constantin Gras, sa soeur Emme et leur mère Audeard.
Rappelons que Constantin Gras, dit le Gras, était chevalier,
apparenté aux premiers seigneurs de Pons, et leur vassal, et
possédait quelques fiefs autour de St Léger, dont
Tesson et Berneuil.
Ramnulfe, évêque de Saintes, concède à
l'abbé Rainaud et aux moines de St Cyprien cette même
église de St Léger.
On retrouve celle-ci sur la notice indiquant les possessions de
l'abbaye, datant des environs de 1110 : "ecclesiam sancti Leodegarii
prope Pontum".
Un privilège du pape Calixte Il, du 30 août 1119,
confirme l'abbaye de St Cyprien dans la possession, entre autres, de
l'église, de même d'ailleurs que Sancti Marie de Insula,
très probablement Notre Dame de l'Isle).
Il a beaucoup souffert de
l'outrage des ans, et très certainement de l'histoire
mouvementée de notre région.
Sa voûte initiale a disparu et a fait place à un
tillis.
Le clocher s'est effondré ou a été
détruit à une époque et pour une cause
indéterminées, et a été reconstruit,
ainsi que l'abside.
Dans son ouvrage "Les églises de Saintonge", Connoué en
fait une remarquable description.
"Saint-Léger-en-Pons
: a megaphallic thorn-puller with his right leg (broken at
the foot), held up by his right hand, thus revealing
enormous apparatus of desire." Il s'agit de la statue d'un
tireur d'écharde (thorn = écharde et pull =
tirer), au sexe énorme. La jambe droite, dont le pied
est cassé, est tenue par la main droite,
révélant ainsi un énorme appareil du
désir.
Source :
http://www.beyond-the-pale.org.uk/zxSaintLeger.htm
Le
"phénomème" se trouve sur le mur nord de
l'église.
|
La façade est de type
saintongeais classique, à deux étages.
Le rez-de-chaussée comporte un vaste portail à 4
voussures, dont l'une porte une inscription assez maladroitement
gravée : "Sit pax intranti Felix sit cessus euntis nomine
spiritus" (La paix soit à celui qui entre. Heureux soit le
départ de celui qui s'en va au nom de l'Esprit).
Le portail est flanqué de deux fausses portes aux cintres
légèrement brisés. Ce type de façade est
courant en Saintonge. A partir du moment où il y a trois
portes, on pourrait s'attendre à trouver à
l'Intérieur une nef centrale et deux collatéraux, ce
qui n'est en général pas le cas. Les bâtisseurs
ont voulu tout simplement construire une entrée monumentale
digne de Dieu. Ils ont pris comme modèle les arcs de triomphe
dédiés aux empereurs romains, et tout
particulièrement l'arc de Constantin, à Rome, qui
comporte un passage central et des passages
latéraux.
|
L'Arc
de Constantin est un arc à trois baies
reposant sur quatre piliers.
Les colonnes sont indépendantes et sont
montées sur de hauts piédestaux.
Il offre une abondante décoration
architecturale et sculpturale.
Inscription
latine sur la façade de l'Arc :
"Au très grand Empereur César Flavius
Constantin Auguste, qui, par l'inspiration de la
Divinité, a vengé la
République des tyrans..."
Image
de synthèse par Jacques Plassard :
http://www.maquettes-historiques.net/page25A.html
|
|
Le premier étage
possède une galerie à cinq arcades aveugles, sauf celle
du milieu, posée sur des colonnettes doubles
séparées par de larges pilastres.
Au-dessus, un pignon triangulaire obtus surmonte une corniche aux
superbes modillons.
Le mur nord est particulièrement remarquable.
Il comporte des contreforts plats montant jusqu'à une corniche
ornée sur toute sa longueur de motifs
géométriques et portée par un ensemble de
modillons historiés d'un excellent travail : masques humains,
démons, animaux (aigles, hiboux
), évêque
bénissant, personnages (forgerons, musiciens
)
Sous les modillons, des arcs en plein cintre enrichis d'un cordon
sculpté réunissent entre eux les contreforts.
Un 2e cordon entoure les cintres des petites fenêtres romanes.
Vers l'extrémité voisine du "nouveau" clocher, les
fenêtres, plus vastes, accusent une époque
postérieure. On y remarque çà et là de
grandes rosaces sculptées directement dans le mur, marguerites
qu'on retrouve d'ailleurs dans d'autres églises (St Vivien).
Le clocher carré, reconstruit donc, n'a pas de style
particulier.
L'abside, reconstruit lui aussi, a le mur Est occupé par une
grande fenêtre d'inspiration gothique curieusement
ajourée.
la mairie de Saint Léger
(calendrier municipal 2005)
vues de Saint Léger
(calendrier municipal 2005)
On descend à la nef par
trois marches. Elle présente six travées
étroites séparées par de fortes colonnes mais la
voûte initiale qu'elles aidaient à supporter a
disparu.
