L'église
où vous êtes a été dressée sur les
soubassements d'une église disparue au Xe siècle. Celle
que vous regardez remonte aux XIVe et XVe siècles, et nulle
archive ne mentionne l'existence d'une église dans
l'intervalle. Celle-ci fut consacrée sous le nom de
Saint-Léger, évêque d'Autun, qui mourut victime
d'un cruel personnage, Ebroïn, le 2 octobre 678.
 
   
      | sculpture
         de Marc Hénard
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Avant d'entrer ici, vous avez
dû admirer la silhouette de l'église et l'élan de
sa flèche, telle un "doigt pointé vers le ciel". Vous
avez vu la statue de Saint-Benoît. Marc Hénard lui pose
l'index sur les lèvres pour inviter au recueillement. Vu enfin
la porte d'entrée travaillée sur ses deux faces.
Préparez-vous à voir ici plusieurs sculptures de cet
artiste qui a été habitant du village de 1952 à
1986, ayant débuté ses grands travaux à La
Pierre-qui-Vire. Vous allez aimer la vigueur de son ciseau et
l'originalité de ses interprétations. Prenez votre
temps... Oubliez votre montre !
 
Voici les thèmes de la
porte d'entrée :
 
 
 
 
   
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         Panneau du haut,
         Notre-Dame-des-ClefsEn 1202, le Roi d'Angleterre, Jean-sans-Terre, avait
         trouvé dans Poitiers un traître pour se faire
         livrer la ville. Or, le traître n'a pas trouvé
         les clefs où il les croyait cachées. Ses
         recherches donnèrent le temps au maire de Poitiers de
         constater la présence anglaise autour de la ville. II
         sonna le tocsin du beffroi, puis alla implorer la
         Sainte-Vierge-Marie. En priant, il voit les clefs sur les
         bras de la statue. Sans clefs pour ouvrir, la ville
         était sauvée. Ouf !
 Panneau du milieu,
         Notre-Dame-de-BétharramAux environs de Lourdes au XVe siècle, une jeune
         fille est tombée dans le Gave en crue et
         emportée par le courant. Dans sa détresse,
         elle invoque la Sainte-Vierge. Elle fut projetée sur
         la rive où elle saisit une branche qui la sauva.
         D'où le rameau tendu par l'Enfant-Jésus depuis
         les bras de sa mère.
 Panneau du bas,
         Notre-Dame-de-BoulogneUn dimanche de l'an 636, arrive à Boulogne, sur
         les flots et dans une barque, une statue de la
         Sainte-Vierge. Rien n'explique sa présence insolite
         sinon, selon l'Abbé Charron, que sous l'expansion de
         l'Islam, des chrétiens d'Orient aient pu confier
         à la mer et à la Providence cette statue
         qu'ils voulaient sauver. Dans le proche après-guerre
         39-45, cette statue a parcouru, dans la ferveur populaire,
         la plupart des villes et villages de France.
 
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         Panneau du haut, Phase
         finale des clefs de PoitiersSur les remparts apparaissent la Vierge Marie, saint
         Hilaire et sainte Radegonde, les saints protecteurs de la
         ville. Cette vision met le comble à la déroute
         des troupes anglaises. Elles s'enfuient
         épouvantées.
 Panneau du milieu,
         Notre-Dame de l'OsierAu XVIIe siècle, au lieu de se rendre à la
         messe le jour de la fête de l'Annonciation, 25 mars,
         le calviniste Pierre Port-Combet taille ses osiers. Au lieu
         de sève, des tiges coupées, il voit sortir du
         sang. II comprend le signe mais passe ainsi quelques
         années sans repentir, quoique malheureux.
 Panneau du basUn matin de mars 1646, Port-Combet labourait dans son
         champ de "L'Epinouse". II voit venir vers lui une Dame
         vêtue en deuil et se dit : "Encore une catholique qui
         va me harceler pour changer de religion !" Mais c'est la
         Vierge-Marie elle-même qui l'incite à rentrer
         dans le giron de l'église romaine en l'avertissant de
         sa fin prochaine. Le 15 août suivant, après
         bien des conflits de conscience, il se fait catholique. Le
         22 août, il remet son âme à Dieu.
 
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vitrail du saint
Léger
 
Maintenant, jetez un regard vers le
portail principal, décoré de vitraux mi XXe
siècle : une rosace et Saint-Léger d'Autun. Si par
chance, le soleil brille à son couchant, ce sera superbe
!
Un coup d'oeil sur les voûtes
qui feraient jubiler saint Bernard, car il les voulait simples et
austères à l'inverse de Cluny qui les voulait fleuries,
décorées et exubérantes. Saluez sainte Catherine
et sainte Jeanne-d'Arc et avancez sous le clocher. Vous y êtes
encadrés de 4 piliers trapus et protecteurs. II fallait cela
pour maintenir en l'air ce clocher des XIVe-XVe. Observez les
arêtes des voûtes uniquement fonctionnelles ; pas le
moindre décor. Profitez-en pour comparer les différents
styles des voûtes entre les trois parties de la nef, entre XIVe
et Renaissance, entre austérité et discrète
exubérance.
   
