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Saint Léger Vauban - abbaye de la Pierre-qui-Vire - le premier monastère, ermitage du Père Muard (1850)
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Saint Léger Vauban - abbaye de la Pierre-qui-Vire - vue prise de l'ermitage du Père Muard
Dans le bois à
proximité des bâtiments de l'abbaye, on peut
voir un dolmen constitué de trois pierres
superposées. Il paraît qu'autrefois cette
roche
. mais chut
Suivez-moi
Approchons-nous. Elle contenait alors un trésor
précieusement gardé par
le diable
! C'était la nuit de
Noël. Dans le village de Vaumarin, hameau de
Saint-Léger-Vauban, tout le monde se préparait
à assister à la messe de minuit. Il faisait
très froid, mais la neige ne tombait pas encore. Les
habitants avaient revêtu leurs plus beaux atours, et
les dindes aux marrons mijotaient sur le foyer des
cheminées. En rentrant, on goûterait en famille
le plaisir des retrouvailles annuelles... Pourtant, à genoux
près d'un feu qui peinait à prendre, une femme
sanglotait. Elle tenait contre elle ses trois garçons
pour les protéger du froid. Cette pauvresse qui avait
pour nom Marie était la veuve de Jacquot du Meurger.
Son homme était mort en novembre d'une mauvaise
grippe et elle se retrouvait seule dans leur
chaumière délabrée, sans un sou pour
élever ses enfants. Lorsque le feu eut enfin pris,
elle se releva et coucha dans son lit les garçons.
Les deux cadets ne tardèrent pas à s'endormir
malgré le froid tenace, mais Jacques,
l'aîné, pleurait et ne voulait pas la quitter.
Donc, comme minuit approchait et que le temps pressait, elle
l'emmitoufla dans des langes épais, se munit d'un
gros sac de toile, puis, l'enfant dans ses bras car il
peinait encore à marcher, elle sortit à pas de
loup de la chaumière. Pour se rendre à
l'église ? Pas du tout ! Cette
année-là, Marie avait décidé que
la messe de minuit se déroulerait sans elle
(...) |
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St Léger Vauban - vue générale de la Pierre-qui-Vire
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Mais ce soir-là, peu lui
importaient les fagots et les sarments ! Sa décision
était prise. Le lendemain, elle serait riche et
pourrait enfin offrir à ses fils une vie confortable.
Elle quitterait la chaumière et vivrait avec eux dans
une belle maison en pierres. Plus jamais ses petits ne
souffriraient de la faim. Vêtus de beaux habits, ils
iraient à la ville pour étudier. Ils
deviendraient notaires, ou docteurs... Marie connaissait les pouvoirs de
la roche. Un soir, lors d'une veillée, un vieil homme
avait raconté sa légende. Chaque nuit de
Noël, elle tournait sur elle-même, puis
s'ouvrait, révélant un immense trésor
fait d'or et de pierreries. - Par contre, il faut aller
très vite, avait-il dit. On doit prendre les
richesses avant que ne sonne le douzième coup de
minuit ; sinon, la pierre se referme et le diable s'empare
de notre âme. Pour ma part, je me suis contenté
de regarder le spectacle. À mon âge, on ne
prend pas le risque de griller en enfer pour quelques
pierres précieuses. Marie avançait vite,
malgré le poids de l'enfant qui ralentissait sa
marche. Elle devrait, bien sûr, se
dépêcher de ramasser les pierreries, mais jeune
et alerte, elle y parviendrait sans problème avant
que la pierre ne se referme. La veuve parvint au dolmen avec
une demi-heure d'avance. Épuisée, elle s'assit
près de la pierre et attendit que sonne le premier
coup de minuit au clocher de Vaumarin. Elle serrait Jacques
contre elle afin qu'il ne prenne pas froid
(...) |
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- Approche-toi donc et
n'hésite pas à te servir copieusement ! Tout
ce que tu vois ici peut t'appartenir bientôt ! Mais
dépêche-toi car l'heure tourne très vite
! Marie hésitait. Or le
sixième coup de minuit retentissait
déjà dans le lointain. Alors, n'y tenant plus, elle
précipita avec Jacques à l'intérieur de
la grotte. Là, elle posa le petit sur un gros tas
d'or et commença à ramasser les richesses.
