"Avec l'aimable autorisation de M.
Emile Boulin, éminent historien du Pays de Retz, et de la
Ligue contre le cancer - section locale de Bouaye, l'association
locale "Mémoire de Saint-Léger" vous invite à
découvrir la dictée préparée
spécialement pour l'action "Prête-moi ta plume pour
guérir les maux". Evangélisée par
Heimeland et les moines de son abbaye, apôtres qui s'occupaient
de la vie spirituelle, mais aussi matérielle de ses habitants,
la cité de Bouaye acquit très tôt une certaine
prospérité. Des barges, que les sauniers avaient
remplies de sel à pleines charretées, descendaient le
Tenu pour ravitailler la région nantaise. Des pêcheurs
s'étaient installés à proximité du lac,
près de la Sénaigerie. Ils prenaient dans les rets de
leur(s) senne(s) [ou seine(s)] des anguilles et autres
poissons qui étaient fort appréciés sur les
tables nobles, mais aussi paysannes. C'est pourquoi, le lac et ses
rivières ne laissaient pas désintéressés
les ducs de Bretagne. (fin de la dictée des
juniors)
(début de la dictée
des séniors) En ce 10 septembre 1305,
bayant aux corneilles, Jean II, l'un des ducs qui se sont
succédé en Bretagne, approchait de Saint-Léger
avec sa suite. Se rendant au sacre du pape Clément V, il avait
prévu une halte au Bois-Benoît (1). Se fatiguant vite, loin de ses
pénates habituels, le duc bâilla et s'étira
après cette longue chevauchée éreintante,
très fatigante. Il fut heureux de mettre pied devant le logis.
Ce n'était pas un château fort avec pont-levis, mais une
résidence en forme de parallélépipède. Il
fut accueilli par des plains-chants religieux, et par une
démonstration d'archers au papegai. La maîtresse de
maison, dans sa robe blanche ornée de vair, lui souhaita bon
séjour. La dame était ravissante, bien qu'elle
eût un embonpoint naissant. Il est vrai que sa parure, des
améthystes bleu-violacé et des agates veinées
faisait un peu oublier ses appas. Entouré des manants qui
avaient délaissé les amples sarraus de toile pour
s'endimancher et mettre les couvre-chefs des jours de fête, le
maître des lieux offrit au duc les prémices des
prochaines vendanges, des raisins mûrs à point, car le
phylloxéra n'avait pas encore fait de ravage(s). Jean II dégusta les fruits,
huma les effluves embaumés de la roseraie et
pénétra dans l'immense salle à manger. Il
s'extasia devant les garde-manger, prometteurs de bonne chère,
et manifesta sa bonhomie à ses hôtes. Tout ragaillardi
il vit dans cet accueil les prémisses d'un heureux
voyage. Dès potron-minet, des
gâte-sauce(s) et des tournebroches s'étaient
installés devant l' âtre. Le duc "fit bon repas et but petit
vin". D'ailleurs, barriques et barils ne manquaient jamais au
Bois-Benoît. La réception coûta "soixante et
une livres, trois sols et six deniers, plus cinq sols d'aumône
à un pauvre homme." Le lendemain matin, on remit les
bâts aux mules, on sortit les chevaux des bat-flanc, et le duc
reprit la route. Il longea un moment le lac près de
Saint-Aignan. Il aperçut quelques nautes, mais ne vit pas le
nocher des enfers qui attendait son obole pour lui faire traverser le
Styx. Car Jean II mourut pendant son
voyage. Son décès fut annoncé en chaire dans
toutes les églises bretonnes, comme il avait été
d'usage pour les feus ducs et feu les duchesses. (1) ancien nom du Bois
Guignardais sceau de
Jean II de Bretagne Dans la chapelle des Carmes
se trouvent à ses côtés le cur de
son fils, Arthur II, décédé en 1312, et
son petit-fils, Jean III, décédé en
1341. C'est alors que débute la guerre de Succession
de Bretagne. Le duc Jean IV fait construire le monument
funéraire, mais celui-ci est retiré lors de la
première destruction de la chapelle des Carmes, en
1593, puis sous la Révolution. En 1821, le conseil
général du Morbihan fait restaurer les statues
des ducs et les fait placer sur le mausolée de marbre
noir situé dans l'église
paroissiale. http/fr.topic-topos.com/tombeau-des-ducs-de-bretagne-jean-ii-et-jean-iii-ploermel Pour en savoir plus
:
Ce texte a été élaboré à partir
d'un fait réel. Ce qui apparaît en caractère gras
est pure vérité. Le reste, tout en
étant plausible, est le fruit de l'imagination fertile de
M. Boutin."