a ulture et l'levage

 

 

Le XIXe siècle verra une profonde mutation, lente.
Les biens d'église, encore immenses, sont vendus comme biens nationaux, les acquéreurs tiennent à améliorer leur rendement.
Ces efforts se concrétisent par une réflexion très approfondie de la Société d'Agriculture : elle critique d'abord le partage des biens communaux, I'élevage des chèvres, le déboisement des montagnes, la prolifération des moulins sur les cours d'eau.
Elle encourage le chaulage, l'abandon des assolements longs.

 

 

Elle préconise le cadastre général, la création et l'entretien des chemins vicinaux, la liberté individuelle de clore son héritage, la liberté intérieure du commerce des grains, des travaux pour éviter les inondations et faciliter I'irrigation.
L'essor de I'élevage par une sélection rigoureuse lui paraît prometteur.
Toutes ces vues sont peu à peu devenues réalité.
Certaines étaient prophétiques : I'agriculture de I'Autunois a tiré grand profit du chemin de fer, le bétail était rendu à Paris en douze heures.
L'ouverture vers la vallée de la Dheune, par Etang ou Epinac, permettait d'amener la chaux à bon compte.

Les Chemins de fer ont ainsi joué un rôle considérable dans l'évolution du pays Autunois.
L'une des premières lignes françaises joignait Epinac à Pont d'Ouche pour conduire la houille à Dijon puis Paris.
Les maisonnettes des passages à niveau comme les cités ouvvrières ont donné I'exemple pour I'amélioration de I'habitat.

Les petites propriétés exploitent de 5 à 20 ha : elles sont nombreuses, surtout vers Lucenay, Epinac. Le métayage est le mode ordinaire d'exploitation.

Le visage des campagnes s'est modifié sur deux siècles.

Une phase caractéristique de l'évolution au voisinage d'Autun, Epinac, Le Creusot, est liée au développement industriel.
Mais il ne faut pas oubIier que dans certaines métairies, un ou plusieurs hommes allaient travailler à la mine ou à I'usine.
Les mentalités, l'économie rurale ne sont pas restées indifférentes à un certain progrès : faucheuses, moissonneuses, tarares, ont gagné un temps considérable et bien des efforts.
Battre au fléau, c'était de deux heures du matin au lever du jour, jusqu'à l'Avent, pour ne pas perdre la journée de travail.
La machine le fait en quelques heures.
Désormais, pour toute exploitation agricole, aux locaux en dur et bien définis, succéderont les hangars adaptables, volumes à tout faire.

Désormais se réalise le voeu ancien :

"Mais ô qu'heureuse est la vie
Qui en l'extrême saison
De tel souci n'est suivi
Qui peut encore sans envie
Vieillir dedans sa maison."

En 1850, la commune d'une superficie de 2126 ha, comprend :

  • 688 ha de prés et pâtures
  • 1200 ha de terres labourables
  • 77 ha de vignes

L'ensemble est très morcelé.
Tous les foyers possèdent ou exploitent un bout le terre et de vigne.

Les plus belles fermes sont les anciennes seigneuries, tant par la qualité de la terre que la surface... Les seigneurs savaient où s'implanter !
Les fermiers sauront aussi les faire valoir.

A Rigny, M. Jean Moreau est marchand-fermier en l'an II de la RépubIique.
Il devient propriétaire au bourg et est appelé "Baron".
A Lally, M. Léon Gevrey reçoit un superbe taureau de bronze le 9 août 1903 pour le "1er Prix d'ensemble des bestiaux'' au concours d'Epinac.
M. Simon Gevrey, son frère, fermier à Rigny, obtient la même récompense en 1908.

Les éleveurs faisant Ia reproduction vont en groupe par le train acheter les taureaux au concours de Nevers.
C'est l'occasion de faire un peu la foire !...
Ils les font ramener par wagon-bétail.

Chaque ferme emploie au moins un commis et il n'est pas rare d'avoir une bonne.
L'engagement d'un commis s'appelle "la louée'' : chaque année, à la foire de la St Ladre, des jeunes gens viennent offrir leurs services.
Suivant le caractère du patron, ils resteront ou iront voir ailleurs... 

Extrait de "Le Chemin de Mémoire"