Gérard
Laurençon n'est pas seulement l'informaticien qui donne
bénévolement des cours à
Quarré-les-Tombes. À ses heures perdues, il est aussi
figuriniste et crée de ses propres mains tout un univers
fantastique.
Dans sa vitrine,
Homer Simpson côtoie le Marsupilami et les chevaliers du
Moyen-Âge draguent les héroïnes sexy d'heroic
fantasy. Maître Yoda a des cheveux originaux, faits avec les
poils du chat de la maison ! Les minuscules figurines sont si
délicates que Gérard Laurençon prévient
d'emblée : ici on touche seulement avec les yeux !
Un hobby qui
allie l'intellect au manuel
|
Ce passionné
d'histoire est devenu figuriniste grâce à son
intérêt pour la période révolutionnaire et
napoléonienne. "Un jour, j'ai trouvé par hasard un
sachet avec deux ou trois petits soldats, jamais montés. Je
travaillais à Paris près des Halles où il y a
une boutique de figurines fantastique. J'ai acheté de la
peinture, j'ai peint mes soldats et la passion est née comme
cela, d'abord pour les figurines historiques. Il faut se documenter,
chercher dans les vieux livres, les musées ou sur Internet
pour retrouver tel ou tel détail de costume. C'est un hobby
qui allie l'intellect au manuel."
Gérard
Laurençon décrit le figurinisme comme une passion
dévorante : "J'ai fait des salons mais je me suis
éloigné du milieu volontairement, car ça peut
vite tourner à l'obsession."
Installé
à sa table de travail, Gérard Laurençon pose la
couleur sur un minuscule cheval de combat.
Installé
depuis sa retraite à Saint-Léger, il s'est remis
à ses figurines : "Sur Internet, on trouve des marques
à prix raisonnable, notamment des pays de l'Est, qui sont
très forts sur Napoléon. Il y a un vaste choix, entre
les figurines à monter, à modifier ou à peindre
seulement. Les techniques sont abordables. Je me suis fait un petit
coin dans le salon, avec l'accord de ma femme bien sûr, et
dorénavant je me fais plaisir à créer de A
à Z certaines pièces, comme ce moine, que j'ai fait
avec tous ses détails anatomiques, même s'ils sont
cachés par la robe !"
Le figurinisme est un
loisir d'adulte, mais qui permet de garder un esprit de gamin
!
Michèle Thiry,
février 2016
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Comment se soignait-on au XIXe
siècle ?
|
Samedi
29 novembre, l'association Mémoires vivantes avait
convié Michel Salesse, auteur du livre "L'évolution
du régime alimentaire des Morvandiaux de 1850 à
1950", à animer une conférence à ce sujet,
à la mairie de Saint-Léger-Vauban.
"À cette époque on était fait d'os et de
viande, il y avait la tripaille (intestins), la caboche (tête),
les tuyaux (poumons), l'estomac et les foies blancs (poumons) et noir
ou encore le divertissoire (sexe)" explique le
spécialiste, avant de rappeler les savoirs conséquents
en herboristerie. Les plantes sauvages étaient abondamment
utilisées pour soigner "les douleurs, les maladies de
l'intérieur, les maux de tête, les coliques (terme qui
allait de la diarrhée à la péritonite) ou les
accidents".
Si certains de ces remèdes paraissent aujourd'hui farfelus,
les qualités de beaucoup ont été prouvées
scientifiquement depuis (sauge, bleuet, verveine ou moutarde).
Michel Salesse a su
tenir en haleine son auditoire avec des anecdotes
surprenantes
Il existait aussi une
médecine fantaisiste à base d'animaux. Ainsi, la patte
de taupe était censée soigner les caries, le crapaud
bouilli aidait à lutter contre l'érysipèle et le
sang de chat était utilisé contre le rhume
Une bonne dose de superstition religieuse venait renforcer ces
remèdes. Les saints guérisseurs étant largement
invoqués. Les animaux de la ferme étaient
également soignés par le maréchal-ferrant.
Michel Salesse a fait revivre un monde complexe où les
connaissances empiriques sérieuses côtoyaient les
croyances dangereuses. Un monde où la prévention des
maladies était vitale.
