Pourquoi
notre commune porte-t-elle le nom de saint Léger, qui fut
évêque dAutun de 663 à 675 ?
Il faut se souvenir que notre bourg faisait autrefois partie de la
baronnie de Mortagne qui sétendait jusquau May.
Les moines bénédictins du prieuré de Mortagne,
noubliant pas que saint Léger avait été
lun des leurs, édifièrent une chapelle
destinée à recevoir les reliques du saint quils
avaient obtenues de leurs frères de Saint Maixent. Il est dit
que les moines de Saint Maixent, sarrêtant au
prieuré de Mortagne, y laissèrent le chef de Saint
Léger en reconnaissance de laccueil quils y
avaient reçu. Une lettre, non datée, de Dom Antoine
Pavy à Dom Mabillon lui apprend : "Pour répondre
à celle que votre Révérence a eu la bonté
de mescrire
..quune partie des reliques de saint
Léger repose en labbaye de Meymac en
Limousin.
"Dom Pavy appartenait
à labbaye de Saint Maixent où, disait-il" depuis
quelques années, nous avons reçu des reliques de ces
lieux-là (Brueilles - Ebreuil - en Auvergne et Meymac en
Limousin) ; tout locciput de saint Léger dont on nous
fit présent en 1660, par M. Hilerais, religieux ancien de
Malzays -Maillezais en Vendée- qui les prit au prieuré
de Mortagne, dépendant dudit Malzays, avec les
formalités requises, le 5 octobre 1660 : une partie dune
vertèbre de saint Léger que M. Belin, religieux ancien
de Meymat, donna ; il nest pas à propos de faire mention
de celle-là, parce que, si les habitants dudit Meymat savaient
cela, ils lapideraient le susdit sieur Belin. Il la pourtant
tirée de la châsse de Saint Léger avec les formes
requises."(Dom Pavy à Dom Mabillon, Bibliothèque
Nationale, Histoire de Saint Léger, Dom Pitra).
Cette relique fut perdue
pendant le Révolution, peut-être cachée par des
personnes pieuses, et disparue avec eux. La chapelle Saint
Léger, construite vers 1270 grâce à Guy et
Mabille de Chemillé, seigneurs de Mortagne, dans le style
Plantagenêt, est éclairée par un grand vitrail
racontant la vie de saint Léger. Elle servait de lieu
daccueil aux "Jacquots" venant de Bretagne et se dirigeant vers
Poitiers pour emprunter le chemin de Saint Jacques de Compostelle.
Ouverte au culte, elle sert actuellement de sacristie à
léglise Saint Pierre de Mortagne.
Les moines de Mortagne,
voulant honorer leur saint patron et propager son culte, lui ont
dédié la première chapelle de notre commune, qui
en a pris le nom. Cette chapelle est restée très
longtemps une annexe de Saint Michel du May, de même que celle
de Bégrolles. Avant dêtre commune, le village de
St Léger est resté associé jusquen 1863
à la commune du May, doù son nom de Saint
Léger du May autrefois. Érigé en paroisse en
1803, il était géré par le conseil de fabrique,
que lon peut considérer comme la plus ancienne
association de Saint Léger. En 1741, le nommé Voizin
faisait fonction de procureur de fabrique. Ce nest que le 14
décembre 1863 que Napoléon III signera le décret
impérial détachant la section de Saint Léger de
la commune du May, pour former une commune distincte.
Ce décret parviendra
au May le 13 janvier 1864 :
NAPOLEON,
par la grâce de Dieu et la volonté
nationale,
Empereur des Français à tous
présents et à venir,
salut
Sur
le rapport de notre Ministre Secrétaire
détat au département de
lintérieur,
Vu la demande des habitants de Saint Léger
tendant à être distraits de la commune
du May et à former une commune distincte
Vu la délibération par laquelle le
conseil municipal de la commune du May,
assisté des plus imposés, consent
à la distraction de la section de Saint
Léger
Vu le vote favorable du Conseil
Général
Vu la proposition du Préfet
Vu la loi du 13 juillet 1837
La section de lintérieur de notre
Conseil dEtat entendue,
Avons décrété et
décrétons ce qui suit
:
Article
1er. La section de Saint Léger est distraite
de la commune du May, canton de Beaupréau,
arrondissement de Cholet, département de
Maine et Loire, et formera à lavenir
une commune distincte dont le chef-lieu est
fixé à Saint
Léger.
Article
2. La limite entre la commune de Saint Léger
et la commune du May est fixée
conformément au tracé du
liseré teint en rouge et en vert sur le plan
ci annexé.
Article
3. Nos Ministres secrétaires dEtat aux
départements de lIntérieur et
des Finances sont chargés de
lexécutiondu présent
arrêté.
Fait
au Palais des Tuileries, le 14 décembre
1863
Signé
: Napoléon
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La
commune de Saint Léger à sa création en
1863
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Lors de sa création,
la commune de Saint Léger est peuplée de 672 habitants
répartis entre le bourg (299 habitants), le Bas Saint
Léger (79 habitants), les fermes et les écarts (294
habitants).
Le bourg (ou Haut Saint Léger) comprend 63 maisons pour 88
ménages, le Bas Saint Léger 16 maisons pour 27
ménages.
