1829
- "Début de travaux d'exploitation des affleurements de
houille" au Grand Moloy.
1831 - Concession de houille
de 922 ha accordée le 4 avril à la
Société des Houillères du Grand Moloy. M. MAITRE
Joseph, à VILLETTE, possède le
haut-fourneau.
1849 - M. QUEULAIN Albert,
banquier à CAMBRAI, rachète le siège et la
concession des houillères du Grand Moloy.
1850 - La couche
supérieure, présentant une épaisseur de 1 m 30
à 1 m 50, est l'objet des travaux les plus
développés.
1856 - Dans la description des
communes, nous trouvons "Mine de Houille - 120 ouvriers - plus de 40
chevaux et deux machines à vapeur".
1862 - De 1849 à 1862,
M. QUEULAIN est à l'origine de constructions nouvelles -
maisons - à proximité des Puits Barbottes, Grand Moloy,
de la Butte et Saint Georges.
1864 - Un sondage dit "de
St-Léger", poussé à 365 m, près de la
station St-Léger-Sully, n'a rencontré que grès
et "poudingues" (conglomérat de cailloux et de ciment
naturel).
1867 - Le 26 octobre,
inauguration de la voie ferrée Autun-Epinac. Dans son
discours, Eugène SCHNEIDER magnifie "l'industrie naissante
et si intéressante des schistes, des houillères et des
verreries appelées au plus bel avenir".
"Le jour que le premier train est passé, les gamins se sont
précipités dès la sortie de l'école pour
grimper au chemin "des Chapelles". Ils ont vu au loin comme une
"grosse coche" qui fumait de partout et trois ou quatre
wagons..."
1869 - "La multiplication
des cabarets, leur peu de surveillance, est venue augmenter le mal.
Dieu veuille qu'il s'arrête." (Abbé
JARLOT)
1895 - Décret du 5 mars
accordant une concession de houille d'une superficie de 475ha 79a
à M. LAROUE Claudius, "exploitations très primitives
ne permettant d'enlever qu'une partie du gisement"
Et M. LAROUE "ne glanant dans ses puits que quelques piliers
laissés sur place par les utilisateurs
précédents" (au puits des Barbottes, il y avait eu
huit hommes noyés).
1914 - En janvier, un jugement
décrit l'état de la mine vendue par M. Claudius LAROUE
et dame Léontine MARTENOT, son épouse, à MM.
GUIROUVET père et fils. Les acquéreurs ont fait de
mauvaises affaires, ont recherché le charbon dans de mauvaises
conditions. La vente est "résolue", c'est à dire
annulée.
Les puits exploités avaient pourtant rencontré des
couches dont la puissance atteignait parfois 2 m dont 0,75 m de bon
charbon.
1919 - Le 11 décembre,
après maints déboires, M. Claudius LAROUE revend la
concession des mines à la Société des
Houillères et Chemins de fer d'Epinac (HCE) avec
l'agrément du Ministère de l'Armement et des
Fabrications de Guerre.
Une descenderie a été faite avant la guerre et servait
d'aération. Elle s'appelait la "GUIROUVET'", du nom de ses
créateurs. Des prisonniers allemands ont ensuite
travaillé à l'installation de la descenderie "BLIGNY"
puis plus bas dans les champs la "LAMBEAS" du nom de
l'ingénieur. De cet endroit, on a extrait du charbon jusqu'en
1930.
"Quand j'étais gamin, ma mère tenait un café
au Petit Moloy. Elle m'envoyait alors porter la musette et le panier
plein de vin rouge (huit ou neuf litres) aux mineurs de la
descenderie "BLIGNY". Il fallait se cacher du surveillant et... de
l'autre café !"
1920-1925 - Une
coopérative "L'Alliance des Travailleurs" est
créée près du Puits de la Butte. Elle est tenue
par Mme Anna FLAGEY.
les mines de Saint
Léger "les Fourneaux"
1928-1930 - Mise en service du
Puits des Fourneaux d'une profondeur de 130 m. Un ventilateur est
installé sur la "GUIROUVET" et aspire toutes les
fumées. Cette descenderie correspond avec toutes les galeries
en exploitation et sert d'issue de secours. Grâce à
cette installation et aussi au peu de profondeur des travaux, les
mineurs ne souffrent pas de la chaleur.
"Les rats bouffaient les musettes, alors on mettait le
casse-croûte dans une boîte en fer..."
1929 - Extrait du journal "le
Travailleur de Saône et Loire d'octobre 1929, sous le titre
"Les mineurs et les vacances payées" :
"Or, plus que jamais, les travailleurs du sous-sol - que l'on
nomme les héros de l'obscurité, mais pour lesquels on
ne veut rien faire - ont besoin de repos payés, non pas pour
aller séjourner sur une plage de luxe, mais pour leur
permettre de se reposer et de régénérer leur
santé altérée par des efforts exténuants
et prolongés à des centaines de mètres de
profondeur, exposés continuellement à une multitude
d'accidents de toutes sortes."
1943 - La SMSB
(Société Minière des Schistes Bitumeux)
rachète Le Moloy pour alimenter les chaudières à
schistes.
1950 - Le 18 mars, la SMSB
ferme la mine du Moloy, ayant trouvé le moyen de brûler
les "fines de schistes" à la place du charbon.
1966 - Le 28 février,
les Charbonnages de France ferment VEUVROTIES.
