avoisier (1743-1794)

 

1783 : fabriquer de l'eau avec deux gaz

"Si on brûle sous une cloche de verre... un peu moins de 2 parties d'air inflammable aqueux (= hydrogène) contre une partie d'air vital (= oxygène), en supposant que l'une et l'autre soient parfaitement purs, la totalité des 2 airs est absorbée, et l'on trouve, à la surface du mercure sur lequel se fait cette expérience, une quantité d'eau égale en poids à celui des 2 airs qu'on a employés. L'eau que l'on obtient par ce procédé est parfaitement pure et dans l'état d'eau distillée.... Ce fut le 24 juin 1783 que nous fîmes cette expérience, Mr de Laplace et moi..."

source :
Les Cahiers de Science et Vie - Hors-série n°14 - avril 1993

 

matériel de Lavoisier - musée des Arts et Métiers

 

Antoine Laurent Lavoisier :
Voyage de Beauvais et du Vexin fait en mai 1766

"La pierre dont est bâtie la cathédrale de Beauvais a été tirée d'une carrière ouverte à Bongenon, paroisse d'Allonne. Cette pierre ne doit être regardée que comme une craie durcie ; elle est extrêmement dure, et l'on y voit des cailloux auxquels on donne le nom de birets, précisément comme dans la craie (...) Cette pierre n'est pas d'un blanc parfait ; elle est un peu grise, mais elle a la propriété de ne point changer de couleur.

On trouve près Saint-Martin-le-Nœud, dans le flanc de la montagne, une autre carrière à peu près de même nature ; la pierre qu'on en tire est pareillement une craie qui a pris de la consistance ; elle est cependant moins dure ; l'église Notre-Dame de Beauvais en a été bâtie (...)

Il ne paraît pas qu'on tire de pierres aux environs de Beauvais, autre part qu'à Bongenon et à Saint-Martin-le-Nœud.

On trouve, aux environs de cette ville, un assez grand nombre de prairies basses où l'on tire de la tourbe ; cette tourbe est principalement employée par les teinturiers, on en tire à Merlemont et à Troubeau.
Près le Haut-Marais, Montouillin, Goincourt, ces tourbes brûlées donnent une espèce de mâchefer ; on prétend qu'il y a des morceaux qui contiennent du soufre vif.
La combustion de ces tourbes produit un phénomène singulier ; dans toute la partie de Beauvais où l'on en brûle, les tuiles qui couvrent les maisons conservent leurs couleurs naturelles ; elles paraissent toujours neuves, ce qui n'arrive pas de même dans les autres quartiers.

 

 

Les environs de Beauvais contiennent aussi des glaises ; il y a une tuilerie au village de Saint-Germain-la-Poterie, une lieue et demie nord-ouest de Beauvais. Une demi-lieue plus loin, on trouve au village de Saveignies une fabrique de poterie très célèbre ; on y fait de bien belles jarres.

On trouve aussi près de Beauvais une fontaine minérale froide ferrugineuse ; elle est située à une demi-lieue ouest de la ville, près le village de Goincourt (...)

En sortant de Beauvais pour aller à Chaumont-en-Vexin, on s'aperçoit que la butte sur laquelle est bâti le séminaire, de même que celle qui est derrière Saint-Jean sont composées de craie et de cailloux ; lorsqu'on est ensuite parvenu à Saint-Martin-le-Nœud, on voit à droite, dans le banc de la vallée, du côté du Haut-Marais, des tourbières ouvertes ; le long de la côte de ce même Saint-Martin sont les carrières de craie durcie dont il a été question plus haut.

 

l'église de St Léger en Bray

 

Lorsqu'on a traversé la petite vallée et qu'on remonte pour entrer dans le bois, on s'aperçoit que le terrain change de nature, on trouve une glaise jaune et rouge et du sable jaune ; on trouve encore le sable en descendant de l'autre côté du bois vers Saint-Léger, avec cette différence cependant qu'il est beaucoup plus ferrugineux ; on y trouve du roussier jaune et de ces plaques noires composées de sable brillant, dont quelques portions sont attirables par l'aimant. C'est un bruit commun dans le pays qu'on exploitait une mine à un petit endroit nommé la Forge, près Rinvillier, à un quart de lieue sur la droite de la route de Beauvais à Chaumont ; sans doute c'était de ce roussier, ou peut-être même du sable, qu'on prétendait tirer du fer, mais une pareille mine ne pouvait être que bien pauvre.