On y trouve également 3 moulins, 5 auberges ou cabarets, 1
boulanger, 3 charrons, 45 fermiers, 1 forgeron, 1 menuisier, 1
cordonnier, 1 sabotier. Ces habitants exercent des professions
variées, soit comme artisans ou comme employés, se
répartissant comme suit : 8 domestiques chez les particuliers
(non compris les fermes), 2 propriétaires, 1 chiffonnier, 4
journaliers, 1 revendeur, 3 marchands, 2 nourrices, 33 tisserands, 11
maçons, 2 institutrices, 1 fabricant, 2 charrons, 1
aubergiste, 3 sabotiers, 2 cordonniers, 6 couturières, 1
piqueuse, 4 lingères, 1 fileuse, 4 carriers, 1 filassier, 1
épicier, 1 tailleur, 1 garde particulier, 1 mendiant, 2
dévideuses, 6 forgerons, 4 rentiers, 3 cantonniers, 7
cultivateurs au bourg, 1 boulanger, 3 cabaretiers, 1 menuisier et 1
entrepreneur.
Certaines professions exercées par les épouses
n'apparaissent pas dans cette liste qui concerne surtout les chefs de
famille. Les épouses étaient le plus souvent
lingères, couturières, lavandières, nourrices et
élevaient leurs enfants.
Les débits de boissons, souvent activité annexe des
artisans (forgeron, boulanger, cordonnier), étaient tenus par
les épouses. Les journaliers ou les tisserands avaient
beaucoup de mal à vivre de leur travail et leurs familles
étaient souvent considérées comme indigentes.
Les personnes âgées, surtout les veuves, étaient
obligées de travailler comme journalières,
jusqu'à 75 et même 80 ans. D'autres professions plus
rares seront exercées dans les années suivantes, comme
patachier-roulier (transport des voyageurs et des marchandises),
grêleur (nettoyage des grains) ou tailleur d'images (sculpteur
sur pierre), tuilier
Le reste de la population était réparti dans les fermes
et les écarts plus ou moins éloignés du bourg, y
pratiquant surtout l'élevage et l'apiculture. Le cheptel est
évalué à 75 chevaux, un âne, 675 bovins,
245 moutons, 48 porcs, 2 chèvres et 67 ruches.
La
Une du Choletais Illustré paru le Dimanche 5
Septembre 1886
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Saint
Léger du May devient Saint Léger sous
Cholet
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Le 29 mai 1887, le maire de
Saint Léger expose que le titre de la commune de Saint
Léger du May ou Saint Léger des Bois est
préjudiciable aux intérêts des habitants pour la
prompte expédition des dépêches qui vont au May,
à cause du bureau de poste créé depuis peu dans
cette dernière commune. Saint Léger des Bois est
confondu avec la commune de ce nom près de Saint Georges sur
les bords de la Loire. Les lettres arrivent avec un ou deux jours de
retard. Il y a lieu de changer le nom de la commune en celui de Saint
Léger sous Cholet puisque le courrier vient de cette ville, il
ne pourra y avoir lieu à confusion sous ce nouveau titre.
Après lexposé de Monsieur le Maire, le Conseil
Municipal est davis de demander à ladministration
supérieure deffacer "du May" ou "des Bois" (ces deux
derniers mots sont inscrits sur les plaques des voies de grandes
communications) pour ne laisser subsister que ceux de Saint
Léger sous Cholet.
Lannée suivante, ladministration
"supérieure", prenant en compte la demande du Maire,
décrète le changement de nom de notre
commune.
République
Française
Le
Président de la République
Française,
Sur
le rapport du Président du Conseil Ministre
de lIntérieur
Vu la délibération du Conseil
Municipal de Saint Léger (département
de Maine et Loire) en date du 29 mai 1887
Vu lavis du Conseil Général
Vu larticle 2 de la loi du 5 avril 1884
La section de lIntérieur de
lInstruction Publique, des Cultes et des
Beaux Arts du Conseil dEtat
entendue
Décrète
Article
1er. La commune de Saint Léger (canton de
Beaupréau, arrondissement de Cholet,
département de Maine et Loire) portera
désormais le nom de Saint Léger sous
Cholet.
Article
2. Le Président du Conseil Ministre de
lIntérieur est chargé de
lexécution du présent
arrêté.
Fait
à Fontainebleau le 27 août
1888
Signé
: Carnot
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Route
Départementale n°13 de Cholet à Saint
Florent le Vieil, aujourdhui RD 752
plaque indicatrice en fonte apposée à
lépoque dans le bourg de St
Léger
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Tableaux
comparatifs de lévolution de la population de
1866 à 1936
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Les
écoliers de Saint Léger du May
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(daprès
les registres de lÉcole Primaire Publique de
Garçons de 1864 à 1889)
Directeurs
et Directrices des Écoles Primaires Publiques de
Saint Léger du May, Maires et
Curés
|
Rectificatif au Tome 1
"Cent
ans denfances à Saint Léger sous
Cholet"
:
Célestin Port
sest trompé en confondant Saint Léger du May et
Saint
Léger en Charnie
(Mayenne).
Sur ses indications, nous avons parlé dans le 1er Tome
dune institutrice, Françoise Mézière, qui
aurait enseigné à lécole des filles de
notre commune pendant la Révolution.
Françoise
Mézière a bien existé ; elle est née
à Mézangers (Mayenne) et a enseigné à
lécole de Saint Léger, près de la
forêt de Charnie en Mayenne. Condamnée pour sa foi et
son aide aux soldats vendéens lors de la virée de
Galerne, elle a été guillotinée à Laval
le 5 février 1794. Une
plaquette sur sa vie
a été traduite de litalien par François
Tambéri, d'origine italienne, habitant Thouaré sur
Loire (Loire Atlantique), aidé par son professeur
d'italien.
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