Certes, il reste du charbon (et du bon, vous diront les anciens) mais
les conditions de son exploitation sont-elles rentables ?
Le bassin houiller d'EPINAC a bel et bien disparu des livres de
géologie et de géographie !
les mines de Saint
Léger "les Fourneaux"
La mine du Moloy était
située sur la route de St-Léger à Bouton. On
peut encore facilement découvrir le chevalement marqué
RCB, toujours existant.
Elle était propriété des Houillères et
Chemins de Fers d'Epinac, elle fut ensuite rachetée par la
Société Minière des Schistes Bitumineux.
Son puits d'extraction de houille "Les Fourneaux", profond de 130 m,
était exploité par un système de galeries. Ce
site employait 120 personnes environ.
Il y eut plusieurs autres lieux
d'extraction comme la descenderie du grand Moloy.
Tout d'abord, propriété de "QUEULAIN" avant
d'appartenir à M. LAROUE, la concession fut reprise par les
HCE qui réexploitèrent une nouvelle descenderie et
firent là jonction avec le puits du Moloy.
"Souvent
méconnues, les monnaies de nécessité
sont cependant chargées d'histoire. Elles furent
utilisées durant des périodes troublées
où se fit ressentir une pénurie de monnaie due
à la thésaurisation ou aux troubles, guerres
notamment.
La première de ces périodes commença
dès la Révolution. Ce sont alors les
frères Monneron, députés à
l'Assemblée Nationale et financiers, qui les premiers
eurent l'idée de faire frapper des médailles
métalliques sous forme de "médailles à
échanger" ou de "remboursable contre des assignats"
pour pallier à la pénurie. Ils furent
rapidement suivis dans cette voie jusqu'à un
décret de l'Assemblée Constituante du 27
août 1792 prescrivant leur retrait, suivi d'un
décret du 3 septembre 1792 précisant que des
peines de 15 années de fer seraient applicables aux
contrevenants, ce qui signa l'arrêt de mort de ces
médailles métalliques.
Mines de
Houille du Grand Moloy - Albert Queulain
Non datée - Laiton rond - 24 mm
La seconde période
débuta après la première guerre
mondiale et s'étendit sur quelques années
durant lesquelles des milliers, voire des dizaines de
milliers de monnaies différentes furent
frappées (13 000 sont recensées
actuellement).
Il existe des monnaies de nécessité d'autres
époques, mais elles sont beaucoup plus rares."
Source :
http://membres.lycos.fr/necessitesr/
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Un ancien bâtiment de
l'époque existe encore aujourd'hui, c'est "la forge anglaise"
qui servait d'atelier d'entretien pour l'ensemble des installations.
A l'entrée de la rue de la mine, se trouvait l'écurie
des mulets destinés à tirer les chariots de houille
dans les galeries.
Il y avait danger de laisser un paquet de tabac dans une veste, le
mulet broutait le tabac et la poche avec !
Ce bâtiment comportait également un logement de
surveillant. A mi-chemin entre l'écurie et le carreau de la
mine, se situait la maison du chef mineur.
Un aspect curieux est bien celui de la baraque en bois des femmes :
comme douche, elles se lavent dans une "jarle" en bois au milieu du
bâtiment. Bien sûr, quelques vicieux essayent de percer
des trous "pour se rincer l'oeil".
Après la fermeture des mines d'Epinac en 1943, de nombreux
ouvriers furent mutés à Moloy, ils se
déplaçaient par la "Micheline" et se rendaient sur les
puits à pied depuis la gare !
Peu à peu, les affaires périclitaient et ce fut la
fermeture en 1950, date à laquelle le puits fut
remblayé.
les mines de Saint
Léger "les Fourneaux"
"Ma mère a travaillé
pendant 24 ans à la mine. Avec la mère G, elles
lançaient les wagonnets depuis la sortie du puits pour le
triage. C'était dur mais elles prenaient de bons fous
rires.
Une fois, c'était un dimanche, ma mère travaillait, il
fallait garder la poudrière, je crois. Je lui ai porté
sa marande à la mine en coupant par le moulin, vous savez.
Eh bien, je ne l'ai pas reconnue tellement elle était
noire.
Je me disais : "Cest pas possible, c'est pas ma mère."
Toutes les femmes se lavaient là bas après le travail
dans un grand baquet de bois.
Puis, par la suite, l'eau arrivait chauffée dans un
réservoir, par un tuyau percé de cinq ou six trous qui
servait de douche..."
"J'étais trieuse à
la mine de Moloy pendant huit ans de 1942 à 1950, date de
fermeture.
Nous étions une quinzaine de femmes, on faisait deux postes.
C'était un travail rude mais on rigolait bien aussi. On avait
une hachette pour séparer le bloc de charbon de la roche sur
le tapis roulant...
Parfois, l'après-midi, quand les hommes boisaient, nous, on
filait jusqu'au moulin cueillir des prunelles. Le surveillant
n'était pas très content, on se faisait rabrouer. Une
fois, pendant la guerre, on avait rencontré un groupe de la
milice. On n'avait pas de laissez-passer. On a cru qu'ils allaient
nous embarquer. L'hiver, il faisait froid, on avait les cuisses
toutes gercées. On mettait de la braise dans nos sabots pour
se réchauffer."
Marie-Jeanne
Extrait
de "Le Chemin de Mémoire"