Michèle Thiry,
décembre 2014
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Plongée spirituelle
dans le monastère
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Pour
visiter la Pierre-qui-Vire, lidéal est dêtre
piloté par lun des moines qui y vivent. Suivez le guide
pour découvrir ce lieu chargé de
spiritualité.
Labbaye de la Pierre-qui-Vire a
été fondée en 1850 par le père
Jean-Baptiste Muard. Ce monastère bénédictin,
aujourdhui habité par 45 moines, est bâti dans un
site sauvage et boisé sur une rive du Trinquelin, un petit
torrent qui court entre les rochers granitiques.
Ce monastère vaut le déplacement, non pas en raison de
son architecture assez banale, mais parce que son existence est
intimement liée à celle des personnages qui en ont fait
leur demeure.
Découvrir la Pierre-qui-Vire, cest dabord aller
à la rencontre de ceux qui sy sont retirés,
parfois depuis de longues années.
Les moines, pour la plupart dentre eux, ne fuient pas le
contact. Bien au contraire. "Sans les visiteurs, la
communauté serait peut-être devenue une secte"
confie le frère Yvan. À 70 ans, ce moine a passé
un demi-siècle derrière les murs du monastère
quil a certes quitté par intermittence, mais où
il a néanmoins passé la plus grande partie de sa
vie.
St Léger
Vauban le 20 juillet 2012 - photo Pierrick
Delobelle
"Chaque année, 60.000
touristes viennent ici" poursuit-il. "Ils apprécient le
calme de labbaye qui tranche singulièrement avec le
bruit et la fureur du monde."
Le touriste qui croise le frère Yvan ne doit pas laisser
passer lopportunité de dialoguer avec lui.
Dissimulé derrière une barbe bien taillée, le
moine peut lui faire franchir, pourquoi pas, certaines portes que
seuls les occupants des lieux sont susceptibles douvrir
(...)
Les cryptes sont magnifiques, mais il est difficile dy
pénétrer. Le frère Yvan en possède la
clé. Le visiteur devra donc le convaincre de lengager
dans la serrure Il y a aussi ces endroits, secrets et intimes, que
les occupants du monastère souhaitent préserver. Ainsi
de ladmirable réfectoire, que nous avons visité,
ou de la bibliothèque qui contient plus de 100.000
ouvrages.
Mais la Pierre-qui-Vire est avant
tout un lieu de calme, de recueillement, un endroit où
lon part à la recherche de soi-même.
Pour les moines, cest dabord un lieu de prière. La
première de la journée a lieu entre deux et trois
heures du matin. Puis de 5h45 à 10 heures, de 12h30 à
13h30, de 18 à 19 heures et enfin de 20h30 à 20h45.
Arrive alors le temps du "grand silence", clé de voûte
de lédifice. Ce silence pour lequel on vient de si loin
pour pouvoir enfin se poser.
Trente ou quarante "retraitants" séjournent chaque jour
à labbaye. "Nous recevons des gens qui sont en
quête spirituelle" tient à préciser le
frère Yvan. "Pas nécessairement des chrétiens
convaincus, mais des personnes qui conduisent une recherche par
rapport à eux-mêmes."
Une manière comme une autre de dire que la Pierre-qui-Vire
nest pas un hôtel, mais un lieu de
réflexion.
Hubert Besson, juillet
2012
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La Maison Vauban
présente la vie et l'oeuvre
du maréchal, au-delà de l'ingénieur
militaire
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Colette
Bonamy est la présidente des Amis de la Maison Vauban,
à Saint-Léger. Elle parle du maréchal et de ce
petit musée atypique avec passion et une foule
danecdotes.
"Vauban est né et a
vécu à Saint-Léger pendant dix-sept ans.
Cest finalement là quil a passé le plus de
temps. » Il était donc logique, selon Colette Bonamy,
présidente des Amis de la Maison Vauban, de lui rendre
hommage. « Le musée a été
créé en 1976. On connaît bien Vauban (1633-1707)
le militaire. Mais ici, on le découvre aussi humain,
humaniste, écrivain, statisticien
"
senthousiasme la passionnée.
Ouverte entre avril et novembre, la
maison Vauban est un tout petit musée qui fourmille
dinformation. "Cest un lieu assez intime. Du coup, les
gens sont souvent assez étonnés de tout ce quon y
trouve."
