La Touche
aux Anes
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La
Touche aux Anes était autrefois un relais important sur la
route d'Angers à Rennes. Les conducteurs y arrêtaient
leurs bêtes, le plus souvent des ânes, d'où le nom
de l'endroit, et s'y reposaient.
A droite de la
maison, on voit encore des ânes sculptés dans le mur et
bien conservés, et la cheminée porte la trace de
nombreux ânes. L'auberge avait grande renommée et
Charles IX y dîna le lundi 4 novembre 1565.
Voici, d'après
une relation du temps, quelques détails sur son voyage en
Anjou, dans la partie qui nous avoisine :
"Le
dimanche 3 novembre 1565, Sa Majesté dîna
à Candé, beau et grand village, et coucha au
Louroux, petit village.
Le lundi
dîna à la Touche aux Anes qui n'est que deux
maisons, et coucha à Angers, qui est une belle et
grande bonne ville et fort château,
évêché.
Le
lendemain, le Roi partit de son logis du château
d'Angers pour aller dîner à l'abbaye St Nicolas
qui est faubourg de la ville, puis, après
dîner, alla mettre en un beau théâtre qui
lui avait été préparé
près de la porte de la ville, pour voir passer les
compagnies, puis après fit son entrée en la
ville, qui fut fort belle.
Le
mercredi, dîne à Angers et couche au Verger qui
est un fort beau château appartenant au sieur de
Guéméné, et le jeudi tout le jour au
lieu-dit le Verger (Seiches)."
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l'ancien relais qui
accueillait jadis les convois d'ânes chargés de sacs de
sel
Les écoliers
de St Léger des Bois sont allés rencontrer "Dame
Poncin" et ont publié un article joliment intitulé
"L'école buissonnière du Roy Charles IX"
:
Madame
Poncin, qui nous accueille dans sa maison, est une dame
assez âgée mais qui a gardé sa
vivacité d'esprit et de corps. Elle habite la
dernière maison de ce charmant petit hameau qui porte
le nom pittoresque de Touche aux Anes :
"...Mais
pourquoi, madame Poncin, Charles IX s'est-il
arrêté dans cette auberge, tout de même
peu accueillante pour un roi ?
- En
1565, mes chers enfants, la France est
déchirée par les Guerres de Religion. Votre
maître vous l'a appris. Profitant d'une accalmie entre
Ligueurs et Protestants, la Reine-Mère Catherine de
Médicis, femme de tête, entreprit avec la Cour
un voyage dans toute la France pour faire connaître le
jeune roi et gagner la confiance de tous.
C'est
ainsi que le cortège royal, qui s'était
arrêté à Candé puis au
Louroux-Béconnais, poursuivait sa route vers Angers
en ce début de novembre.
Quelle
mouche piqua soudain notre jeune roi dans la journée
du 4 novembre ? Toujours est-il que, se levant à
l'aube et accompagné de son seul écuyer,
fatigué sans doute par les nombreuses
cérémonies, il ne put résister au
plaisir de chevaucher et de chasser dans les forêts
profondes et giboyeuses qui entouraient alors St
Léger des Bois.
Les deux
jeunes gens se perdirent, errèrent longtemps avant de
trouver cette bonne auberge de la Touche aux Anes où
ils mangèrent de bon appétit et prirent
quelque repos sans se douter de l'émoi qu'avait fait
naître à la Cour la disparition du jeune
roi.
L'on
pouvait tout craindre en ces temps de guerres civiles, et en
particulier un enlèvement par les Calvinistes. Mais
l'Anjou ne fourmillait guère de gens
réformistes et sut d'ailleurs montrer avec beaucoup
d'enthousiasme son attachement à la couronne
royale.
Le jeune
roi retrouva les siens et peut-être fut-il
réprimandé par Catherine de Médicis !
Passa-t-il la nuit à la Touche aux Anes ? C'est peu
probable ..."
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la chapelle de La
Touche aux Ânes
à l'intérieur, de nombreux globes de jeunes
mariées
Les enfants
s'inventent alors un monde...
Madame
Poncin est intarissable car l'histoire la passionne. Nous
rêvons avec elle. Sans doute, le jeune Prince ne
pouvait-il manquer la fête somptueuse donnée en
son honneur dans cette jolie ville d'Angers le soir de son
escapade !
On peut
l'imaginer : les musiciens jouant du luth et rythmant une
gracieuse pavane que l'on danse en glissant. Charles IX,
très assuré dans son habit de soie
rehaussé d'une fraise délicate et d'un chapeau
enrubanné, s'avance au milieu de cette brillante
assemblée des notables angevins, tenant par la main
une jolie dame dont la grande robe s'élargit en
plateau.
Catherine
de Médicis, la Florentine, triomphe. Ce tour de
France qu'elle a voulu selon la tradition capétienne
a permis, dans ces moments troubles, de resserrer les liens
entre le peuple et son fils Charles, et de consolider le
pouvoir royal.
Au
revoir, gentil roi de France !
Au
revoir, madame Poncin !
Les
élèves du CM de St Léger des Bois -
année scolaire 1993/1994
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complément
: article de Ouest-France de février
2017
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https://www.stleger.info