rotectrice

du

eaujolais  

 

La chapelle de Brouilly  

Détachée des Monts du Beaujolais, la Montagne de Brouilly (altitude : 480 m), d'origine volcanique, domine toute la région.
Observatoire naturel, ce haut lieu servit probablement, dès la plus haute antiquité, aux cultes païens et aux druides, avant d'être christianisé.
Au Moyen-Age, une statue de la Sainte Vierge fut érigée sur l'emplacement d'une croix en ruines. Des archives de Saint-Lager contenaient un testament de cette époque qui léguait des Livres de cire à faire brûler en l'honneur de la Vierge de la Montagne :
"Au cœur du Beaujolais, la Vierge au raisin paraît être une sentinelle avancée, placée là pour détourner la gelée, la grêle et les fléaux de toutes sortes qui s'acharnent contre la vigne, raison d'être du pays
."

 

 

à l'intérieur de la chapelle

 

Origine de la chapelle

Or, en 1850-1852, l'oïdium atteint les vignes du Beaujolais :
"Au milieu de ces circonstances fâcheuses que les moyens humains ne peuvent conjurer, la pensée s'est reportée sur la Providence."

Le voisinage du Curé d'Ars, et les miracles dont on parlait, orientaient les esprits sur la puissance de la prière.
"La pensée d'élever un monument à la Vierge sur Brouilly est venue de Charentay, où la vigne était particulièrement atteinte.
Le temps et ses vicissitudes n'avaient pas épargné la statue de la Madone.
Le désir du rétablissement de signes religieux sur le sommet de Brouilly s'est donc manifesté sous l'empire d'un pieux élan. Mais on veut que le nouveau monument puisse braver les ravages du temps, qu'il devienne le centre et le foyer d'un pèlerinage pour la contrée.
On veut placer les campagnes atteintes par le fléau sous la protection spéciale de la Mère de Dieu, et bâtir sur cette cime un petit sanctuaire à elle consacré, et portant sa sainte Image."

 

 

à l'intérieur de la chapelle

 

Premier Comité

Le 4 novembre 1853, une commission composée de délégués de toutes les paroisses du Beaujolais fut chargée de sa réalisation. Elle nomma un Comité, et des quêteurs.

 

 

 

Construction de la chapelle

Un chemin fut tracé. Les plans furent faits par Monsieur Desjardins, architecte à Lyon :
"Le lundi 16 octobre 1854, à 9 h du matin, a été célébrée la pose de la première pierre. La cérémonie religieuse honorée de l'approbation de Monseigneur le Cardinal de Bonald, a eu lieu par un temps magnifique, en présence d'un nombreux clergé, de Monsieur le sous-préfet de Villefranche, et d'une foule de notables, propriétaires, vignerons, et cultivateurs accourus de toutes les parties de la contrée.
Au même instant, il a été admirable d'entendre toute cette assistance entonner d'une voix ferme le Magnificat, qui a couronné les chants religieux montant vers le ciel."
Le coût total de la chapelle fut de 30 000 francs.

 

 

Inauguration de la chapelle

Présidée par Monseigneur Lacroix d'Azolette, Archevêque d'Auch, elle eut lieu le mardi 8 septembre 1857 (Fête de la Nativité de la Sainte Vierge) "au milieu d'une foule mouvante et recueillie venant là reconnaître que la meilleure sauvegarde de ses coteaux menacés, c'était celle dont l'image brille sur la montagne comme une promesse permanente de protection et d'amour."

Donc, chaque année depuis 1857, le 8 septembre, selon le vœu de leurs ancêtres, les vignerons se rendent en pèlerinage à la chapelle pour implorer la protection de la Vierge au Raisin et témoigner de leur confiance en son intercession.
Monsieur le Curé de Saint-Lager est le Chapelain de Brouilly et le Gardien de la tradition.
Le temps et les intempéries n'ont pas épargné la chapelle. Des commissions, comme à l'origine, furent nommées en temps opportun pour faire exécuter les travaux nécessaires.
Ce fut le cas en 1898, en 1922, en 1934 et en 1963. Les fonds furent recueillis au moyen de quêtes et de souscriptions identiques à celles de 1852.

