Né
en 1853 dans une très riche famille irlandaise et sa jeunesse
tournée vers le sport, élément indispensable
dune bonne éducation dans le monde anglo-saxon de cette
fin du XIXe siècle, Vere Thomas Saint-Leger Goold montre
très vite de singulières dispositions dans la plupart
des sports en vue de lépoque : très bon boxeur,
éminent cavalier, il participe à des régates
cotées et a des facilités déconcertantes au jeu
de raquettes : "au tennis je devenais bientôt excellent,
tellement que jinspirais une folle jalousie à certains
messieurs
"
Il contribue à la création du premier tennis club
dIrlande, remporte la 1re édition du championnat
national et parvient en 1879 en finale du 3e tournoi de Wimbledon. Il
perd contre le révérend John Hartley qui dira de lui
quil était « un Irlandais gai et sauvage
».
Quelle ironie que Hartley, le seul ecclésiastique à
remporter un titre à Wimbledon, et Goold, le seul tennisman
reconnu coupable de meurtre, se soient affrontés dans un match
de Grand Chelem !
à
gauche, le révérend britannique John Hartley, vainqueur
du 3e tournoi de Wimbledon en 1879
à droite,
Vere
Thomas Saint-Leger Goold, qui a perdu en finale
Il est le plus jeune de six enfants et va voir
disparaître un à un ses frères et sa sur,
il raconte ainsi que :
- son frère aîné qui vit
en Australie est tué par un forçat
évadé
- son 2e frère Ernest est
retrouvé mort dans sa chambre
dhôtel
- William meurt de la petite
vérole
- Frederick meurt d'une infection
contractée lors dun accident
- sa sur meurt à la suite
dune chute à cheval.
le même Vere
Thomas Saint-Leger Goold
nous le retrouvons en 1883 au Fitzwilliam Lawn Tennis Club de Dublin
(Irlande), debout, 3e à partir de la gauche
Goold fait partie dune
famille richissime, mais hérite de peu à la mort de ses
parents. C'est là tout le drame de sa vie : il est
incapable dimaginer autre chose que cette existence luxueuse et
facile et passera son temps à sendetter pour maintenir
son train de vie puis à fuir devant ses dettes.
Peu après son exploit à Wimbledon, il tombe malade et
ne reviendra jamais au même niveau de tennis. Très vite,
cest la descente vers la dépendance à
lalcool et aux drogues en vogue à lépoque,
l'opium et la cocaïne.
Avec sa femme française
Marie qu'il épouse en 1891, il vit luxueusement et
sendette pour tenir son train de vie. Départ pour le
Canada en 1897 et retour : le couple se fixe en 1903 à
Liverpool pour gérer une entreprise de blanchisserie. Le train
de vie est bien supérieur aux revenus mais, nayant
vécu que dans le luxe, Goold ne voit pas dautre vie
possible, et Marie a un ascendant certain sur lui.
Le couple réside en 1907
depuis 2 ans à Monte Carlo pour y assouvir sa passion de
largent et du jeu. Marie a cru pouvoir mettre au point une
martingale infaillible au casino, qui les aurait mis
définitivement à l'abri des soucis d'argent. Goold perd
beaucoup mais se lie avec une veuve danoise fortunée, Emma
Levin, qui éponge les dettes du couple.
Peu de temps après, on retrouve les Goold à Marseille.
Une lourde malle est restée en consigne à la
gare. Il sen échappe une odeur
désagréable et un liquide rosé suinte à
un angle. Un employé de la gare prévient la police qui
y trouve un cadavre démembré : un tronc lardé de
coups de couteau et dont a ôté les viscères, et
deux jambes. On retrouvera la tête et les bras dans un sac
de voyage que les Goold avaient gardé avec eux. La
généreuse veuve a été
découpée en morceaux...
Les Faits
Divers Illustrés - 15 août 1907
Les
Faits Divers Illustrés - 15 août 1907
|
L'Aurore
- 17 août 1907
|
Le
Figaro - 10 août 1907
|
Le Petit Journal -
25 août 1907
Le
Petit Journal - 25 août 1907
|
Le
Matin - 20 septembre 1907
Le Figaro
- 27 septembre 1907
|
Le
Démocrate - 29 septembre 1907
|
La
Croix - 22 octobre 1907
|
Le Petit Parisien
- 3 décembre 1907
L'Aurore - 3
décembre 1907
La
Presse - 5 décembre 1907
|
Emma
Levin
|
Marie
Vere Goold
|
Vere
Saint-Leger Goold
|
Gil Blas
- 15 janvier 1908
Le Temps
- 14 avril 1908
|
Le
17 juillet 1908, Vere Thomas Saint-Leger Goold quitte le
dépôt de Saint-Martin de Ré pour embarquer sur
"La Loire" à destination de la Guyane et de son bagne
qui aura rapidement raison de lui puisquil y meurt le 19 avril
1909 à lâge de 56 ans. Marie Goold,
condamnée à la réclusion à
perpétuité, meurt à la prison de Montpellier en
1914.
"La
Loire" vers 1908
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1908
- Vere Saint-Leger Goold à bord du "La
Loire"
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collection
Léon Collin
1908
- toujours sur "La Loire"
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Le
bagne de Cayenne, fondé sous Louis-Napoléon
Bonaparte en 1852, resta en usage pendant près de 100
ans. Y ont été détenus, entre autres,
Alfred Dreyfus et Guillaume Seznec.
L'île du diable a été rendu
célèbre en 1973 par le film Papillon,
avec Steve McQueen et Dustin Hoffman, qui dépeint les
conditions terribles sur l'île.
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Trois petits cahiers écrits de la main
de Vere Thomas Saint-Leger Goold, où il raconte sa vie et son
crime, et un témoignage direct sur lui par un médecin
du bagne concernant son séjour en Guyane viennent de refaire
surface un siècle après sa mort.
(le
texte de cette page provient de criminocorpus)
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Voici
2 liens très intéressants pour
poursuivre la visite :
- Autour des
mémoires de Vere Saint-Leger Goold,
par Philippe Collin
- Les Mémoires de
Vere Saint-Leger Goold (1908 - document
original)
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Merci
de fermer l'agrandissement
|
https://www.stleger.info