'âne rand oir du erry
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Au début du XXe siècle,
nous voyons, au travers de nombreuses cartes postales,
apparaître ces ânes grands et noirs, dans les travaux
agricoles, l'attelage de carrioles, le halage des
péniches... Tout a commencé du
côté de Lignières, charmante bourgade
située au sud du Berry, aux confins du Boischaut-sud et de la
Marche, dans le département du Cher, mais à un "pet
d'âne" de l'Indre, de l'Allier et de la Creuse. Les Thiaulins de Lignières,
association versée dans la conservation des traditions
populaires du Berry, cher à George Sand (lire "Les
Maîtres-sonneurs"), s'émeut de la raréfaction
de l'âne dans la région, et qui, au dire des anciens,
était autrefois très présent dans les
locatures. ânesse et son
ânon Le mâle mesure de 1,35 à
1,45 m au garrot à 4 ans et la femelle au minimum 1,30 m. La
robe est unie, de noir à bai brun foncé, pouvant aller
jusqu'au bai brun, sans bande cruciale, ni raie de mulet, sans
zébrure aux membres. La queue est identique à la robe.
Le ventre est gris-blanc, incluant l'ars, l'aine et
l'intérieur des cuisses. Traditionnellement, l'Ane Grand Noir
du Berry était l'animal de trait par excellence des petits
paysans. Il servait aux labours, au travail de la vigne, mais aussi
pour l'attelage des petites carrioles pour tous les transports
(marché, débardage). Il tirait les péniches sur
tous les canaux de la région Centre et des environs. Source : http://www.cg18.fr/
Dans un pays de bocages, avec un très grand nombre de petites
exploitations, l'âne était l'animal de trait du paysan
berrichon.
Pour le travail des champs et des vignes, le choix des animaux s'est
orienté au cours des décennies vers la sélection
d'animaux grands, forts, mais restant vifs, courageux et dociles.
De plus, vers le milieu du XIXe siècle, les ânes ont
remplacé les hommes pour la traction des péniches sur
le canal du Berry, puis en remontant vers Paris, sur le canal de
Briare et ses dérivés.
La population est encore si importante au milieu du siècle que
dans le film de Jacques Tati "Jour de Fête"
tourné en 1947 à Sainte Sévère sur Indre,
les Anes Grand Noir du Berry sont présents dans de nombreuses
scènes.
L'âne Grand Noir du Berry serait ainsi issu d'une tradition
paysanne, sélectionné essentiellement pour les besoins
d'une agriculture pauvre, mais aussi pour d'autres usages
(batellerie, forges de la région...)
En 1986, lors de leur fête annuelle, ils organisent un
rassemblement d'ânes avec les éleveurs et maquignons des
cantons avoisinants : c'est la naissance de la Foire aux Anes et aux
Mules de Lignières.
Celle-ci, organisée chaque lundi de Pentecôte,
réunit de plus en plus d'ânes, 100 en 1990, 220 en 1993
et plus de 350 en 1997. Elle est devenue au fil des années une
véritable référence pour les éleveurs et,
chaque lundi de Pentecôte, des milliers d'amoureux des Anes s'y
donnent rendez-vous.
Il aura fallu près de 8 ans aux amoureux de l'Ane Grand Noir
du Berry pour faire reconnaître, début 1994, cette race
d'ânes, la deuxième reconnue en France.
Chez l'adulte en pelage d'été, le poil est court, voire
ras.
La tête est rectiligne, les oreilles d'une bonne dimension (la
moitié de la longueur faciale), bien ouverte et sans
échancrure, le bout du nez gris-blanc pouvant s'étendre
jusqu'au chanfrein, parfois cerné de roux. L'oeil est vif
portant lunette gris-blanc parfois cerné de roux. L'encolure
est forte, le poitrail ouvert, le dos droit, l'arrière main
soit ronde, soit déclive. Les membres solides ont des aplombs
affirmés. La silhouette forme un ensemble aux formes
liées.
Aujourd'hui, les services que peut rendre l'Ane Grand Noir du Berry
sont vastes : l'accompagnement de randonneurs (l'âne portant
les bagages), l'attelage pour les balades dans des centres hippiques
ou des asineries, la production de mules et bien d'autres
utilisations encore. Certains agriculteurs, férus de traction
animale, choisissent cet âne pour sa force, sa
sobriété et sa rusticité.