Un petit film présente les
travaux majeurs du maréchal Vauban et ses exploits pendant les
guerres menées par Louis XIV. Mais ce qui est surtout mis en
avant à la Maison Vauban, cest lhomme sous les
habits du maréchal. "Différents panneaux racontent
ses origines familiales, ses parents, son enfance
Par exemple,
nous avons une copie de son acte de baptême, qui a eu lieu dans
léglise du village" explique Colette Bonamy.
Plus loin est raconté le
début de sa carrière. "À dix-sept ans, que
pouvait faire un jeune homme pauvre de la noblesse ? Il avait le
choix entre le clergé et larmée. Vauban a choisi
la carrière militaire. Mais il était avant tout un
pacifiste. Une de ses maximes : "la sueur épargne le sang",
résume bien son action : le travail mené pour
construire ses fortifications avait pour but déviter
quil y ait des morts."
Colette Bonamy est intarissable sur le maréchal. Devant chaque
panneau, elle raconte une anecdote. Sur sa femme, Jeanne
dOsnay, et ses filles, Charlotte et Jeanne-Françoise, sa
préférée. Sur son testament secret,
dévoilé par un domestique et qui révèle
que le maréchal aurait eu des enfants non reconnus avec cinq
autres femmes. Ou encore sur lépopée du cur
de Vauban, ramené aux Invalides par Napoléon Ier en
1804. "Cest Napoléon qui a permis que
Saint-Léger prenne le nom de Vauban."
Cécile Carton,
août 2012
Lu
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Une rentrée des classes
dans le calme
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À
Saint-Léger-Vauban, la rentrée des classes s'est faite
sans surprise et dans le calme. Treize élèves pour la
classe d'Audrey Vasseur (grande section, CP, CE1) et seize pour celle
de la directrice Christine Bouron (du CE2 au CM2). Soit vingt-neuf
enfants, dont deux petits nouveaux, contre trente-trois l'an
passé.
Malgré ce léger recul des effectifs, l'optimisme est de
mise pour l'avenir de cette petite école rurale,
particulièrement dynamique et soutenue sans relâche par
la municipalité. Les écoliers, dont certains
proviennent de Bussières et de Beauvilliers, participent
à de nombreux programmes : "École et cinéma",
"Dico des écoliers", "Prix des incorruptibles", mais aussi
à des rencontres sportives et culturelles.
les écoliers
ont pris la pose dans la cour de
lécole
Les enfants bénéficient
aussi de l'opération "Un fruit pour la récré" et
ce deux fois par semaine. Sur le plan pédagogique, ils n'ont
rien à envier aux grands groupes scolaires, puisque leur
école est dotée de tableaux numériques
interactifs.
M. T, septembre
2012
Lu
sur
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La scierie fabrique des
supports pour sapins de Noël
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3
novembre 2012 - La Toussaint est à peine passée que
déjà, la scierie Brizard, à
Saint-Léger-Vauban, prépare les fêtes. Daniel
Brizard fabrique, depuis vingt ans, des supports naturels pour les
sapins de Noël.
Lu
sur
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Une visite surprise de
Frédéric Mitterrand
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Gisèle
Richard, le maire de Saint-Léger, a eu la surprise de recevoir
la visite de Frédéric Mitterrand, ministre de la
culture, en route pour les festivités de Vézelay,
dimanche. Il a visité le musée Vauban, où il a
laissé un commentaire élogieux dans le livre d'or,
avant de se rendre à l'abbaye de la Pierre-qui-Vire. «
C'est un honneur pour notre village. J'ai lu dans l'Yonne
Républicaine que Vézelay n'avait jamais reçu la
visite d'un ministre de la culture, et bien à
Saint-Léger aussi c'est la première fois ! »
Surprise de cette visite, le maire n'a même pas eu le temps
d'immortaliser en photo la venue du ministre. Il faudra donc que
Frédéric Mitterrand revienne !
mardi 27 octobre
2009
Lu
sur
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Ci-dessous 2
coupures de l'Yonne Républicaine - été 2006
:
On
se serait dit au premier jour des soldes, tellement il y avait du
monde vendredi après-midi dans le nouveau multiservice, place
Vauban, à Saint-Léger-Vauban. C'est à l'occasion
de l'inauguration officielle du commerce et de son point Poste que
Gisèle Richard, maire de la commune, et M. et Mme Villert ont
reçu Danièle Roy, conseillère
générale, Joseph Duhamel, directeur du groupement de
Villes en Vignes, Gérard Bertin, chef d'établissement
de La Poste, à Quarré-les-Tombes, et les habitants du
village.