Quelques chapiteaux sont ornés de feuillages et d'animaux
très frustres.
On y remarque aussi des vestiges d'écussons : les armes des
Courbon (St Léger), d'azur à trois fermeaux d'or
surmontés d'une étoile fleurdelisée.
Un arc triomphal, disparu, porté par deux groupes de 3
colonnes qui subsistent encore, séparait la nef du sanctuaire.
D'après les vestiges subsistant sous Ie clocher, on peut
affirmer que, initialement, le chevet était encadré de
deux chapelles formant transept.
La cloche est en bronze (H=55cm
D=60cm) et date de 1603. Elle est inscrite au Mobilier Historique
depuis le 5 décembre 1908. Sa marraine est Anne
Mounière, ses parrains Louis et Charles de Courbon. Rappelons
que Charles de Courbon était écuyer, seigneur de St
Léger, vicomte de St Sauveur, Briaigue, du Seurre, les Barres,
chevalier de l'ordre de St Michel. En 1626, il était
lieutenant de la compagnie des gendarmes du duc d'Epernon.
Rappelons aussi que, devant l'église, s'ouvre un puits
accédant à une sorte de crypte, en partie
comblée, grossièrement taillée, en relation,
d'après la tradition orale, avec le château voisin. Au
cours des précédentes décennies, il y eut, entre
l'église et celui-ci, deux effondrements sur le bord de la
route, mais la sécurité de la circulation ne permit pas
d'effectuer une quelconque recherche.
QUELQUES GRANDES
HEURES DE L'EGLISE DE SAINT-LEGER
|
Les archives communales
conservent un registre qui nous fait revivre l'époque et
l'ambiance de la Révolution.
La fête de la Fédération y revêt une
solennité toute particulière :
"Aujourd'hui, 14e jour du mois
de juillet 1790, depuis les onze heures du matin jusqu'à
l'heure de midi, par devant nous, maire, procureur de la commune et
officiers municipaux de la paroisse de St Léger, nous
étant assemblés dans l'église paroissiale de St
Léger, tant les troupes nationales que tous les citoyens de
ladite paroisse, c'est à dire y compris les enfants depuis
l'âge de puberté, en conséquence des ordres de
l'assemblée nationale à nous adressées, afin de
procéder au serment civique, en date du 9 juin dernier, nous,
étant entrés dans l'église à issue de
messe célébrée par le sieur Etienne René
Marga, prêtre et curé de ladite paroisse, après
avoir eu donné lecture à haute et intelligible voye de
la confédération nationale à nous
envoyée, nous avons, nous, dit, maire, procureur de la commune
et officiers municipaux, fait le serment civique au cas requis de
maintenir de tout notre pouvoir la Constitution, d'être fidelle
à la Nation, à la Loi et au Roi, s'étant
présenté ledit sieur Marga, curé de ladite
paroisse, aussi a fait pareil serment, ainsi que les officiers et
troupes nationales, et autres citoyens actifs de ladite paroisse qui
ont aussi fait serment de fidélité.
Aussitôt qu'on a eu fini de prêter le serment, tout le
peuple unanimement a crié "Vive la Nation, la Loi et le
Roi."
Immédiatement après, ledit sieur curé,
s'étant habillé d'un surplis et de l'étole
blanche qui a chanté le Tédeum en action de grâce
en présence de toute l'assemblée."
la mairie et le monument aux morts
(2004)
Rappelons que ce même
curé Marga, démissionnaire, prononcera tout aussi
allégrement le serment des haines à la royauté
:
"Aujourd'hui 17 vendémiaire, l'an six de la République
Française, une et indivisible, a comparu par devant Moi, agent
municipal de la commune de St Léger, le citoyen Etienne
René Marga, ex curé de ladite commune, qui a dit et
déclaré vouloir se conformer à la loi à
la royauté et à l'anarchie, et de
fidélité et d'attachement à la République
et à la Constitution de l'An Trois, ce qu'il a à
l'instant fait et a requis acte que je lui ai octroyé et a
signé Marga, ci-devant curé de St Léger - Lys,
agent communal."
la mairie et l'ancien groupe
scolaire, bâtis en 1888
Ce serment l'a t-il
"réhabilité" aux yeux d'une population qui semblait le
voir d'un assez mauvais il ?
