"Pour
quelques-uns, cela peut paraître "ringard", pour dautres
sans intérêt, et pourtant on est très surpris de
la curiosité de beaucoup, quils soient anciens ou plus
jeunes et plus encore arrivés récemment dans la
commune. Curiosité que lon retrouve un peu partout
dailleurs avec une multiplication des expositions,
conférences ou articles de presse.
Avec laccord des responsables de lassociation "Aimer
Lire, Aimer Vivre", qui réalise un travail remarquable de
vulgarisation de la lecture, nous avons pensé quune
rubrique concernant lhistoire du village serait
intéressante. Elle pourrait susciter la curiosité et
nous aider dans la recherche de documents, photos, cartes postales
anciennes etc. Merci davance."
Louis
Ramery - 2002
"A
lépoque gallo romaine, de nombreux objets trouvés
par les chercheurs, poteries, bijoux, pièces de monnaie,
attestent la présence dune civilisation très
évoluée, confirmée par les photos
aériennes qui révèlent les marques
dimplantation de bâtiments (villa ou ferme de
lépoque).
"Saint-Légier" était indiqué sur la
Sensée et sur la voie romaine dite Chemin de
Saint-Quentin. Les anciens ont connu ce chemin aujourdhui
disparu.
Cest une longue
période qui sétend jusquau 15e
siècle.
Les documents les plus anciens datent de 1070.
Selon le dictionnaire historique et archéologique du
Pas-de-Calais, on trouve les noms de plusieurs seigneurs de
Saint-Léger.
En 1461, un Mauroy de Saint-Léger est promu Chevalier au
couronnement de Louis XI.
Un Guyot de Saint-Léger aurait participé à la
Bataille dAzincourt en 1415.
A partir de 1586, la
famille de Carnin posséde la Seigneurie jusquen 1736.
Daprès les registres paroissiaux, en 1469, la population
était denviron 120 personnes pour passer à 233 en
1698.
Le village faisait partie du Comté dArtois et du
bailliage de Bapaume, circonscription administrative et de justice
(il existe des extraits de jugements, en 1311 et 1320, écrits
en vieux français).
Une inscription sur une bergerie indiquait 1573 et lancien
château datait de 1643. La vie était très rude
à lépoque. Plusieurs invasions firent beaucoup de
dégâts. Les hivers étaient très rigoureux,
particulièrement ceux de 1408 et 1409, auxquels
sajoutaient des inondations, importantes dans la région.
En 1761, la
population était de 340 habitants.
La seigneurie est devenue marquisat et appartient à Mme
Marie-Reine de la Rosière.
Léglise de lépoque, qui datait de 1584, a
été rebâtie une première fois en 1665,
puis reconstruite entièrement en 1785.
Il est très
intéressant de regarder la vie de la population du village
pendant le siècle précédant la révolution
de 1789. Un document nous donne des renseignements très
instructifs à ce sujet.
Cest un registre complet de tous les mariages de la paroisse de
1737 à 1792. Les noms des mariés et des témoins,
lâge des mariés (25 ans en moyenne), quelques noms
connus : Duporge, Dartois, Lardemer, Peugnet, Dumetz, Delannoy,
Caudron, Carpentier, Foly, Boniface, Sauvage, Lefebvre.
Les métiers disparus : laboureur, valet de charrue, meunier,
garde de moulin, chasseur de moulin, batteur en grange, garde du
seigneur, berger, peigneur de laine, musquinier, tonnelier
maréchal, couvreur de paille, tisserand, faiseur de grosse
toile, faiseur de bas.
Les changements dans
le fonctionnement des communes :
Par décret du 14 décembre 1789, il est constitué
des municipalités avec un maire et un conseil municipal.
En septembre 1790, un questionnaire est envoyé dans toutes les
communes (sorte de recensement) :
Saint-Léger a une population 488 habitants, dont 202 enfants
de moins de 18 ans.
Les chemins et le pont sur le chemin dArras sont en bon
état.
Le moulin à vent, bâti sur tour, appartient au marquis
dAoust.
On note une église paroissiale, dont le curé
André Leleu, âgé de 60 ans, est en fonction
depuis 34 ans.
Les élections
du 14 février 1790 dans l'église dote Saint
Léger d'un maire et d'un conseil municipal.
Le maire est Goubet Jacques, fermier de 44 ans.
Les membres du conseil sont Morel Pierre, Bonnart Dominique, Cambray
Jourdain, Herbert Adrien, Warnier Nicolas, Jéssus
Grégoire, Poitou Antoine, Trannoy Antoine, Delnière
Jean-François, Lefebvre Grégoire.
Léglise
est vendue par l'état au marquis dAoust, qui en
achève les aménagements et les décorations
intérieures avec la pose de bas-reliefs datant du 16e s. et de
nombreux tableaux. Tout a disparu à la guerre
1914-18.
La population
augmente très rapidement : 506 habitants en 1811, 697 en 1872.
Lagriculture se développe avec la culture de la
betterave sucrière et limplantation de petites sucreries
et distilleries dans plusieurs villages.
Les premières utilisations dengrais et un début
de mécanisation apparaissent.
Saint-Léger
fut épargné, contrairement à Bapaume et les
communes proches.
Toutefois, du 28 décembre 1870 jusquau 2 janvier 1871,
les Ulhans firent beaucoup dincursions au village pour y faire
des réquisitions et détruire toutes les armes de la
commune.
Nous espérons
que cette brève évocation des événements
de Saint-Léger aura suscité votre
intérêt.
Dans une prochaine rubrique, nous aborderons les années de
1875 à 1945."
Louis
Ramery - 2002
article de la Voix du
Nord du 14 mars 2008
https://www.stleger.info