|
Jean
Pérot Au moment de son arrestation, il est
domicilié rue de Metz, devenue rue Maurice-Thorez, à
Homécourt (Meurthe-et-Moselle - 54). Il a 20 ans et est
célibataire. Homécourt - lusine
derrière le centre-ville Le 31 janvier 1942,
parallèlement à son rapport au préfet de
Meurthe-et-Moselle signalant une distribution de tracts communistes
à Auboué et Homécourt dans la nuit du 29 au 30
janvier, le sous-préfet de Briey propose linternement au
centre de séjour surveillé dÉcrouves de
Jean Pérot, "réputé pour ses sentiments
communistes". Le
sabotage du transformateur électrique
dAuboué, dans la nuit du 4 au 5 février
1942, se situe dans la période où Otto Von
Stülpnagel sanctionne les attentats par des avis
annonçant des fusillades dotages,
accompagnées de déportations de
représailles. Le
sabotage a demandé trois réunions
préparatoires. La première sest tenue
à Auboué, en décembre 1941, dans le
café de Joseph Schneider, qui sera
déporté à Auschwitz, le 6 juillet 1942.
La seconde réunion a lieu en janvier 1942 et la
troisième le 2 février, deux jours avant
lopération. Un groupe
daction, composé Giovanni Pacci, Maurice Henry
et Narcisse Ippolito, vide les containers dhuile du
transformateur, servant à conduire
lélectricité. Hitler
ordonne que 20 otages soient fusillés. Otto von
Stülpnagel reporte d'un mois leur exécution, le
temps de retrouver les vrais responsables. Cest ce
quannonce lavis du 24 février,
signé par le Commandant de la Région militaire
C du Nord-est de la France dont le siège est à
Dijon. Au cas
où les coupables ne seraient pas arrêtés
jusqu'au 10 mars 1942, 20 communistes seront fusillés
en représailles et dans le but d'empêcher le
retour de tels crimes. Les
arrestations commencent dès le lendemain du sabotage
: par vagues successives, du 5 au 7 février, puis
entre le 20 et le 22, et au début de mars. Elles
touchent principalement des mineurs et des ouvriers de la
métallurgie, des militants connus de la CGT,
communistes pour la plupart. Mais loccupant ne fait
pas de détail. Pour lui, militants de la CGT et
communistes sont synonymes. Ce qui
nest pourtant pas le cas dArsène
Dautreaux, socialiste et cégétiste.
Secrétaire du syndicat confédéré
des métaux en 1935, vice-président de la
section de Briey de la ligue des Droits de l'Homme, il avait
participé à la constitution des syndicats CGT
de la division d'Auboué, de la Solpa à
Homécourt et en 1936, à celle du syndicat du
Bâtiment d'Homécourt et de ses environs. Il
était en 1937 le trésorier de l'union locale
CGT de Joeuf-Homécourt. Il est arrêté le
20 février 1942, et déporté dans le
convoi du 6 juillet 1942. A la
suite des interventions de l'ambassadeur d'Italie, du
gouvernement français et de Speer, ministre allemand
de l'Armement qui redoute les conséquences
prévisibles des exécutions dotages sur
la production du bassin minier de Briey, Hitler accepte le 2
avril 1942, de renoncer aux fusillades. Les
auteurs ont été retrouvés et
arrêtés en mai et juin. 16 dentre eux
sont jugés par un tribunal militaire allemand,
condamnés à mort et fusillés le 29
juillet 1942 à la Malpierre. Les
otages destinés à être
déportés sont emprisonnés à la
prison Charles III de Nancy, puis internés le 24
février au camp dEcrouves, avant
dêtre transférés à
Compiègne au début le 2 mars
1942. Claudine
Cardon-Hamet (extrait de la conférence
organisée par la CGT et le PCF de la vallée de
lOrne, à Homécourt le 5 juillet
1997) Le 5 mars, il est parmi les 39
détenus transférés au camp allemand de Royallieu
à Compiègne (Oise), administré et gardé
par la Wehrmacht. Le 6 juillet 1942, à
laube, les détenus sont conduits sous escorte allemande
à la gare de Compiègne et entassés dans des
wagons de marchandises. Le train, appelé "convoi des 45000",
part une fois les portes verrouillées, à 9h30. Le
voyage dure deux jours et demi. Nétant pas
ravitaillés en eau, les déportés souffrent
principalement de la soif. les deux wagons à bestiaux
du Mémorial de Margny-les-Compiègne Le 8 juillet 1942, Jean Pérot
est enregistré au camp souche dAuschwitz sous le
numéro 46255. Sources et liens :
Il est aide-monteur à lusine sidérurgique
dHomécourt, les Aciéries de la Marine.
Cest un "jeune catholique, très sportif et qui
chantait magnifiquement", selon Charles Dallavalle, ouvrier
sidérurgiste aux usines dHomécout avant guerre et
Résistant.
Pendant la guerre civile espagnole, Jean Pérot participe aux
collectes de solidarité avec la population du secteur
républicain.
Il est engagé dans la Résistance. Il est le chef d'un
groupe O.S. du PCF. Charles Dallavalle mentionne quil est son
chef de groupe.
Le 7 février 1942, Jean Pérot est arrêté
comme otage à la suite du sabotage du transformateur
dAuboué, le même jour qu'Amédéo
Cavalli. Cette action de résistance déclencha une
vague darrestations dans le département : 70, dont
plusieurs dizaines de futurs 45000.
Ces résistants sont couverts par un groupe de
protection formé de Franco Foriani, Henri Koziol,
Gino Parentelli, et dun résistant venu de Paris
(qui nétait pas Pierre Georges, le futur
colonel Fabien, contrairement à ce qui a
été écrit à la
Libération). Entre minuit et une heure du matin, de
grands éclairs sillonnent le ciel au moment où
se produit le court-circuit : lusine et la ville
dAuboué et 17 mines de fer du bassin de Briey
sont plongées dans le noir. La panne dure plusieurs
jours.
Un document interne de ladministration militaire
mentionne la déportation à l'Est de 50 autres
personnes.
Entre fin avril et fin juin 1942, il est sélectionné
avec plus dun millier dotages désignés
comme communistes et une cinquantaine dotages
désignés comme juifs, dont la déportation a fait
partie des mesures de représailles allemandes destinées
à combattre, en France, les "judéo-bolcheviks"
responsables, aux yeux de Hitler, des actions armées
organisées par le parti communiste clandestin contre des
officiers et des soldats de la Wehrmacht, à partir
daoût 1941.
installés sur une voie de la gare de marchandise
doù sont partis les convois de
déportation
Les SS ont détruit la plupart des archives du KL Auschwitz. Sa
photo dimmatriculation na pas été
retrouvée.
Il meurt à Auschwitz le 30 octobre 1942, daprès
les registres du camp. Il a 21 ans.
Son nom est inscrit sur le Monument aux morts dHomécourt
(avec la date erronée "6-05-1944").
Des treize déportés 45000 de la commune,
seul l'un d'eux est revenu.