(1883-1955) Maurice Utrillo peint par sa mère, Suzanne Valadon, en 1925 |
Maurice
Utrillo Quand, en 1919, on vendit la
collection d'Octave Mirbeau (écrivain, jadis défenseur
de Gauguin et un des premiers à s'intéresser à
Utrillo, mort en 1917), les tableaux d'Utrillo se vendirent à
des milliers de francs, et depuis les prix ne cessèrent de
monter. Cela permit à Utrillo, dégoûté de
la rue, de peindre "d'après" cartes postales sans que sa
peinture y perde excessivement en valeur pourvu qu'il ait un verre
à portée de la main. Utrillo est le plus grand peintre
montmartrois et le nombre de "faux Utrillo" est incroyable, d'autant
que sa production est parfois autofaussaire...
Vers quatre ou cinq
heures, Utrillo semblait se réveiller et
commençait à aller et venir dans la maison,
essayant d'obtenir un verre de vin à l'office. Lucie
le rejoignait et l'invitait à se mettre au travail.
Alors, on entendait à travers les cloisons la voix
éraillée du malheureux : Finalement, vers sept ou
huit heures, le marchand s'impatientait et montait à
l'atelier, où Utrillo palette en main, recopiait avec
ennui la photo d'une de ses anciennes toiles, fixée
sur son chevalet par deux punaises. En bougonnant, Utrillo
achevait des maisons blanches disparues depuis vingt
ans. Pétridès,
alors, saisissait du bout des doigts la toile toute
fraîche, allait la porter dans le coffre de sa voiture
et remettait les quatre-vingt mille francs à Lucie.
La comédie était terminée, pour une
semaine." Utrillo meurt en 1955, à 72
ans, bien plus tard qu'il l'y semblait être
prédestiné. Maurice Utrillo -
Château de St Lager Brouilly (1925) Maurice Utrillo -
Château de St Lager Brouilly Georges
Pomerey carte menu vierge
Pasquier-Desvignes Sources :
En dépit des belles relations de sa mère, le jeune
Maurice, fils illégitime d'un bohème qui était
poète, peintre, chanteur mais surtout ivrogne, aurait pu mal
tourner. Heureusement, sa mère réussit à lui
enseigner la peinture, qui restera toujours sa seule thérapie
jusqu'à sa mort.
"Sans elle, il eut sombré tragiquement dans
l'abîme." (Francis Carcot, La légende et la vie
d'Utrillo, Grasset, 1928)
Paul Carrière raconte :
- Il m'emmerde ! Il me fait ch... !
- Ça c'est pour moi, faisait Pétridès
radieux, carré dans son fauteuil.
- Maître, maître, faisait le Chypriote,
dépêchons-nous...
- Les murs, ordonnait Pétridès.
Le peintre étalait quelques couches de
céruse.
- Les volets...
Il rajoutait des traits horizontaux.
- La signature, maintenant...
Ça c'était le plus long... Avec effort,
l'artiste calligraphiait : Maurice Utrillo V.
Mais le château disposait d'une cave
voûtée de stockage avec foudres et cuves de
bois, en bon état, dans l'ancien fossé nord,
recouvert d'une terrasse, qui prenait l'eau et qu'il faudra
rapidement abriter d'un long appentis adossé au mur
extérieur. Première urgence qui sera vite
réalisée.
Les restaurations indispensables l'ont sauvé de la
ruine complète.
Les communs qui étaient en moins mauvais état,
et les vignes ont été achetés par Mrs
Dubure et Deverchère, qui ont modifié les
ouvertures, refait les toits. Celui petite tour ronde s'est
effondré pendant les travaux. Il a fallu construire
un nouveau toit, plus pointu.
"Paroles de St-Lageois / En Beaujolais de 1940 à
1970"
à l'effigie du château de
Saint-Lager