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         Du côté
         droit, vous avez l'autel de la Sainte-Vierge, dominé
         par la peinture murale de Jean Bouchery, 1958. 
         
         Vous pouvez
         reconnaître tout en haut le vaisseau de Vézelay
         ; un peu plus à droite, sur un fond de soleil, le
         clocher de Saint-Léger. En bas, les paysans en pleine
         moisson, puis les moines qui montent à l'office.
          A chacun son devoir sous le
         regard et avec la prière de Marie
         intercédante.
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      | Sur
         votre gauche, les fontaines baptismales. 
         
         C'est, non pas dans cette
         fontaine, mais dans cet espace qu'a été
         baptisé Sébastien Le Prestre en 1633, futur
         Seigneur de Vauban et Maréchal de France.
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         Arrêtez-vous
         devant le groupe dit "Education", à savoir sainte
         Anne apprenant la lecture à sa fille Marie dans le
         seul livre d'alors qui est notre "Ancien Testament".
         
         
         La coiffe qui couvre la
         petite fille indique le XVIe siècle.
  
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Si maintenant vous levez la
tête vers la chute de la voûte, à droite et
à gauche du vitrail, vous apercevez des visages burlesques
dont le style n'épouse pas la logique de l'arête. Cela
ressemble même à une pièce ajoutée. Ce
serait l'illustration d'un conflit politico-clérical de 1329 !
En pleine Assemblée, le député Jean du Cognot
dénonçait les empiètements excessifs du
clergé sur l'autorité royale. "Que le clergé
s'en tienne au spirituel !" Le Roi Philippe VI ne donna pas
complètement tort aux clercs. L'épiscopat encouragea
alors le clergé à humilier Cognot par ces sculptures
déshonorantes. L'humiliation cessa dans la municipalité
de Sens en 1848 seulement. Mais ce visage est encore maintenu dans
quelques églises de l'Yonne, dont notre voisine de
Bussières par exemple.
Poursuivez vers le choeur et l'autel.
Un orgue de choeur, apporté de la paroisse anglicane de
Bradwell a été remonté ici par un frère
Anthony en 1994, pendant un séjour dans le
presbytère.
En face de cet orgue, à la
jonction des nervures de voûtes, ne manquez pas le superbe
visage au menton volontaire Ce n'est pas un visage traditionnel. Ne
serait-ce pas un artisan de cette église qui a laissé
trace de lui-même ?
Placez-vous maintenant bien en face
de l'autel. Voyez la céramique qui fait du sol un riche tapis
à thème biblique.
 
 
Marc Hénard a
déployé ici toute son imagination et tout son talent.
En partant du triangle central qui symbolise Dieu créateur,
nous voyons une grande complexité de cercles et de spirales
à travers lesquels se forment les galaxies et notre terre, sa
végétation, ses animaux petits et grands, ses humains.
Ces derniers s'emploient à atteindre la "joie et la paix" ...
en zigzags ! Car la tare d'origine les perturbe malgré le
signe salvateur et la barque de Pierre. Ils persévèrent
dans leurs travaux ruraux et architecturaux, industriels, artistiques
et créatifs, tandis qu'autour d'eux des mains prient, d'autres
offrent. "Ora labora" c'est la devise des moines
bénédictins : "Prie et travaille".
Justement ils sont tout près,
à La Pierre-qui-Vire, depuis 1850, ces moines de
Saint-Benoît qui, à l'appel du fondateur le Père
Muard, ont fait ici leurs premiers vux, mentionnés sur
le marbre noir à votre droite.
Pour réaliser cette
céramique, il a fallu 4000 carreaux de grès dont une
bonne proportion a subi jusqu'à 4 cuissons à
1450°. Il a fallu 760 heures de travail étalées
sur 4 mois et partagées entre Serge Jamet et Marc
Hénard pour réaliser cette oeuvre hors du
commun.
 
 
 
 
Sur votre gauche, une double porte,
illustrée par Marc Hénard, ouvre sur une chapelle
où vous apprendrez que "Cette chapelle a esté bathie
par moy Messire Phillibert Bussière curé lam 1625".
La sculpture des portes nous montre la piété des
pèlerins envers Notre-Dame du Bien-Mourir, femmes et hommes,
moines de l'abbaye voisine et prêtres du
diocèse.
 
