a épinière, sous la évolution

 

août 2012 : Nathalie, secrétaire de mairie à St Léger le Petit, nous adresse 2 pages de registre officiel où, pour la première fois, apparaît le nom de LA PÉPINIÈRE (An 2 de la République).
Nous sommes alors sous la Terreur, avec de nombreuses lois "d'exception" (réquisitions, loi du Maximum...)

 

 

Délibérations de Saint Léger le Petit :

 

  • "Aujourd'huy cinq fructidor l'an 2 [correspond au 22 août 1794. Le rédacteur a du se tromper de mois. Voir à la fin des textes] de la Rep (République) fre (française) une et indivisible, a comparu au lieu ordinaire de nos séances le citoyen Berger, Commissaire envoyé par ladministration du District de la Charité ; lequel nous a exhibé ses pouvoirs dont il nous a fait lecture, ainsi que d'un arreté du District de Sancerre en datte du 29 messidor [correspond au 17 juillet 1794], lequel autorise le District de La Charité a requerir dans la commune de La Pépinière la quantité de cinquante boisseaux de graines par decadi (période de 10 jours instaurée par le Calendrier révolutionnaire qui remplace la semaine), la première livraison devant avoir lieu le neuf termidor [27 juillet] et continuer de decadi en decadi (de 10 jours en 10 jours) jusqua ce que la parfaite terminaison de la moisson ait mis les administrateurs du District de La Charité dans le cas d'en requerir une plus grande quantité ; la commune de La Pépinière étant de celles qui suivant la loi du 29 7bre (V.S) [il faut lire 29 septembre Vieux Style, c'est-à-dire dans l'ancien calendrier grégorien. Le rédacteur du document n'a pas fait la conversion] doivent approvisionner le marché de La Charité.
    Fait en la chambre commune, les jours et an que dessus et ont signé ceux qui ont su signer. Berger, Villain agt nal
    (agent national)

    Reçu à St Léger le Petit par nous membres du Comité Révolutionnaire du canton de Sancergues, département du Cher, district de Sancerre, ce
    dix thermidor lan 2eme de la Rep. fre. (République française) une ind(ivisible) et impérissable. Coste ? Macon ?"

 

  • "Aujourd'huy 30 thermidor lan 2 (17 août 1794) de la République française une et indivisible, après la lecture des lois a lordinaire et d'une lettre de Sancerre portant requisition de foin paille et avoine, le conseil s'est occupé du role des parens des defenseurs de la patrie, après quoi la séance a été levée. Villain, agent national ; Moutardier secretaire ?"

     

  • "Aujourd'huy 30 thermidor lan 2 (17 août 1794) de la République française une et indivisible, nous maire et officiers municipaux de La Pépinière ci-devant St Leger réunis au lieu ordinaire a y tenir nos séances ; lecture a été faite par le secretaire greffier de la loi du treize prairial dernier concernant le mode de distribution des secours à accorder aux parens des defenseurs de la patrie ; sur le requerant lagent national, le conseil a nommés pour commissaires vérificateurs les citoyens François Trousier, Jean Charles et Annet Audurant ; de tout quoi nous avons sur le champ dressé le présent procès verbal les jours et an que dessus et ont signé ceux qui ont su signer. Villain, agent national ; Moutardier secretaire ? "

     

  • "Aujourd'huy dix fructidor lan 2 (27 août 1794) de la Rep. fr. (République française) une et indivisible, nous maire et officiers municipaux de la commune de St Leger le Petit, après la lecture des lois a lordinaire, le conseil s'est occupé de la distribution des secours accordés aux indigens de cette commune, et la séance a été terminée et ont signé ceux qui ont su signer. Villain, agent national ; Moutardier secretaire ? "

     

  • "Aujourd’huy vingt fructidor lan 2 (6 septembre 1794) de la République une et indivisible, nous maire et officiers municipaux de la commune de la Pépinière ci devant St Léger, après la lecture des lois à l’ordinaire ont été faites lecture des arrêtés du comité du salut public sur l’approvisionnement des marchés d’une lettre de Sancerre sur la réquisition des avoines par l’armée de l’intérieure une autre concernant la garde des forêts nationales. Le conseil s’est occupé ensuite de la distribution du savon et du riz envoyé à notre commune, et ont signé ceux qui ont su signer."

