e la crème au calvados...

 

 

 

La crème, à partir d'un lait exceptionnel, habille toute la cuisine normande.

 café à la normande 

Un bon et un mauvais souvenir, car c'est avec ce breuvage que j'ai connu ma première "soûlée".
J'avais déjà vu mon grand-père se faire ce breuvage et dire que cela "retapait" un homme !
Alors moi, à 7 ans, voulant aussi être un homme, un jour, mes grands-paents absents, j'ai composé ce breuvage... et l'ai goûlument dégusté...
Me suis-je trompé dans le dosage, ai-je oublié la modération ?
Je m'en suis longtemps souvenu (de la fessée qui s'en est suivie aussi !) et c'est mon vaccin anti-grippe !

Michel Bruneau
Les meilleurs desserts de Normandie
Editions Ouest-France

  • 4 tasses de café brûlant
  • 4 cuillerées à soupe de calvados
  • 8 cuillerées à café de sucre en poudre
  • 8 cuillerées à café de crème pas trop épaisse et glacée

Chauffer 4 verres bien chauds (avec de l'eau).
Après les avoir vidés, verser le café puis le calvados, puis le sucre.
Mélanger, puis faire glisser doucement la crème glacée qui, ainsi, reste au-dessus du café.
(Pour les jours de grand froid, près de la cheminée)


 

Le cidre véritable, ou "bon bouère", est de pur jus de pomme.
La bouteille débouchée, le "bouère" doit resté "muet" : dans le verre, il pétille mais mousse à peine.
Cette boisson est probablement née au Moyen-Âge, où elle cédait la 1ère place à la cervoise.
Une tonne de pommes à cidre donne 650 à 750 litres de cidre pur jus.
S'il accommode tous les plats normands, il s'accorde tout spécialement avec les crevettes chaudes, l'andouille de Vire ou un camembert onctueux.

 

Le poiré se fabrique comme le cidre mais à partir de poire. Les Normands aiment le boire très frais.


Ah ! le bon bouère !

 

 pommes comme les faisait ma mamie 

Aux dires de mes parents, ma gourmandise serait née... des vacances passées chez ma marraine, couturière à Paris et follement douée et adroite de ses mains.
Quand elle cuisait ses pommes au four, comme j'étais trop petit, je lui demandais un tabouret et lui disais : "Fais voir, marraine, ça qui cuit."
Je souhaite à toutes et à tous d'avoir une marraine avec de tels doigts et un coeur de fée.

Michel Bruneau

  • 8 pommes épluchées et creusées
  • 24 petits bâtonnets de cannelle
  • 160 g de sucre en morceaux
  • 8 petites feuilles de laurier
  • 80 g de beurre
  • 40 cl de cidre
  • 8 petites cuillerées de lait concentré non sucré

Dans un plat allant au four, disposer les pommes piquées des bâtonnets de cannelle dans le creux du milieu.
Ajouter une feuille de laurier et 10 g de beurre pour chaque pomme.
Parsemer de sucre en morceaux, arroser de lait concentré et de cidre.
Faire cuire à four chaud (160°).
Vérifier la cuisson des pommes en y enfonçant la pointe d'un couteau.
Déguster bien chaud.
(Ma mamie, c'était ma marraine, couturière, mais merveilleuse couturière à ses heures.)


 

Le fameux "calva" normand est le fruit de la distillation du cidre.
Le calvados est à la pomme ce que le cognac est au raisin.
Plus que tout autre alcool, le calvados (50 à 55°) a besoin de vieillir : 12 à 15 ans, tel est l'âge d'or.
La 1ère mention de la fabrication de cette eau-de-vie date du 16e siècle.

 

Le pommeau :
Depuis le 16e siècle, à la saison des récoltes, les jus de pommes à cidre les plus fruités étaient conservés dans du calvados pour garder leur saveur.
Ce n'est qu'au début des années 70 que le produit de ce mélange fut appelé "pommeau de Normandie".
En 1991, ses qualités lui ont permis de recevoir l'appellation AOC.
Composé de 2 tiers de jus de pomme et d'un tiers de calvados, il titre 16 à 18° d'alcool.
Il se boit frais en apéritif, et, servi à température ambiante, accompagne harmonieusement les huîtres, le foie gras, les melons ou les desserts.
En cuisine, son arôme épanouit les plats.

 

teurgoule 

La teurgoule a toujours été en Normandie le dessert du dimanche, du baptême, de la communion ou du mariage.
Après avoir mangé ce dessert, nos paysans disaient qu'ils étaient "cachetés". Cela veut-il dire repus, lourds, embarbouillés ?
Il est vrai que, dans le temps, cette recette était un peu pâteuse, lourde et épaisse.
Rappelons-nous que le boulanger la cuisait dans son four après les pains, et que la chaleur et les temps de cuisson étaient souvent "approximatifs".
Aujourd'hui, les thermostats et les fours modernes nous ont permis d'amener la douceur, la tendresse et le moelleux à notre teurgoule.

Michel Bruneau

  • 1,5 l de lait cru
  • 120 g de riz rond
  • 150 g de sucre
  • 1 pincée de sel
  • 1 gousse de vanille
  • 2 cuillerées à café de cannelle
  • 1 feuille de laurier

Disposer dans une terrine le riz, le laurier, la gousse de vanille fendue, le sucre, le sel et la cannelle.
Verser le lait froid dessus, puis mettre 2 heures au four , thermostat 4/5, en surveillant.
La teurgoule ne doit pas être mise au frais.


 

Le trou normand :
Au cours d'un plantureux repas, le gastronome normand a l'habitude de s'accorder une pause. Il avale d'un coup sec un petit verre de calvados : c'est le fameux "trou normand", censé redonné de l'appétit aux convives déjà repus.
Si cette coutume reste de rigueur au milieu des tables familiales, aujourd'hui, dans les restaurants, un sorbet à la pomme arrosé de calvados tend à remplacer le traditionnel trou normand.
Cette halte alcoolisée n'empêche pas, à la fin du repas, de "coiffer" et "recoiffer" son café d'un verre de calvados qui peut être "nif" (clair), "gouleyant", "dret en goût", "coeuru", "justificatif" ou "ben amoureux à boire" !

 

sorbet au calvados ou au pommeau

Rappelez-vous ces repas des communions ! Un roman !
Souvent, une page ne suffisait pas à noter le menu. Alors, il fallait bien ce "trou normand" réparateur, bienfaiteur digestif.
Aujourd'hui, les repas sont allégés, il faut plus de finesse, de fraîcheur, et ce sorbet au calvados serait le lien idéal entre, non pas la poire et le fromage, mais le poisson et la viande.

Michel Bruneau

  • 25 cl de sirop à 30° (autant de sucre que d'eau)
  • 10 cl de calvados que vous aurez fait bouillir préalablement (ou 15 cl de pommeau)
  • 1/2 jus de citron
  • 10 cl de jus de pommes
  • 1 cuillerée de crème (facultatif)
  • 1 cuillerée de cidre sec

Mettre dans la sorbetière le sirop, le jus de citron, le calvados chaud, le jus de pommes, la cuillerée de cidre et laisser prendre en froid.
Quand le sorbet est pris, ajouter la cuillerée de crème (facultatif).
Laisser encore 15 secondes et arrêter.
Le sorbet est prêt.

 

 
 

on appétit !

 

 

 

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