les vitraux de l'église de St Léger aux Bois (Oise)

 

Symbolisant Dieu, le vitrail tire sa force de la lumière. Il est considéré par les croyants comme un lieu de passage avec l'au-delà.
Il sert à montrer des symboles divins et à narrer l'histoire du christianisme grâce à des scènes de l'ancien & du nouveau testaments, en présentant par exemple les miracles de l'enfant Jésus, extraits des évangiles canoniques.

Pour nous, simples mortels, nous ne verrons que des couleurs anodines, mais pourtant le choix des teintes possèdent une signification :

L'église Saint-Jean-Baptiste de Saint-Léger-aux-Bois n'a pas été épargnée par cette tradition, bien au contraire.

La première trace d'un vitrail dans l'église date de 1904 sur une carte postale. Il était situé derrière l'autel.
Malheureusement, nous ne possédons pas pour le moment de plus d'informations, ni sur sa signification, ni sur sa date d'installation, ni sur son histoire, mais nos recherches continuent.
Les seules photos que nous possédons de ce vitrail datent de la fin de la première guerre mondiale en 1918 suite au bombardement de Saint-Léger, et d'une fête en l'honneur de Jeanne d'Arc.

 

 

 

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Suite aux nombreux dégâts de la première guerre mondiale, l'église fut rénovée, grâce notamment au mécénat de Madame Luckmeyer, une Américaine bienfaitrice de la commune.

La commune a décidé à l'époque de voir les choses en grand. Ce sont 5 vitraux qui sont commandés afin de donner un éclat inédit à l'église presque millénaire.
Les rénovations des églises en France était si nombreuses qu'il a fallu attendre 1932 pour recevoir les vitraux tant attendus.
Réalisés par le maître-verrier de l'école de Nancy Jacques Grüber, ces vitraux sont de véritables œuvres d'art.

Comment aurait-il pu en être autrement ?
Travaillant pour l'école nationale supérieure d'art de Nancy, Jacques Grüber (1870-1936), réalisa des décorations de vases pour la maison
Daum, des meubles pour Louis Majorelle et des couvertures de livres pour René Wiener, et participa même, en 1894, à l'Exposition d'art décoratif et industriel lorrain, dans les galeries Poirel.
En 1914, la guerre l'oblige à cesser son activité à Nancy. Il part s'installer à Paris, au n° 10 de la
Villa d'Alésia. Il participera à l'après-guerre à la décoration du paquebot transatlantique Île-de-France, dont il conçut l'éclairage, et créa de nombreux vitraux d'église pour remplacer ceux que le conflit avait détruits, dont ceux de Saint Léger-aux-Bois.

Décédé en 1936, ce chevalier de la Légion d'Honneur aura à titre posthume l'un de ses vitraux, intitulé saint Laurent et les déshérités, exposé à Paris en 1937, lors de l'exposition universelle.

 

 

Avant de découvrir ensemble ces 5 vitraux, voici comment se lit un vitrail :

 


 

vitrail n°1 : Saint Michel terrassant le dragon

 

Situé sur la façade, au-dessus de la tribune, ce vitrail représente le combat de l'archange saint Michel contre le Dragon (qui représente Satan). À l'issue de la lutte de l'archange contre les anges rebelles, le dragon est terrassé et précipité sur la terre.
Ce combat est évoqué dans le livre de Daniel et surtout dans l'Apocalypse de Jean qui narre son combat contre le démon.

Suite à ce combat, Michel devient le prince de tous les bons anges, le chef des armées célestes, le défenseur de la Foi.
Il est également un saint et le patron du catholicisme.
C'est saint Michel lui même qui pèsera les âmes lors du Jugement dernier et qui emmènera les âmes des élus au Paradis.

Citation : "Et il y eut un combat dans le ciel. Michel et ses anges combattaient contre le dragon, et le dragon et ses anges combattaient, mais ils ne purent vaincre, et leur place même ne se trouva plus dans le ciel.
Et il fut précipité, le grand dragon, le serpent ancien, celui qui est appelé le diable et Satan, le séducteur de toute la terre, il fut précipité sur la terre, et ses anges furent précipités avec lui."
(Ap 12, 7-9)

 

 


 

vitrail n°2 : l'Agneau Pascal

 

Situé sur la façade, au-dessus de la porte principale, ce vitrail occupe ce qui était sans doute à l'origine la place du tympan.
Il représente la nuit de la libération d'Égypte. Cette nuit-là, un agneau fut consommé par les Hébreux et son sang répandu sur le linteau des habitations.
Cet acte aurait permis d'épargner la vie des premiers nés d'Israël. C'est ce que les Chrétiens appellent l'Agneau Pascal.
La crucifixion de Jésus est apparue aux premiers Chrétiens comme l'accomplissement de l'offrande de l'Agneau Pascal mort pour sauver les hommes.

On retrouve l'inscription en dessous de l'agneau : ecce agnus dei. Cela signifie en latin : voici l'agneau de Dieu.