 
 
Ouvrez ces portes et voyez la face
intérieure. Marc Hénard raconte la mésaventure
d'un incrédule qui a failli "très mal mourir". Cet
homme tente de profaner la statue de Notre-Dame du Bien-Mourir,
à l'abbaye de Fontgombault, Indre. II chute ! et se voyant
indemne, fait amende honorable sous la bénédiction des
moines qui le surprennent. La statue, depuis, est
vénérée à Fontgombault. L'abbé
Charron a institué un pèlerinage, alors très
fréquenté. En témoignent l'autel et les
haut-parleurs extérieurs.
 
   
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               | Alain,
                  un fidèle internaute, nous adresse le
                  document ci-contre.La photo est ainsi légendée :
                  "Récitation de l'Angélus après
                  la Grand'Messe".
 "A l'église
                  de St Léger Vauban, on peut admirer les
                  portes sculptées représentant
                  diverses apparitions de la Sainte Vierge, et
                  également les céramiques
                  destinées à rappeler aux
                  fidèles les principales
                  vérités de la religion
                  catholique". Et encore ceci
                  :"Pèlerinage en l'honneur de Notre-Dame du
                  Bien-Mourir : on prie Notre-Dame du Bien-Mourir
                  pour obtenir la grâce de bien vivre pour bien
                  mourir.
 Vivre chrétiennement
 Mourir saintement".
 
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Remarquez, au-dessus de l'autel, la
statue en pierre de Notre-Dame du Bien-Mourir, sculptée par
Marc Hénard d'après celle de Fontgombault (Indre) et
commandée par labbé Jean Charron.
Labbé Charron a importé en 1969 la
dévotion à Notre-Dame du Bien-Mourir à St
Léger Vauban : il avait effectué une partie de son
séminaire à labbaye de Fontgombault.
Le petit vitrail éblouissant
de couleur est fait de dalle de verre éclatée par Marc
Hénard et monté par ses soins.
Revenons dans le choeur. 
 
 
 
Devant vous, l'autel et le vitrail du
XIXe illustrent la mort tragique de Léger, évêque
d'Autun. II fut, par jalousie, décapité tandis que
près de lui, des bourreaux repentants reçoivent son
pardon. De chaque côté, ne manquez pas la facture
vigoureuse et colorée des vitraux du XIXe siècle
où l'on voit l'apparition de Notre-Dame de Lourdes en 1854 et
celle du Sacré-Coeur en 1685.
 

le martyre de saint Léger
 
Prenez donc un peu l'air puisqu'il
fait beau ! Sortez par la porte latérale.
Amusez-vous à trouver, au
sommet d'un contrefort, un bas-relief de la Sainte-Vierge
entourée de deux anges, oeuvre de la Renaissance provenant
peut-être d'un tombeau.
Tournez autour de l'église et
découvrez, dans une niche, une piéta gravement
mutilée et érodée, mais dont on devine la grande
beauté d'origine.
Si vous avez encore un peu de temps
et s'il y a quelqu'un pour vous accueillir au presbytère, vous
y admirerez, dans la chapelle d'hiver, d'autres oeuvres de Marc
Hénard :
   - une grande porte en bois
   entièrement sculptée. Elle relate une apparition de
   Nativité aux trois évêques fondateurs du
   diocèse de Sens.
- un large vitrail en dalle de
   verre
- une statue de Notre-Dame de
   Lourdes taillée dans un tronc de châtaignier
   ramené par l'abbé Charron de
   Fain-lès-Moutiers, Côte-d'Or (lieu de naissance de
   sainte Marguerite-Marie qui eut l'apparition du
   Sacré-Coeur)
- et enfin un "croisaire" (chemin
   de croix en céramique et en forme de tableau) dans le style
   personnel de l'artiste et en toute fidélité aux
   symboles traditionnels de la foi chrétienne.
  
   
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      |   | Sculpteur,
         architecte (il a travaillé avec le Corbusier),
         maître verrier, peintre, il a connu Picasso, il s'est
         plus particulièrement spécialisé dans
         la sculpture moderne. En 1948, attiré par le cubisme,
         il devient l'élève d'Albert Gleizes et se
         dirige de plus en plus vers l'art abstrait.
         
         Il arrive en 1952 à
         Saiot-Léger-Vauban où il se consacre pendant 4
         ans à l'architecture et la sculpture à
         l'abbaye de La Pierre-Qui-Vire (un tympan monolithique en
         granit de 6 tonnes extrait d'un bloc de 11 tonnes, une
         fresque extérieure...une dizaine d'autels en bois et
         pierre et plus d'une vingtaine d'autres oeuvres plus
         importantes). L'art religieux occupe une
         place prépondérante dans son
         oeuvre. Il a rénové
         une trentaine d'églises et de chapelles, certaines
         hors de nos frontières : Congo Brazaville, Suisse,
         Brésil, d'autres dans notre région comme
         Notre-Dame d'Orient à Sermizelles et
         Alligny-en-Morvan. II a créé plus
         de 1500 oeuvres, participé à de nombreuses
         expositions internationales et obtenu un grand nombre de
         prix.
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