(1897-2008) |
Lazare Ponticelli
était né en Italie. Il arrive en France à
l'âge de 9 ans, ne sachant ni lire ni écrire, et ne
parlant pas français. Devenu ramoneur, puis livreur de
journaux, il s'engage dans la Légion étrangère
au début de la guerre, à 16 ans. Puis, lorsque l'Italie
s'engage à son tour dans la guerre en 1915, il est
enrôlé dans l'armée. Il est blessé,
démobilisé en 1916, et revient en France en 1921.
En 1939, il demande et
obtient la nationalité française, juste avant la 2e
guerre mondiale. Il veut alors s'engager
dans l'armée, mais on le juge trop vieux. Il choisit alors
d'entrer dans la Résistance, en 1942. Le dernier Poilu avait
finalement accepté le principe d'un hommage, à
condition que toutes les victimes de la 1re guerre mondiale soient
célébrées. Il avait très longtemps
refusé tous les honneurs. Puis il avait finalement
cédé et bien voulu de ces obsèques nationales
qu'on lui proposait. A condition ce soit "sans tapage ni grand
défilé", et que l'hommage englobe "tous ceux qui
sont morts, hommes et femmes". Les obsèques
religieuses se sont déroulées ce matin, à 11h30,
en l'église Saint-Louis des Invalides, "l'église des
soldats" comme on dit. En présence du chef de l'Etat Nicolas
Sarkozy, du Premier ministre François Fillon, et des ministres
de la Défense français et italien. A 13h, les honneurs
militaires lui ont été rendus, dans la cour d'honneur
des l'Hôtel des Invalides, le lieu traditionnel des
cérémonies militaires. Une seconde
cérémonie a eu lieu en début d'après-midi
dans la cour du Dôme de l'Hôtel national des Invalides.
Sous le dôme, qui abrite le tombeau de Napoléon et celui
du maréchal Ferdinand Foch, généralissime des
armées alliées à la fin de la Grande Guerre,
Nicolas Sarkozy a déposé une gerbe au pied d'une plaque
fraîchement terminée : "Alors que disparaît le
dernier combattant français de la Première guerre
mondiale, la Nation témoigne sa reconnaissance envers ceux qui
ont servi sous ses drapeaux en 1914-1918. La France conserve
précieusement le souvenir de ceux qui restent dans l'Histoire
comme les Poilus de la Grande Guerre."
Lazare Ponticelli, le dernier Poilu, vient de s'éteindre. Il
avait 110 ans.