Ce nouveau commerce propose une
épicerie, un dépôt de pain, des produits frais et
surgelés, un pressing et un rayon poissonnerie le vendredi.
Sont en projet un service de pizzas, un salon de thé et un
point presse.
Le point Poste fonctionnera à partir du 5 janvier 2004, du
lundi au samedi de 8h30 à 12h30 et de 15h à 19h30, et
le dimanche de 8h30 à 12h30. Il remplace le guichet existant,
qui n'était ouvert que 10h par semaine, quand il fonctionnait
normalement. Joseph Duhamel a signalé que ce point Poste
était le 3e dans l'Yonne et s'est félicité de
voir la présence de La Poste se renforcer dans les zones
rurales, tout en apportant un soutien à un projet de maintien
de vie communale. Les services postaux disponibles seront identiques
aux services du guichet actuel. Les habitants pourront ainsi
effectuer leurs opérations tout en faisant leurs
courses.
M.P., décembre
2003
©
L'Yonne
Républicaine
Robert Pompon, taillé
dans le bois du Morvan
|
A
Trinquelin, Robert Pompon se souvient de l'époque où il
allait couper les arbres en forêt et les transformait en
charpentes.
Le hameau de
Trinquelin, hameau de la commune de Saint Léger Vauban, est
connu pour ses confitures. Mais aussi pour compter parmi ses
habitants un personnage incontournable dans cette région du
Morvan, Robert Pompon. Il a succédé à son grand
père et à son père, qui, en leur temps, ont
été meuniers, menuisiers, charpentiers, charrons, mais
aussi sabotiers ou encore huiliers.
Robert Pompon a
hérité de tout cela. Cependant, c'est le travail du
bois qui fut son activité principale. "Mon
grand-père était meunier. La farine ne lui convenant
pas, mon père s'est reconverti en scieur de bois après
la guerre de 1914. J'ai pris la succession en revenant du
régiment, en 1958".
Près du long
banc de scie, installé par son père le long de
l'atelier, un trinqueballe. Il n'a plus servi depuis longtemps et
tombe en ruine. A une époque, ce fardier a été
utilisé pour aller chercher le bois en forêt. "On
allait couper le bois et on faisait tout. On le coupait, on le
débardait, on le sciait, on le plaçait et on faisait
une charpente sans que ça passe par une main". Et de
préciser, "Nous étions trois ou quatre. J'avais un
frère qui était avec moi, mon père et parfois,
un ouvrier ou deux".
Dans le
bâtiment, qui abrite également le café "Au vieux
moulin", il existe une grande roue à aubes. "Il y avait ici
une transmission qui traversait la cour et qui faisait tourner la
scie", explique Robert Pompon, en ouvrant une vanne. L'eau d'un
étang vient alors frapper les aubes de la roue, qui se met en
mouvement. Cette roue faisait également fonctionner le moulin
se trouvant à l'étage supérieur.
Quant à la
scie, installée par son père, elle permettait de scier
jusqu'à 12 mètres de long. Par la suite, une locomobile
de 12 CV a fonctionné lorsque l'eau venait à manquer
dans l'étang. "Ensuite, un tracteur Vierzon 402 a pris le
relais. C'était plus rapide. Avec l'eau, il fallait attendre
que tout cela se mette en branle".
l'atelier de
saboterie
Bien que scieur de
bois, Robert Pompon a aussi travaillé cette matière
pour le plaisir. L'ancien atelier situé dans la cour renferme,
outre l'outillage du menuisier, celui du sabotier et quelques paires
de sabots fabriqués par Robert. Présents
également dans l'atelier, un vieux moulin à huile de
colza, une des premières dégauchisseuses des
établissements Guillet, des roues de charrettes et autres
objets très anciens. "En 1939, cette menuiserie servait de
salle de bal avec un piano mécanique".
A présent
à la retraite, Robert Pompon "s'occupe", comme il le dit
lui-même. "Je n'arrête jamais, un rien m'occupe. J'ai
toujours une paire de meules et on écrase du grain pour les
cochons". Ce patrimoine, Robert n'aimerait pas qu'il disparaisse.
Il a même prononcé le mot de "musée".