Elle remplit de pièces les poches de son manteau,
ainsi que celles de son tablier, en glissa même
quelques-unes dans ses sabots et entassa dans le sac de
toile autant de pierres précieuses qu'il pouvait en
contenir. Ensuite, elle se hâta de sortir de l'antre.
Satisfaite, elle observa la pierre qui se refermait, tandis
que sonnait le douzième coup de minuit. Elle
s'apprêtait à regagner sa chaumière,
quand tout à coup, son cur bondit dans sa
poitrine : - Mon Dieu ! Mon enfant ! Mon petit
Jacquot ! Je l'ai oublié dans la grotte ! Sainte
Marie, aidez-moi, rendez-le moi ! Sans lui, je n'ai que
faire de tout l'or du monde ! (...) |
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Hurlant de désespoir, elle
songea à s'étendre dans la neige et à
se laisser mourir. Mais elle se reprit en pensant à
ses deux cadets qui l'attendaient à la
chaumière. Il lui faudrait beaucoup de courage pour
continuer à vivre sans leur grand frère et
subvenir à leurs besoins. Elle pensa aux richesses
qui lui permettraient de leur offrir une vie décente
et plongea les mains dans ses poches. Quand elle les sortit,
elle poussa un cri : à la place de l'or et des
pierreries, ne se trouvaient plus que des cailloux et des
morceaux de charbon
Même chose à
l'intérieur du sac de toile. Anéantie, elle
prit le chemin du retour. Lorsqu'elle atteignit
l'orée du bois, il lui sembla percevoir un
drôle de ricanement. Ignorant son auteur, elle
poursuivit sa route sans se retourner. Arrivée
à sa chaumière, elle s'abandonna au chagrin,
en priant Dieu de lui pardonner son acte monstrueux. Quand
les villageois apprirent l'affreuse nouvelle, ils
accoururent, malgré la peur qui leur nouait leur
ventre. Ils tentèrent aussi de faire glisser la
pierre, de la soulever en se servant des arbres de la
forêt comme levier
Leurs efforts furent vains
aussi
le rocher ne formait plus qu'un bloc inviolable
(...) |
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- Que n'ai-je jamais entendu parler
de cette grotte de malheur ! se lamentait-elle. Jacques
serait encore là, à rire avec ses
frères qui grandissent à vue d'il ! Que
penserait de moi mon défunt mari s'il était
encore de ce monde ! Il me maudirait sans doute ! Et il
aurait bien raison ! ". Un an venait de s'écouler.
La neige avait de nouveau fait son apparition et recouvrait
la forêt morvandelle. Les flocons dansaient et
tourbillonnaient au-dessus des plaines et des jardins. Un
froid vif dévorait les doigts des fidèles qui
prenaient le chemin de l'église pour assister
à la messe de minuit. Cette année encore,
Marie n'y serait pas. Une idée folle habitait son
esprit depuis ce soir maudit où Jacques avait
disparu. Elle voulait retourner à la pierre,
récupérer le corps de son enfant qui, sans
doute, gisait sur les richesses, et lui offrir une
sépulture. Ainsi, il pourrait reposer auprès
de son père qui l'aimait tant. Ensuite, elle
espérait que son esprit trouve enfin l'apaisement.
Peut-être pourrait-elle de nouveau sourire à la
vie et à ses deux petits qui ressemblaient de plus en
plus à leur frère aîné !
(...) |
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Au premier coup, un immense bruit
fit vibrer la roche. On se serait cru au fin fond de
l'enfer, tellement le vacarme était grand.
Au second coup, la roche se mit
à tourner sur elle-même. Marie la regardait, le
cur battant la chamade. Au troisième coup, la
même lumière éblouissante que l'an
passé baigna le bois. Quatrième coup.
Cinquième coup. Sixième coup. La pierre
était complètement ouverte à
présent et Marie n'osait pas regarder en direction de
la cavité béante de peur de découvrir
le corps décomposé de son
enfant. Un petit rire se confondit avec le
septième coup. Marie devina que l'être immonde
qui se moquait d'elle lui était apparu un an plus
tôt sous les traits d'une belle femme et lui avait
ravi son fils. Le Malin
Un nom qui lui convenait
parfaitement. Au huitième coup, elle ferma
les yeux, prête à affronter le terrible
spectacle, déterminée à s'emparer du
petit squelette et à l'emporter loin de ce lieu
infernal. Mais quand elle les rouvrit, elle poussa un cri
aigu, avant de se précipiter à
l'intérieur de la caverne
Surprise, elle ne
pouvait détacher son regard de ce qu'elle voyait !
