otice géographique et historique

sur aint éger les omart

 

Cette notice provient du site des Archives de la Somme http://public2.cg80.fr/cindocweb_ARC/

 
COMMUNE DE AINT EGER LES OMARS

année 1897

notice rédigée par M. Boulenger, instituteur

 

dée d'ensemble de la commune

Saint Léger les Domars (d'abord St Léger, puis St Léger l'Epinoy, enfin St Léger les Domars) doit probablement tirer son nom d'une pratique religieuse locale.
Il est situé par 0° 12' de longitude O. et 50° 3' de latitude N., dans le canton de Domars et l'arrondissement de Doullens. St Léger fait partie de l'ancien Ponthieu.
Son territoire est borné par 7 communes : au N., Berneuil - à l'E. Pernois - au S-E., Berteaucourt - au S., St Ouen - au S-O., Ville St Ouen - à l'O., Surcamps - au N-O., Domars.
Sa superficie de 770 hect. et sa population de 1716 hab. (au recensement de 1896) en font une commune importante.

 

 

 

éographie physique

NATURE DU SOL

Le sol de la commune appartient à la formation tertiaire ; il est constitué par le diluvium des plateaux et, sous la terre végétale, s'étagent les couches suivantes du terrain crétacé : la craie glauconieuse, la craie marneuse, la craie blanche et la craie jaune. La couche cultivable a une épaisseur moyenne de 0m30, sauf dans le fond de la vallée principale où l'on trouve une épaisse couche de terrain bieffeux.

RELIEF

St Léger se trouve bâti juste au point terminus de la vallée de la Lanche, à la jonction de celle-ci avec la vallée de la Nièvre. Deux ramifications de la 1re sur le territoire : vallée du Bois, et vallée Diale. L'altitude inférieure est de 50m et celle culminante de 110m. Le vaste plateau qui s'étend à droite de la vallée se continue jusqu'à la Somme ; sur la gauche, de maigres collines forment cloison avec la vallée de la Nièvre.

CONDITIONS CLIMATOLOGIQUES

Comme toute la région Nord de la France, la commune jouit d'un climat inégal. L'altitude moyenne est de 33m et la distance aux côtes de la Manche de 48km. Les vents dominants soufflent du S-O. et de l'O. pendant la plus grande partie de l'année, et l'hiver de l'E. et du N. Or la direction de la vallée étant O-E., les vents y trouvent un chemin tout ouvert. La mince rivière qui y traverse des marais et la proximité des tourbières y accumulent souvent d'épais brouillards.

REGIME DES EAUX 

Au-dessous du terrain crétacé existent des nappes souterraines qui alimentent les puits, les citernes, les pompes et la fontaine du village. La profondeur de ces nappes, dans le fond de la vallée, est d'environ 12m.
Les pentes limitant la vallée s'égouttent dans la Lanche, petite rivière prenant sa source à 6km de la commune, large d'environ 5m et traversant le village de bout en bout, pour confluer, à la sortie, avec la Nièvre. En temps de pluie, elle reçoit un seul affluent, le fossé Rochaire descendant de la vallée du Bois et qui, à une époque récente, coulait d'une façon permanente.

INFLUENCES MARITIMES

Seules les variations atmosphériques des côtes de la Manche se font sentir à St Léger.

PARTICULARITE DE LA FLORE ET DE LA FAUNE

La flore et la faune ne diffèrent pas de celles du Nord de la France. On peut signaler néanmoins la ciguë que l'on trouve en quelques endroits et que les habitants ne connaissent pas. Il n'y a ni grands fauves ni reptiles dangereux.

