"Les Brizards", c'était un bistrot de montagne...

Guy Roux, dans l'Yonne Républicaine du 14 avril 2020, raconte ses souvenirs lors de la mise au vert de l'équipe de l'AJ Auxerre à l'Auberge des Brizards, commune de Quarré les Tombes, avant un match de coupe d'Europe.
Petite précision : l'Abbaye de la Pierre qui Vire, commune de St Léger Vauban, se situe à moins d'un km de l'auberge à vol d'oiseau.
Concernant les truites pêchées dans le Trinquelin, les pêcheurs n'étaient pas regardants sur la méthode de les capturer, la "faim" justifiait les moyens.
Les courbettes de Francine, se confondant en "Monseigneur" devant le regard amusé de Guy Roux, auraient méritées une prise cinématographique.

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Il crée un monde fantastique en miniature

Gérard Laurençon n'est pas seulement l'informaticien qui donne bénévolement des cours à Quarré-les-Tombes. À ses heures perdues, il est aussi figuriniste et crée de ses propres mains tout un univers fantastique.

Dans sa vitrine, Homer Simpson côtoie le Marsupilami et les chevaliers du Moyen-Âge draguent les héroïnes sexy d'heroic fantasy. Maître Yoda a des cheveux originaux, faits avec les poils du chat de la maison ! Les minuscules figurines sont si délicates que Gérard Laurençon prévient d'emblée : ici on touche seulement avec les yeux !

Un hobby qui allie l'intellect au manuel

Ce passionné d'histoire est devenu figuriniste grâce à son intérêt pour la période révolutionnaire et napoléonienne. "Un jour, j'ai trouvé par hasard un sachet avec deux ou trois petits soldats, jamais montés. Je travaillais à Paris près des Halles où il y a une boutique de figurines fantastique. J'ai acheté de la peinture, j'ai peint mes soldats et la passion est née comme cela, d'abord pour les figurines historiques. Il faut se documenter, chercher dans les vieux livres, les musées ou sur Internet pour retrouver tel ou tel détail de costume. C'est un hobby qui allie l'intellect au manuel."

Gérard Laurençon décrit le figurinisme comme une passion dévorante : "J'ai fait des salons mais je me suis éloigné du milieu volontairement, car ça peut vite tourner à l'obsession."

Installé à sa table de travail, Gérard Laurençon pose la couleur sur un minuscule cheval de combat.

Installé depuis sa retraite à Saint-Léger, il s'est remis à ses figurines : "Sur Internet, on trouve des marques à prix raisonnable, notamment des pays de l'Est, qui sont très forts sur Napoléon. Il y a un vaste choix, entre les figurines à monter, à modifier ou à peindre seulement. Les techniques sont abordables. Je me suis fait un petit coin dans le salon, avec l'accord de ma femme bien sûr, et dorénavant je me fais plaisir à créer de A à Z certaines pièces, comme ce moine, que j'ai fait avec tous ses détails anatomiques, même s'ils sont cachés par la robe !"

Le figurinisme est un loisir d'adulte, mais qui permet de garder un esprit de gamin !

Michèle Thiry, février 2016

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Comment se soignait-on au XIXe siècle ?

Samedi 29 novembre, l'association Mémoires vivantes avait convié Michel Salesse, auteur du livre "L'évolution du régime alimentaire des Morvandiaux de 1850 à 1950", à animer une conférence à ce sujet, à la mairie de Saint-Léger-Vauban.
"À cette époque on était fait d'os et de viande, il y avait la tripaille (intestins), la caboche (tête), les tuyaux (poumons), l'estomac et les foies blancs (poumons) et noir ou encore le divertissoire (sexe)" explique le spécialiste, avant de rappeler les savoirs conséquents en herboristerie. Les plantes sauvages étaient abondamment utilisées pour soigner "les douleurs, les maladies de l'intérieur, les maux de tête, les coliques (terme qui allait de la diarrhée à la péritonite) ou les accidents".
Si certains de ces remèdes paraissent aujourd'hui farfelus, les qualités de beaucoup ont été prouvées scientifiquement depuis (sauge, bleuet, verveine ou moutarde).

