C'est
une bien jolie promenade que nous avons effectuée en compagnie
d'Elian Boulenc, technicien des rivières de la
communauté de communes de Barrès-Coiron, à la
découverte d'un trésor naturel de notre commune :
l'Ozon.
Trésor fragile pourtant, qu'il
nous faut préserver et entretenir avec les conseils
avisés d'un spécialiste, car la cohabitation entre les
hommes et la rivière n'est pas toujours facile : comment la
laisser suivre son cours le plus librement possible tout en
préservant les biens des personnes ? C'est ce que nous a
expliqué Elian Boulenc, avec compétence et
passion.
Le
lit de la rivière ? Il faut le considérer dans
son ensemble avec sa possible expansion lors des crues :
d'où la nécessité de laisser certains
champs limitrophes en pâturages.
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Les anciens murets donnent de
précieuses indications sur la montée possible des eaux
lors des crues.
Les frayères, ces endroits
tranquilles, cachés, où le fond de la rivière
est recouvert de limons de sables et de graviers, sont des lieux
propices à la reproduction des poissons.
Jolies ces petites vagues sur la
marne affleurante ? "La cata" murmure Elian,
désolé... pas de vie aquatique possible. De plus, ces
portions sont de véritables toboggans qui
accélèrent dangereusement la vitesse
d'écoulement des eaux : dégâts assurés en
aval en cas de fortes crues.
Que faire ? Mais ce que faisaient les
anciens, comme ici ! Construire de petits barrages aptes à
retenir les matières charriées par la rivière,
ce qui empêche le creusement de son lit, en prenant garde de
ménager un possible passage pour les poissons.
Ces
barrages sont aussi indispensables pour protéger les
ponts car en leur absence...
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...les
piles se déchaussent, comme aux Pontillons. Elian
indique ici la hauteur à laquelle devrait se trouver
le lit de la rivière.
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Les embâcles, ces
amoncellements d'arbres dus aux crus et aux chutes d'arbres, ne
dérangent en fait que les hommes. II faut les enlever pour
éviter des montées de niveau d'eau qui peuvent
déstabiliser les berges et inonder les champs. De même,
les lits secondaires doivent en être débarrassés
pour permettre à la rivière de s'étaler en cas
de crue.
L'il
exercé et attentif d'Elian repère
immédiatement les signes de vie. Ici les stries dues
aux battements de queue d'un castor, là les reliefs
du repas de ce même rongeur.
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On
distingue bien les traces de dents sur le
bâton.
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"Comestibles"
annonce Pierre en expert... Et "magnifiques" pense
Sylvain.
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Splendide, ce peuplier au bord la
rivière ! Le diagnostic d'Elian est glaçant et
incompréhensible pour le néophyte :
"- Il faudrait le couper.
- Mais pourquoi, Elian ? Il est si beau ! Et il retient la berge
!
- Erreur ! Situé dans un tournant de la rivière, il
peut être déchaussé dès la prochaine crue,
et se renverser : la berge actuelle sera
irrémédiablement rongée. Coupé au ras de
la souche, il la maintiendra en place pendant de nombreuses
années encore."
Une rivière saine est une
rivière qui peut prendre ses aises, paresser, étirer
ses bras alanguis dans un large lit, amonceler à certains
endroits les matières charriées. A charge pour les
hommes de l'en débarrasser quand elles deviennent trop
importantes.
Merci, Elian, de nous avoir
révélé une partie des secrets de ce
trésor. Il y aurait encore tant de choses à
dire.
Gatien a participé par deux
fois au nettoyage de la rivière souillée par
quantité de détritus de toutes sortes à la suite
des fortes pluies de novembre 2014. Il illustre l'espoir que nous
mettons dans les jeunes générations : qu'elles
évitent nos erreurs et vivent en harmonie avec la
planète qui nous fait vivre.
Bulletin municipal de
Saint Lager Bressac - 2015
https://www.stleger.info