 

éographie administrative

Saint Léger, chef-lieu, compte 1451 hab. sur le total de 1716. C'est le centre administratif, scolaire et religieux.
Les 265 autres habitants se groupent en trois sections comme suit :
1° - Cité St Jean, portion extrême de la commune voisine de St Ouen, coupée par le territoire de St Léger - 2km800 du chef-lieu communal - 222 hab.
2° - Cavée de St Ouen, autre portion de St Ouen dans les mêmes conditions - 3km600 du chef-lieu communal - 38 hab.
3° - Ferme du Bois des Dames - 4km du chef-lieu communal - exploitation agricole isolée - 5 hab.
La commune compte 430 électeurs, 355 adultes de 16 ans et plus (400 hommes, 436 femmes, 431 ménages), 240 écoliers (garçons et filles). Il y habite 15 étrangers.
Seize membres composent le conseil municipal qui élit le maire et l'adjoint. Le budget communal de 5350 francs s'équilibre par 2065 francs en centimes additionnels et 3285 francs en centimes spéciaux obligatoires. Le revenu de la caisse des écoles est en moyenne de 115 francs.
St Léger contribue à la nomination de 2 conseillers d'arrondissement, 1 conseiller général, 1 député et 3 sénateurs. Les affaires municipales ressortissent à la sous-préfecture de Doullens. La commune dépend aussi de Berteaucourt (perception), Domart (postes et télég., Caisse d'Epargne, notaire, enregistrement, justice de paix, huissier, gendarmerie), Doullens (contributions indirectes, hypothèques, vérification des poids et mesures, tribunal, avoués, subdivision militaire, ponts et chaussées, enseignement primaire), Abbeville (recrutement). St Léger est une paroisse catholique, a 2 écoles (garçons et filles), une bibliothèque scolaire et populaire (300 volumes) et une pompe à incendie.

 

la cible indique St Léger les Domart - http://www.viamichelin.fr/ 2007

 

éographie économique

COMMUNICATIONS

Trois routes rayonnent de St Léger, rattachant deux sections au chef-lieu communal. Seule la Ferme du Bois des Dames ne communique que par un chemin de terre. Un service de voitures à volonté rattache Domart à la gare de St Léger. Aucune voie navigable.
La ligne de Frévent à Gamaches a une station à St Léger. Service postal (1 distribution, 2 levées) à Domart. Service télégraphique à Berteaucourt. Pas de service téléphonique dans la région.
Le perfectionnement du service des lettres et dépêches est réclamé. Les moyens de communication avec l'Est du canton de Domart et tout le canton de Bernaville sont presque nuls. La création d'un chemin de fer d'intérêt local ouvrirait de nouvelles voies au commerce et à l'industrie.

AGRICULTURE

Sur les 770 hectares de la commune, le territoire agricole compte en terres labourables 601 hectares - prairies : 3 hectares - jardins : 9 hectares.
Plus de la moitié des terres est cultivée en céréales (avoines, blé) et le tiers en plantes ou racines fourragères (sainfoins, trèfles, betteraves...) Le restant fournit la pomme de terre, la carotte et autres légumineux. Le rendement est bon pour toutes les récoltes. Peu ou point de production fruitière. La coupe du bois est insignifiante.
On achète les chevaux (70), les ânes (5) et la plupart des animaux de l'espèce bovine (160), dont 110 vaches laitières. Le nombre des moutons (500) et des porcs (70) ne varie guère. 60 chèvres. La basse-cour et la laiterie sont d'un excellent revenu et s'accroissent avec la population.
Les habitants ont abandonné l'exploitation des ruches à cause du dérèglement des saisons.
Les 1480 parcelles du territoire appartiennent à 130 propriétaires et se répartissent en 460 exploitations (200 inférieures à 5 hect.) Le sol de l'ancien domaine seigneurial a été divisé et en partie vendu.
Les méthodes et l'outillage agricoles sont en progrès. Peu de fumiers sont bien soignés et l'on perd trop de purin. Les engrais chimiques font leur apparition, mais on fume beaucoup. Il n'existe pas d'association agricole dans la commune, ni même dans le canton, sauf pour la mortalité des bestiaux.
La pêche et la chasse sont libres. La Lanche est assez peuplée de truites, mais les coteaux et la plaine sont très giboyeux.