En 1963, une nouvelle route touristique permet d'accéder facilement au sommet de la colline où des parcs à voitures sont aménagés.
Depuis 1984, les Amis de Brouilly ont fait procéder à l'installation de l'éclairage extérieur, pour que la chapelle brille à la tombée de la nuit.

 

 

bas-relief de l'autel de la chapelle
Le vigneron de gauche tient une banderole sur laquelle on peut lire : "A Marie contre l'oïdium".
Le vigneron de droite offre la chapelle à la Vierge.

 

La chapelle a sa façade vers l'Orient et son choeur vers l'Occident, la perspective du site ayant exigé cette exposition.
L'édifice a 7 m de large, 17 m de long et sa hauteur est de 12 m, outre l'élévation du piedestal et de la niche supérieure qui abrite la statue de la Vierge.
Il comprend 11 croisées et autant de contreforts extérieurs, le tout en pierres taillées dites de Saint-Martin. Le style ogival qui domine et les contreforts solides qui le soutiennent lui donnent un aspect du Moyen-Âge, sévère et religieux.
Pour ne laisser aucune prise aux vents et aux orages très fréquents, une corniche de pierres de taille liées et attachées ensemble par des crampons recouvre le sommet des murs. La toiture est enchâssée dans cette corniche et la couverture de zinc est solidement fixée au bois.

Nota : les textes "entre guillemets" proviennent de documents anciens.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

8 septembre 1924 - pour un agrandissement, cliquez sur l'image

 

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pélerinage du 8 septembre 1928

 

pélerinage du 8 septembre 1930 - la montée des pèlerins

 

 

pélerinage du 8 septembre - messe extérieure
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Le Mont Brouilly  

Nous sommes au sommet du Mont Brouilly, au pied de la chapelle et de sa Vierge, juste devant la table d'orientation.
A 483 m d'altitude, on domine toute la vallée de la Saône. A votre gauche, Cerclé, et Belleville, puis Montmerle, et derrière les Monts du Bugey. En déplaçant votre regard vers la droite, vous devinez Lyon et Saint-Etienne et, avec un peu de chance, vous pourrez même apercevoir le Mont-Blanc.
Et plus près de nous, vous voyez ces maisons au milieu des vignes ? C'est typique ici : les vignerons ont construit leur logis au bout de leur parcelle, et non pas dans le village ; ils voulaient avoir la vigne devant la fenêtre !

Pour eux, le Mont Brouilly est un lieu très symbolique, qui a pris une dimension particulière au XIXe siècle, même si dès le Moyen-Age une statue de la Vierge est érigée à son sommet, sans doute appelée "la Vierge-aux-Raisins".
En 1850, le vignoble est ravagé par l'oïdium, un champignon, qui détruit les pieds de vignes. Les hommes font alors voeu d'ériger un édifice religieux s'ils trouvent une solution.
Le remède s'appellera le soufre, et la chapelle, dont la 1re pierre est posée en 1854, sera inaugurée le 8 septembre 1857, fête de la Nativité de la Vierge Marie. Le chapelain est le curé de Saint-Lager. La chapelle est dédiée à Notre-Dame-des-Raisins, avec ces dédicaces "à Marie protectrice du Beaujolais" et "à Marie contre l’oïdium". Depuis, un pèlerinage est organisé chaque année à cette date. Cette chapelle connaîtra plusieurs réfections en 1898, 1922, 1934, 1963.

Alain Michaud, des Amis de Brouilly : "Je me souviens, moi, quand j'étais enfant, les propriétaires allaient justement au pèlerinage religieux du 8 septembre faire bénir les raisins et puis après cette bénédiction au moment des vendanges, il était de tradition de mettre une grume de chaque raisin dans les cuves pour aider à la vinification."

Aujourd'hui on aime toujours monter là-haut :
Monte là-haut (trois fois)
Et tu verras Montmerle

Une coutume païenne est née en parallèle, après la 1re guerre mondiale. Une bande de copains s'était promis de se retrouver ici chaque année, s'ils rentraient vivants du conflit. C'est ce qu'ils ont fait, et en 1920 ils ont créé "Les Amis de Brouilly".