 

La date du dix thermidor An II correspond au 28 juillet 1794, soit avant la date du cinq fructidor ! Villain, agent national de La Pépinière, s'est trompé : il aurait dû écrire "thermidor" et non "fructidor", ce qui rétablirait la logique des dates. De fait, la précédente délibération du registre mentionne la date du cinq messidor de l'An 2, soit le 23 juin 1794.

 


 

Et pendant ce temps-là, à Paris, le matin du 10 thermidor an II...

"Le 9 thermidor an II (27 juillet 1794), Robespierre, devant la Convention, est empêché de s’exprimer. L’Assemblée l’accuse de conspirer et le traite de tyran. Il est bientôt décrété d’accusation ainsi que Saint-Just, Couthon, Lebas et Augustin Robespierre, son frère cadet. Arrêtés, ils sont conduits dans une salle du Comité de sûreté générale, puis incarcérés. La Commune de Paris les délivre mais Robespierre refuse de prendre la direction de l’insurrection naissante. La Convention réagit et nomme Barras à la tête d’un commandement militaire qui pénètre sans véritable résistance dans l’Hôtel de Ville. Le futur directeur y trouve Augustin, Saint-Just, Lebas, Couthon et Robespierre, la mâchoire brisée. Arrêtés, emprisonnés, jugés hâtivement, ils sont menés place de la Révolution et guillotinés."

 

 

"Robespierre gît au centre du tableau sur une table de l’antichambre du Comité de Salut Public. Ses vêtements et sa mâchoire ensanglantés attestent du coup de pistolet qui, dans la salle du Conseil général de la Commune, quelques heures auparavant, a failli lui coûter la vie, mais dont l’auteur (Robespierre lui-même ? le gendarme Méda ?) reste, encore de nos jours, une énigme. Assis derrière lui, sur la droite du tableau, vêtus de leurs habits de conventionnels, Augustin Robespierre et Saint-Just attendent leur exécution. Anxieux, ils ne semblent toutefois pas s’inquiéter de leur propre sort, scellé tragiquement depuis la veille, mais de l’état de santé et des souffrances de leur frère et ami. Autour de l’Incorruptible, divers soldats s’agitent, conversent, à la fois intrigués et fascinés par le personnage étendu non loin d’eux et par la page d’histoire qui est en train de s’écrire sous leurs yeux. Leurs postures, leurs regards, le drap posé sur la table et ne la recouvrant que partiellement, les papiers épars sur le sol, le brancard qui a servi à transporter Robespierre, les soldats dans l’arrière-plan, tout indique l’atmosphère agitée de l’instant, mais aussi le trouble d’une nuit indécise, les décisions prises à la hâte, deux jours de passions et d’imprécations qui contrastent avec l’attitude digne, mais profondément humaine, d’Augustin Robespierre et de Saint-Just. Livide, allongé, meurtri, placé au centre de la composition, tâche claire dans un environnement sombre, Robespierre semble avoir déjà renoncé à la vie et à la frénésie révolutionnaire. Autour de lui ses proches, mais également ceux qui viennent de l'abattre ou qui sont en charge de le surveiller, assistent à ses derniers instants, probablement conscients de l'importance des événements qui viennent de se dérouler."

Source et lien : http://www.histoire-image.org

 


 

Un éclairage : la loi du 13 prairial An II attribuant des secours aux parents des soldats "défenseurs de la Patrie" :

 







 

 

Un grand merci à Michel Guironnet pour sa contribution.
Michel Guironnet est l'auteur de "L'Ancien Régime en Viennois (1650-1789)"

 

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