INDUSTRIE

Quelques carrières de marne et d'argile ; conséquemment quelques chaufours et briqueteries.
La force hydraulique n'est utilisée que par une scierie. La majeure partie de la population est occupée à l'usine Saint frères (filature et tissage), mais cette dernière se trouve sur les confins du territoire d'une commune voisine dont elle dépend.
Après la création du chemin de fer d'intérêt local dont nous parlions plus haut, de nouvelles industries, suscitées par les besoins de la population toujours croissante (ameublements, teintureries) pourraient naître à St Léger.

COMMERCE

L'exportation est à peu près nulle (peu de céréales et quelques moutons). L'importation comprend la totalité des matières premières nécessaires aux besoins journaliers, la production locale étant presque nulle.
Amiens d'abord, Abbeville ensuite, sont les centres des relations commerciales. Le marché hebdomadaire de Domart est aussi fréquenté par les habitants qui vont s'y approvisionner.
La production locale s'écoule facilement en raison même de son importance minime. Fait qui pourrait paraître invraisemblable, une pareille population ne possède aucune boucherie.

 

perçu historique

ORIGINES

Aucun vestige, aucune pièce historique ne peuvent aider à fixer la fondation du village.

MOYEN-AGE

Epoque toujours perdue dans la nuit des temps.

TEMPS MODERNES

Seuls quelques actes administratifs révèlent l'existence de St Léger vers 1600. Le château qui subsiste encore conserve, dans quelques parties, des traits du style Louis XIII. Vers cette époque, Messire Nicolas Henry Le Roy était chevalier et seigneur de St Léger, Harancourt, l'Epinoy et autres lieux, et relevait directement du bailliage et siège présidial d'Amiens.

TEMPS ACTUELS

Aucun grand fait ne s'est passé dans la commune. Elle fut occupée militairement en 1871 pendant l'armistice. Sur 12 jeunes gens qui prirent part à la campagne, 1 fut tué et 3 blessés. Aucun homme célèbre n'est né dans la commune.
Saint Léger se transforme depuis 30 ans, bénéficiant de la construction et de l'amélioration des routes, et s'accroissant en raison de la proximité de l'usine Saint frères. Partout des habitations confortables ont remplacé les chaumières. Si le bien-être pénètre peu dans les familles, à cause de la modicité des salaires, l'instruction se développe, et avec elle tous les bienfaits qui en découlent (institutions de prévoyance et de bienfaisance). La population flottante de la commune augmente sans cesse les charges publiques équilibrées par de très minimes ressources.

 

POUR INFO - EVOLUTION DE LA POPULATION DE SAINT LEGER LES DOMART 

368 en 1794
383 en 1800
420 en 1820
485 en 1831
499 en 1841
538 en 1851
601 en 1866
837 en 1872
1125 en 1876
1404 en 1881
1574 en 1886
1716 en 1896
2054 en 1901
1970 en 1906
1789 en 1911
1657 en 1921
1477 en 1931
1556 en 1936
1640 en 1954
1762 en 1962
2126 en 1968
1940 en 1982
1716 en 1990
1758 en 1999

 

ue générale et onclusion

Comme on le voit, la modeste histoire de St Léger n'offre aucun évènement d'importance nationale et ne peut intéresser que ses habitants.
Commune populeuse, d'une salubrité relative, assez bien partagée sous le rapport climatologique, elle jouit des prérogatives et institutions légales de toutes les communes françaises. Communiquant facilement avec les grandes artères du Nord, sa population s'occupe un quart d'agriculture et le reste est employé aux usines. D'où, conséquences forcées de la modicité des salaires, laisser-aller dans le genre de vie, les moeurs, l'éducation, promiscuité même des individus toujours regrettable et tenue personnelle peu surveillée. Remède nécessaire : l'instruction, seule capable de faire des enfants de cette masse d'ouvriers des hommes et des femmes sains et propres, connaissant leurs devoirs et leurs droits. L'agrandissement de la commune la fera, dans un avenir prochain, se souder avec les communes voisines dans le même cas et former une ville.

 

 

 

A la recherche du soldat oubilla

 

  

 

 

erci de fermer l'agrandissement.

 

 

 

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