1783
: fabriquer de l'eau avec deux gaz
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"Si
on brûle sous une cloche de verre... un peu moins de 2
parties d'air inflammable aqueux (= hydrogène) contre
une partie d'air vital (= oxygène), en supposant que
l'une et l'autre soient parfaitement purs, la
totalité des 2 airs est absorbée, et l'on
trouve, à la surface du mercure sur lequel se fait
cette expérience, une quantité d'eau
égale en poids à celui des 2 airs qu'on a
employés. L'eau que l'on obtient par ce
procédé est parfaitement pure et dans
l'état d'eau distillée.... Ce fut le 24 juin
1783 que nous fîmes cette expérience, Mr de
Laplace et moi..."
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source : Les
Cahiers de Science et Vie - Hors-série n°14 - avril
1993
matériel de
Lavoisier - musée des Arts et
Métiers
Antoine Laurent Lavoisier
:
Voyage de Beauvais et du Vexin fait en mai 1766
"La pierre dont est
bâtie la cathédrale de Beauvais a été
tirée d'une carrière ouverte à Bongenon,
paroisse d'Allonne. Cette pierre ne doit être regardée
que comme une craie durcie ; elle est extrêmement dure, et l'on
y voit des cailloux auxquels on donne le nom de birets,
précisément comme dans la craie (...) Cette pierre
n'est pas d'un blanc parfait ; elle est un peu grise, mais elle a la
propriété de ne point changer de couleur.
On trouve près
Saint-Martin-le-Nud, dans le flanc de la montagne, une autre
carrière à peu près de même nature ; la
pierre qu'on en tire est pareillement une craie qui a pris de la
consistance ; elle est cependant moins dure ; l'église
Notre-Dame de Beauvais en a été bâtie
(...)
Il ne paraît
pas qu'on tire de pierres aux environs de Beauvais, autre part
qu'à Bongenon et à
Saint-Martin-le-Nud.
On trouve, aux
environs de cette ville, un assez grand nombre de prairies basses
où l'on tire de la tourbe ; cette tourbe est principalement
employée par les teinturiers, on en tire à Merlemont et
à Troubeau.
Près le Haut-Marais, Montouillin, Goincourt, ces tourbes
brûlées donnent une espèce de mâchefer ; on
prétend qu'il y a des morceaux qui contiennent du soufre
vif.
La combustion de ces tourbes produit un phénomène
singulier ; dans toute la partie de Beauvais où l'on en
brûle, les tuiles qui couvrent les maisons conservent leurs
couleurs naturelles ; elles paraissent toujours neuves, ce qui
n'arrive pas de même dans les autres quartiers.
Les environs de
Beauvais contiennent aussi des glaises ; il y a une tuilerie au
village de Saint-Germain-la-Poterie, une lieue et demie nord-ouest de
Beauvais. Une demi-lieue plus loin, on trouve au village de
Saveignies une fabrique de poterie très célèbre
; on y fait de bien belles jarres.
On trouve aussi
près de Beauvais une fontaine minérale froide
ferrugineuse ; elle est située à une demi-lieue ouest
de la ville, près le village de Goincourt (...)
En sortant de
Beauvais pour aller à Chaumont-en-Vexin, on s'aperçoit
que la butte sur laquelle est bâti le séminaire, de
même que celle qui est derrière Saint-Jean sont
composées de craie et de cailloux ; lorsqu'on est ensuite
parvenu à Saint-Martin-le-Nud, on voit à droite,
dans le banc de la vallée, du côté du
Haut-Marais, des tourbières ouvertes ; le long de la
côte de ce même Saint-Martin sont les carrières de
craie durcie dont il a été question plus
haut.
l'église de St
Léger en Bray
Lorsqu'on a
traversé la petite vallée et qu'on remonte pour entrer
dans le bois, on s'aperçoit que le terrain change de nature,
on trouve une glaise jaune et rouge et du sable jaune ; on trouve
encore le sable en descendant de l'autre côté du bois
vers Saint-Léger, avec cette différence cependant qu'il
est beaucoup plus ferrugineux ; on y trouve du roussier jaune et
de ces plaques noires composées de sable brillant, dont
quelques portions sont attirables par l'aimant. C'est un bruit commun
dans le pays qu'on exploitait une mine à un petit endroit
nommé la Forge, près Rinvillier, à un quart de
lieue sur la droite de la route de Beauvais à Chaumont ; sans
doute c'était de ce roussier, ou peut-être même du
sable, qu'on prétendait tirer du fer, mais une pareille mine
ne pouvait être que bien pauvre.
