L'article
de
qui suit est daté du lundi 17 novembre 2014 et signé
Georges VAN DEN ENDE :
Ce lundi vers 14 h, lors du
terrassement des abords de sa maison en construction à
St-Léger, province de Luxembourg, un sarcophage a
été mis au jour par une pelleteuse.
Saint-Léger, voie de Vance,
hier lundi, un peu après les 12 coups de midi. Entrepreneur en
terrassement, Kevin Bilocq conduit sa pelleteuse sur le chantier de
la maison en construction dArnaud Poncelet. Son but,
aménager les abords de limmeuble. "Après
une bonne heure de talutage, jai senti que la pelleteuse
rencontrait quelque chose de dur. Comme une plaque de roche à
environ un bon mètre sous terre." Et, la plaque
verticale enlevée, Kevin de découvrir un trou, une
entrée vers un genre de tunnel se prolongeant horizontalement
dans le talus. Et, de découverte en découverte,
dapercevoir un squelette allongé dans une tombe. Un
sarcophage, en fait, qui va déclencher toute une
procédure. Prévenu, le maire Alain Rongvaux se rend sur
place.
Il avertit la police, qui
sécurise lespace par la pose de rubans bleus et blancs.
Tout cela sur fond de consignes très strictes. En cas de
découverte archéologique, tout chantier doit
sarrêter et ne pourra reprendre quavec
lautorisation de larchéologue du Service des
Fouilles du SPW. La pelleteuse na plus quà quitter
le chantier.
Mérovingienne, la tombe
?
Si cette découverte complique
la construction de la maison pas encore sous toit dArnaud
Poncelet, elle fait le bonheur de Pierre Dominicy, le
président du Cercle de recherches et dhistoire de
Saint-Léger: "Incontestablement, ce sarcophage nest pas
une simple tombe. Ses pierres bien taillées semblent indiquer
quil a été la dernière demeure dun
personnage important." Si le président du cercle na pas
pu rencontrer Denis Henrotay, larchéologue du SPW retenu
à Arlon par un colloque, il a quand même eu
loccasion de se renseigner par téléphone. Le
sarcophage est ancien, il ne peut être
moyenâgeux.
En principe, à cette
époque, les personnages importants étaient
inhumés dans les églises. Cela dit, une tombe
isolée, à lextérieur de la localité
- à plus de 600 m de léglise actuelle - et sur un
endroit élevé pourrait correspondre à une tombe
mérovingienne.
Bref, hier soir, on en restait
à des hypothèses, en croisant les doigts du
côté du cercle de recherches et dhistoire, pour
quelles se révèlent exactes lors de la visite
vraiment toute proche de léquipe archéologique du
SPW."
Le chantier a dû être
arrêté pour permettre les fouilles.
À part la terre tombée
sur la partie supérieure du squelette,
lintérieur du sarcophage est dune grande
propreté.
mardi
18 novembre 2014
vidéo de
vidéo de la RTBF
mercredi
19 novembre 2014
vidéo de la RTBF
"la visite de l'archéologue"
article
de
du mercredi 19 novembre 2014 :
ntre
600 ou 1 400 ans :
le plus vieux éodégarien
?
|
Un squelette bien conservé
dans une sépulture monolithique sculptée dans un
atelier spécialisé : le sarcophage de
Saint-Léger livre ses premiers secrets.
Lundi vers 16 h, dès que
linformation a été diffusée sur notre site
internet, voitures et piétons ont été nombreux
à se diriger vers lentrée de la voie de Vance,
à Saint-Léger. Précisément là
où la pelleteuse travaillant au talutage des abords de la
maison dArnaud Paillot avait mis au jour un sarcophage et
dun squelette. Et le monde de continuer à y circuler
mardi et mercredi, se faufilant entre les véhicules des
nombreux médias arrivés sur les lieux.
Hier matin, les membres de
léquipe archéologique conduite par Denis Henrotay
ont transformé lespace de talutage en une zone de
fouilles parfaitement ordonnée. Et les premières
déclarations, que tous attendaient depuis lundi, nont
pas tardé à suivre.
Une fois le chantier nettoyé,
les premières constatations ont orienté les recherches.