Michel Salesse a su tenir en haleine son auditoire avec des anecdotes surprenantes

Il existait aussi une médecine fantaisiste à base d'animaux. Ainsi, la patte de taupe était censée soigner les caries, le crapaud bouilli aidait à lutter contre l'érysipèle et le sang de chat était utilisé contre le rhume…
Une bonne dose de superstition religieuse venait renforcer ces remèdes. Les saints guérisseurs étant largement invoqués. Les animaux de la ferme étaient également soignés par le maréchal-ferrant.
Michel Salesse a fait revivre un monde complexe où les connaissances empiriques sérieuses côtoyaient les croyances dangereuses. Un monde où la prévention des maladies était vitale.

Michèle Thiry, décembre 2014

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Plongée spirituelle dans le monastère

Pour visiter la Pierre-qui-Vire, l’idéal est d’être piloté par l’un des moines qui y vivent. Suivez le guide pour découvrir ce lieu chargé de spiritualité.

L’abbaye de la Pierre-qui-Vire a été fondée en 1850 par le père Jean-Baptiste Muard. Ce monastère bénédictin, aujourd’hui habité par 45 moines, est bâti dans un site sauvage et boisé sur une rive du Trinquelin, un petit torrent qui court entre les rochers granitiques.
Ce monastère vaut le déplacement, non pas en raison de son architecture assez banale, mais parce que son existence est intimement liée à celle des personnages qui en ont fait leur demeure.
Découvrir la Pierre-qui-Vire, c’est d’abord aller à la rencontre de ceux qui s’y sont retirés, parfois depuis de longues années.
Les moines, pour la plupart d’entre eux, ne fuient pas le contact. Bien au contraire. "Sans les visiteurs, la communauté serait peut-être devenue une secte" confie le frère Yvan. À 70 ans, ce moine a passé un demi-siècle derrière les murs du monastère qu’il a certes quitté par intermittence, mais où il a néanmoins passé la plus grande partie de sa vie.

St Léger Vauban le 20 juillet 2012 - photo Pierrick Delobelle

"Chaque année, 60.000 touristes viennent ici" poursuit-il. "Ils apprécient le calme de l’abbaye qui tranche singulièrement avec le bruit et la fureur du monde."
Le touriste qui croise le frère Yvan ne doit pas laisser passer l’opportunité de dialoguer avec lui. Dissimulé derrière une barbe bien taillée, le moine peut lui faire franchir, pourquoi pas, certaines portes que seuls les occupants des lieux sont susceptibles d’ouvrir (...)
Les cryptes sont magnifiques, mais il est difficile d’y pénétrer. Le frère Yvan en possède la clé. Le visiteur devra donc le convaincre de l’engager dans la serrure Il y a aussi ces endroits, secrets et intimes, que les occupants du monastère souhaitent préserver. Ainsi de l’admirable réfectoire, que nous avons visité, ou de la bibliothèque qui contient plus de 100.000 ouvrages.

Mais la Pierre-qui-Vire est avant tout un lieu de calme, de recueillement, un endroit où l’on part à la recherche de soi-même.
Pour les moines, c’est d’abord un lieu de prière. La première de la journée a lieu entre deux et trois heures du matin. Puis de 5h45 à 10 heures, de 12h30 à 13h30, de 18 à 19 heures et enfin de 20h30 à 20h45.
Arrive alors le temps du "grand silence", clé de voûte de l’édifice. Ce silence pour lequel on vient de si loin pour pouvoir enfin se poser.
Trente ou quarante "retraitants" séjournent chaque jour à l’abbaye. "Nous recevons des gens qui sont en quête spirituelle" tient à préciser le frère Yvan. "Pas nécessairement des chrétiens convaincus, mais des personnes qui conduisent une recherche par rapport à eux-mêmes."
Une manière comme une autre de dire que la Pierre-qui-Vire n’est pas un hôtel, mais un lieu de réflexion.

Hubert Besson, juillet 2012

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La Maison Vauban présente la vie et l'oeuvre
du maréchal, au-delà de l'ingénieur militaire

Colette Bonamy est la présidente des Amis de la Maison Vauban, à Saint-Léger. Elle parle du maréchal et de ce petit musée atypique avec passion et une foule d’anecdotes.

"Vauban est né et a vécu à Saint-Léger pendant dix-sept ans. C’est finalement là qu’il a passé le plus de temps. » Il était donc logique, selon Colette Bonamy, présidente des Amis de la Maison Vauban, de lui rendre hommage. « Le musée a été créé en 1976. On connaît bien Vauban (1633-1707) le militaire. Mais ici, on le découvre aussi humain, humaniste, écrivain, statisticien…" s’enthousiasme la passionnée.

