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Ayant poussé la porte
étroite qui chancelle
Je me suis promené dans le petit jardin
Qu'éclairait doucement le soleil du matin
Pailletant chaque fleur d'une humide étincelle.
Rien n'a changé ... J'ai
tout revu : l'humble tonnelle
De vigne folle avec les chaises de rotin...
Le jet d'eau fait toujours son murmure argentin
Et le vieux saule tremble sa plainte sempiternelle.
Les roses comme avant palpitent ;
comme avant
Les grands lys orgueilleux se balancent au vent
Chaque alouette qui va et vient m'est connue.
Même j'ai retrouvé
debout la Velléda
Dont le plâtre s'écaille au bout de l'avenue
Grêle, parmi l'odeur fade du
réséda.
Paul Verlaine - Après trois ans - Poèmes Saturniens
Antoine-Marin Lemierre - Les jardins
Bulletin municipal de Saint Lager Bressac mai 2008