1833 - n juge
l'instituteur, le maire et le cabaretier

 

 

Extrait du site http://www.inrp.fr/she/guizot/script/accueil_recherche.php qui concerne 2 065 écoles de 11 départements, parmi toutes les écoles de France où l'enquête a été effectuée en 1833, à l'initiative de François Guizot, ministre de l'Instruction Publique.

 

François Guizot (1787-1874) a joué un rôle important dans l'histoire de l'école en France
en tant que ministre de l'Instruction publique, par la loi de 1833, demandant la création
d'une école primaire par commune et d'une école normale primaire par département

 

Commune : SAINT LEGER DE FOUGERET
Académie : BOURGES
Arrondissement et canton : CHATEAU-CHINON
Population en 1831 : 1 105
Auteur du rapport : JARRIEZ

Commentaire de l'inspecteur : "Estimé de ses concitoyens qui l'ont nommé conseiller municipal (il est maire). Il doit être en dissidence avec le curé dont le petit-fils exerce sans autorisation dans la même commune […] Il est maire et j'oserais dire cabaretier. Du moins il tire parti de toutes les fêtes qui attirent la foule dans la commune."
Rien sur le deuxième instituteur auquel l'inspecteur fait allusion.
Déroulement de l'inspection : "Cinq ou six élèves qu'on avait réunis ont paru fort embarrassés."

L'instituteur est non logé, salle non fournie. Traitement de 50 francs par an.
L'école est payante mais 8 élèves sont accueillis gratuitement. Tarif minimum : 75 cts par mois. Tarif moyen : 100 cts par mois. Tarif maximum : 150 cts par mois. L'école n'est pas mixte. Elle n'accueille pas de pensionnaires. Le culte y est catholique.
L'âge moyen d'entrée des enfants est de 8 ans, ils y passent en moyenne 5 années. Les effectifs moyens sont de 24 élèves en hiver.
On utilise la méthode individuelle. L'école manque de tout. Il y a des cahiers qui sont bien tenus.
L'instituteur s'appelle PASCALET Jean-François. Il est âgé de 41 ans et marié. Il a 4 enfants. Il exerce une autre profession (cabaretier).
Fortune : Il est jugé petite aisance.
Exercice de la fonction : Capacité, assez. Aptitude, assez. Zèle, beaucoup.
L'instituteur a un brevet de degré 3 et pas d'autorisation. Il n'a pas suivi l'école normale. Il n'a pas été exempté du service militaire.
Caractère : Très doux. L'instituteur n'est pas violent. Il n'a pas de défauts. Il montre une conduite régulière.
Rayonnement : L'instituteur a le respect de ses élèves. Il jouit de l'estime de ses concitoyens.

 


 

L'ami Michel Guironnet a voulu en savoir plus sur cet instituteur. Voici le fruit de ses recherches :

Jean François Paschalet arrive à Saint Léger à une date inconnue. Il est adjoint au maire de Saint Léger dès février 1816 et officier d'état-civil. Son 1er mariage n'est pas célébré dans la commune et il ne semble pas avoir d'enfants de cette union nés à Saint Léger. Pourtant, dans l'enquête de 1833, il est dit qu'il a quatre enfants, alors que le 4e enfant connu ne naît qu'en 1841.

Son 2e mariage :

Le 15 juin 1830, "pardevant nous, Dechamps Louis Jacques… Maire de la commune de Saint Léger de Fougeret (1)" comparaît "le Sieur Paschalet Jean François, propriétaire et adjoint de la commune… demeurant au chef-lieu d'icelle, né le vingt trois avril mil sept cent quatre vingt onze dans la commune de Monnetier, arrondissement de Briançon, département des Hautes-Alpes, fils majeur de feu Jean Pierre Pascalet, décédé dans la commune de Saint Cernain du Plin, département de Saône et Loire, le vingt six mai mil huit cent quatorze (2) ; et de défunte Marie Thérèze Thomas, décédée dans la dite commune du Monnetier le quatorze mai mil sept cent quatre vingt onze (3) ; veuf en première noce de Marie Louise Drouillon, décédée dans cette commune le treize septembre mil huit cent vingt sept, d'une part.
Et Jeanne Thiraut, propriétaire demeurant dans la commune de Saint Léger de Fougeret, née dans la commune de Sermage, section de Moulin en Gilbert
(4), le vingt neuf prairial an douze (5), fille majeure de Jean Baptiste Marie Thiraut, propriétaire demeurant à Grandris, susdite commune de Moulin en Gilbert, et de Louise Lanné ?, veuve en première noce de François Marie Delavau, décédé dans cette commune le trois juillet mil huit cent vingt neuf, d'autre part."