En 91, il avait fait l'objet d'une véritable perquisition de
la garde nationale :
"Le 29 juin 1791, la municipalité se proposant de prendre
toutes les mesures pour mettre obstacle aux projets des ennemis de la
constitution, sur l'avis qui leur avait été
donné que le cy devant curé de St Léger
était muni d'armes qui donnaient des inquiétudes aux
bons citoyens, s'est en conséquence transporté chez le
sieur Margat, accompagné de six fusiliers et ayant
ordonné au sieur Margat de lui remettre les armes dont il
était muni, il leur a donné deux fusils. N'ayant
après toutes les recherches suffisantes fait aucune autre
découverte chez ledit sieur, ils se sont de suite
retirés munis des deux fusils qu'ils ont déposés
chez M. le Maire, ce dont ils ont dressé procès-verbal
le jour du mois et an ci-dessus."
Le 14 juillet 1791, le nouveau
curé constitutionnel termine la messe par un discours
fédératif :
"Le 14 juillet 1791, Nous, officiers municipaux de la commune de St
Léger réunis avec les paroissiens dudit lieu dans
l'église de St Léger, avons assisté à la
messe célébrée par le sieur Planier, curé
constitutionnel dudit lieu, lequel à l'issue de la messe a
prononcé un discours fédéral qu'il a
terminé par son serment et celui de tous les assistants, dont
avons dressé le présent procès verbal le jour du
mois et an cy-dessus."
L'installation
de ce nouveau curé constitutionnel rappelle les
curieux usages d'une prise de possession sous l'ancien
régime (encore présents dans cette
époque transitoire) :
"Aujourd'hui, 17 avril 1791, sur les 9 heures du matin, en
vertu du visa de commutation de la cure de St Léger,
diocèse de Saintes, accordé par Monseigneur
Etienne Robinet, Evesque de Saintes, à M. Louis
Planier, prêtre du diocèse de Saintes, vicaire
depuis six mois de la paroisse d'Ecoyeux, sur la
démission du sieur Marga, possesseur d'icelle cure de
St Léger, en date ledit visa du 12 de ce mois,
signé de MM. Chasseriaux et Arrenaud, vicaires, et
plus bas Begot, vicaire directeur, Arnous, secrétaire
de mon dit sieur Evesque, Nous, maire et officiers
municipaux de la dite paroisse de St Léger, y
demeurant, présents audit lieu où nous sommes
transportés en présence de la majeure partie
de tous les habitants de ladite paroisse de St Léger,
avons mis le sieur Planier, ainsi pourvu, et ce
requérant, en possession d'icelle, actuelle et
corporelle de ladite cure et église paroissiale dudit
St Léger pour la libre entrée de ladite
église, prise d'eau bénite, prière
à Dieu devant le grand autel, touchés de
peupitre, ensence en sa place rectorale, visitation des
fonts baptismaux et par les autres cérémonies
en tel cas requises et accoutumées, à laquelle
prise de possession lue et publiée à haute
voix par Nous, maire et officiers municipaux dudit St
Léger, personne ne s'y en est opposé ; dont et
de ce que dessus ledit sieur Planier nous a requis acte que
nous lui avons octroyé pour lui valoir ce que de
raison et servir.
|
|
Fait et passé les jour
et an susdits en l'église dudit St Léger en
présence comme sus est dit de la majeure partie des habitants
de ladite paroisse de St Léger et de ladite église ; et
nous nous serions tous transportés en la maison presbiteralle
dudit St Léger, et y étant entrés, ledit sieur
Planier y aurait aussi pris la possession réelle actuelle et
corporelle, pour y avoir allumé du feu, gencé la place,
promené dans le haut et bas de ladite maison, écurie,
cave, jardin et autres lieux dépendant de ladite maison
presbiteralle, pour avoir y celui dit sieur Planier arraché de
l'herbe, amassé des pierres, et en étant sortis, nous
serions entrés en un autre jardin, aire et quéreux
dépendant de la cure dudit St Léger, joignant
l'église, ledit sieur Planier s'est promené, y a
passé, arraché de l'herbe et jeté des pierres en
ledit jardin, et dudit jardin, en étant sortis, nous serions
transportés en une pièce de terre joignant ledit jardin
et audit pred du sieur Brossard, Seigneur de St Léger, ledit
sieur Planier s'est promené en ycelle pièce de terre
qui peut contenir environ 70 carreaux, a arraché de l'herbe et
jeté des pierres en cedit morceau de terre ensemencé en
grain présentement, et fait tous autres actes de vray et
paisible possesseur sans que personne ne s'y soit non plus
opposé, dont et de tout quoy ledit sieur Planier nous a requis
acte que nous lui avons octroyé pour lui valoir et servir ce
que de raison.
Fait comme dessus en
présence des susnommés qui ont signé ceux qui le
savent faire, avec ledit sieur Planier et Nous, maire et officiers
susdits.
