l'ssociation des eni-afiens
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"Nos
arrière-grands-pères sont arrivés à
Beni-Saf vers 1870, avec leurs "capacicos", leurs couffins de
mineurs, leurs pioches d'agriculteurs et leurs espadrilles de
pêcheurs. Marie-Louise
Vera "L'Album de Béni-Saf" a
été édité en 1988 par l'Association des
Beni-Safiens. Les voilà partis tous
les deux à la rencontre de mon petit frère qui
arrive en pleurant comme une madeleine. Marie-Louise
Vera Pour accéder au site de
l'Association des Beni-Safiens (coordonnées, commande du
livre...)
ou http://www.abs-beni-saf.org Autre lien
:
Ils ont pour objectif de retrouver la trace de leurs concitoyens
dispersés, pour renouer des liens d'amitié et veiller
à l'entretien du cimetière de leur village
natal.
Ils ont fait leur pays en même temps que leurs gosses et c'est
ainsi que nous, Beni-Safiens, ne faisions qu'un avec la terre, avec
la mer, avec la mine, avec le sable, avec les pins et les platanes,
les orangers et les figuiers.
Aussi loin que ma mémoire me ramène, je n'arrive pas
à me penser en dehors de ma famille, de ma rue, la calle de la
rue Bugeaud, de ma ville bien-aimée.
Je crois, et tout ce que mes grands-parents m'ont raconté (que
mes parents me racontent encore) me le confirme, qu'à Beni-Saf
les gens ont toujours vécu ensemble..."
Les photographies et les témoignages recueillis sont
regroupées par thèmes, pour évoquer l'histoire
et la vie jusqu'en 1954 des Beni-Safiens d'origine
européenne.
En voici un extrait :
1932
- la cantine "en plein air" dans la cour de l'école
des filles
Ma mère : "Onze heures et demie, et le petit sans
venir !"
Mon oncle Antoine : "Ande se abia Metio (où a-t-il
dû se fourrer ?)"
Ils interrogent un gosse qui passe : "Dis, petit, tu as pas
vu Lucien ?
- Oui, il est à la colonie.
- Qu'est-ce qu'il fait à la colonie ?
- Il pleure parce qu'il veut pas manger des lentilles et le
maître il veut qu'il les mange par force."
Ma mère affolée : "Des lentilles ? Mais il est
fou, le maître ! Mais qui c'est qui a dit au
maître de faire manger des lentilles à mon fils
?"
Mon oncle : "Ese maestro lo incho !"
Ma mère a toutes les peines du monde à retenir
son jeune frère fou furieux : "Laisse, laisse ! Il
doit y avoir quelque chose."
Ma mère a toutes les peines du monde à retenir
mon oncle d'une part, à consoler son fils de
l'autre.
Ma mère : "Pos baya la nouvelle punition qu'ils ont
inventée, les maîtres, faire manger des
lentilles !... Et qu'est-ce que tu as fait, toi, pour qu'on
te force à manger des lentilles ?"
Mon frère : "Rien ! Le maître, il a dit que qui
c'est qui voulait aller à la "cantine" et moi je
savais pas ce que c'était et j'ai levé le
doigt... Quand j'ai voulu me sauver, il m'a pas
laissé..." et nouvelles larmes.
Ma mère : "Digo la cantine ! Une nouvelle parole pour
tromper le monde ! Ça t'apprendra, toi, à
lever le doigt sans savoir. Et la prochaine fois, tu lui dis
au maître qu'il aille lui, que pour manger des
lentilles, c'est pas la peine d'inviter le monde
!!!"
http://www.ambafrance-dz.org/consulat/Cimetieres/Images_Cimetieres/Ain%20Temouchent/index.htm