(1) "département de la Nièvre, arrondissement et canton de Château-Chinon"
(2) Il s'agit, bien sûr, de Saint Sernin du Plain. La même année, Jean Pierre Pascalet a vu mourir ses 3 petites filles : Marie Fragile, 4 ans, le 25 avril ; Jeanne Roze, 12 ans, le 3 mai ; Catherine, 6 ans, le 23 mai ! Ce sont les enfants qu'il a eus au Monêtier avec Marie Catherine Roy, sa 2e épouse.
(3) Jean-François n'a que quelques jours
(4) Il s'agit de Sermages, dans la Nièvre, faisant partie de la commune de Moulins-Engilbert
(5)
Cette date correspond au 18 juin 1804. Malheureusement, les registres des naissances sont manquants.

 

acte de baptême de Jean François Paschalet, Le Monêtier les Bains
Registre 2 E 84/2/9 B.M.S de 1789 à 1792, vue 75/127

 

Décès de sa première épouse :

Le 15 septembre 1827, en mairie de Saint Léger de Fougeret, se présentent "Jean François Pascallet, propriétaire et adjoint de la susdite commune, âgé de trente six ans, époux de la défunte" et "Etienne Pascallet, pensionnaire chez M. le curé de la dite commune, cousin de la défunte". Ils déclarent le décès "le quatorze de ce mois, à dix heures du soir" de Louise Drouaillor (ou Drouillon) âgée de 33 ans.

 

Naissances de ses enfants à Saint Léger :

  • Marie François Etienne Auguste, né le 26 décembre 1830 "Jean François Pascallet, propriétaire et Maire de la commune" est accompagné pour la déclaration en mairie de "Sieur Jean Marie Thirault, âgé de soixante ans, propriétaire à Grand-Rhy, commune de Moulins En Gilbert, grand-père maternel du nouveau-né ; lequel a représenté le Sieur François Marie Auguste Thirault, son fils engagé volontaire dans le 4e Régiment d'Hussard, parrain de l'enfant" et de Jean Marie Alexandre, 38 ans, marguillier de la paroisse.
  • Pauline Lazarette Françoise, née le 15 mai 1832 ; son parrain est François Ranvier, 30 ans, propriétaire à Sermages, oncle de la "nouvelle née" accompagné de Pierre Joseph Pascallet, 30 ans, propriétaire à Fachin ? à Château-Chinon Campagne.
  • Jeanne Henriette Mélanie, née le 2 décembre 1833. Jean Baptiste Barbier, 21 ans "instituteur primaire" à Saint Léger accompagne Jean François Pascallet "propriétaire et maire".
  • Marie Louise Augustine, née le 14 mars 1841. Jean François Pascallet, 50 ans, père de l'enfant est "propriétaire et instituteur communal" Il n'est plus maire de la commune.

 

  • Le seul garçon du couple, Auguste, est témoin le 27 août 1864 au mariage de sa sœur Pauline Lazarette, à Saint Léger, avec Jean Joseph Sirejean. Il est âgé de 33 ans, "prêtre à St Germain Chasnay (6)"
  • Jeanne Henriette épouse, le 3 janvier 1857 à Saint Léger, Jean Baptiste Ranvier.
  • Marie Louise Augustine épouse, le 30 septembre 1873 à Saint Léger, Jean Amable Theuret.

(6) C'est Saint Germain Chassenay, à 10 kilomètres au sud de Décize, dans la Nièvre.

Jean François Pascallet décède le 29 mai 1869 à Saint Léger de Fougeret :

 

 

Le 31 mai 1869, en mairie de Saint Léger, "ont comparu M. Marie François Etienne Auguste Pascallet, curé à St Germain près Décize (7), âgé de trente neuf ans, fils du décédé ; et Léger Doussot, âgé de trente trois ans, fermier au bourg de Saint Léger de Fougeret, premier voisin du décédé."
Ils déclarent que "Jean François Pascallet, âgé de soixante dix huit ans, propriétaire au bourg de Saint Léger de Fougeret, né dans la commune de Monétier, arrondissement de Briançon, département des Hautes Alpes ; fils de feu Jean Pierre Pascallet et de feue Marie Thérèze Thomas ; époux en secondes noces de Jeanne Thirault, âgée de soixante cinq ans son épouse ; est décédé le vingt neuf mai à neuf heures du matin."

(7) voir la note (6) ci-dessus

 

La Croix du 2 mai 1916 - décès du fils curé de l'instituteur, à 85 ans

 

 

Michel Guironnet est l'auteur de "L'Ancien Régime en Viennois (1650-1789)"

 

 

 

 

 

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