Depuis, la confrérie organise chaque année une fête au sommet du Mont Brouilly quelques jours avant le début des vendanges, un grand pique-nique entre "anciens" et "nouveaux" Amis de Brouillly.
On peut avoir au cours de l'année une pré-intronisation qui a tout son symbole mais qui ne sera définitive que lors de la fête justement parce qu'il est de tradition de subir les épreuves du sulfatage, le sulfatage étant lié justement aux maladies de la vigne. Et vous n'êtes pas intronisé complètement sans avoir été sulfaté.
Une fois membre de la confrérie, les nouveaux venus promettent de protéger et de préserver le mont Brouilly. Vous ne trouverez ni commerces,ni constructions : les Amis de Brouilly font tout pour que ce lieu reste un coin de paradis, calme, neutre et naturel.

Détachée des Cévennes
La montagne de Brouilly
Avance dans la plaine
Ses vignes et ses taillis
Tout en haut la Madone
Dominant le Beaujolais
Le protège quand il tonne
De la grêle et ses méfaits
Dans un geste très noble
Elle et son chérubin
Contemplant le vignoble
Semble dire à tous les humains
Monte là-haut monte là-haut monte là-haut et tu verras Montmerle

Cette chanson, l'hymne de la confrérie, est un clin d'oeil à "Monte là-dessus et tu verras Montmartre" Et oui, les deux collines sont jumelées depuis 1972, et les Amis de Brouilly vont faire les vendanges chaque année â Montmartre.

En redescendant du Mont Brouilly, vous pouvez faire une halte à l'espace des Brouilly, à Saint-Lager.
Votre nez et votre palais feront connaissance avec les Brouilly et les Côtes de Brouilly, deux des dix crus du Beaujolais.

Source : http://www.zevisit.com

 

1954

 

 

 

pélerinage du 8 septembre 1966
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Pèlerinage à Notre-Dame aux Raisins 

Dans le "GRAND LIVRE DU BEAUJOLAIS" de Guy JACQUEMONT et Paul MEREAUD, je lis ceci : "Entre la pyrale et le phylloxéra, un autre fléau s'abattit sur le vignoble avec une rare violence. Au début du second empire, une épidémie d'oïdium frappa plusieurs saisons de suite. Les efforts demeuraient vains.

Quelques propriétaires pensèrent alors que la Sainte Vierge, en se forçant un peu, pourrait tenter quelque chose, ne serait-ce que pour faire oublier son incapacité à vaincre la pyrale. Après tout, elle avait des excuses, la Bonne Dame de Cana : on lui avait construit une chapelle à Montmerle, de l'autre côté de la Saône, au pays des "ventres jaunes", et non pas dans celui des "boyaux rouges" (comme on s'appelait couramment entre frères ennemis).

L'idée de bâtir un oratoire à la Vierge en pleine terre beaujolaise prit donc l'ampleur. Mais où ? Évidemment à Beaujeu, disaient les uns, à l'emplacement du château des Sires. A Brouilly, rétorquaient les autres, au coeur du vignoble outragé.

Les seconds eurent finalement raison des premiers, et en 1856 Notre Dame du Raisin prenait possession de sa colline. L'oïdium disparut. Ceux qui croyaient au ciel y virent un prodige. Ceux qui n'y croyaient pas avancèrent timidement que l'utilisation du soufre avait peut-être fait davantage pour la disparition du mal que la prière des dévots."

Le 16 octobre 1854, une cérémonie religieuse est célébrée en l'honneur de la première pierre.
L'inauguration eut lieu le 8 septembre 1857. Depuis plus de cent ans, la procession des vignerons monte le jour de son anniversaire, le 8 septembre. Une messe est dite le matin et les nombreux paroissiens et amis font la fête autour d'un repas pique-nique.

Une précision, c'est l'architecte M.Desjardins, de Lyon, qui fit les plans.

Lu sur : http://christian.palluy.pagesperso-orange.fr

 

 

 

le plafond de la chapelle

 

 

Compléments :