Les
photos en noir et blanc datent de 1944.
Du sanctuaire mentionné en
1108 dans une bulle du pape Pascal II, il ne nous est resté
aucune trace apparente.
Par contre, il est aisé de se faire une idée du premier
édifice gothique construit entre 1250 et 1350 : il
comportait une nef principale dont les deux rangs de colonnes sont
toujours en place, des bas-côtés (murs en moellons
irréguliers, lancette gothique murée), et un choeur
à chevet plat.
Il faut attendre le XVe siècle pour assister à
de nouvelles campagnes de construction : le chevet plat est
détruit au profit dun nouveau choeur polygonal à
trois pans ; un transept est établi au travers du choeur
primitif ; une sacristie est implantée au nord.
Ces agrandissements se poursuivent par lélargissement du
transept vers louest, ils sont couronnés par
ladjonction dune belle et robuste tour
occidentale.
Les réparations
ultérieures nécessitées par les malheurs
survenus aux siècles suivants (incendies en 1566 par les
Hurlus, en 1693 lors des guerres de la Ligue d'Augsbourg, en 1766)
naffecteront ni le plan, ni la structure du monument : les
parties supérieures de la maçonnerie seront refaites en
briques. C'est alors que l'édifice se couvre dune
énorme toiture unique à deux versants qui en modifie
totalement lallure dorigine.
Vous
lirez ci-dessous l'excellent travail de Bruno Callens qui
concerne cette période de l'histoire de
l'église.
Source et lien à
visiter : http://www.brunocallens.com
le registre des
baptêmes de St-Léger
annotations d'un curé
|
"On trouve quelquefois au
début d'un registre paroissial l'évocation de
faits locaux.
C'est le cas du registre des baptêmes de
St-Léger près de Tournai en Belgique.
J'ai effectué la transcription de ce texte au mieux
(certains mots demeurent incertains) et ai respecté
le plus possible l'orthographe originale
défaillante.
Je vous le livre."
"Recueuil memorable de ce
qui se trouve dans les registres de naissance de l'Eglise
dudit St-Léger depuis l'année 1658 jusqu'au 27
janvier 1765".
"Mémoire que le 29
septembre 1658 qui etoit le dimanche de
la dedicace de l'Eglise paroissialle dudit lieu, et le
lendemain, les soldats de l'armée française
campe sur le pont d'espiere et et commandée par le
Marechal de Turenne, pillée et saccagée
entierement la susdite Eglise d'une horrible maniere de
telle sorte que tous les archives et registres dicelle
eglise furent déchirés perdus ou
emportés à la reserve de quelque compte
d'Eglise et des pauvres que Monsieur Charles Beghin alors
pasteur dudit lieu avoit transporté ailleurs en
sureté."
"La susdite Eglise aiant
été de nouveau pillée sacagée et
entièrement brulé le 19 de juillet
1693 par un detachement de
l'armée des alliées commandé par le Duc
ferdinand Guillaume de Wurtemberg qui avoit passé et
forcé les lignes faites le pont d'espiere et menin le
jour d'auparavant et s'étoit campé à
Dottignies les susdits registres des baptisé
commencé en l'an 1659 fut de nouveau
déchiré par la rage et fureur des soldats dont
la plupart étoient huguenot, anglais, hollandais,
danois et allem(and) (?) et d'autres nations mais par
bonheur les trouva epart par les campagnes quelques cahiers
dudit registre qui furent remis es mains du sieur pasteur
d'alors Sieur (?) Monsieur Bernard Capplier qui en à
formé ce nouveau avec toute l'incertitude et la
recherche qu'il lui fut possible et touchant les autres
cahier perdus ou reduit en cendre il ÿ a
suppléé par des rappels(?) fidèles et
par les connoissances qu'ils en a tirés des personnes
irréprochables et qu'il avoient Memoire de tout ce
qu'il lui ont temoigne".
"L'on peut encore
remarquer que la susdite Eglise a ete reduite en cendre par
les huguenots et les hurlus (...?) passé vers l'an
1566 ou peu après, lors qu'ils
brulèrent quatre maison religieuse aux portes de
Tournaÿ ainsi que l'on peut voir dans l'histoire de
cette ville composée par monsieur cousin (?) et
plusieurs autres Eglises de la campagne. Elle ne fut
réparée que dans le commencement du
siècle (?) ainsi que j'ai appris par le rapport des
vieillard de cette meme paroisse par la datte qui etoit sur
la vitre derrière la grande (...?) Scavoir de l'an
1601, sur laquelle il y avoit l'image de la vierge assise
sur laquelle il y avoit cinq clochers pour donner entendre
qu'elle avoit été dévouée par
messieurs les chanoines de notre Dame de Tournaÿ et par
la (...?) du testament de Monsieur léon de Maulde (?)
décédé en 1601 et enterré dans
le choeur de ladite Eglise voiez ces choses avec (...?) dans
le nouveau registre des biens de cette même Eglise que
le soussigné pasteur dressera (dieu aydant) lors
qu'il aura pris les plus amples connoissance de diverses
choses qui consernent ladite paroisse en informer la
postérité."
"Bernard
Capelier pasteur de St-Léger"
"La susdite Eglise a
encore été brulée le 26 avril
1766 exceptez le clocher qui a
été conservé par un imbécile qui
a été asez hardi dy monter pour
éteindre le feu provenu d'une chandelle restée
dans la susdite Eglise elle a été reconstruite
l'année suivante par des (...dessimateurs?) scavoir
deux tiers par le chapitre de la cathédrale de
Tournaÿ, le troisième tiers par le curé
de la (...?) qui etois pour lors Maitre Jean Libert."
Sources : Paroisse de
St-Léger - Archives de l'Etat à Tournai -
Microfilms Mormons JL 604
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Entre 1987 et 1994, une
importante campagne de restauration a permis de faire
différentes découvertes archéologiques
remarquables, notamment lexistence dune litre (large
bandeau funéraire noir peint le long des murs
intérieurs) et de tombes, dont celle dun prêtre
dans le choeur.
La porte de lancienne sacristie
est une porte à clous. La coutume voulait
que lon frotte la partie malade de la personne avec un clou que
lon enfonçait ensuite à cet endroit, en
espérant une guérison.
Lautel de saint
Léger, du XVIIIe siècle, possède une
particularité : au lieu de lhabituel stylet (objet avec
lequel on lui creva les yeux), le saint porte en main un curieux
outil
Cest une tarière, outil destiné
à creuser les sabots. Les sabotiers étaient très
nombreux à Evregnies et Saint-Léger.
Les stalles du choeur, du
XVIIIe siècle, témoignent dune grande
maîtrise de l'ébénisterie. Un oeil bien
exercé pourra distinguer, parmi les fleurs dorées des
lambris, le travail du maître de celui de son
apprenti.
Les colonnes du XIIIe
siècle ont été fortement endommagées par
les incendies qui ravagèrent le monument, à tel point
que deux dentre elles ont été complètement
remplacées. Celle du nord-est porte, en bas, une date et une
signature : 1992 Willy Darras (ouvrier tailleur de
pierre).
Plusieurs marques de
tâcherons sont visibles sur les murs en pierre de la tour
occidentale (en forme de W, X, Z
) ; ce sont les marques des
tailleurs de pierre, ces derniers étant payés à
la pièce.
Le porche dentrée de
léglise possède des niches
latérales aménagées dans les murs,
destinées à asseoir les faibles desprit venus
servir saint Léger contre les maux de tête
("légers d'esprit"); car ils étaient interdits
dentrer plus avant dans le lieu saint.
Sources et liens :
https://www.stleger.info