Signé au registre de St Léger : Combaud, maire,
Planier, curé de St Léger."
|
le lieu-dit "La
Croix",
au centre du village,
à 300 m de la mairie
|
Mais les mesures
anti-religieuses s'intensifient. St Léger devenu Léger
tout court, puis Gérond sur Forest (le Petit Gérond
sous Forest était un ruisseau de la forêt de St
Léger) va fermer son église :
"Les membres de la municipalité de Géron sur Forest (St
Léger), assemblés en séance publique,
délibérant sur les moyens les plus propres à
propager les principes constitutionnels, ceux de la Liberté,
l'Egalité et la Fraternité, considérant que le
cydevant curé pourrait tôt ou tard, vu le décret
sur la liberté des cultes, engager comme par habitude les
habitants de notre commune, par les moyens qu'il croirait plus
faciles, à continuer publiquement l'exercice d'un culte, que
l'ignorance dans laquelle ils ont été plongés
jusqu'à ce jour leur fait regarder comme indispensable pour
leur salut, arrestent que, dès ce jour, les vases et
ustensiles destinés au culte catholique [...] seront
portés au directoire du district de Pons ainsi que copie du
présent arrêté.
A Gérond sur Forest (St Léger) le 4 Nivôse, an 2e
de la République Française, Une et
Indivisible"
le "Pont des Communaux", qui se
situe dans les marais
Il enjambe un des nombreux petits bras de la Seugne, de l'autre
côté de la Nationale.
C'est un lieu particulièrement favorable aux randonnées
pédestres.
La Seugne passe à Pons et se jette dans la Charente tout
près de Saintes.
Près de
Saint-Léger, deux anciennes chapelles, la chapelle Notre-Dame
de l'Isle et la chapelle de Sérizon, ont longtemps
été des buts de pèlerinages très
fréquentés. A la fin du 18e siècle, on venait
encore prier sur leurs ruines pour demander la guérison des
enfants atteints de maladies de langueur.
'église
Notre-Dame de l'le,
commune de Saint-Léger
|
Cette église disparue se
trouvait sur les bords de la Seugne. Elle était le
siège d'un prieuré de l'abbaye de Saint-Cyprien de
Poitiers, abbaye à laquelle elle avait été
donnée à la fin du XIe siècle, à peu
près en même temps que l'église
Saint-Léger (Archives Hist. Poitou, tome III, pp.
288-290).
- "Après en fit une
outre [chapelle] sore la Soignie, de Nostre Dame Sancte
Marie... Karles laissa en iceste yglise de Nostre Dame Sancte
Marie sor la Soignie la croiz qu'il portot a son col" (Turpin
saintongeais, p. 279)
- "L'an de grace mil
CCCIIIIXX et V, le XXXe jour du mois de haout, Mons. Reignaut,
sire de Pons, fist commencer rehedifier l'église Noustre
Dame de Lisle et fu achevée le mercredi XIXe jour du mois
de novembre l'an mil CCCIIIIXX et sept.
L'an de grace mil CCCIIIIXX et IX, le XVIe jour du mois de may, le
dit Mons. Reignault, sire de Pons, fist consacrer la dicte
église de Lisle à l'évêque de
Milenoble, lequel était de l'ordre de saint
François.
De la église fut le premier fonzeor Charles Maigne qui la
fist fere et puys ladicte église fu du tout fondue et
destruicte des fondemens et despuys ledict sire de Pons l'a fet
rehedifier (Abbé Cholet, Cartulaire de Saint-Étienne
de Baigne, 1868, Préface, p. XIV ; d'après " la
première page d'une sorte de grand cartulaire que ses
enluminures ont sauvée du naufrage " ; écriture de
la fin du XIVe siècle)
- "On voit dans cette commune
[Saint-Léger]... les restes de deux anciennes
chapelles qui, autrefois, étaient en grande
vénération et où l'on venait faire des
vux pour le rétablissement des enfants atteints de la
teigne et des maladies de langueur. L'une, située au bord
de la Seugne, s'appelait la chapelle de Lile ; l'autre,
nommée la chapelle de Serizon, était placée
près de la route de Saintes à Bordeaux." (Gautier,
Statistique du département de la
Charente-Inférieure, 1839, 2e partie, p. 157)
- En 1886, Cazaugade a
exploré les environs de la chapelle de Notre-Dame de l'Ile.
Il a signalé cinq fontaines dont l'une était
appelée "font Charlemagne". Dans les ruines il a
observé "une espèce d'armoire dans
l'intérieur du mur, devant laquelle les populations
viennent encore aujourd'hui accomplir des vux, formuler des
prières et faire sauter des vieux sous en récitant
l'invocation du saint ou des saints dont ils croient que leurs
enfants sont "battus". (Recueil Commission Arts et Monuments de la
Charente-Inférieure, tome VIII, pp. 364-366)
Source :
http://site.ifrance.com/traditions/index.htm,
rubrique "La légende
carolingienne dans le diocèse de Saintes"
erci
de fermer l'agrandissement.
https://www.stleger.info