Citation : "Le lendemain, voyant Jésus venir vers lui, Jean déclara : "Voici l'Agneau de Dieu, qui enlève le péché du monde" (Jn 1, 29)
"Ecce Agnus Dei - Voici l'agneau de Dieu" (Jn 1, 36)

 

 


 

vitrail n°3 : la crucifixion

 

Situé au centre du chœur, ce vitrail représente la crucifixion de Jésus.
Jésus-Christ fut condamné à mort par le préfet romain Ponce Pilate, et exécuté par le supplice de la croix vers l'an 30 dans la ville de Jérusalem.
Il a eu lieu pendant la fête juive de la Pâque.

On reconnaitra sa mère, Marie, à gauche, et Jean le Baptiste, à droite.

 

 


 

vitrail n°4 : le baptême de Jésus

 

Situé dans le chœur côté gauche, ce vitrail représente le baptême de Jésus de Nazareth. Il a été organisé dans le Jourdain par Jean le Baptiste et symbolise le premier acte de la vie publique du Christ.

Citations : "Alors paraît Jésus. Il était venu de Galilée jusqu'au Jourdain auprès de Jean, pour être baptisé par lui.
Jean voulait l'en empêcher et disait : "C'est moi qui ai besoin d'être baptisé par toi, et c'est toi qui viens à moi !"
Mais Jésus lui répondit : "Laisse faire pour le moment, car il convient que nous accomplissions ainsi toute justice." Alors Jean le laissa faire."
(Mt 3, 13-15)
"En ces jours-là, Jésus vint de Nazareth, ville de Galilée, et il fut baptisé par Jean dans le Jourdain." (Mc 1, 09)

 

 


 

vitrail n°5 : la décollation de saint Jean-Baptiste

 

Situé dans le chœur côté droit, il représente la décollation de saint Jean-Baptiste.
Selon les évangiles de Marc et de Matthieu, il fut décapité sur ordre d'
Hérode Antipas, le roi au centre du vitrail, à la demande d'Hérodiade (à gauche) et de sa fille Salomé (à droite).

Le vitrail représente ce passage : "Hérode disait : Celui que moi j'ai fait décapiter, Jean, c'est lui qui s'est relevé ! Car c'était lui, Hérode, qui avait envoyé arrêté Jean et l'avait fait lier en prison, à cause d'Hérodiade, la femme de Philippe, son frère, qu'il avait épousée. Car Jean disait à Hérode : Il ne t'est pas permis d'avoir la femme de ton frère. Hérodiade en avait contre lui, et elle aurait bien voulu le tuer, mais elle ne pouvait pas. Car Hérode craignait Jean, le sachant un homme juste et saint, et il le protégeait. Et après l'avoir entendu, il ne savait vraiment que penser, et cependant il l'écoutait avec plaisir.
Vint un jour opportun, quand Hérode, lors de son anniversaire, fit un dîner pour ses grands, pour ses officiers et pour les notables de la Galilée. Et la fille de ladite Hérodiade entra, dansa et plut à Hérode et à ses convives. Le roi dit à la fillette : Demande-moi tout ce que tu veux, et je te le donnerai. Et il lui fit ce serment : Tout ce que tu demanderas, je te le donnerai, fût-ce la moitié de mon royaume. Et elle sortit et dit à sa mère : Que dois-je réclamer ? Celle-ci dit : La tête de Jean le Baptiseur. Et, rentrant aussitôt en hâte auprès du roi, elle fit sa réclamation : Je veux qu'à l'instant tu me donnes sur un plat la tête de Jean le Baptiste. Et le roi devint très triste, mais à cause de ses serments et de ses convives, il ne voulut pas la repousser. Et, aussitôt ,le roi envoya un bourreau avec ordre d'apporter la tête de Jean. Et celui-ci s'en alla le décapiter dans la prison. Puis il apporta la tête sur un plat et la donna à la fillette, et la fillette la donna à sa mère.
Et l'ayant appris, ses disciples vinrent, enlevèrent son cadavre et le mirent dans un tombeau."
(Mc 6, 16-29)

 

 


 

L'ensemble des vitraux a été restauré en 1967 par les Vitraux d'art Blancard et Dauphin, situés à Beauvais dans l'Oise.
On retrouve d'ailleurs une gravure sur le vitrail de l'Agneau Pascal témoignant de la restauration.

Véritable œuvres d'art du village de Saint-Léger-aux-Bois, ces vitraux traversent le temps et gardent une place essentielle dans la vie du village.
Chaque année, lors de la période des fêtes de Noël, l'association des Amis de l'église met en valeur les vitraux grâce à l'installation d'un éclairage.

Vous pouvez, sans avoir besoin d'entrer dans l'église, admirer les couleurs étincelantes des vitraux.

 

 

 

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Le saviez-vous ? Les vitraux de l'église de Saint-Léger-aux-Bois ont été déclinés en cartes postales, en français et allemand s'il vous plaît !
Elles sont disponibles dans l'église et en mairie.

 

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C'est ainsi que notre voyage se termine, dans une lumière divine, celle des vitraux saint-giotains…

mars 2024
Tom Maubant, président des Amis de Léo de la Forêt de Laigue

 

  

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