"La pelleteuse ayant arraché une partie du sarcophage,
nous avons découvert la moitié dun squelette dans
la partie restée sous un bon mètre de terre,
explique M. Henrotay. Avec cette double constatation : la
grande qualité de facture du sarcophage et la conservation
exceptionnelle des ossements."
Le sarcophage est certainement celui
dun personnage important. Quant à sa datation, Denis
Henrotay la situe dans une fourchette allant de 600 à 1 400
après J.-C. Soit entre la période mérovingienne
et le Moyen Âge.
pour lire la
suite
du jeudi 20 novembre 2014 :
n
plus pour le atrimoine
|
Durant 3 jours, il a pas mal
été sollicité, Alain Rongvaux, maire de
Saint-Léger. "Arnaud Poncelet voulait que tout soit fait
dans les règles. Quand il est venu me prévenir, je
ny croyais pas. Jai appelé la police et, une fois
rendu sur place, jai découvert limportance de la
découverte."
Et si, pour les archéologues,
le sarcophage est une découverte fort intéressante,
pour le maire, cest beaucoup plus encore. "Cest un
élément de grande valeur qui sajoute au
patrimoine de la commune et qui lui donne un sacré coup
déclairage."
Comme beaucoup de visiteurs, le maire
est fier de voir son village bénéficier dune plus
longue perspective dans le cours de lhistoire. Alors, pour
Alain Rongvaux, pas question de laisser tomber cette
découverte dans loubli. "Si les circonstances et
toutes les réglementations le permettent, il est clair que la
Commune de Saint-Léger fera tout pour lui donner une place de
choix au sein de son patrimoine."
Petite information pour monsieur le
maire: comme la précisé larchéologue
du SPW, "la déclaration de la découverte a
été faite dans les règles et le sarcophage
devient la propriété du propriétaire du
terrain."
du jeudi 20 novembre 2014 :
entionné
pour la première fois en 1222
|
Si quelquun est
particulièrement heureux de la découverte du
sarcophage, à Saint-Léger, cest bien Pierre
Dominicy, le président du Cercle de recherche et
dhistoire local.
"La mention de
Saint-Léger nest apparue dans lhistoire quen
1222, dans le cartulaire dOrval. Quelque part, ce serait
magnifique si la datation du sarcophage était plus proche de
la période mérovingienne que du Moyen
Âge." Mais pas question de rêver pour un
président qui se veut réaliste.
Denis Henrotay,
larchéologue
et Pierre Dominicy, le président du Cercle dhistoire et
de recherche
Et la chapelle du Chaufour ?
Quoique. Dans le fond des
pensées de Pierre Dominicy se trouve toujours en bonne
position la chapelle du Chaufour. Un lieu-dit de Saint-Léger
qui, dans un tournant au-dessus dun promontoire, surplombe la
grand-route Virton-Arlon. Un lieu qui intéresse au plus haut
point notre passionné et qui semble également
intéresser Denis Henrotay. "Il y a là un genre de
petite maison dont parle lhistorien Godefroid Kurth et autour
de laquelle on aurait déjà retrouvé quelques
ossements et autres pièces. Cest de là
également que provient le Christ ancien qui a quitté la
chapelle de Wachet pour sinstaller dans léglise.
Et mieux encore, la personne qui rénove le bâtiment
aurait remis à jour les ogives de ses
fenêtres."
du jeudi 20 novembre 2014 :
l
pourrait y avoir d'autres tombes
|
Passées les
premières émotions de la découverte, et
après deux jours de stress tant au niveau des
procédures administratives que de la pression
médiatique, cest de manière beaucoup plus cool
quArnaud et Émilie Poncelet, les propriétaires du
terrain, envisagent la poursuite de la construction de leur maison.
Émilie et Arnaud Poncelet, les
propriétaires du terrain
"En principe, la
découverte du sarcophage ne devrait retarder les travaux que
d'une quinzaine de jours."
Cela dit, le couple serait très heureux que la toiture de sa
future maison soit terminée avant l'hiver. "Et c'est
précisément pour pouvoir installer les engins du
couvreur que nous avions demandé du remblayage autour des murs
de fondation avec de la terre du talus."
Pas d'autres fouilles
prévues
Au jeune couple à se
renseigner sur l'intervention possible d'une assurance ou d'autres
dispositions en cas de découvertes archéologiques.