Guy
Vasseur, mars 2003
©
L'Yonne
Républicaine
Sur le zinc du Vieux Moulin,
la dynastie des Pompon
|
Robert
Pompon porte un regard nostalgique sur les cafés
d'autrefois.
Un bout de toile cirée agrafée sur un buffet-comptoir,
une étagère pour les verres et quelques bouteilles,
deux tables patinées et des chaises en bois, la vieille
cheminée seule source de chaleur pendant l'hiver, la
réclame "Byrrh" et le soufflet accrochés au mur, la
pendule qui égrène le temps
Voilà pour le
décor !
|
A
Trinquelin, près de Saint-Léger-Vauban
(Avallonnais), le café de Robert Pompon, "Au Vieux
Moulin", est devenu un vestige du passé. Car le
principal acteur de cette scène morvandelle a choisi
de baisser le rideau. A 69 ans. Aujourd'hui, ce "Rendez-vous
des pêcheurs" n'est plus qu'un lieu de rencontre pour
quelques habitués du village. Histoire de refaire le
monde autour d'un verre. Et aussi de tourner les pages de
l'album aux souvenirs, car Robert Pompon est un conteur
intarissable.
|
Son univers, c'est ce
vieux moulin hérité de son grand-père et de son
père. "Ils s'appelaient tous les deux Jean Pompon. Ce sont
eux qui ont tout créé ; moi, je n'ai fait qu'assurer la
continuité."
Robert Pompon
évoque surtout l'avant-guerre et les années 50.
"C'était le bon temps. On se contentait de peu mais on
vivait bien parce qu'on avait tout sous la main."
Il faut dire
qu'à Trinquelin, autour du moulin, les Pompon avaient
réalisé leur propre zone artisanale. "Les gens
venaient concasser le son, faire de la farine. D'autres venaient
scier du bois parce qu'on avait aussi une scierie. Mon père
faisait aussi du cidre. Il avait un pressoir pour faire de l'huile
d'illette, de colza. On a même fait de la moutarde. Mon
père, y savait tout faire : charpentier, charron
même les manches d'outils pour les
agriculteurs."
Ces activités
multiples font qu'à Trinquelin il y avait toujours du monde.
Ces gens-là, il fallait bien les nourrir.
C'est comme ça
que le café est devenu le cur de l'activité de la
famille Pompon. "On avait quatre-cinq vaches pour le lait et le
fromage, on tuait deux cochons dans l'année (des cochons de
200 kilos) ; les saloirs étaient toujours pleins. Mon
père faisait les omelettes, les crépiaux, dans la
grande poële, des harengs salés. C'était cent sous
le hareng avec un bout de pain et une chopine de rouge".
Si les ouvriers et
les agriculteurs constituaient l'essentiel de la clientèle,
"Le Vieux Moulin" était aussi prisé des notables
avallonnais. "On les reconnaissait. Ils venaient en voiture, des B
14, des Rosalie
Quelquefois avec une "Poulette". Mon
père leur faisait une fricassée de goujons, juste
pêchés dans l'étang".
Robert
Pompon se souvient aussi des bals qui animaient "Le Vieux
Moulin" chaque week-end. "On a été les
premiers à avoir un pick-up dans l'Yonne. On l'avait
acheté à la maison Boussard à Avallon.
C'était en 1933, on venait juste d'avoir
l'électricité. Les gens payaient à la
danse et y buvaient du mousseux".
Dans les
années 50, le café ne désemplissait
pas, se souvient Robert Pompon. "Il y avait des joueurs
de cartes à toutes les tables. Les perdants payaient
la tournée. Des fois, il se buvait sept-huit litres
à la même table. C'est la télé
qui a tout tué !".
|
|
Le tenancier
parlerait des heures de cette ambiance d'hier, de ces paris stupides
avec "des gars qui mangeaient un verre, un bout de peau de lapin
ou qui levaient les tables avec les dents. Une fois, il y en a un qui
a mangé un kilo de moutarde. Il a failli mourir.
C'était souvent des commis de culture qui dormaient dans le
foin et repartaient le lendemain. "C'était la chambre
verte"
"
Ces souvenirs
suffisent au bonheur de Robert Pompon, un retraité pas comme
les autres.
Gérard
Delorme, août 2003
©
L'Yonne
Républicaine
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