'âne rand oir du erry

 

 

Les noms de lieux, tel Asnières, fréquents pour les lieux-dits en Berry et dans toute la région Centre, témoignent de l'importance des ânes dans la région depuis plusieurs siècles.
Dans un pays de bocages, avec un très grand nombre de petites exploitations, l'âne était l'animal de trait du paysan berrichon.
Pour le travail des champs et des vignes, le choix des animaux s'est orienté au cours des décennies vers la sélection d'animaux grands, forts, mais restant vifs, courageux et dociles.
De plus, vers le milieu du XIXe siècle, les ânes ont remplacé les hommes pour la traction des péniches sur le canal du Berry, puis en remontant vers Paris, sur le canal de Briare et ses dérivés.

 

 

Au début du XXe siècle, nous voyons, au travers de nombreuses cartes postales, apparaître ces ânes grands et noirs, dans les travaux agricoles, l'attelage de carrioles, le halage des péniches...
La population est encore si importante au milieu du siècle que dans le film de Jacques Tati "Jour de Fête" tourné en 1947 à Sainte Sévère sur Indre, les Anes Grand Noir du Berry sont présents dans de nombreuses scènes.
L'âne Grand Noir du Berry serait ainsi issu d'une tradition paysanne, sélectionné essentiellement pour les besoins d'une agriculture pauvre, mais aussi pour d'autres usages (batellerie, forges de la région...)

 

 

Tout a commencé du côté de Lignières, charmante bourgade située au sud du Berry, aux confins du Boischaut-sud et de la Marche, dans le département du Cher, mais à un "pet d'âne" de l'Indre, de l'Allier et de la Creuse.

Les Thiaulins de Lignières, association versée dans la conservation des traditions populaires du Berry, cher à George Sand (lire "Les Maîtres-sonneurs"), s'émeut de la raréfaction de l'âne dans la région, et qui, au dire des anciens, était autrefois très présent dans les locatures.
En 1986, lors de leur fête annuelle, ils organisent un rassemblement d'ânes avec les éleveurs et maquignons des cantons avoisinants : c'est la naissance de la Foire aux Anes et aux Mules de Lignières.
Celle-ci, organisée chaque lundi de Pentecôte, réunit de plus en plus d'ânes, 100 en 1990, 220 en 1993 et plus de 350 en 1997. Elle est devenue au fil des années une véritable référence pour les éleveurs et, chaque lundi de Pentecôte, des milliers d'amoureux des Anes s'y donnent rendez-vous.
Il aura fallu près de 8 ans aux amoureux de l'Ane Grand Noir du Berry pour faire reconnaître, début 1994, cette race d'ânes, la deuxième reconnue en France.

 

ânesse et son ânon

 

Le mâle mesure de 1,35 à 1,45 m au garrot à 4 ans et la femelle au minimum 1,30 m. La robe est unie, de noir à bai brun foncé, pouvant aller jusqu'au bai brun, sans bande cruciale, ni raie de mulet, sans zébrure aux membres. La queue est identique à la robe. Le ventre est gris-blanc, incluant l'ars, l'aine et l'intérieur des cuisses.
Chez l'adulte en pelage d'été, le poil est court, voire ras.
La tête est rectiligne, les oreilles d'une bonne dimension (la moitié de la longueur faciale), bien ouverte et sans échancrure, le bout du nez gris-blanc pouvant s'étendre jusqu'au chanfrein, parfois cerné de roux. L'oeil est vif portant lunette gris-blanc parfois cerné de roux. L'encolure est forte, le poitrail ouvert, le dos droit, l'arrière main soit ronde, soit déclive. Les membres solides ont des aplombs affirmés. La silhouette forme un ensemble aux formes liées.

 

 

Traditionnellement, l'Ane Grand Noir du Berry était l'animal de trait par excellence des petits paysans. Il servait aux labours, au travail de la vigne, mais aussi pour l'attelage des petites carrioles pour tous les transports (marché, débardage). Il tirait les péniches sur tous les canaux de la région Centre et des environs.
Aujourd'hui, les services que peut rendre l'Ane Grand Noir du Berry sont vastes : l'accompagnement de randonneurs (l'âne portant les bagages), l'attelage pour les balades dans des centres hippiques ou des asineries, la production de mules et bien d'autres utilisations encore. Certains agriculteurs, férus de traction animale, choisissent cet âne pour sa force, sa sobriété et sa rusticité.

 

 

Source : http://www.cg18.fr/

 

 

 

 

 

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