Cette page est tirée du livre Daniel Leclercq, Une histoire de druide, édité par Les Lumières de Lille en novembre 2016 :

 

 

"Daniel Leclercq, vous êtes né à Trith-Saint-Léger, près de Valenciennes, le 4 septembre 1949. Vos racines valenciennoises datent-elles de l'après-guerre ou remontent-elles à plusieurs générations ?

Mes racines valenciennoises existent depuis l'après-guerre à Trith-Saint-Léger, plus précisément dans le quartier du Poirier où je suis né. Notre rue menait directement à Usinor, où mon père travaillait.

Etiez-vous nombreux à la maison ?

Mes grands-parents habitaient encore avec nous dans les maisons d'Usinor dans une cité qu'on appelait "les corons" comme c'est courant dans le Nord-Pas-de-Calais. Ensuite est arrivé mon frère Serge, de cinq ans mon cadet. Ma mère se consacrait à notre éducation. Nous étions donc six à la maison, puis cinq, puis quatre par la suite.

Quel type d'enfant étiez-vous ?

Timide et très peu bavard, je me suis un peu libéré depuis…

Quels souvenirs gardez-vous de votre enfance ?

Je viens d'un milieu assez modeste et je n'ai pas souvenir d'avoir beaucoup quitté Le Poirier, excepté la fois où, par le biais d'Usinor, j'ai pu découvrir les joies du camping à Malo-les-Bains. Sinon, cela se résumait à école, foot, école, foot, et encore foot le soir, toujours sur la place du Poirier. Nous jouions dans la rue car il n'y avait pas beaucoup de voitures à l'époque. On jouait cinq minutes par-ci, dix minutes par-là, puisqu'on avait le loisir de pouvoir taper dans le ballon à chaque moment de la journée dès qu'on en avait la possibilité. Ce ne sont que des bons souvenirs.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

octobre 2022 - la maison natale de Daniel

 

Ce sont donc en même temps vos premiers souvenirs de ballon rond…

Lorsqu'on habite "Trith-Le-Poirier", il n'y a pas de terrain de foot, simplement des copains qui se donnent rendez-vous pendant la récréation ou durant la journée sur la place, entre quatre arbres qui font office de but, tout cela devant les ouvriers d'Usinor qui reprennent le bus. J'ai de temps en temps l'occasion de repasser à Valenciennes, je n'hésite pas à faire un petit détour pour voir comment la place a évolué… Il n'y a plus ces arbres, mais la place est toujours là…

Chez les Leclercq, était-on sportif, voire "footeux" ?

Mon père n'était pas vraiment sportif, mais j'ai pu me rendre compte qu'il n'est pas très important de savoir jouer au football pour être supporter. Lui était un très grand supporter qui ne loupait pas un match à Nungesser. Etre un bon supporter, c'est déjà amener quelque chose à ses enfants : la tolérance, valoriser le jeu, le spectacle. Dès que j'ai commencé à pouvoir courir, à toucher le ballon, il m'a emmené voir l'Union Sportive de Valenciennes-Anzin, ce qui était certainement la meilleure incitation pour m'orienter encore plus vers ce jeu.

Ces premières fois en tant que supporter de l'USVA à Nungesser, vous vous en rappelez ?

Il n'était pas question de tribune de fer, encore moins de tribune d'honneur, il n'était question que de virages ! C'était une grande découverte, quelque chose de très agréable, d'autant qu'à ces moments-là, c'était une période très intéressante pour le club et où les supporters étaient fidèles. J'ai l'image de tribunes bien remplies, de virages bien garnis, et surtout de matchs de qualité !

Vous avez des souvenirs précis ?

J'ai surtout le souvenir des grands matchs, contre Saint-Etienne, contre Bordeaux, contre le grand Reims de Raymond Kopa. Un 7-2, un dimanche soir contre Nice. J'ai le souvenir de l'absence de remplaçant sur la feuille de match, le fait que le foot se joue à onze, qu'il faut d'abord se battre pour rentrer dans ces onze-là, et que s'il y avait un blessé, il restait sur le terrain ! Je me dis que j'ai connu ça… et que je suis d'un âge assez certain !"

 

 

erci de fermer l'agrandissement.

 

 

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