Son petit Jacques se tenait devant elle, heureux et
souriant. Ses traits avaient changé. Elle le trouva
grandi. Il lui tendit les bras pour lui faire un gros
câlin. Elle n'osait pas l'approcher, de peur
d'être encore victime d'un artifice diabolique.
Pourtant, elle entra dans la grotte et, rapide comme
l'éclair, en ressortit avec son fils, alors que le
douzième coup retentissait au clocher. Tandis
qu'agenouillée dans la neige, elle remerciait le
Seigneur pour sa bonté infinie, un ange lui apparut
: - Femme, lui dit-il, ta foi et ton
opiniâtreté sont venues à bout de ton
supplice. Dieu te pardonne et te rend ton enfant.
Désormais, je vais sceller cette pierre qui le
restera à tout jamais. Le Malin n'y viendra plus
tenter les âmes faibles, comme la
tienne. L'ange brandit son
épée en prononçant ces mots :
- Roche de malheur ! Je t'interdis
désormais de virer ! Dorénavant, ton
trésor restera enfoui pour
l'éternité. Ensuite, il traça une croix
sur le bloc, avant de disparaître (...) |
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abbaye de la Pierre-qui-Vire - les ateliers - la menuiserie
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les bois
Elle s'apprêtait à le
soulever pour rentrer à la chaumière mais
l'enfant l'arrêta dans son élan
: - Pourquoi me porter ? Je suis un
grand garçon maintenant. Je sais bien marcher
! L'heureuse mère lui prit la
main et ils regagnèrent la chaumière où
les deux petits célébrèrent par des
cris de joie et des rires le retour de leur grand
frère. Le lendemain, les villageois
félicitèrent Marie, louant son courage et sa
ferveur. La vie reprit son cours, mais la jeune femme prit
garde de ne plus jamais céder aux tentations
diaboliques. Avant d'achever mon récit,
il convient de vous dire ce qu'il est advenu de
l'église de Vaumarin. Quand il apprit que la pierre
avait été scellée, le diable, furieux
de s'être encore une fois laissé berner par
Dieu, fit trembler la terre. L'édifice fut englouti !
Heureusement, la messe était terminée depuis
longtemps. Il n'y avait plus personne à
l'intérieur, même pas le curé. En effet,
à l'annonce du retour du petit Jacques, il
s'était précipité dès la fin de
l'office chez Marie pour la complimenter. Il l'avait
suppliée également de parler à
certaines femmes du village qui n'étaient pas
réellement pieuses et auraient bien besoin de ses
précieuses recommandations
Je vous conseille à
présent d'entrer dans l'enceinte de l'abbaye. Vous
pourrez découvrir la librairie religieuse, tenue par
les moines. Puis, lorsque les nourritures spirituelles vous
auront épuisés, vous goûterez les
excellents fromages que l'on y fabrique et dont on se
régale dans toute la région ! Un vrai
péché !! |
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l'imprimerie - moine au travail à la linotype
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abbaye de la Pierre-qui-Vire - la traite des vaches
carte postale oblitérée en 1902 |
l'abbaye de la Pierre-qui-Vire - l'école abbatiale |
l'école de Sainte Marie de la Pierre-qui-Vire
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le cimetière
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un coin du chemin de croix - 1903 |
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le cimetière
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monastère de la Pierre-qui-Vire - le Trinquelin
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Journées Sillonnistes - 31 août / 6 septembre 1908
pour voir
un agrandissement pour en
savoir plus sur le Sillon
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Monastère de la Pierre-qui-Vire - les petits Chantres de Sainte Marie
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oblitération de 1965
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Abbaye de la Pierre qui Vire - vue générale côté Ouest
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Abbaye de la Pierre qui Vire - vue aérienne en 1967
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intérieur de l'église
Bien d'autres fort jolis anciens clichés du monastère ici
Vauban et
sa maison natale le bourg
et ses habitants vues
générales et les écarts