Cette
notice provient du site des Archives de la
Somme
http://public2.cg80.fr/cindocweb_ARC/
COMMUNE DE AINT-ÉGER-LÈS-UTHIE
année
1897 ou 1898
notice rédigée
par M. Poiré,
instituteur
|
|
dée
d'ensemble de la commune
|
Saint
Léger-les-Authie tire son nom de
l'évêque d'Autun qui, d'après
l'abbé Danicourt, aurait été
traîné dans les ravins où plus
tard a été construit le village, et
de Authie, grande commune auprès de laquelle
il se trouve.
Il est situé par 0° 10' 48'' de
latitude Est, et 50° 7' 30" de latitude Nord,
dans le canton d'Acheux, arrondissement de
Doullens, et faisait anciennement partie de la
moyenne Picardie.
Son territoire est borné par 4 communes : au
Nord, Pas-en-Artois ; à l'Est, Coin ; au
S-E., Bus, et au S-O. Authie.
Sa superficie de 428 ha 98 a 45 ca et sa population
168 habitants, d'après le dernier
recensement de 1896.
|
|
éographie
physique
|
NATURE DU SOL
Le sol de la
commune appartient aux formations tertiaire et
quaternaire ; il laisse en beaucoup d'endroits
l'eau passer trop facilement. Le fond de
l'étroite vallée est
marécageux, mais il s'y trouve de riches
pâturages et des terres noires d'un excellent
rapport. Sous la mince épaisseur de terre
végétale qui recouvre les collines,
à droite sont des gisements de cailloux, de
pierres et de marne : à gauche, il y a de
beaux jardinages. Au-delà des collines, des
terres franches, calcaires, siliceuses et
argileuses qui, étant bien soignées,
donnent de bonnes récoltes.
|
RELIEF
La
vallée de l'Authie, à St
Léger, est étroite et
profondément encaissée ; elle se
ramifie en plusieurs vallons ou ravins et va
s'élargissant vers Authie où la
rivière coule entre des collines
boisées. Son altitude inférieure, au
fond de la vallée, est de 86
m. L'altitude culminante atteint 146 m et se
trouve vers Bus.
carte postale
datée de 1905 - photo prise derrière
la ferme d'Antoine et Nadine
vue
prise de la "ferme du roi", ayant appartenu
à la comtesse de Monthureux et louée
à l'époque
à la famille Caron / cette ferme sera
achetée avant la guerre 14-18 par la famille
Labroy
|
CONDITIONS CLIMATOLOGIQUES
Située
à environ 75 k. de la Manche et 500 k. de
l'Océan, la commune jouit d'un climat
salubre. Les changements de température y
sont brusques et violents, les brouillards
fréquents, les orages et la grêle peu
à redouter. Les vents dominants soufflent du
Nord-Est de l'Ouest. Leur direction est
modifiée par le relief du sol et par les
bois d'Authie, le Warnimont et le bois Laleau.
|
REGIME DES EAUX
Le village,
traversé par "l'Authie" qui prend sa source
à Coigneux (3 k. de St Léger), n'a
pas de mares mais deux abreuvoirs publics où
les bestiaux vont se désaltérer. Une
foule de fontaines échelonnées sur
les berges donnent une eau potable, d'excellente
qualité. Quelques puits, dont la profondeur
varie entre 2 et 4 mètres, alimentent les
ménages dont l'habitation est
éloignée du cours d'eau.
|
INFLUENCES MARITIMES
L'influence
de la mer est simplement d'action
météorologique. Le contre coup des
troubles signalés au littoral est rapide.
Les vents de l'Ouest amènent parfois de
violents orages.
|
PARTICULARITE DE LA FLORE ET DE LA FAUNE
La flore
n'est pas riche en plantes médicinales.
Cependant on remarque la pervenche bleue, la mauve,
la millefeuille, etc, qui ne sont pas assez
appréciées, et d'autres telles que la
colchique, la nielle, la ciguë, dont on se
défie trop peu. Les plantes
envahissantes sont la prêle, la
fougère, le chiendent, etc. On
s'ingénie à détruire les
animaux nuisibles. Il n'existe ni grands fauves ni
reptiles dangereux.
|
|
une ferme à St Léger
les Authie, avant la 1re guerre mondiale
Charles Porquet
ci-dessous son permis de chasse datant de 1926
1925 - le mariage d'Yvonne et
Ernest, à St Léger
éographie
administrative
|
Saint
Léger-les-Authie, 168 habitants,
dépend d'Authie quant au service religieux.
Aucun hameau ne dépend de la commune.
La commune compte 54 électeurs, 10 adultes
de 16 ans et plus (5 hommes et 5 femmes), 52
ménages, 20 écoliers dont 8
garçons et 12 filles.
