e coq ravit la vedette à l'âne !
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La commune ayant engagé
dimportants travaux de réfection de la toiture de
léglise et du clocher, il sest avéré
nécessaire de le "descendre ... l'église
de St Léger des Prés De qui sagit-il ? Chacun
laura compris, cest le coq-girouette du clocher. Dans une brève allocution, le
maire a souligné le caractère exceptionnel de
cette fête qui marquera certaInement lhistoire de la
cité, ajoutant : Je remercie, en la
personne du docteur Belliard, le conseil général pour
sa substantielle participation aux travaux de restauration de
léglise." Ne pouvant montrer son ramage, le
héros de la fête, campé sur ses ergots, est
demeuré imperturbable. St Léger des Prés se
distingue à nouveau ! Ouest-France La tradition de placer un coq au
faîte des églises remonte au IXe siècle. En 828,
l'évêque de Brescia fit fondre un coq qu'il plaça
au sommet de son église. L'usage voulait qu'on enfermât
des reliques dans le corps creux d'un volatile. De par sa position
élevée, dominant églises et cathédrales,
le coq est le dernier à recevoir les rayons du soleil couchant
et le premier à le saluer dès l'aube. Symboliquement,
il se rattache à l'idée de lumière, de mort et
de renaissance. Autrefois, en Bretagne, lorsqu'on
érigeait un calvaire, aux instruments du supplice de la
Passion du Christ s'ajoutait un coq au sommet de la croix. Croix et
creuset ont la même racine. Voir le coq dominer la croix
constitue une véritable promesse puisque dans ce cas la
lumière domine. Les symboles iconographiques ont
toujours été pensés et médités.
Dans la basse-cour, le coq agite les ailes avant de chanter, avant
d'éveiller la nature, en quelque sorte, il s'éveille
d'abord lui-même : c'est ainsi qu'agissent les initiateurs.
Le coq veille dans la nuit sombre,
marquant les heures par son chant, réveille ceux qui dorment,
célèbre la jour qui s'approche, mais d'abord il
s'éveille lui-même et s'excite à chanter en
battant des ailes. Le coq chante une heure ou deux avant
le lever visible du soleil. C'est à ce moment là qu'un
travail biologique profond s'accomplit dans l'organisme humain. Quand
le coq chante à l'aube, notre corps s'éveille lentement
à une nouvelle vie. C'est l'image d'une initiation lente et
progressive qui s'échelonne depuis notre naissance
jusqu'à notre mort. Les Veines du Dragon p.
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Il servait en quelque sorte de centre météorologique
local.
Le regardant, dès le chant du coq, les habitants de la commune
avaient une idée du temps quil allait faire : si aux
Rameaux, à midi solaire, il se tournait vers l'est, cest
sûr quil allait faire beau et sec jusquà la
Saint-Michel...
Quon se rassure, il na pas reçu de coup de fusil,
il nétait pas question de le rôtir !
Il a été, avec beaucoup de précautions,
ramené sur terre pour un "lifting".
Dimanche, muni dun nouveau plumage et ... dun
paratonnerre, la crête toute rougissante, il a reçu tous
les honneurs dus à son rang.
Béni à léglise par labbé
Demay, recteur de la paroisse, il a ensuite été conduit
processionnellement à la salle des fêtes par Job de la
Tour, maire, aidé dans cette tâche par Paul Fonteneau,
premier adjoint, et Yves Ganche, conseiller municipal.
Un pot y était servi en son honneur et, si cet animal
très sobre n'a pas participé aux libations, de nombreux
habitants de la commune et aussi André Belliard, conseiller
général, ont dégusté le verre
traditionnel pour lui.
André Belliard, pour sa part, a rappelé que si la
France a le coq pour symbole, "cest à cause du double
sens du mot latin "gallus qui signifie, tout à la fois,
"coq et "gaulois.
Il navait, semble-t-il, quune hâte : retrouver son
perchoir, là où il dominera à nouveau les
terriens" qui, eux, devront lever la tête pour consulter
l'augure.
Comme lécrivait Berranger, le bon poète : "Ton
oeil ne peut se détacher du vieux coq de ton vieux
clocher".
Après que le maire y eut promulgué les droits de
lâne, on y a célébré ceux du
coq.
On y passe sans coup férir de lâne... au coq.
Cest sans aucun doute cela, la Gaule profonde !"
9 avril 1992