Ce
procédé consistait à remplir de
fumée de tabac une vessie danimal et à
en insuffler le contenu dans le rectum de la victime. Cette
méthode ne tarda pas à se
généraliser. Réaumur en
était un partisan convaincu.
On raconte
quà Amsterdam, quand un noyé
était repêché, on faisait appel aux
passagers des bateaux voisins pour fournir la fumée
de tabac nécessaire.
CONTENU DE LA "BOITE-ENTREPOT"
DE MONSIEUR PIA
"Médecine
domestique" par Guillaume Buchan - 1783
1. Un bonnet de lame dont
on couvre la tête du noyé
2. Deux frottoirs de laine pour faire les frictions ; comme
nous le dirons ci-après
3. Une couverture de laine, en forme de tunique dont on
couvre le noyé, après l'avoir
déshabillé
4. Quatre rouleaux de tabac à fumer, de demi-once
chaque
5. Une petite boîte renfermant plusieurs paquets
d'émétique de trois grains chaque
6. Deux bouteilles de pinte, remplies d'eau-de-vie
camphrée, animée avec l'esprit volatil de sel
ammoniac
7. Un flacon de crystal, contenant de l'esprit volatil de
sel ammoniac liquide, ce qui est la même chose que
l'alkali fluor
8. Une cuiller de fer étamée
9. Une canule à bouche pour souffler l'air dans la
poitrine
10. Une machine fumigatoire dans laquelle on allume le
tabac, par le moyen d'un soufflet, qui sert également
à pousser la fumée dans le chapiteau de la
machine, au bec duquel on a adapté un tuyau flexible,
qui se termine par une canule qu'on introduit dans le
fondement. Cette canule est double, pour que l'une
supplée à l'autre, lorsqu'elle se trouve
engorgée.
Il n'est personne qui ne
sente combien il est important d'être muni de cette
boîte, lorsqu'on veut secourir un noyé. Il faut
donc commencer par se procurer cette boîte :
s'informer s'il y en a une dans le lieu où l'on a
repêché le noyé, &, s'il n'y en a
pas, détacher un assistant, qui se transportera
sur-le-champ dans le lieu le plus voisin, & la demandera
à celui qui la possède.
Extraits de "Lettres sur la
certitude des signes de la mort"
par M. Louis -
1752
"M. Bruhier nous a
donné une observation, où l'on voit que cette
insufflation immédiate a été
pratiquée. Une femme en traversant la rivière
de Seine dans un batelet vis-à-vis Passy, tomba dans
l'eau, et en fut retirée sans connaissance. On la
réputait morte. Un soldat, passant la pipe
à la bouche, dit au mari de sécher ses larmes,
et que dans peu sa femme serait vivante, puis, donnant la
pipe au mari, il lui dit de lui introduire le tuyau dans
l'anus, et d'y souffler de toute ses forces la fumée
en mettant dans la bouche le fourneau couvert d'un papier
percé de plusieurs trous. A la cinquième
gorgée de fumée, on entendit dans le ventre de
la femme un grouillement considérable, elle rendit de
l'eau par la bouche et, un moment après, la
connaissance lui revint."
"La chaleur du fourneau
de la pipe ne permet pas qu'on la tienne, aussi longtemps
dans la bouche qu'il le faudrait. L'insufflation est souvent
interrompue dans cette méthode, assez
désagréable d'ailleurs par la
nécessité d'avoir la bouche près du
fondement d'une personne. Le motif, si l'on veut, anoblit la
chose, mais il n'en ôte pas ce qu'elle a de
déplaisant."
Source et
lien : http://reanim.free.fr/procedes/p_fumigation/p_fumigation.html