les oiseaux sur la commune

saison estivale :
afflux de visiteurs africains

 

Fin de l'été / Quelque part en Afrique  

Des centaines d'oiseaux se préparent à traverser tout ou partie du continent et la Méditerranée pour accomplir leur grand dessein : se reproduire.

Leur destination : Saint-Lager-Bressac. Certains y sont nés, d'autres s'y sont déjà reproduits et savent y retrouver un environnement propice, d'autres encore tentent l'expérience en suivant le peloton.

 

Printemps / Quelque part à Saint-Lager-Bressac

Au fil des jours, les voyageurs s'installent au centre du village, dans les quartiers ou les hameaux.

La présence de toutes ces espèces extraordinaires dans notre commune n'est pas un hasard : elle doit tout au climat, au relief, à la géologie, mais aussi au travail des agriculteurs leur fournissant des milieux et des opportunités favorables.

Cet article vous propose de rencontrer, grâce aux photographies de Sylvain Ascari, Jean-Luc Peyron et Patrick Pfeiffer, les visiteurs d'été les plus fréquents le long de la voie douce de la Payre ou des routes et chemins de la commune.

 

Au-dessus des champs et des prés : les maîtres du ciel

Pour les insectes, les cieux de la commune ne sont pas sûrs : ce n'est pas Sans Danger Bressac !

A tout seigneur, tout honneur : le Martinet noir, facilement reconnaissable à sa silhouette en vol : une flèche posée sur un arc. Infatigable machine à voler, toute sa vie se passe dans les cieux, alimentation, sommeil et même reproduction : il ne se pose que pour pondre et élever sa nichée.

 

 

Il faut profiter du spectacle de ses acrobaties aériennes et des poursuites animées des bandes dans le village : fin août, toute la tribu aura déjà quitté les lieux.

 

 

A ses côtés dans les airs, un modèle plus réduit, mais tout aussi à l'aise dans les acrobaties et la chasse aux insectes, l'Hirondelle rustique, bien reconnaissable à sa queue très fourchue.

 

 

Elle niche peut-être chez vous, à couvert, dans la grange ou l'étable, voire dans le garage.

C'est cette espèce qui constitue les bandes que l'on observe facilement l'automne sur les fils le long des routes.

 

 

Bonus : le Guêpier d'Europe  

Le guêpier est presque commun à Saint-Lager-Bressac, où il trouve les falaises friables dont il a besoin pour creuser la galerie qui hébergera sa nichée.

Avec ses couleurs vives et ses acrobaties, on ne risque guère de le rater un peu partout dans la commune.

 

 

Souvent perché sur les fils, il ne les quitte que pour cueillir au vol guêpes, frelons et autres libellules, qu'il décortique avec soin avant de les apporter à ses petits.

 

 

Les nichées élevées, des groupes se constituent pour regagner leurs quartiers d'hiver en Afrique tropicale.

 

Super bonus : le Rollier d'Europe  

Il n'y a que quelques couples de rolliers en Ardèche, dont un à Saint-Lager-Bressac, sans doute attiré par les colonies de guêpiers, dont il récupère parfois un tunnel abandonné pour élever ses petits.

Lui aussi se nourrit d'insectes, avec une nette affection (pas réciproque) pour les cigales. Quand les jeunes sont autonomes, la famille peut partir, souvent dès fin août, vers le sud saharien.

 

 

Un faux air de corvidé quand il est posé et de pigeon au vol, mais la confusion est vite levée quand on a la chance d'admirer ses couleurs, roux chaud au-dessus, bleu au-dessous, bleu vif sous les ailes.

 

 

Moisson, fenaison : profiteurs et prospecteurs

La barre de coupe ou la moissonneuse sont passées, révélant à des regards aussi perçants qu'intéressés toute une piétaille qui vivait jusque là paisiblement à l'abri des tiges. C'est pain bénit pour les rapaces !

 

 

Le plus facile à observer est le Milan noir, assez grand, aussi sombre dessus que dessous, à la queue légèrement échancrée, souvent en vol au-dessus des champs.

