![]() ![]() |
|
Les vestiges
retrouvés de ce passé nébuleux sont
attribués, suivant la tournure d'esprit des
interprètes, au Diable, aux Saints ou à
quelque personnification mythique des contes : fée,
enchanteur, magicien ou sorcier, ayant acquis droit de
cité dans le pays." |
saint Léger victime du maire du palais Ébroïn |
Léger finit par être
victime d'Ébroïn, qui lui fit couper la langue et crever
les yeux. Un concile le dépouilla de la prêtrise, et
après avoir subi toutes sortes de tourments, l'ancien
évêque d'Autun fut mis à mort le 2 octobre 678.
Sa fin malheureuse lui a valu, plus que ses mérites,
d'être mis au rang des saints. tableau du XIXe s.-
église Saint-Léger de Menucourt (Val d'Oise) miracles au passage du convoi
funèbre de saint Léger Ursin, abbé de Ligugé,
qui a écrit la vie de Léger, nous a laissé le
récit de son convoi funèbre à travers notre
région et des miracles qui s'accomplirent sur son passage. Il
en est resté une tradition très populaire, et
nombreuses sont les églises mises sous le vocable du
prélat mérovingien. "À l'évêque de
Poitiers, le sort accorda la faveur du corps de Léger. Il le
fit transporter dans son diocèse.. Ce fut un voyage que la
tradition a merveilleusement entouré de pieux incidents, de
saints miracles. Devant le cadavre de saint Léger, les
aveugles ouvraient les yeux pour le contempler, les sourds avaient
des oreilles pour entendre les bruyantes acclamations de la foule ;
les muets entonnaient, au grand étonnement de tous, des hymnes
de gloire, et les paralytiques eux-mêmes
s'élançaient de leurs lits, si longtemps pressés
par leurs infirmes cadavres, pour suivre la marche triomphante du
corps du martyr victime d'Ebroïn. Sur toute la route se
pressaient les populations, et tellement grande était la foule
que l'on ne pouvait approcher du cercueil que portaient glorieusement
les moines accourus de toutes parts pour cette
sollennité." La vertu des reliques de Léger
n'étendait pas sa protection seulement sur les malades, elle
venait encore, d'après la tradition, corriger les erreurs de
la justice humaine. "Dans une petite ville,
près de Tours, au moment où le cortège
traversait les rues, une femme, accusée de la mort de son
mari, était conduite au supplice, les mains et le cou
chargés de chaînes. Elle s'écria : "Viens
à mon aide, bienheureux Léger, car innocente je
péris. J'ai été jetée dans ces fers par
de faux accusateurs". À peine avait-elle dit cela que ses
chaînes, brisées, tombèrent aux pieds de ses
gardes, et, aux yeux de tous, celle qui allait périr
injustement parut clairement innocente." statuette de aint
Léger (XIXe s.) dans l'église de Chivres.(Côte
d'Or) Les éléments
eux-mêmes furent apaisés par le saint. . "Quand on fut arrivé
près de la Vienne, le vent était contraire et soulevait
les ondes du fleuve ; les bateliers, tremblants, commencèrent
par refuser aux passagers l'entrée des barques, de peur qu'ils
ne périssent dans les eaux. Mais l'abbé Audulf
(abbé de St-Maixent), se confiant aux mérites du saint,
les exhorta en disant : "Mettez-vous dans le bateau et passez avec
assurance, car le Seigneur apaisera les ondes". Dès que le
corps fut placé dans la barque, les eaux se calmèrent,
et ils passèrent fort heureusement le fleuve." D'après les chroniqueurs du
Poitou, il y eut, en cette fin d'année 678, un bouleversement
climatérique assez extraordinaire. Ils relatent des pluies
abondantes, qui firent déborder les rivières, et une
température si douce qu'on eut une deuxième
récolte de fruits. "Les pluies furent si terribles,
que dans l'espace de deux ou trois heures, on vit à travers
les plus petites vallées courir d'énormes torrents. Les
arbres fleurirent en automne et donnèrent des fruits pareils
à. ceux déjà cueillis. Les roses parurent vers
le neuvième mois. Les rivières grossirent outre mesure,
et de telle sorte qu'elles s'ouvrirent de larges routes sur
lesquelles les eaux n'étaient jamais arrivées ; ce qui
ne fit pas peu de tort aux moissons."