Quant au sarcophage, Arnaud Poncelet l'assure: "Si la Commune y
trouve un intérêt patrimonial, je ne vois aucun
inconvénient à ce qu'elle le prenne en charge et
qu'elle trouve un endroit pour le mettre en
valeur."
En ce qui concerne la poursuite des
recherches archéologiques, la démarche de Denis
Henrotay est claire. "Il faut que ce jeune couple puisse
continuer à construire sa maison." Du coup, aucun
sondage, ni d'autres fouilles ne sont prévus à
proximité.
Cependant, on fera très
attention dans le futur, lors d'éventuelles constructions
d'immeubles à proximité. Car rien ne dit que ce
sarcophage est le seul monument funéraire de l'endroit.
"Il pourrait être entouré d'autres tombes plus
modestes. Et qui sait si le terrain qui se trouve de l'autre
côté de cette partie encaissée de la voie de
Vance ne contient pas d'autres tombes, voire d'autres sarcophages
?"
21
novembre 2014 - Lu sur https://www.facebook.com/patricia.poncelet.59
et signé Patrick Poncelet :
"Mon fils et sa copine
voulaient remercier les archéologues pour leur gentillesse et
leur rapidité. Ils me demandent un gâteau. En
collaboration avec mon collègue Gauthier Otjacques, nous
décidons de réaliser un sarcophage en chocolat avec son
squelette en massepain et de l'insérer dans un bavarois
chocolat. Collaboration entre les classes de 4° et 7°
boulangerie pâtisserie chocolaterie de l'Athénée
Royal de Neufchâteau-Bertrix. Pour ceux qui ne seraient pas au
courant, se référer à la découverte du
sarcophage ce 17/11/2014 sur le terrain de la construction de leur
pavillon."
21
novembre 2014
:
La découverte dun
second squelette au pied du sarcophage ouvre de nouvelles
perspectives. Est-on face à un cimetière ?
On connaît l'arbre qui cache la
forêt. Alors pourquoi le sarcophage découvert sur la
butte qui domine la Voie de Vance ne cacherait-il pas un
cimetière ? D'autant qu'hier en matinée, les
archéologues découvraient les premiers ossements d'un
autre cadavre. "Il est placé transversalement au pied
d'un sarcophage, laissant apparaître toute sa
beauté", explique Pierre Dominicy, un président
du Cercle de Recherche et d'Histoire de plus en plus heureux.
"Mercredi, Denis Henrotay, l'archéologue de la SPW,
trouvait plausible mon idée de la présence d'un
cimetière. Le sarcophage a été découvert
sur une butte, un endroit jadis réservé aux
nécropoles. Et puis voici la découverte d'un second
cadavre. Qui sait si d'autres tombes ne se trouvent pas à ses
côtés, voire sur le terrain en face, de l'autre
côté de la route ? Un terrain dont le profil est la
continuation de la butte."
Cela dit, on devrait en connaître un peu plus lorsque la
pelleteuse de Kevin Bilocq aura dégagé les abords du
sarcophage.
Un second squelette a
été découvert au pied du sarcophage.
Quel avenir pour le sarcophage
?
Hier matin, Magali Denoncin, une
employée du Musée gaumais, se trouvait sur les lieux de
fouilles. En même temps que la découverte du sarcophage,
elle a eu l'occasion d'échanger quelques propos avec Philippe
Lempereur, l'échevin de la Culture de Saint-Léger. Ce
dernier aurait évoqué, comme son maïeur, la
volonté de conserver le sarcophage en terres
léodégariennes. Mais dans un esprit d'échange,
voire de collaboration, avec le Musée. Cela dit, pour Pierre
Dominicy, une réflexion en profondeur s'impose. "Lorsque
les instances et autres experts en archéologie seront en train
de définir par analyses successives, sinon l'identité,
du moins l'âge approximatif du squelette, ce sera le moment
pour d'autres responsables de se pencher sur sa domiciliation,
à lui et son sarcophage." En tenant compte
qu'aujourd'hui, sarcophage et squelettes sont la
propriété d'Arnaud et Émilie Poncelet. Et eux
songent plus à finaliser la construction de leur
maison.