Dix membres composent le conseil municipal qui
élit le maire et l'adjoint. Le budget
communal de 2599 francs 66 s'équilibre par
182 francs de ressources ordinaires, et pou
l'excédent en ressources extraordinaires. La
dette consiste en une annuité de 120 francs
payable jusqu'en 1899. Les revenus de la caisse des
écoles sont de 45 francs votés par le
conseil municipal, ceux de la fabrique des
églises de 90 francs.
Saint Léger contribue à la nomination
de 2 conseillers d'arrondissement, 1 conseiller
général, 1 député et 3
sénateurs. Les affaires municipales
ressortissent à la sous-préfecture de
Doullens. La commune dépend d'Acheux
(perception, bureau de poste, notaire,
enregistrement, justice de paix, huissiers,
gendarmerie), de Pas (télégraphe), de
Beauquesne (service vicinal), de Doullens
(hypothèques, tribunal de 1re instance,
inspection primaire), de Corbie (contrôle
poids et mesures), d'Abbeville (recrutement
militaire). Saint Léger-les-Authie est une
paroisse catholique avec église et desservie
par le curé d'Authie. Il y a une
école mixte et une bibliothèque qui
compte 221 volumes.
|
|
la cible indique St
Léger les Authie -
http://www.viamichelin.fr/
2007
éographie
économique
|
COMMUNICATIONS
Les deux chemins de grande
circulation 152 et 176 relient la commune avec
Doullens, Arras, Amiens ; 4 chemins vicinaux
ordinaires la relient avec les communes voisines :
1° - de St Léger à Hénu -
2° - d'Authie à Hénu - 3° -
de St Léger à Coigneux - 4° - de
St Léger à
Bus.
La ligne
de Doullens à Arras passe à 10 k.
(station de Mondicourt-Pas) et le chemin de fer
économique à 6 k. (station de
Vauchelles-les-Authie). Postes : une distribution
vers 10 heures. Télégraphe : 5
k. Pas de téléphone.
Il serait à désirer qu'un
facteur-receveur fût installé à
Authie et desservît Saint Léger qui se
trouve éloigné d'Acheux.
|
AGRICULTURE
Sur les 428
hectares de la commune, le territoire agricole
compte 416 hectares répartis : en terres de
labour : 375 h. - terres de fond : 14 h. - bois et
taillis : 5 h. - prés et pâtures : 12
h. - vergers : 6 h. - jardins : 4 h. Non agricole :
12 h.
La partie cultivée du territoire peut
être ainsi répartie :
céréales 250 ha. - racines,
tubercules, prairies 90 ha. - autres cultures 35
ha.
L'agriculture a fait ici des progrès
considérables depuis 25 ans. Le
perfectionnement des procédés de
culture et de l'outillage permet aux cultivateurs
de tirer de bons produits de leurs terres, de
mauvaise qualité pour la plupart.
On achète les chevaux (44), l'espèce
bovine (184), dont 64 laitières. Le
nombre des porcs est de 115 : celui des
chèvres 18. La basse-cour, l'élevage
et l'engraissement des veaux sont d'un excellent
rapport.
L'apiculture était beaucoup cultivée
il y a 20 ans. Aujourd'hui elle comporte une
trentaine de ruches donnant 240 k. de miel et 90 k.
de cire.
Les 1242 parcelles du territoire appartiennent
à 196 propriétaires et sont
exploités par des petits
cultivateurs. Deux fermes occupent 1/4 du
territoire : ce sont celles de M. de
Louvencourt pour 33 h 26 a 16 et de M. de Montureux
pour 74 h 18 a 30.
Les méthodes et l'outillage sont en
progrès ; pas une exploitation ne reste
exclusivement routinière. Les fumiers sont
bien soignés et les cultivateurs savent
utiliser le purin qu'ils recueillent dans des
citernes. Il existe 2 batteuses, dont une avec
manège et l'autre à vapeur. Les
fermiers possèdent chacun une moissonneuse.
Celle de M. Carré est une lieuse
nouveau modèle.
La pêche est nulle, vu le faible débit
de la rivière qui ne permet pas au poisson
d'y séjourner. La chasse, en grande partie
réservée, a peu d'importance.
|
INDUSTRIE
Une
marnière ouverte au chemin d'Hénu,
sur un terrain appartenant à M. le comte de
Louvencourt, est mise gracieusement à la
disposition des habitants. Nulle industrie n'existe
dans la commune.
Dans l'intérêt de l'agriculture, il
serait à désirer que les chemins
ruraux et d'exploitation fussent plus
régulièrement entretenus.
|
COMMERCE
L'exportation
comprend seulement les produits agricoles. Elle
dépasse de beaucoup l'importation : houille,
vin, bière, etc, objets de consommation.