Lorsqu'on a passé Saint-Léger, on aperçoit le rideau de montagnes le long duquel est le Croquet, le Point-du-Jour, le Ménil ; il est entièrement de craie. Ce rideau se continue fort loin à droite et à gauche, ainsi qu'on peut le voir sur la carte, et il est plus que probable qu'il est partout de même nature.

 

 

En montant la côte au Point-du-Jour, on voit la craie à découvert ; on a fait une petite coupe pour adoucir la montagne ; du Point-du-Jour, on ne rentre plus dans les vallées jusqu'au village de Porcheux ; on trouve dans cet intervalle quelques cailloux mêlés avec la terre végétale. A Porcheux, on s'aperçoit que toutes les côtes sont composées de craie et de cailloux, et le terrain est toujours le même jusqu'à Chaumont-en-Vexin.

De Saint-Martin-le-Nœud au hameau du Point-du-Jour, on traverse à deux reprises et dans l'ordre inverse, les diverses assises du terrain crétacé ; on coupe ainsi l'extrémité sud-est du relèvement du pays de Bray. C'est l'accident géologique le plus remarquable du nord-ouest de la France (...)"

source
http://histsciences.univ-paris1.fr/i-corpus/lavoisier/page-detail.php?pagedebut=96&pageNumber=96&bookId=195

 


 

Jacques Cambry (1749-1807) est un écrivain breton, fondateur de l'Académie celtique. Il fut nommé préfet du département de l'Oise par Napoléon. Fondateur de la Société des antiquaires de France, il a lui aussi écrit sur St Léger en Bray en 1803 dans sa "Description du département de l’Oise". 
Peu, mais une bien jolie phrase : "Le village de Saint-Léger offriroit à l’ami des champs et du repos le plus délicieux asyle."
Extrait :

"Le paysage est plus vaste et plus riant près de Goincourt, que vous dominez du grand chemin ; ce beau village se prolonge dans la vallée, terminée par la montagne du Point-du Jour, qu’on aperçoit dans le lointain. On s’arrête avec plaisir pour examiner les progrès du nouvel établissement du citoyen Michel : on y fait des briques de la meilleure espèce et du plus beau rouge ; l’incroyable variété des terres permet d’y fabriquer toutes espèces de poteries, depuis le grès jusqu’à la porcelaine.

Le prolongement de cette route conduit jusque dans la vallée du Bray, pays très curieux qui demande un article particulier.

 

Jacques Cambry

 

En quittant Beauvais pour se rendre à Rouen, l’œil est arrêté sur la gauche par une montagne à pic, que l’active industrie des habitants essaie de cultiver : les terrains bas et trop humides qu’on a sur la droite, sont couverts d’arbres fruitiers de toute espèce ; les bords de l’Avelon, qui laissent échapper mille ruisseaux, offrent des promenades délicieuses.

A mesure qu’on s’élève sur la montagne, le riant village de Goincourt, les sauvages bâtiments de la manufacture de vitriol, le village du Marais, les bois de Belloy, se déploient à vos yeux ; ce superbe point de vue est encore terminé par la montagne du Point-du-Jour, qu’un long ruban de la route de Rouen coupe dans toute sa longueur, et par les enfoncements vaporeux de la vallée du Bray.

Les bois que vous traversez en continuant cette route sont enchanteurs : le village de Saint-Léger, que vous trouvez en les quittant, offriroit à l’ami des champs et du repos le plus délicieux asyle.

Vous passez le riche pays d’Auneuil avant d’arriver au Point-du-Jour, que je viens de citer comme une des bornes de ce noble et grand paysage (...)"

source
http://fr.wikisource.org/wiki/Description_du_d%C3%A9partement_de_l%E2%80%99Oise

 

 

 

 

https://www.stleger.info