21
et 22 novembre - on fait le point sur
cliquez ici pour voir les
vidéos
ici
et là
L'article
de
en date des samedi 22 et dimanche 23 novembre
du jeudi 27 novembre 2014 :
a
"saga" du sarcophage s'achève
les ravaux
reprennent
|
Les travaux de construction
peuvent reprendre Voie de Vance. Les archéologues ont
quitté le chantier de fouille. Leurs conclusions sont
attendues.
les dernières prises de
mesures
La dernière séquence de
la "saga sarcophage léodégarienne" vient de se terminer
du côté de la voie de Vance. Une certaine
séquence tournée vendredi dernier dans
lintimité, mais toujours en présence dun
grand public. Cette fois, cétait les enfants des
écoles primaires communale et libre de St-Léger qui ont
visité le chantier de fouille sous la direction des
archéologues Denis Henrotay et Hélène
Deom.
Inutile de dire que leur accueil et
leurs explications ont séduit ces quelques 200 têtes
blondes. Dautant que des os et même un crâne
étaient mis à jour. Bref, après avoir
classé, mesuré, dessiné, pris des photos, la
fermeture du chantier de fouille a été
proclamée. À la plus grande satisfaction
dÉmilie et Arnaud Poncelet, heureux de pouvoir relancer
les travaux de construction de leur maison.
Gâteau-sarcophage
léodégarien
Il nétait pas question
pour les propriétaires de laisser partir léquipe
des archéologues sans avoir dégusté
lOrval, accompagné dune belle surprise. Au sein de
la section pâtisserie de lAthénée Royal de
Neufchâteau, Patrick, le papa dArnaud Poncelet, a eu la
bonne idée d'associer son collègue Gauthier Otjacques
à l'idée de la réalisation d'un gâteau au
chocolat à la couleur de la terre du chantier de fouilles.
Chacun a travaillé sur le projet avec ses
élèves, et un gâteau a été
réalisé par eux, dans lequel a été
glissé un sarcophage en chocolat blanc. De quoi
émerveiller léquipe des archéologues,
rejointe par les acteurs de cette séquence historique,
à savoir Émilie et Arnaud, les propriétaires du
terrain, lentrepreneur en terrassement Kevin Bilocq et Pierre
Dominicy, le président du Cercle de Recherche et
dHistoire de Saint-Léger.
Un souvenir qui restera gravé
longtemps dans la mémoire de Denis Henrotay. Il reste
aujourdhui à concrétiser lépilogue
de la "saga". À savoir la datation de la découverte
assortie des conclusions des fouilles. Ce qui devrait être fait
dans les prochains jours.
du lundi 1er décembre 2014 :
e
squelette est une femme née entre 600 et 700
après
|
Des nouvelles dans l'affaire du
sarcophage découvert à Saint-Léger. Les
ossements retrouvés ont été analysés. Ils
appartiennent à une femme née entre 600 et 700 ans
après JC. Cela date incontestablement de la période
mérovingienne. Une datation confirmée par la
présence sur le site d'une fibule en filigrane qui est 100%
certifiée mérovingienne.
Autre donnée
récoltée via ces ossements de 1400 ans, il s'agissait
d'une dame qui mesurait entre 170 et 175 cm. Elle était
âgée de 45 à 55 ans au moment de son
décès et souffrait d'arthrose.
Les archéologues travaillant sur ce dossier ont aussi
révêlé que le sarcophage aurait été
occupé par un homme, remis à côté par
après. Il s'agit du deuxième squelette qui avait
été trouvé à
Saint-Léger.
Grégoire (à gauche) et
Élisabeth (à droite) souffraient
darthrose.
Des indices qui confortent ces
archéologues dans leurs certitudes : un cimetière
mérovingien doit exister dans les environs du sarcophage. Que
les propriétaires de la maison derrière laquelle ce
dernier a été déterré se rassurent, ce
cimetière ne devrait pas se trouver du côté de
l'habitation, mais de l'autre côté.
Les archéologues se sont en tout cas montrés ravis de
pouvoir travailler sur une telle découverte.
vidéo de
du lundi 1er décembre
Chroniques des musées
gaumais
Bulletin d'information trimestriel
3e et 4e trimestres 2014
la découverte du
sarcophage
le dégagement du
sarcophage
le squelette en
place
Elisabeth et
Grégoire, prénoms des saints du jour de leur
découverte
fibule
mérovingienne
|
(à suivre)
et voilà !
2016 et 2021 - nouvelles
découvertes
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