Doullens est le centre principal des relations
commerciales. Il y a en outre les
marchés de Mailly et de Pas, qui ont peu
d'importance.
Tous les produits agricoles se vendent bien et
s'expédient facilement.
|
|
Voici
l'école de St Léger les Authie avant 1968, juste avant
sa transformation en salle des fêtes.
L'école fut construite en 1958 et ferma en 1968, faute
d'élèves.
Les 2 ou 3 enfants qui restaient allèrent à
l'école primaire d'Acheux-en-Amiénois.
Puis, en 1969, St Léger se rattacha à Authie au point
de vue scolaire.
1911 - lettre
d'une jeune fille à ses parents
autre époque, autre style !
perçu
historique
|
ORIGINES
Saint
Léger-les-Authie n'a probablement pas une
origine fort ancienne, car aucune tradition, aucune
découverte, ne prouve son existence dans les
temps préhistoriques.
|
MOYEN-AGE
Il en est
fait mention pour la première fois en 1140
dans la charte de M. Garin,
évêque d'Amiens.
L'église actuelle a été
construite en 1787. L'ancienne, par sa
situation auprès du château, en dehors
du village, fait supposer qu'elle a
été édifiée du temps
des seigneurs féodaux. Le presbytère
était au pied de la montagne
Olivier. Depuis 1801, la commune a toujours
été desservie par les curés
d'Authie. Auparavant, le curé était
un vicaire d'Authie résidant à Saint
Léger.
|
TEMPS MODERNES
De 1346
à 1704, Saint Léger fut probablement
témoin des guerres contre les Espagnols. Un
lieu dit "les Attaques" signifie, d'après la
tradition, lieu où les combats - les
attaques - eurent lieu.
|
TEMPS ACTUELS
La
Révolution affranchit la
propriété roturière. Les biens
que le Prieur d'Authie possédait à
Saint Léger furent vendus.
Nul fait à signaler pendant les guerres de
la Révolution et de l'Empire.
Lors de l'invasion allemande 1871, plusieurs jeunes
gens partirent pour l'armée ; pas un ne
succomba.
Une contribution de guerre de 1713 fut levée
sur le pays.
Depuis 40 ans, Saint Léger s'est
transformé. Les chaumières ont
été remplacées par des
habitations plus confortables. L'instruction y
a fait de grands progrès. L'aisance
pénètre dans les familles,
grâce à l'activité des
habitants qui travaillent avec courage et
intelligence.
La population diminue considérablement
depuis le choléra de 1849 qui a fait ici de
nombreuses victimes. Cette diminution tient :
1° à ce que les cultivateurs emploient
les machines agricoles et que l'ouvrier, se
trouvant sans ressource, émigre vers les
centres industriels
2° à la faiblesse de la
natalité.
|
|
POUR INFO -
EVOLUTION DE LA POPULATION DE SAINT LEGER LES AUTHIE
258 en
1794
|
242 en
1800
|
255 en
1820
|
280 en
1831
|
250 en
1846
|
284 en
1856
|
251 en
1866
|
236 en
1876
|
187 en
1881
|
162 en
1886
|
167 en
1896
|
147 en
1901
|
139 en
1906
|
116 en
1911
|
117 en
1921
|
107 en
1931
|
113 en
1946
|
127 en
1954
|
113 en
1962
|
102 en
1968
|
88 en
1975
|
82 en
1982
|
92 en
1990
|
98 en
1999
|
|
Authie - avenue de
Saint-Léger (!!)
ue
générale et onclusion
|
Situé
au fond d'un étroit vallon, Saint
Léger-les-Authie n'a rien d'avantageux sous
aucun rapport.
En butte à l'oppression des seigneurs
féodaux, les paysans d'autrefois
étaient écrasés
d'impôts, de dîmes, etc. Dans la
deuxième moitié du siècle
dernier, une vive opposition s'éleva contre
la châtelaine d'Authie, qui érigeait
des prétentions exorbitantes à propos
du droit de banalité. Un procès
imprimé en 1778 donna gain de cause à
la commune contre la dame Elisabeth Jeanne de la
Roche de Rambures, veuve de Charles Adrien, comte
de Ligny. Le servage s'adoucit plus tard, mais
nul doute que les paysans d'aujourd'hui
n'envieraient le sort des bourgeois d'avant la
Révolution.
Le travail et l'économie sont en honneur
dans la commune qui, grâce à une
meilleure administration, prospère de plus
en plus. Saint Léger ne sera jamais une
commune importante. Mal situé,
éloigné des chemins de fer, il ne
peut avoir d'industrie ni offrir assez d'avantages
aux étrangers pour y venir habiter.
|
|
|
|
|
erci de fermer
l'agrandissement.
|
https://www.stleger.info