Cette page est tirée du livre Daniel Leclercq, Une histoire de druide, édité par Les Lumières de Lille en novembre 2016 :
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Mes racines valenciennoises
existent depuis l'après-guerre à
Trith-Saint-Léger, plus précisément dans le
quartier du Poirier où je suis né. Notre rue menait
directement à Usinor, où mon père
travaillait. Etiez-vous nombreux à la
maison ? Mes grands-parents habitaient
encore avec nous dans les maisons d'Usinor dans une cité qu'on
appelait "les corons" comme c'est courant dans le Nord-Pas-de-Calais.
Ensuite est arrivé mon frère Serge, de cinq ans mon
cadet. Ma mère se consacrait à notre éducation.
Nous étions donc six à la maison, puis cinq, puis
quatre par la suite. Quel type d'enfant
étiez-vous ? Timide et très peu bavard,
je me suis un peu libéré depuis
Quels souvenirs gardez-vous de
votre enfance ? Je viens d'un milieu assez modeste
et je n'ai pas souvenir d'avoir beaucoup quitté Le Poirier,
excepté la fois où, par le biais d'Usinor, j'ai pu
découvrir les joies du camping à Malo-les-Bains. Sinon,
cela se résumait à école, foot, école,
foot, et encore foot le soir, toujours sur la place du Poirier. Nous
jouions dans la rue car il n'y avait pas beaucoup de voitures
à l'époque. On jouait cinq minutes par-ci, dix minutes
par-là, puisqu'on avait le loisir de pouvoir taper dans le
ballon à chaque moment de la journée dès qu'on
en avait la possibilité. Ce ne sont que des bons
souvenirs. octobre 2022 - la maison
natale de Daniel Ce sont donc en même
temps vos premiers souvenirs de ballon rond
Lorsqu'on habite
"Trith-Le-Poirier", il n'y a pas de terrain de foot, simplement des
copains qui se donnent rendez-vous pendant la
récréation ou durant la journée sur la place,
entre quatre arbres qui font office de but, tout cela devant les
ouvriers d'Usinor qui reprennent le bus. J'ai de temps en temps
l'occasion de repasser à Valenciennes, je n'hésite pas
à faire un petit détour pour voir comment la place a
évolué
Il n'y a plus ces arbres, mais la place
est toujours là
Chez les Leclercq,
était-on sportif, voire "footeux" ? Mon père n'était pas
vraiment sportif, mais j'ai pu me rendre compte qu'il n'est pas
très important de savoir jouer au football pour être
supporter. Lui était un très grand supporter qui ne
loupait pas un match à Nungesser. Etre un bon supporter, c'est
déjà amener quelque chose à ses enfants : la
tolérance, valoriser le jeu, le spectacle. Dès que j'ai
commencé à pouvoir courir, à toucher le ballon,
il m'a emmené voir l'Union Sportive de Valenciennes-Anzin, ce
qui était certainement la meilleure incitation pour m'orienter
encore plus vers ce jeu. Ces premières fois en
tant que supporter de l'USVA à Nungesser, vous vous en
rappelez ? Il n'était pas question de
tribune de fer, encore moins de tribune d'honneur, il n'était
question que de virages ! C'était une grande
découverte, quelque chose de très agréable,
d'autant qu'à ces moments-là, c'était une
période très intéressante pour le club et
où les supporters étaient fidèles. J'ai l'image
de tribunes bien remplies, de virages bien garnis, et surtout de
matchs de qualité ! Vous avez des souvenirs
précis ? J'ai surtout le souvenir des
grands matchs, contre Saint-Etienne, contre Bordeaux, contre le grand
Reims de Raymond Kopa. Un 7-2, un dimanche soir contre Nice. J'ai le
souvenir de l'absence de remplaçant sur la feuille de match,
le fait que le foot se joue à onze, qu'il faut d'abord se
battre pour rentrer dans ces onze-là, et que s'il y avait un
blessé, il restait sur le terrain ! Je me dis que j'ai connu
ça
et que je suis d'un âge assez certain
!"

erci
de fermer l'agrandissement.