 

 

Tout lui fait ventre : le hérisson écrasé sur le bord de la route, la nichée abandonnée trop longtemps, les mulots ou campagnols, les criquets et sauterelles... sans oublier les déchets divers.

Il nous quitte dès août pour regagner ses quartiers d'hiver au Sahel !

Plus grand, plus rare, mais observé régulièrement autour du village, le Circaète Jean le blanc, avec son dessous très blanc contrastant avec une tête et un cou sombre, est un grand spécialiste du vol stationnaire : comme suspendu à un fil, totalement immobile. De tous nos rapaces, c'est celui qui a le régime le plus spécialisé : sa proie, ce sont les reptiles. Avec un peu de chance, vous le verrez regagner son nid, un serpent à destination de son jeune dépassant du bec.

 

 

L'élevage du jeune étant assez long, les circaètes nous quittent tardivement pour l'Afrique tropicale.

 

Bonus : la Pie-grièche écorcheur

La pie-grièche n'est pas un rapace, mais elle en a les mœurs et le bec crochu. Toujours bien en vue sur un perchoir, elle fréquente assidument les secteurs peuplés d'épineux, les friches où elle recherche les insectes, tout en ne dédaignant pas un lézard ou un petit mammifère si l'occasion se présente.

 

 

Si la collecte dépasse ses besoins, elle constitue des réserves qu'elle embroche sur des barbelés ou des épineux : c'est l'origine de son nom. Il y en a quelques couples sur notre commune : ouvrez l'œil : on reconnait le mâle à son masque de cambrioleur, la femelle est plus discrète avec son plumage écailleux.

C'est une grande migratrice qui nous quitte pour le Sud ou le Sud-Est africain, ce qui explique son retour tardif, en mai.

 

Bonus : la Tourterelle des bois

Plus colorée que sa cousine, la bien connue tourterelle turque qui fréquente nos places et jardins, la tourterelle des bois est aussi bien plus farouche et discrète.

 

 

C'est la seule granivore de notre galerie : on peut voir des bandes d'adultes et de jeunes mêlés glaner dans les champs après le passage de la moissonneuse, avant de partir pour leurs quartiers d'hiver au sud du Sahara.

 

 

Super bonus : la Huppe fasciée

Peu commune, la huppe sait se faire discrète, malgré son plumage orangé zébré de blanc et de noir, son long bec courbe et sa huppe. Elle est très souvent au sol, dans l'herbe rase ou les vergers, où elle collecte vers et insectes. Son vol bas et hésitant, ses ailes arrondies blanches et noires lui donnent un air de (très gros) papillon, jusqu'à ce qu'elle se pose et disparaisse d'un coup !

 

 

Peut-être connaissez-vous son chant, un "houp houp houp" répété et portant loin.

Elle nous quitte discrètement pour hiverner dans le sud de l'Espagne ou les pays du Maghreb.

 

Un inconnu célèbre : le Coucou gris  

Chacun connait son chant, mais qui a déjà vu le coucou ?

 

 

De par son mode de reproduction, le parasitisme, le coucou est condamné à la discrétion : la femelle se dissimule pour repérer les allées et venues de petits passereaux insectivores afin de repérer un nid déjà garni d'œufs ; elle en avalera un avant de le remplacer par un des siens. Les parents adoptifs auront ensuite la lourde charge d'élever un jeune bien plus grand qu'eux, et franchement vorace.

N'ayant pas de nichée à élever, les adultes migrent dès fin juillet, les jeunes les imiteront quelques semaines plus tard et feront donc seuls le voyage vers le sud du Sahara !

 

Pour en savoir plus :

DUROURE, Nicolas. Du Rhône au Mont Mézenc : les rapaces d'Ardèche. Joyeuse : La Calade, 2021 135 p.

www.faune-ardeche.org - au jour le jour, les observations ardéchoises de mammifères, d'oiseaux, d'insectes...

 

Texte : Yves LIMOUSIN.
Photographies : Sylvain ASCARI, Jean-Luc PEYRON et Patrick PFEIFFER

 

Bulletin municipal décembre 2022

 

  

 

 

 

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