Ouverte entre avril et novembre, la maison Vauban est un tout petit musée qui fourmille d’information. "C’est un lieu assez intime. Du coup, les gens sont souvent assez étonnés de tout ce qu’on y trouve."

Un petit film présente les travaux majeurs du maréchal Vauban et ses exploits pendant les guerres menées par Louis XIV. Mais ce qui est surtout mis en avant à la Maison Vauban, c’est l’homme sous les habits du maréchal. "Différents panneaux racontent ses origines familiales, ses parents, son enfance… Par exemple, nous avons une copie de son acte de baptême, qui a eu lieu dans l’église du village" explique Colette Bonamy.

Plus loin est raconté le début de sa carrière. "À dix-sept ans, que pouvait faire un jeune homme pauvre de la noblesse ? Il avait le choix entre le clergé et l’armée. Vauban a choisi la carrière militaire. Mais il était avant tout un pacifiste. Une de ses maximes : "la sueur épargne le sang", résume bien son action : le travail mené pour construire ses fortifications avait pour but d’éviter qu’il y ait des morts."
Colette Bonamy est intarissable sur le maréchal. Devant chaque panneau, elle raconte une anecdote. Sur sa femme, Jeanne d’Osnay, et ses filles, Charlotte et Jeanne-Françoise, sa préférée. Sur son testament secret, dévoilé par un domestique et qui révèle que le maréchal aurait eu des enfants non reconnus avec cinq autres femmes. Ou encore sur l’épopée du cœur de Vauban, ramené aux Invalides par Napoléon Ier en 1804. "C’est Napoléon qui a permis que Saint-Léger prenne le nom de Vauban."

Cécile Carton, août 2012

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Une rentrée des classes dans le calme

À Saint-Léger-Vauban, la rentrée des classes s'est faite sans surprise et dans le calme. Treize élèves pour la classe d'Audrey Vasseur (grande section, CP, CE1) et seize pour celle de la directrice Christine Bouron (du CE2 au CM2). Soit vingt-neuf enfants, dont deux petits nouveaux, contre trente-trois l'an passé.
Malgré ce léger recul des effectifs, l'optimisme est de mise pour l'avenir de cette petite école rurale, particulièrement dynamique et soutenue sans relâche par la municipalité. Les écoliers, dont certains proviennent de Bussières et de Beauvilliers, participent à de nombreux programmes : "École et cinéma", "Dico des écoliers", "Prix des incorruptibles", mais aussi à des rencontres sportives et culturelles.

les écoliers ont pris la pose dans la cour de l’école

Les enfants bénéficient aussi de l'opération "Un fruit pour la récré" et ce deux fois par semaine. Sur le plan pédagogique, ils n'ont rien à envier aux grands groupes scolaires, puisque leur école est dotée de tableaux numériques interactifs.

M. T, septembre 2012

Lu sur http://www.lyonne.fr

 

 

La scierie fabrique des supports pour sapins de Noël

3 novembre 2012 - La Toussaint est à peine passée que déjà, la scierie Brizard, à Saint-Léger-Vauban, prépare les fêtes. Daniel Brizard fabrique, depuis vingt ans, des supports naturels pour les sapins de Noël.

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Une visite surprise de Frédéric Mitterrand

Gisèle Richard, le maire de Saint-Léger, a eu la surprise de recevoir la visite de Frédéric Mitterrand, ministre de la culture, en route pour les festivités de Vézelay, dimanche. Il a visité le musée Vauban, où il a laissé un commentaire élogieux dans le livre d'or, avant de se rendre à l'abbaye de la Pierre-qui-Vire. « C'est un honneur pour notre village. J'ai lu dans l'Yonne Républicaine que Vézelay n'avait jamais reçu la visite d'un ministre de la culture, et bien à Saint-Léger aussi c'est la première fois ! » Surprise de cette visite, le maire n'a même pas eu le temps d'immortaliser en photo la venue du ministre. Il faudra donc que Frédéric Mitterrand revienne !

mardi 27 octobre 2009

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Ci-dessous 2 coupures de l'Yonne Républicaine - été 2006 : 

 

 

 

Un commerce inauguré

On se serait dit au premier jour des soldes, tellement il y avait du monde vendredi après-midi dans le nouveau multiservice, place Vauban, à Saint-Léger-Vauban. C'est à l'occasion de l'inauguration officielle du commerce et de son point Poste que Gisèle Richard, maire de la commune, et M. et Mme Villert ont reçu Danièle Roy, conseillère générale, Joseph Duhamel, directeur du groupement de Villes en Vignes, Gérard Bertin, chef d'établissement de La Poste, à Quarré-les-Tombes, et les habitants du village.

