de langue vaudoise |
Les Vaudois
ont un langage savoureux. |
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Ce matin-là, mécol, le taguenet, j'avais peu d'acouet, j'étais tout moindre, mais après avoir enfilé mon pantet, je m'emmode. |
Ce matin-là, moi-même, le simplet, j'avais peu d'énergie, j'étais tout affaibli, mais après avoir enfilé mon pantalon, je me mets en route. |
Je vais d'un
pas quelque peu vigousse retrouver ma bouébe pour la
cocoler, oui, car je fréquente ! |
Je vais d'un
pas quelque peu énergique retrouver ma blonde pour la
dorloter, oui, car je courtise ! |
On avait
grebolé toute la nuit, car il avait fait une de ces
cramines à te flanquer la grulette. |
On avait
grelotté toute la nuit, car il avait fait un de ces
froids à te flanquer le tremblement. |
Heureusement que j'avais une panosse pour essuyer la goille, il fallait éviter qu'un taborniau ou une bedoume, dont les quinquets étaient encore tout collés, ne viennent s'encoubler dans ce patrigot et cupesser tout à côté dans le ruclon qui sentait encore le brûlon, souvenir d'un feu qui couvait encore depuis la veille au soir. |
Heureusement que j'avais une serpillère pour essuyer la flaque, il fallait éviter qu'un maladroit ou une idiote, dont les oreilles étaient encore tout collées, ne viennent s'empêtrer dans ce désordre et culbuter tout à côté dans la poubelle qui sentait encore le brûlé, souvenir d'un feu qui couvait encore depuis la veille au soir. |
Avec ma
gationne, nous décidâmes de nous ganguiller au
fin coutset d'un mamelon des environs. Ma minçolette
était gringe, un peu piorne, elle pétouillait
car elle avait la pétoche. |
Avec ma
chérie, nous décidâmes de grimper au
sommet d'un mamelon des environs. Ma petite chérie
était de mauvaise humeur, se plaignait beaucoup, elle
traînait car elle avait peur. |
Aussi,
après avoir refermé un clédar (il faut
penser aux modzons ruminant dans le pré ! ), nous
nous arrêtâmes pour souffler un peu dans le
cagnard, une espèce de mayen dont le toit
était recouvert de tavillons. |
Aussi,
après avoir refermé une porte de clôture
(il faut penser aux génisses ruminant dans le
pré ! ), nous nous arretâmes pour souffler un
peu dans le chalet, une espèce de chalet
dalpage dont le toit était recouvert de
bardeaux. |
Loin de nous
l'idée de foutimasser, de miquemaquer, ni même,
je le jure, de potringuer. Non ! notre voeu le plus cher
était de s'accorder un clopet réparateur. |
Loin de nous l'idée
de fouiller, de chercher des histoires, ni même , je
le jure, d'aller de gauche et de droite. Non ! notre voeu le
plus cher était de s'accorder un petit sommeil
réparateur. |
Tout
regaillardis, nous retournâmes au village... Mais
quelles sont ces bramées, ces siclées ?
D'où ce baccanal pouvait-il provenir ? |
Tout
ragaillardis, nous retournâmes au village... Mais
quels sont ces cris, ces hurlements ? D'où ce vacarme
pouvait-il provenir ? |
Lors d'une rioule durant laquelle certains clients avaient trop sacrifié à Bacchus, pintoillé et abusé de la topette, deux toyotzes, de vraies chenoilles, s'étaient lancé des fions puis donné des agnafes. Nous avions rarement vu pareille astiquée! Ces deux cradzets s'étaient trifougnés à tel point que les deux gniolus avaient le pif tout maillé, tout de bizingue. Nous en étions tout remués. |
Lors d'une fête durant laquelle certains clients avaient trop sacrifié à Bacchus, trop bu et abusé de la bouteille, deux idiots, de vraies canailles, s'étaient lancé des injures puis donné des coups. Nous avions rarement vu pareille bagarre ! Ces deux minables s'étaient empoignés à tel point que les deux gaillards avaient le nez tout tordu, tout de travers. Nous en étions tout remués. |
Vous
comprendrez qu'après avoir constaté les
dégats de cette passe de lutte, ma minçolette
et moi, nous avions besoin de nous requinquer. |
Vous
comprendrez qu'après avoir constaté les
dégats de cette passe de lutte, ma petite
chérie et moi, nous avions besoin de nous
réconforter. |
Cette grande
berclure, une vraie pedze, paraît-il, selon les gens
du village, a servi aux deux affamés que nous
étions tout ce qu'il fallait pour nous rapicoler. |
Cette grande
bringue, un vrai pot de colle, paraît-il, selon les
gens du village, a servi aux deux affamés que nous
étions tout ce qu'il fallait pour nous restaurer. |
c'est bonnard ! |
La Suisse est constituée de 26 cantons, dont les habitants parlent, selon les régions, quatre langues officielles : l'allemand, l'italien, le romanche et le français... Un français émaillé de savoureuses expressions bien de chez eux Le suisse romand est parlé en Romandie, c'est-à-dire dans les cantons francophones du pays, en particulier ceux de Genève, Vaud, Neuchâtel, Fribourg et Valais, les autres parlant allemand. Le vocabulaire romand comporte des mots très spécifiques à la région. Par exemple, qu'est-ce qu'un foehn ? C'est un sèche-cheveux ! Quand on va dormir, on dit qu'on va au nô-nô, et avoir le va-va, c'est ne pas tenir en place. C'est bonnard (sympa), non ? Un vrai régal, ces expressions ! Mais, comprenez-vous cette petite conversation ? |
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Le natel sonne : |
Le
téléphone portable sonne : |
On en
redemande !
tiré de "Curiosités de la langue française", par Claire Leroy et Jean-Michel Maman, aux Editions ESI - octobre 2010 |
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