Lorsqu'on a
passé Saint-Léger, on aperçoit le rideau de
montagnes le long duquel est le Croquet, le Point-du-Jour, le
Ménil ; il est entièrement de craie. Ce rideau se
continue fort loin à droite et à gauche, ainsi qu'on
peut le voir sur la carte, et il est plus que probable qu'il est
partout de même nature.
En montant la
côte au Point-du-Jour, on voit la craie à
découvert ; on a fait une petite coupe pour adoucir la
montagne ; du Point-du-Jour, on ne rentre plus dans les
vallées jusqu'au village de Porcheux ; on trouve dans cet
intervalle quelques cailloux mêlés avec la terre
végétale. A Porcheux, on s'aperçoit que toutes
les côtes sont composées de craie et de cailloux, et le
terrain est toujours le même jusqu'à
Chaumont-en-Vexin.
De
Saint-Martin-le-Nud au hameau du Point-du-Jour, on traverse
à deux reprises et dans l'ordre inverse, les diverses assises
du terrain crétacé ; on coupe ainsi
l'extrémité sud-est du relèvement du pays de
Bray. C'est l'accident géologique le plus remarquable du
nord-ouest de la France (...)"
source
http://histsciences.univ-paris1.fr/i-corpus/lavoisier/page-detail.php?pagedebut=96&pageNumber=96&bookId=195
Jacques Cambry
(1749-1807) est un écrivain breton, fondateur de
l'Académie celtique. Il fut nommé préfet du
département de l'Oise par Napoléon. Fondateur de
la Société des antiquaires de France, il a lui aussi
écrit sur St Léger en Bray en 1803 dans sa "Description
du département de lOise".
Peu, mais une bien jolie phrase : "Le village de
Saint-Léger offriroit à lami des champs et du
repos le plus délicieux asyle."
Extrait :
"Le paysage est plus
vaste et plus riant près de Goincourt, que vous dominez du
grand chemin ; ce beau village se prolonge dans la vallée,
terminée par la montagne du Point-du Jour, quon
aperçoit dans le lointain. On sarrête avec plaisir
pour examiner les progrès du nouvel établissement du
citoyen Michel : on y fait des briques de la meilleure espèce
et du plus beau rouge ; lincroyable variété des
terres permet dy fabriquer toutes espèces de poteries,
depuis le grès jusquà la porcelaine.
Le prolongement de
cette route conduit jusque dans la vallée du Bray, pays
très curieux qui demande un article particulier.
Jacques
Cambry
En quittant Beauvais
pour se rendre à Rouen, lil est
arrêté sur la gauche par une montagne à pic, que
lactive industrie des habitants essaie de cultiver : les
terrains bas et trop humides quon a sur la droite, sont
couverts darbres fruitiers de toute espèce ; les bords
de lAvelon, qui laissent échapper mille ruisseaux,
offrent des promenades délicieuses.
A mesure quon
sélève sur la montagne, le riant village de
Goincourt, les sauvages bâtiments de la manufacture de vitriol,
le village du Marais, les bois de Belloy, se déploient
à vos yeux ; ce superbe point de vue est encore terminé
par la montagne du Point-du-Jour, quun long ruban de la route
de Rouen coupe dans toute sa longueur, et par les enfoncements
vaporeux de la vallée du Bray.
Les bois que vous
traversez en continuant cette route sont enchanteurs : le village
de Saint-Léger, que vous trouvez en les quittant, offriroit
à lami des champs et du repos le plus délicieux
asyle.
Vous passez le riche
pays dAuneuil avant darriver au Point-du-Jour, que je
viens de citer comme une des bornes de ce noble et grand paysage
(...)"
source
http://fr.wikisource.org/wiki/Description_du_d%C3%A9partement_de_l%E2%80%99Oise
https://www.stleger.info