Ce nouveau commerce propose une épicerie, un dépôt de pain, des produits frais et surgelés, un pressing et un rayon poissonnerie le vendredi. Sont en projet un service de pizzas, un salon de thé et un point presse.
Le point Poste fonctionnera à partir du 5 janvier 2004, du lundi au samedi de 8h30 à 12h30 et de 15h à 19h30, et le dimanche de 8h30 à 12h30. Il remplace le guichet existant, qui n'était ouvert que 10h par semaine, quand il fonctionnait normalement. Joseph Duhamel a signalé que ce point Poste était le 3e dans l'Yonne et s'est félicité de voir la présence de La Poste se renforcer dans les zones rurales, tout en apportant un soutien à un projet de maintien de vie communale. Les services postaux disponibles seront identiques aux services du guichet actuel. Les habitants pourront ainsi effectuer leurs opérations tout en faisant leurs courses.

M.P., décembre 2003

© L'Yonne Républicaine

 

 

Robert Pompon, taillé dans le bois du Morvan

A Trinquelin, Robert Pompon se souvient de l'époque où il allait couper les arbres en forêt et les transformait en charpentes.

Le hameau de Trinquelin, hameau de la commune de Saint Léger Vauban, est connu pour ses confitures. Mais aussi pour compter parmi ses habitants un personnage incontournable dans cette région du Morvan, Robert Pompon. Il a succédé à son grand père et à son père, qui, en leur temps, ont été meuniers, menuisiers, charpentiers, charrons, mais aussi sabotiers ou encore huiliers.

Robert Pompon a hérité de tout cela. Cependant, c'est le travail du bois qui fut son activité principale. "Mon grand-père était meunier. La farine ne lui convenant pas, mon père s'est reconverti en scieur de bois après la guerre de 1914. J'ai pris la succession en revenant du régiment, en 1958".

Près du long banc de scie, installé par son père le long de l'atelier, un trinqueballe. Il n'a plus servi depuis longtemps et tombe en ruine. A une époque, ce fardier a été utilisé pour aller chercher le bois en forêt. "On allait couper le bois et on faisait tout. On le coupait, on le débardait, on le sciait, on le plaçait et on faisait une charpente sans que ça passe par une main". Et de préciser, "Nous étions trois ou quatre. J'avais un frère qui était avec moi, mon père et parfois, un ouvrier ou deux".

Dans le bâtiment, qui abrite également le café "Au vieux moulin", il existe une grande roue à aubes. "Il y avait ici une transmission qui traversait la cour et qui faisait tourner la scie", explique Robert Pompon, en ouvrant une vanne. L'eau d'un étang vient alors frapper les aubes de la roue, qui se met en mouvement. Cette roue faisait également fonctionner le moulin se trouvant à l'étage supérieur.
 

Un musée ?

Quant à la scie, installée par son père, elle permettait de scier jusqu'à 12 mètres de long. Par la suite, une locomobile de 12 CV a fonctionné lorsque l'eau venait à manquer dans l'étang. "Ensuite, un tracteur Vierzon 402 a pris le relais. C'était plus rapide. Avec l'eau, il fallait attendre que tout cela se mette en branle".

l'atelier de saboterie

Bien que scieur de bois, Robert Pompon a aussi travaillé cette matière pour le plaisir. L'ancien atelier situé dans la cour renferme, outre l'outillage du menuisier, celui du sabotier et quelques paires de sabots fabriqués par Robert. Présents également dans l'atelier, un vieux moulin à huile de colza, une des premières dégauchisseuses des établissements Guillet, des roues de charrettes et autres objets très anciens. "En 1939, cette menuiserie servait de salle de bal avec un piano mécanique".

A présent à la retraite, Robert Pompon "s'occupe", comme il le dit lui-même. "Je n'arrête jamais, un rien m'occupe. J'ai toujours une paire de meules et on écrase du grain pour les cochons". Ce patrimoine, Robert n'aimerait pas qu'il disparaisse. Il a même prononcé le mot de "musée".

Guy Vasseur, mars 2003

© L'Yonne Républicaine

 

 

Sur le zinc du Vieux Moulin, la dynastie des Pompon

 

Robert Pompon porte un regard nostalgique sur les cafés d'autrefois.
Un bout de toile cirée agrafée sur un buffet-comptoir, une étagère pour les verres et quelques bouteilles, deux tables patinées et des chaises en bois, la vieille cheminée seule source de chaleur pendant l'hiver, la réclame "Byrrh" et le soufflet accrochés au mur, la pendule qui égrène le temps… Voilà pour le décor !

A Trinquelin, près de Saint-Léger-Vauban (Avallonnais), le café de Robert Pompon, "Au Vieux Moulin", est devenu un vestige du passé. Car le principal acteur de cette scène morvandelle a choisi de baisser le rideau. A 69 ans. Aujourd'hui, ce "Rendez-vous des pêcheurs" n'est plus qu'un lieu de rencontre pour quelques habitués du village. Histoire de refaire le monde autour d'un verre. Et aussi de tourner les pages de l'album aux souvenirs, car Robert Pompon est un conteur intarissable.

Son univers, c'est ce vieux moulin hérité de son grand-père et de son père. "Ils s'appelaient tous les deux Jean Pompon. Ce sont eux qui ont tout créé ; moi, je n'ai fait qu'assurer la continuité."

Robert Pompon évoque surtout l'avant-guerre et les années 50. "C'était le bon temps. On se contentait de peu mais on vivait bien parce qu'on avait tout sous la main."

Il faut dire qu'à Trinquelin, autour du moulin, les Pompon avaient réalisé leur propre zone artisanale. "Les gens venaient concasser le son, faire de la farine. D'autres venaient scier du bois parce qu'on avait aussi une scierie. Mon père faisait aussi du cidre. Il avait un pressoir pour faire de l'huile d'œillette, de colza. On a même fait de la moutarde. Mon père, y savait tout faire : charpentier, charron… même les manches d'outils pour les agriculteurs.

Cent sous le hareng

Ces activités multiples font qu'à Trinquelin il y avait toujours du monde. Ces gens-là, il fallait bien les nourrir.

C'est comme ça que le café est devenu le cœur de l'activité de la famille Pompon. "On avait quatre-cinq vaches pour le lait et le fromage, on tuait deux cochons dans l'année (des cochons de 200 kilos) ; les saloirs étaient toujours pleins. Mon père faisait les omelettes, les crépiaux, dans la grande poële, des harengs salés. C'était cent sous le hareng avec un bout de pain et une chopine de rouge".

Si les ouvriers et les agriculteurs constituaient l'essentiel de la clientèle, "Le Vieux Moulin" était aussi prisé des notables avallonnais. "On les reconnaissait. Ils venaient en voiture, des B 14, des Rosalie… Quelquefois avec une "Poulette". Mon père leur faisait une fricassée de goujons, juste pêchés dans l'étang".

Robert Pompon se souvient aussi des bals qui animaient "Le Vieux Moulin" chaque week-end. "On a été les premiers à avoir un pick-up dans l'Yonne. On l'avait acheté à la maison Boussard à Avallon. C'était en 1933, on venait juste d'avoir l'électricité. Les gens payaient à la danse et y buvaient du mousseux".

Dans les années 50, le café ne désemplissait pas, se souvient Robert Pompon. "Il y avait des joueurs de cartes à toutes les tables. Les perdants payaient la tournée. Des fois, il se buvait sept-huit litres à la même table. C'est la télé qui a tout tué !".

Le tenancier parlerait des heures de cette ambiance d'hier, de ces paris stupides avec "des gars qui mangeaient un verre, un bout de peau de lapin ou qui levaient les tables avec les dents. Une fois, il y en a un qui a mangé un kilo de moutarde. Il a failli mourir. C'était souvent des commis de culture qui dormaient dans le foin et repartaient le lendemain. "C'était la chambre verte"…"

Ces souvenirs suffisent au bonheur de Robert Pompon, un retraité pas comme les autres.

Gérard Delorme, août 2003

© L'Yonne Républicaine

 

 

 

 

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